Le cycle inédit de l Invention de la croix à S. Severo de Bardolino - article ; n°1 ; vol.122, pg 76-109
35 pages
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1978 - Volume 122 - Numéro 1 - Pages 76-109
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Monsieur Yves Christe
Le cycle inédit de l'Invention de la croix à S. Severo de
Bardolino
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 122e année, N. 1, 1978. pp. 76-
109.
Citer ce document / Cite this document :
Christe Yves. Le cycle inédit de l'Invention de la croix à S. Severo de Bardolino. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, 122e année, N. 1, 1978. pp. 76-109.
doi : 10.3406/crai.1978.13443
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1978_num_122_1_13443COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 76
COMMUNICATION
LE CYCLE INEDIT DE L INVENTION DE LA CROIX
À S. SEVERO DE BARDOLINO* PAR M. YVES CHRISTE
Les peintures murales de San Severo de Bardolino sur le lac de
Garde sont malheureusement peu connues et en partie inédites.
En 1943, peu de temps après leur restauration, E. Arslan les a
rapidement analysées dans son étude sur la peinture et la sculpture
médiévales dans la région de Vérone1 ; en 1968, A. Caiani leur a
consacré une petite brochure touristique2, et c'est à peu près tout.
Si l'on met à part une brève description du cycle apocalyptique de
la paroi sud chez P. Klein et P. Hoegger3, on ne trouve ailleurs
qu'une simple mention de cet important décor4. L'église elle-même
est assez mal datée — milieu du xie siècle pour Kingsley-Porter et
E. Schaffran ; fin du xie ou début du xne siècle pour E. Arslan5 ;
* Quelques ouvrages de référence. Pour le texte de la Légende de l'Invention :
A. Holder, Inventio Sanctae Crucis, Leipzig 1889 ; K. Wotke, Die griechische
Vorlage der lateinischen Kreuza.uffindungslegen.de, dans Wiener Studien, 1891,
p. 300-311 ; E. Nestlé, De Sancta Cruce. Ein Beitrag zur christlichen Legenden-
Geschichte, Berlin 1889 ; J. Straubinger, Die Kreuzauffindungslegende (Forschung-
gen zur christlichen Literatur- und Dogmengeschichte, t. IX, 3), Paderborn 1913.
Pour le manuscrit de Munich, Staatsbibl., Clm 22053 : voir A. von Eckardt,
Die Hs. des Wessobrunner débets, Mûnchen 1922. Sur l'iconographie de l'Inven
tion de la Croix entre Rhin et Meuse, voir W. Voelke, The Iconography of the
Finding of the True Cross in Mosan Art, thèse dactylographiée de Columbia
University n. 1047, 1968. Sur la Broderie de la Création à Gérone, voir P. de
Palol, Une broderie catalane d'époque romane : la Genèse de dans Cahiers
Archéologiques, t. VIII-IX, Paris 1956-1957, en particulier t. VIII, flg. 1, p. 188-189,
et t. IX, p. 237-246, flg. 12-16. Sur l'orfèvrerie « mosane » en général, voir main
tenant Rhein und Maas. Kunst und Kultur 800-1400, t. II, Kôln 1973.
Je remercie la Société Académique de l'Université de Genève dont les subsides
ont rendu possible l'étude de ces peintures.
1. La pittura e la scultura veronese dall'VIII al XIII secolo, Milano 1943.
2. Gli affreschi délia chiesa di S. Severo a Bardolino, Verona 1968. Le cycle de
l'Invention sur le mur nord n'est pas identifié et très sommairement décrit
p. 22-23. L'auteur mélange les panneaux des deux registres.
3. P. Hoegger, Die Fresken in der ehemaligen Abteikirche S. Elia bei Nepi,
Frauenfeld-Stuttgart, 1975, n. 323. P. Klein, Les cycles apocalyptiques du haut
Moyen Âge, à paraître dans L'Apocalypse de Jean. Traditions exégétiques et
iconographiques (Études et Documents de la Section d'Histoire de la Fac. des
Lettres), Genève, librairie Droz, 1978.
4. Elles ne sont pas citées dans l'ouvrage de E. W. Anthony, Romanesque
Frescoes, Princeton 1951 ; et simplement mentionnées dans O. Demus, Romanische
Wandmalerei, Mûnchen 1968, p. 61.
5. W. Arslan, L' architettura romanica veronese, Verona 1939, p. 55-58 ;
A. K. Porter, Lombard Architecture, t. II, New Haven 1917, p. 89-90 ; E. Schaf
fran, Die Kunst der Longobarden in Italien, Iena 1941, p. 40-41. Le plan de SEVERO DE BARDOLINO 77 S.
Fia. 1. — Bardolino, S. Severo, plan de l'église, d'après Arslan.
l'état pitoyable des peintures n'incite guère à un examen plus
précis, et les fouilles entreprises dans l'abside et dans la crypte du
ixe siècle autour des années 30 n'ont pas été publiées (fig. 1).
A l'origine toute l'église devait être peinte. Il ne reste rien dans
l'abside principale, refaite en 1932. Quelques fragments de draperies
en trompe l'œil, en partie masqués par ce qui reste du voûtement
de la crypte, ont été dégagés, à la base de l'hémicycle primitif (?)
côté sud, à l'occasion des travaux de restauration6. Le revers de
l'église est très irrégulier. L'absidiole sud est nettement plus petite et moins
profonde que l'absidiole nord ; le mur sud est plus épais que le mur nord qui seul
possède à l'intérieur un décor de 5 arcades aveugles sur colonnes engagées.
Comme dans l'église voisine de Belfiore, le mur de façade n'est pas perpendic
ulaire à la nef. A l'est, la présence d'un escalier descendant dans la crypte a
bouleversé le plan de l'abside qui est décentrée vers le sud.
6. Voir Arslan, op. cit., n. 5, pi. IV. En l'absence de relevés précis des différentes
1978 6 Fig. 2. — Bardolino, S. Severo, collatéral nord, ange (photo V. Siffert) . S. SEVERO DE BARDOLINO 79
la façade occidentale et les absidioles ont aussi perdu leur décor.
Il subsiste au sud un autre fragment de draperies sur les restes
d'un mur droit dégagé à l'entrée de l'absidiole ; et au nord, au-
dessus de la courte portion de mur qui sépare en cet endroit la nef
principale du collatéral, une grande figure d'ange tenant un disque
et une haste, entre un bandeau de grecques et une tête nimbée
(fig. 2). Il est tourné vers l'absidiole septentrionale et faisait donc
partie de sa décoration.
L'essentiel des peintures de la nef est heureusement conservé et
ne souffre de lacunes définitives qu'en quelques rares endroits, par
suite de l'ouverture de larges baies rectangulaires qui ont été co
lmatées lors des restaurations. Il comprend au sud, au-dessus des
grandes arcades, huit scènes apocalyptiques distribuées sur deux
registres, introduites à l'est, à partir de l'abside, par quatre pan
neaux consacrés à l'Enfance du Christ. Préparant avec P. Klein
une analyse détaillée de ce programme, je me contenterai de donner
ici une liste sommaire des sujets représentés. Au registre supérieur,
à partir de l'abside : un panneau détruit, l'Annonciation ou la
Visitation, la Vision entre les candélabres, le Message aux sept
Églises d'Asie, les Vieillards et les Vivants autour du trône aujour
d'hui détruit. Au registre inférieur : la Nativité, l'Annonce aux
bergers, le quatrième Cavalier7, les calamités qui suivent l'ouverture *
du sixième sceau, les locustes sortant du puits de l'abîme (= ci
nquième trompette), les cavaliers de la sixième trompette, le Dragon
devant la Femme.
Les peintures de la paroi nord sont en très mauvais état. A
certains endroits, surtout au registre supérieur, elles ont totalement
disparu ou sont maintenant illisibles. Sous l'effet de l'humidité
et des infiltrations d'eau, les couleurs sont par endroits lavées, et
l'on ne distingue plus que des taches ou des silhouettes informes.
Le dessin préalable à l'ocre rouge a par bonheur bien résisté, sur
tout au registre inférieur où il est conservé presque partout dans
son état original. Au registre supérieur, en revanche, il a subi de
fréquentes retouches, et les restaurateurs des années 30 l'ont presque
partout rehaussé d'un trait sombre, brun ou ocre, qui seul a subsisté.
C'est au seul décor de la paroi nord que je voudrais consacrer
couches de maçonnerie, et même d'un plan correct de la crypte et de la région
absidale, on ne peut tirer de conclusions sur la date de ces fragments. Ceci vaut
d'ailleurs aussi pour ce qui subsiste sur la face ouest du mur droit dégagé en
contre-bas de l'absidiole nord.
7. Ce panneau est passé sous silence par Caiani et Hoegger ; et Klein avait cru
y reconnaître une Fuite en Egypte. Je l'ai identifié le printemps dernier avec
certitude : un démon sombre et velu, Infernus (?), suit à grandes enjambées le
cavalier de la Mort qui foule aux pieds de son cheval clair des cadavres d'hommes.
Image tout à fait comparable sur l'icône du Maî

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