2015, année électorale de tous les dangers pour le Parti socialiste
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Page Figaro/CEVIPOF janvier 2015

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Publié le 14 janvier 2015
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Langue Français

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LE FIGARO mercredi 14 janvier 2015
17ÉTUDES POLITIQUES CHAMPS LIBRES
PASCAL
PERRINEAU 2015, année électorale de tous
les dangers pour le Parti socialiste
Une forte demande de renouvellement de l’offre politique impose aux forces de droite
et du centre la construction d’une alternative crédible et désirable.
listes du PS et 34 % pour l’ensemble de ment au pouvoir », 12 % « moins bien », chacune des personnalités suivantes se-u-delà du traumatisme
rait-elle d’après vous un bon président national lié à l’épisode toutes les sensibilités de la gauche) ; les 56 % « ni mieux ni moins bien ». On est
terroriste que le pays élections sénatoriales de septembre ont au cœur d’une crise de défiance sans pré- de la République ? » (infographie
ci-desvient de traverser, l’année débouché sur la perte du Sénat et l’élec- cédent. Dans la dernière vague du baro- sous). L’effondrement de la capacité pré-Professeur
2015 s’annonce comme tion législative partielle de décembre mètre de confiance du Cevipof * 64 % des sidentielle de François Hollande n’a pas des universités Acelle de tous les dangers dernier dans l’Aube a enregistré, une fois personnes interrogées ont confiance ni engendré de véritable transfert de
celleà Sciences Po, pour un Parti socialiste et une majorité de de plus, la disparition du PS au second dans la droite ni dans la gauche pour gou- ci sur ses challengers d’hier considérés, à
chercheur au Cevipof tort ou à raison, comme non porteurs de gauche en profonde difficulté. En mars tour au profit du Front national. verner, 73 % considèrent que « la
démopuis en décembre, les élections départe- Par rapport aux années 2008-2010 où cratie ne fonctionne pas bien en Fran- projets présidentiels forts et crédibles.
mentales et régionales vont exposer une la gauche - particulièrement socialiste - ce ». Jamais les niveaux de défiance Dans ces résultats, se lit la forte
den En profonde disgrâce gauche qui est en position quasi hégémo- avait pu s’imposer comme une puissance enregistrés n’ont été aussi élevés. Les mande de renouvellement de l’offre
polidans l’opinion publique nique au plan local. Celle-ci contrôle pas locale avant de l’emporter au plan natio- Français savent bien ce qu’ils rejettent tique et la recherche de nouveaux visages
et dans les urnes, la gauche, moins de 60 % des conseils généraux nal en 2012, la situation s’est profondé- mais ils ne savent pas vraiment ce qu’ils et de nouvelles idées auxquels
s’identiont envie de voir advenir après la gauche. fier. Le haut niveau atteint par Alain Jup-promise à la perte de son statut sortants (49 % pour le PS et 11 % pour les ment détériorée. De juin 2012 à
décemde puissance locale acquis autres tendances de la gauche) et la qua- bre 2014, François Hollande a perdu 40 Pour l’heure, l’ampleur du rejet est pé (47 %) ou l’entrée en « compétition »
dans les années 2008-2010, si-totalité des conseils régionaux (le PS points de bonnes opinions, le Parti socia- telle que la droite en profite mécanique- de certains éléments de la jeune
généraaborde les prochains scrutins dirige 21 des 26 conseils régionaux, ses liste 27 points, Europe Écologie-Les ment et qu’elle engrangera dans les mois tion (Manuel Valls 32 %, Bruno Le Maire
en position de faiblesse. partenaires 2 et la droite seulement 3). Verts 5 points sans que la « gauche de la les fruits départementaux et régionaux 21 %) sont autant de témoins de cette
deLa désagrégation de l’ensemble Avec un tel rapport de forces, la gauche gauche » ne parvienne à capter, tout au de la désillusion. Le conjoncturel mou- mande. Comme si la politique française
contraire, les fruits de cette désillusion : vement de regain de la popularité de s’épuisait de rentrer dans l’avenir à recu-du dispositif de gauche et frappée d’impopularité ne peut que
perl’impopularité persistante dre nombre de ses positions locales. La le Parti de gauche a perdu 14 points et le l’exécutif ne devrait pas inverser la ten- lons, de rejouer les mêmes scènes
soudu chef de l’État, malgré une sanction enregistrée lors des municipales Parti communiste 13 points sur la même dance. vent avec les mêmes acteurs, de n’avoir
probable accalmie liée à la gestion de mars 2014 a été un signe annonciateur, période. Si le rejet politique ne renvoie qu’à lui- plus comme ressource que la force du
rede l’épisode terroriste, génèrent d’autres sanctions électorales à venir se- L’ensemble du dispositif de la gauche même, certaines forces politiques à forte jet, celle de Nicolas Sarkozy en 2012, celle
« un tel rejet que la droite en ront autant de répliques dévastatrices. s’est effondré sans que l’opposition en tradition protestataire comme le Front de François Hollande aujourd’hui,
peutAu cours des derniers mois, la situation profite : l’UMP a perdu 7 points depuis national sont plus à même d’en être être celle de l’ensemble de la classe politi-profitera mécaniquement et qu’elle
que demain, sans être capable de façon-engrangera dans les mois qui de la gauche s’est encore dégradée : la juin 2012, l’UDI en a gagné un depuis son l’exutoire politique, le retrait
abstentionviennent les fruits départementaux popularité déjà très basse de François apparition fin 2012 mais reste à un bas ni- niste peut également être une issue. ner la puissance mobilisatrice d’un avenir
et régionaux de la désillusion ». Hollande a poursuivi son étiolement, veau, le MoDem a perdu 3 points, même À l’horizon de la prochaine élection désirable s’incarnant dans une figure
poCette promesse de victoires faite à passant de 17 % de confiance en mars à le Front national stagne. présidentielle de 2017, le grand défi des litique forte. Le soulèvement civique qui
l’opposition (UMP, centristes, FN) 15 % en décembre 2014 (baromètres TNS Le désarroi sans précédent vis-à-vis de prochains mois pour les forces de gou- accompagne l’expression de l’émotion
ne doit pas masquer les failles. Sofres/Figaro Magazine) ; la remontée la gauche cherche une voie, charrie vernement de la droite et du centre est de nationale à la suite des attentats
terrorisconstruire une alternative désirable et tes exige de trouver, sur le terrain de la « L’effondrement de la capacité liée à la réaction de rassemblement na- beaucoup de rejets mais pour l’instant
présidentielle de François Hollande tional postattentats ne changera pas pro- peu d’adhésion à un projet alternatif et non plus seulement se nourrir des rejets, démocratie électorale, des réponses à la
n’a pas engendré de véritables fondément les choses. Le Parti socialiste peu de confiance dans les formations de des revanches et des déceptions. Sur ce hauteur des attentes. ■
transferts sur ses challengers a connu la même destinée, sa majorité est la droite et du centre. Interrogés en dé- terrain, la route est longue et difficile. Si * Sondage réalisé par OpinionWay
d’hier », signe, selon Pascal de plus en plus une majorité en peau de cembre 2014 par l’institut Viavoice (ba- l’on reprend les premiers rôles de la der- du 5 au 15 décembre 2014 auprès
Perrineau, d’une forte demande chagrin traversée de forts mouvements romètre Viavoice-Libération, vague 1) nière élection présidentielle de 2012, d’un échantillon de 1864 personnes
aucun ne rassemble aujourd’hui plusde renouvellement de l’offre de contestation interne ; les élections seuls 26 % des Français considèrent que interrogées en ligne et représentatif
politique, de nouveaux visages européennes de mai ont signifié un qua- « si l’UMP était maintenant au pouvoir d’un tiers des suffrages en réponse à la de la population française âgée de 18 ans
et de nouvelles idées. ■ J. A. si-effacement de la gauche (14 % pour les elle ferait mieux que la gauche actuelle- question « Pour l’avenir de la France, et plus et inscrite sur les listes électorales.
Les bonnes opinions des Français sur les partis EN % « BONNES OPINIONS »1 2 Palmarès des présidentiables, principales personnalités
« POUR L’AVENIR DE LA FRANCE, CHACUNE DES PERSONNALITÉS SUIVANTES SERAIT-ELLE D’APRÈS VOUS UN BON PRÉSIDENT »
Parti de gauche (PG) Parti communiste (PCF) Par

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