A propos des associations portugaises de l agglomération de Grenoble
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A propos des associations portugaises de l'agglomération de Grenoble

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Extrait

Ecarts d'identité N°84/85 - Mars/Juin 1998 -
67
Houille Blanche. Ils travaillaient dans les
infrastructures en construction pour les Jeux
Olympiques d’Hiver. Les week-ends, ils se
réunissaient dans une salle d’une des
baraques, jouaient aux cartes et buvaient de
la bière. Et ils jouaient au foot, sur un terrain
adjacent. Pour participer à des matches avec
d’autres équipes, il fallait se constituer en
association. Un Portugais marié avec une
Française et naturalisé, en plus propriétaire
d’un café (important pour un club de foot),
leur a donné un coup de main. Le rôle
moteur des “instances politiques” dont parle
T.J. n’apparaît que plus tard.
D’abord, lorsque Manuel Branco, ses
amis déserteurs et autres personnes , dont
des ouvriers, lancent l’AFPG (Association
Franco-Portugaise de Grenoble). Cela se
passe vers 1971-72. A ce moment-là, l’AOP
(Association des Originaires du Portugal),
qui rappellons-nous, fonctionnait comme
section de l’association nationale, regroupant
localement un petit nombre de membres
portugais du parti communiste, leur famille
et quelques sympathisants, est absente du
terrain. L’AOP n’apparaîtra en tant qu’acteur
dans le mouvement associatif qu’à la fin de
1975. Et cela sous l’impulsion du Père
Perdigao, pas vraiment très jeune à l’époque,
ayant déjà un passé de révolutionnaire, et de
Jean-Claude Guégan.
Dire que les “instances politiques” sont
à l’origine des associations et que “ces
organisations politiques ont été relayées par
des jeunes Portugais, souvent issus de la
moyenne bourgeoisie”, c’est trop. Cela
existe, certes, mais ne pourrait s’appliquer,
à la limite, qu’aux cas de l’AFPG (vers
1972), puis du groupe (politique et non
associatif) autour du journal “O Alarme”
(M anuel Branco et autres) ... sauf que cela
se passe dans les années 70 ! M ême en
admettant que dans le cas de l’AFPG ce sont
des jeunes gauchistes de l’élite, la
généralisation qui consiste à dire que “cette
élite” (qui aurait présidé à la naissance du
mouvement associatif portugais à Grenoble)
a cherché à “étendre son assise” et a bénéficié
de leur “mainmise sur les institutions para-
municipales en charge de l’immigration”,
est un raccourci. Admettons qu’il soit
involontaire.
Une fois que l’auteur a planté le décor
(au 2ème paragraphe), tout le reste de
A propos des associations portugaises de
l’agglomération de Grenoble
Suite à la parution du numéro 83
d'Ecarts d'identité sur les "Nouvelles
formes asssocia-tives, des espaces
d'intégration en mutation", nous
avons reçu un courrier de m onsieur
Albano CORDEIRO, réagissant à
l'article
de
monsieur
Timothée
JOBERT intitulé "Les associations
portugaises,
de
la
lutte
à
la
convivialité". Nous le publions tel
quel. Nous tenons juste à préciser
que c'est bien à la dem ande de la
rédaction que le sujet de m onsieur T.
Jobert a été traité sur une seule page.
Ayant été un protagoniste de l’histoire
de
associations
portugaises
de
l’agglomération de Grenoble, je voudrais
réagir à l’article de Timothée Jobert paru
dans le numéro de décembre 1997 sur les
“nouvelles formes associatives”.
Cet article est issu d’un travail
universitaire, que j’ai eu l’occasion de lire,
et je n’ai pas de remarques particulières à
faire sur ce plan, puisque le mémoire en
question répond parfaitement aux exigences
propres à ces travaux. Le même ne pourra
pas être dit en ce qui concerne la publication
de quelques conclusions dans un article à
l’adresse d’un public bien plus large. Volente
o non volente, un article, dans ces conditions,
vise à catalyser des opinions à travers l’offre
d’un discours qui simplifie des réalités
complexes. Les enjeux sont différents. Il va
de soi que l’histoire de ce mouvement
associatif est passible de maintes lectures.
Celle de T.J. en est une. M ais, parce que ce
sujet est rarement abordé, l’analyse a
vocation à rester unique. Certes, il aurait
fallu faire le tour des protagonistes, mais je
crois ne pas me tromper en disant que ma
réaction pourra trouver des échos chez
quelques-uns. Il faut toutefois tenir compte
du fait — peut-être à la demande de la
rédaction de la revue — que le sujet est traité
sur une seule page. Par expérience, je sais
que, alors, les ellipses et les esquisses
abondent et elles donnent parfois le tournis.
Commençons par le 2e paragraphe. Je
ne connais pas ce modèle dominant explicatif
de
l’émergence
des
associations
d’immigrants qui considère celle-ci comme
“phénomène naturel” lié à un “savoir-faire
migratoire”. Le savoir-faire migratoire
portugais
se
constate
surtout
dans
l’organisation des villages d’origine, où la
famille restée, les femmes surtout, — savent
“ataviquement” s’organiser entre elles et
entre générations pour faire face à l’absence
des hommes. Mais pour la France, le
regroupement familial a suivi de près le
départ des hommes. Arrivant dans un pays
dépourvu d’associations créées
par ceux
qui les ont précédés, rien ne dit que les
hommes partis se mettraient créer des
associations. En France, nous pensons que
le phénomène relève à la fois d’une réaction
banalement
constatée
en
toutes
les
immigrations, qui consiste grossièrement à
satisfaire un besoin de loisirs collectifs à
qui, spécifiquement, la société d’accueil
n’est pas en mesure de répondre, et d’un
grégarisme lié à une nécessité impérieuse
de s’échanger des informations sur ce qui se
passe là-bas, mais surtout une information
qui aide à se piloter dans la société d’arrivée.
Assumées informellement, ces fonctions
sont ensuite relayées par un autre niveau
d’organisation qui est l’association.
Cela m’étonne aussi que Abdelmalek
Sayad ait fourni une explication mécaniste
de l’émergence du mouvement associatif
portugais. Ce que l’on peut peut-être affirmer
c’est
que
l’analyse
de
Sayad
sur
l’immigration
algérienne
a
servi
de
paradigme
à
la
lecture
des
autres
immigrations, dont la portugaise. Mais
comme ce qui caractérise l’immigration
algérienne c’est justement l’absence de
mouvement
associatif
(jusqu’à
l’effondrement de l’Amicale des Algériens
dans la première moitié des années 80), il est
difficile, sur ce point, de plaquer l’analyse
de Sayad sur l’exemple portugais, puisque
leurs associations démarrent déjà dans les
années 60.
L’auteur
prétend
que
cet
associationnisme portugais démarre à
Grenoble “à partir du milieu des années 60”,
du fait d’ “instances politiques, le Parti
communiste
et
des
organisations
gauchistes”. Non. T.J. cherche à simplifier
des
processus
historiques
qui
sont
complexes. Il va ainsi prendre pour
négligeable l’apparition de l’UOP (Union
Ouvrière Portugaise) à Saint Martin d’Hères,
à la fin des années 60, mais dont l’origine
remonte aux ouvriers portugais de Pascal
qui logeaient dans les baraques de
l’entreprise qui se situaient à la Croix Rouge-
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