Annonce de la candidature aux présidentielles 2012 de Nicolas Sarkozy
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Annonce de la candidature aux présidentielles 2012 de Nicolas Sarkozy

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Mercredi 15 février, Nicolas Sarkozy était l'invité de Laurence Ferrari au journal télévisé de 20 heures de TF1. Retrouvez ci-dessous l'intégralité de leur entretien : Laurence Ferrari : Bonsoir, Monsieur le Président.Nicolas Sarkozy : Bonsoir.Laurence Ferrari : Merci beaucoup d’avoir accepté l’invitation de TF1 ce soir. Nous sommes à deux mois de l’élection présidentielle. Avez-vous décidé de vous présenter et donc de briguer un second mandat auprès des Français ?Nicolas Sarkozy : Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle.LF : Depuis quand avez-vous pris cette décision ?NS : Depuis plusieurs semaines.LF : Pourquoi l’avez-vous prise ?NS : Je l’ai prise parce que la situation aujourd’hui de la France, de l’Europe et du monde, qui connaît depuis trois ans une crise absolument sans précédent, je devrais dire une succession de crises sans précédent, fait que ne pas solliciter à nouveau la confiance des Français, ce serait comme un abandon de poste. Est-ce qu’on peut imaginer le capitaine d’un navire dont le bateau serait en pleine tempête dire « eh bien non, je suis fatigué, je renonce, j’arrête » ?LF : Est-ce que vous avez accélérez le rythme de votre entrée en campagne ?NS : Non. Non, non, non… Le président en place a plus de devoirs que de droits.

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Publié le 16 février 2012
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Langue Français

Extrait

Mercredi 15 février, Nicolas Sarkozy était l'invité de Laurence Ferrari au
journal télévisé de 20 heures de TF1.
Retrouvez ci-dessous l'intégralité de leur entretien :
Laurence Ferrari :
Bonsoir, Monsieur le Président.
Nicolas Sarkozy :
Bonsoir.
Laurence Ferrari :
Merci beaucoup d’avoir accepté l’invitation de TF1 ce soir. Nous sommes à
deux mois de l’élection présidentielle. Avez-vous décidé de vous présenter et donc de briguer un
second mandat auprès des Français ?
Nicolas Sarkozy :
Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle.
LF :
Depuis quand avez-vous pris cette décision ?
NS :
Depuis plusieurs semaines.
LF :
Pourquoi l’avez-vous prise ?
NS :
Je l’ai prise parce que la situation aujourd’hui de la France, de l’Europe et du monde, qui
connaît depuis trois ans une crise absolument sans précédent, je devrais dire une succession de
crises sans précédent, fait que ne pas solliciter à nouveau la confiance des Français, ce serait comme
un abandon de poste. Est-ce qu’on peut imaginer le capitaine d’un navire dont le bateau serait en
pleine tempête dire « eh bien non, je suis fatigué, je renonce, j’arrête » ?
LF :
Est-ce que vous avez accélérez le rythme de votre entrée en campagne ?
NS :
Non. Non, non, non… Le président en place a plus de devoirs que de droits. Ca s’est imposé à
mes prédécesseurs, ça s’impose à moi-même ; je dois continuer à exercer mes responsabilités
jusqu’à la dernière minute de mon mandat et j’ai considéré que deux mois à être à la fois président
chaque fois qu’il le faudra – et c’est mon devoir – et candidat pour que cette campagne soit utile
aux Français, qu’ils puissent choisir, que les vraies questions soient posées, que les vrais débats
soient engagés, c’était suffisant. Est-ce qu’on imagine que j’aurais pu sillonner depuis des semaines
en oubliant mes responsabilités de président pour endosser simplement l’habit de candidat ? Et puis
j’ai réfléchi parce que je voulais savoir, moi-même si j’en avais l’énergie, la force. C’est une
décision lourde de sens ! Ce n’était pas automatique. Et donc si j’ai décidé d’être candidat à
l’élection présidentielle, c’est parce que j’ai des choses à dire aux Français, j’ai des propositions à
leur faire, et que les changements que nous avons engagés, dans les cinq années qui viennent, il faut
que les Français comprennent que la question essentielle qui est posée, c’est celle que si la France
est forte, ils seront protégés.
LF :
C’est le slogan de votre campagne, « la France forte »…
NS :
Ce n’est pas une question de slogan. C’est une question de conviction. Souvent, on oppose
l’avenir d’un pays et la situation des familles, le citoyen au pays. Il faut comprendre cela ! La
France est un bouclier pour chacun d’entre nous. Si la France est forte, si elle prend les décisions, si
elle fait les choix qui l’installeront dans ce nouveau monde, dans ce monde ravagé depuis trois ans
par des crises sans précédent, économiques sociales, financières, toutes les régions du monde sont
concernées ; si la France fait ces choix-là, alors elle sera forte. Si la France est faible, les Français
sont exposés.
LF
:
Monsieur le Président, j’entends ce que vous dites.
NS :
C’est ça l’enjeu.
LF :
Vous avez des projets à proposer aux Français, mais qu’avez-vous de nouveau à proposer que
vous n’avez pas déjà proposé depuis cinq ans ?
NS :
Mais vous savez, pendant cinq ans, on m’a dit : « Ah, il y a trop de réformes, il y a trop de
choses » ; et maintenant, je vois qu’on me dit : « Ah, il faudrait, tout ce que vous n’avez pas fait
pendant les cinq ans, vous ne pouvez pas en parler pour les cinq ans qui viennent ». Il y a une
nouvelle période qui s’ouvre. Forcément, si les Français me font confiance, ils me confient un
second… Un second quinquennat, ce quinquennat ne sera pas conforme au premier. Il y a une chose
qui continuera, c’est que la France ne peut pas rester à l’écart de la course du monde. La France ne
peut pas faire comme si la crise n’existait pas, comme si l’Europe n’existait pas, comme si le monde
n’existait pas. L’idée que je me fais de notre pays, c’est qu’il a tous les atouts pour garder son rang,
son statut et que si nous voulons garder notre modèle social, notre façon de vivre, nous devons
continuer à faire les changements. On en a fait, l’autonomie des universités, la réforme des retraites,
la réduction indispensable des dépenses. Mais il y a…
LF :
Mais les Français regardent leurs préoccupations ! On parlait du chômage à l’instant, qui a
augmenté, du pouvoir d’achat qui stagne. Que répondez-vous à ces préoccupations très concrètes ?
NS :
Mais écoutez, vous avez-vous-même dans votre « Journal », fait un excellent reportage !
Qu’est-ce que vous avez dit, il y a dix secondes ?
LF :
Que la croissance repart…
NS :
Que la croissance au 4
ème
trimestre de 2011 a été supérieure en France par rapport à
l’ensemble des autres pays d’Europe. Il n’y a pas à en tirer une gloire, parce que malgré tout, il y a
trop de chômeurs. Ca veut dire que les réformes que nous avons engagées commencent à produire
leurs effets. Mais la question, maintenant, ce que nous avons fait pour moderniser les universités, ce
que nous avons fait pour alléger les charges des entreprises, ce que nous faisons pour améliorer la
compétitivité de nos entreprises, il faut le faire pour changer notre mode de formation des
chômeurs, il faut le faire pour changer notre Education nationale, il faut le faire pour poursuivre
l’effort indispensable de réduction des dépenses ! C’est ces choix que je proposerai aux Français !
Cette campagne électorale, ça ne peut pas…
LF :
Mais pourquoi ne l’avez-vous pas fait avant ? C’est ça qu’ils se demandent, les Français.
NS :
Mais vous savez… D’abord, on a beaucoup fait, puisque je pense que ce que nous avons fait,
ça a fait le sujet de tous les « 20 heures » que vous avez présentés. Mais on ne peut pas tout faire.
On ne peut pas tout faire en cinq ans. Et par ailleurs, nous avons connu depuis trois ans, une
succession de crises d’une violence inouïe, sans doute inconnue depuis la Seconde Guerre
mondiale, qui nous ont amenés à gérer les crises et en même temps à faire les changements.
Lorsque nous avons fait, avec François Fillon, la réforme des retraites en 2010, tout le monde m’a
dit : « Mais pourquoi vous la faites ? Il n’y pas besoin ! »… Aujourd’hui, y a-t-il une personne
sensée qui peut contester l’utilité de cette réforme ? Et puis il y a une autre question que je me suis
posée, il y a beaucoup de Français qui ont le sentiment, au fond, d’être dépossédés de leur pouvoir,
que les choses se passent en dehors d’eux, les élites, les syndicats, les partis politiques. Il y a une
France qui, à chaque fois qu’on l’interroge, par exemple sur l’Europe, dit « non ». Il y a une France
qui ne croit plus en rien. Et je me suis dit qu’il y avait une idée centrale dans les engagements pour
mon deuxième quinquennat, s’ils me font confiance, c’est redonner la parole au peuple français par
le référendum. Et j’ai proposé que ce premier référendum – parce qu’il ne faut pas avoir peur de la
parole du peuple ! – se pose sur la question du chômage, de l’indemnisation du chômage et de la
formation des chômeurs.
LF :
Qu’est-ce que vous proposez d’ailleurs sur la formation des chômeurs ?
NS :
C’est très simple ! Aujourd’hui, il y a seulement 10 % des chômeurs qui sont en formation. Or
vous savez, l’égalité sociale, c’est pour ceux qui font des études, l’école, et pour ceux qui n’ont pas
eu la chance de faire des études, la formation professionnelle. Dix pour cent des chômeurs
seulement sont en formation. Ce que je propose ? Je veux qu’on change notre système. Que
dorénavant, toute personne au chômage qui n’a pas une chance crédible de trouver un emploi, quel
que soit son âge, la société, notre modèle, lui apprenne un nouveau métier, lui donne la chance
d’une nouvelle formation pour vivre d’un travail. Eh bien ces choix-là, qui sont des choix
essentiels ! Aujourd’hui on dit « ah eh bien on est tranquille, on indemnise les gens, on les
indemnise pendant deux ans » – c’est déjà bien, c’est très différent du système américain, ou
quand…
LF :
On les assiste ?
NS :
Quand on paie… C’est une forme d’assistanat qui consiste à dire aux gens : « on vous aide à
survivre, ça suffit ». Moi, je veux qu’on protège les chômeurs. Mais on protège comment ? Bien sûr,
en les indemnisant ! En leur permettant de faire vivre leur famille – il ne manquerait plus qu’on ne
le fasse pas – mais surtout en leur donnant les moyens d’exercer un nouveau métier. Regardez ce
qui s’est passé avec les salariés de Lejaby. Ils fabriquaient des sous-vêtements dans le textile. Eh
bien le textile, il y a une concurrence effrénée en Inde et ailleurs, ça ne marche plus. On va les
former, les salariés de
Lejaby
, pour qu’ils soient dans la maroquinerie, la maroquinerie haut de
gamme. Et grâce à l’engagement des entreprises, ces personnes vont pouvoir reprendre un métier !
Il y a une salariée, à 57 ans, qui me dit : « Mais vous croyez qu’à 57 ans, je peux apprendre un
nouveau métier ? » Je lui dis : « Oui, Madame ! Parce qu’à 57 ans, on n’est pas fichu ! On n’est pas
foutu ! » Et on a autre chose – si vous me permettez cette expression – et on a autre chose à faire
que de rester chez soi à attendre la retraite, à déprimer et à se sentir inutile, socialement et
économiquement.
LF :
Mais pour des résultats comme
Lejaby
ou Photowatt, où vous étiez hier, il y a Arcelor Mittal,
par exemple, aujourd’hui, qui annonce que le…
NS :
Mais je vais me…
LF :
... Que Gandrange ne va pas ouvrir ! Il y a Preciturn, reportage dont nous avons fait état hier.
NS :
Mais bien sûr. Mais Laurence Ferrari…
LF :
Combien de salariés ?
NS :
Mais d’abord réjouissons-nous quand on arrive à régler des problèmes ! C’est quand même le
rôle du président de la République et du gouvernement de régler les problèmes ! On ne va pas me
critiquer aussi quand je règle les problèmes ! Ca va de critiquer quand on ne les règle pas ! On
devrait se réjouir ! Je regardais les chiffres de la croissance. On a l’impression que du côté de
l’opposition, on était triste parce que la France est en croissance. Il faut se réjouir ! C’est notre
pays ! Le pays n’appartient pas à la gauche, il n’appartient pas à la droite, il n’appartient pas au
centre ! C’est les Français ! Alors bien sûr qu’il y a d’autres secteurs. Mais quelle est la base de
tout ? La base de tout, c’est que depuis trente ou quarante ans, on a dévalorisé le travail. Et que tout
mon projet, c’est de remettre le travail au centre de tout ! Quand on est indemnisé, parce qu’on est
au chômage, on va être indemnisé parce qu’on se trouve en formation professionnelle.
LF :
Qui sera obligatoire d’ailleurs ?
NS :
Eh bien si on n’a pas de chance de retrouver un emploi dans son secteur, on vous proposera
une formation dans des secteurs porteurs d’emploi, mais il faudra prendre cette formation et à
l’issue de cette formation, il faudra prendre un emploi qui corresponde à la formation qu’on vous
aura donnée ! Plutôt…
LF :
Avec une contrainte.
NS :
Mais il y a une contrainte, non ! Ca s’appelle quoi ? Des droits, d’un côté et des devoirs de
l’autre ! Moi, je ne veux pas d’une société où quand on perd son emploi, on est dans le mobile-
home ! Comme aux Etats-Unis ! Mais à l’inverse, c’est grâce aux cotisations de ceux qui travaillent
qu’on peut financer l’indemnisation du chômage ! Il y a des droits, et puis il y a des devoirs. Et moi,
je crois au travail. Et finalement, on aura une société qui sera organisée de la manière suivante : tous
ceux qui ont la force, la santé pour travailler auront un emploi, ceux qui ont la force et la santé mais
pas d’emploi, on les mettra en formation professionnelle. Et puis il y a ceux qui n’en peuvent plus,
parce qu’ils sont malades, parce qu’ils ont connu des accidents de la vie, parce qu’ils sont éloignés
de l’emploi depuis trente ans. Pour eux, on aura la solidarité. Mais l’assistanat n’a pas sa place ! La
solidarité pour ceux qui ne peuvent pas travailler, la formation ou l’emploi pour ceux qui ont la
force de travailler. Le travail, c’est une valeur centrale.
LF :
On va parler des valeurs justement. Vous comptez sur des valeurs de président de droite :
travail, responsabilité, autorité ; c’est dans le but de rassembler votre camp pour le 1
er
tour ?
NS :
Je peux dire une chose, parce que… Ca m’a choqué, ce que j’ai entendu. Je trouve ça tellement
caricatural et tellement sot, au fond. Le travail, ça appartient à la droite ? Ca veut dire que vous me
croyez tellement sectaire que je ne suis pas capable de comprendre que quelqu’un qui n’a pas mes
idées peut aussi se reconnaître dans le travail ? Je crois au travail, je crois à la responsabilité, je
crois à l’autorité, je crois à la solidarité, mais je parle à tous les Français ! Le débat de la prochaine
présidentielle ne se jouera pas droite, comme gauche… contre gauche. Ce sont des débats du 20
ème
siècle. Nous sommes au 21
ème
. C’est sans doute la première élection du 21
ème
siècle. Vraiment.
C'est-à-dire celle qui se jouera avec une France embarquée dans un monde complètement nouveau,
qui a tous les atouts pour gagner, mais qui doit faire des changements, pour se trouver en situation
de garder son rang et son modèle. Mais moi je m’adresse à tous les Français. Je leur dis d’ailleurs ce
soir que j’ai besoin d’eux, pas simplement de ceux qui sont de droite, comme vous dites, mais il y a
à gauche aussi des gens qui considèrent qu’on ne peut pas dépenser plus qu’on ne gagne. Est-ce que
vous croyez qu’il n’y a pas des Français aujourd’hui qui nous regardent et qui se disent : on n’a pas
envie de connaître la situation de la Grèce. On n’a pas envie d’être en situation de faillite. On n’a
pas envie de connaître la situation de l’Espagne. Est-ce que ceux-là, je ne devrais pas leur parler ?
Je leur parle aussi. J’ai besoin du rassemblement le plus large, j’ai besoin de tous les Français,
simplement qui aiment leur pays et qui sont convaincus que si la France est forte, ils seront
protégés.
LF :
Quelle campagne allez-vous faire ? Comment est-ce que vous allez retisser le lien qui s’est
distendu avec les Français qui vous ont élu en 2007 et qui ont été parfois, déçus ?
NS :
Ca, si vous voulez me faire dire qu’on n’a pas tout réussi, ça, c’est sûr. Mais moi je ne connais
pas de gens qui ont tout réussi. Et je me présente devant eux, comme je l’ai toujours fait : en vérité.
Quelle campagne je vais faire ? Je vais essayer de dire la vérité ; de poser les bonnes questions ; de
proposer des idées fortes et de dire aux Français : choisissez maintenant. Ma campagne ça ne sera
pas consister à dire matin, midi et soir, du mal des autres. Franchement, est-ce qu’on ne peut pas
utiliser notre temps – j’entendais là, dans le reportage, le candidat socialiste, c’était une longue
litanie contre moi. Il a le droit. Mais il n’a donc pas d’idées à proposer ? Il n’y a pas des choses plus
intéressantes que de parler de moi ? Franchement, je comprends qu’il me critique, mais il n’y a pas
des idées à mettre sur la table ?
LF :
Et vous, que pensez-vous de lui ?
NS :
Non, mais écoutez, c’est certainement quelqu’un de respectable. Ce qui m’intéresse c’est
plutôt les idées qu’il va avancer. Est-ce que vous croyez vraiment que dans la situation où se trouve
le monde on peut dire aux Français : il n’y a pas besoin de faire d’économie ? Est-ce que vraiment
c’est raisonnable de dire qu’on a les moyens d’embaucher 60.000 fonctionnaires de plus ? Est-ce
que c’est raisonnable ? Nous avons un problème de pacte social, de protection sociale. Est-ce que
c’est raisonnable de dire : l’immigration, on va régulariser tout le monde ? Je n’ai jamais été pour
l’immigration zéro. Mais est-ce que c’est raisonnable de dire qu’on va régulariser tout le monde ?
Notre modèle social ça va exposer qui ? Les étrangers en situation régulière qui eux aussi doivent
être protégés et ne doivent être victimes d’aucun amalgame. Donc la campagne que je ferai, j’irai à
la rencontre des Français. Je serai demain à Annecy. Dimanche à Marseille. J’ai des choses à leur
dire. Je veux parler. Et finalement, je vais vous dire, pour moi cette campagne c’est comme une
forme de soulagement. Parce que rencontrez les gens, discuter avec eux, proposer… j’ai des
convictions, je veux les confronter aux Français. Et puis les Français choisiront. Qu’est-ce qu’ils
veulent ? Est-ce qu’ils veulent une France faible ? On parle de… le rêve français. Oh, j’en ai vu
dans ma longue carrière politique, des hommes politiques qui promettaient le rêve. Çà se termine
toujours en cauchemar. Moi ce que je veux, c’est que les Français comprennent la situation où nous
sommes. Les réformes que nous devons engager. Les choix que nous devons porter. Et c’est pour
cela que, avec la force dont je suis capable, le dynamisme qui m’habite et surtout la conviction que
notre pays a encore bien des choses à dire au monde, eh bien je suis candidat à l’élection
présidentielle.
LF :
Vous aviez hâte d’endosser ce costume de candidat ?
NS :
Hâte ? Non, vous savez cinq ans à porter, à diriger un pays comme la France c’est à la fois
passionnant et extrêmement exigeant. Mais j’ai hâte en tout cas de retrouver les Français sans la
lourdeur du protocole, sans la lourdeur de la fonction, sans tout ce qui entoure le président de la
République. J’ai hâte de leur parler comme un Français que je suis, un Français maintenant
candidat, un Français comme les autres. Alors j’exercerai mes fonctions de président chaque fois
qu’il le faudra mais j’irai à leur rencontre.
LF :
La campagne sera bien sûr émaillée de nombreuses polémiques. Aujourd’hui, Christian
Vanneste, un député UMP a nié le fait que les homosexuels français aient été déportés pendant la
Seconde Guerre Mondiale. Est-ce que vous condamnez ces propos ?
NS :
Oui. Mais je vais même vous dire, je vais aller plus loin. J’aimerais tellement que dans la vie
politique à gauche comme à droite, on arrête avec ces propos blessants, qui n’amènent rien. J’ai
donné ma position sur le mariage homosexuel et l’adoption par des couples homosexuels. Mais tout
ce qui de près ou de loin peut paraitre comme de l’homophobie, je l’ai en horreur. Et par
conséquent, on n’a rien à faire avec des personnes qui ne comprennent pas qu’au 21
ème
siècle ce
type de propos ça tire tout le monde vers le bas.
LF :
Est-ce que vous avez appris des choses de ce quinquennat. Est-ce que vous avez des erreurs
que vous ne voulez pas re-commettre ?
NS :
Si j’ai appris des choses ? Bien sûr que j’en ai appris. J’en ai appris d’abord sur la France et les
Français que j’ai rencontrés par centaines, par milliers, qui sont lucides. Qui demandent quoi ?
Qu’on leur parle en vérité. Qui demandent qu’on comprenne où nous voulons les amener. Qui
comprennent parfaitement qu’on ne peut pas tout réussir. Et puis qui ne veulent pas qu’on renonce.
Vous savez, il y a quelques années, j’avais été choqué par une phrase d’un de ceux que vous avez
montrés – Monsieur Jospin – qui avait dit à Vilvoorde : « on n’y peut rien contre le chômage ». Moi
je n’ai pas été élu pour dire : on n’y peut rien. Donc quand les gens de
Lejaby
nous appellent, j’y
vais. Quand Photowatt, il y a un problème, j’y vais. Vous me dites : Arcelor Mittal, c’est pareil.
Parce que, quand on est élu, qu’on a la place et les responsabilités qui sont les miennes, on doit
assumer ces responsabilités. Une valeur dans laquelle je crois. La démission, le renoncement, cette
espèce de fatalité, je crois qu’on peut changer les choses. J’ajoute que par l’intermédiaire du
référendum, ça sera une façon pour le peuple de France d’être comptable des engagements que je
vais prendre. Et la certitude pour eux que les grands arbitrages en France seront tranchés par le
peuple français. Pas dans un coin. J’ai vu au début là, quand j’ai fait cette proposition-là, oh là, là,
tout le monde était contre. Mais c’est tellement simple ! On tourne en rond, entre gens qui se
connaissent, on parle le même langage et on se met d’accord pour que rien ne change. Chaque fois
qu’il y aura blocage, je ferai trancher le peuple français.
LF :
Merci beaucoup Nicolas Sarkozy d’être venu ce soir sur TF1. Vous êtes donc président de la
République et candidat à l’élection présidentielle. Demain c’est François Hollande qui sera ici sur
notre plateau pour répondre à votre déclaration de candidature.
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