Cahiers LaSer n°3.
190 pages
Français

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Cahiers LaSer n°3.

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Publié par
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

La nouvelle
Economie
et ses
Paradoxes
cahier
LASER N°3Dans la même collection:
Self service mondial ou nouvelle économie de service?
Technologie, emploi, commerce - Premières conclusions
Cahier LaSer n°1, 1998
Version numérique téléchargeable sur www.00h00.com
Commerce électronique, marketing et libertés
Cahier LaSer n°2
Éditions 00h00.com, 1999w.00h00.com
La Nouvelle Économie et ses paradoxes
Cahier LaSer n°3
Éditions 00h00.com, 2000
Version numérique téléchargeable sur www.00h00.comCahier LASER n°3
La Nouvelle Économie et ses Paradoxes
LASER
66, rue des Archives
75 003 Paris © LASER, 2000
Cet ouvrage a été réalisé par les Éditions 00h00.com
pour le compte de LASER, 66 rue des Archives, 75 003 Paris
ISBN: 2-7454-0369-9Sommaire
Qu’est-ce que la nouvelle économie?
PHILIPPE LEMOINE .....................................................................................................................7
Chapitre 1: La nouvelle économie, des lois aux paradoxes
De nouvelles règles pour la nouvelle économie
KEVIN KELLY.............................................................................................................................29
Question: Y-a-t-il une nouvelle économie?
ALAN GREENSPAN ....................................................................................................................55
Chapitre 2: Le paradoxe de Solow
Le paradoxe de Solow sur la productivité: en quoi les ordinateurs contribuent-
ils à la productivité?
JACK E. TRIPLETT .....................................................................................................................71
Chapitre 3: Le paradoxe du NAIRU
La capitulation de la politique économique
JAMES K. GALBRAITH .............................................................................................................113
À quelle vitesse l’économie américaine peut-elle croître?
PAUL KRUGMAN.....................................................................................................................125
Vitesse-limite: réalités et fictions dans le débat sur la croissance
ALAN S. BLINDER ...................................................................................................................137
Chapitre 4: Le paradoxe boursier
Est-ce une bulle?
EDWARD YARDENI..................................................................................................................149
5Cahiers LASER n°3
Une succession de corrections
EDWARD YARDENI..................................................................................................................159
Naissance d’une nouvelle économie: sept thèses sur l’économie de marché, à
l’âge du commerce électronique
PHILIPPE LEMOINE .................................................................................................................167
Bibliographie........................................................................................................................179
Note de l’éditeur..................................................................................................................183
6Qu’est-ce que la nouvelle économie?
1Philippe LEMOINE
Dans les milieux financiers qui s’intéressent à Internet, il existe une notion à laquelle
on se réfère pour apprécier la valeur d’une entreprise: le «cash burning», c’est-à-dire
la vitesse avec laquelle une entreprise a brûlé le cash, les liquidités qu’elle a levées. Le
fait même que l’on puisse utiliser sans distance une telle notion témoigne d’un senti-
ment d’accélération, de rapidité, d’insignifiance. Une année Internet durerait un tri-
mestre, trois mois du temps classique.
Tout défile à un tel rythme que l’on peut se demander s’il n’y a pas également un
« concept burning», une vitesse avec laquelle la société brûle les concepts qu’elle a mis
en avant. L’expression de «nouvelle économie» est menacée par ces flammes. Elle est
aujourd’hui sous les feux de l’actualité. Mais tout se consume à grande vitesse. Un jour,
la nouvelle économie va bien. Le lendemain, la nouvelle économie descend aux enfers.
Va-t-elle s’affirmer ou va-t-elle disparaître?
Pour répondre à cette question, il faudrait savoir ce qu’est la nouvelle économie. Est-
ce seulement une expression gadget qui scintille pour quelques mois dans les médias?
Mais dans ce cas, on s’étonne que la notion ait pris forme dans des débats mobilisant
de très grands économistes américains. Est-ce alors un concept scientifique, désignant
clairement un nouvel horizon du monde? Un manque certain de rigueur dans les ter-
mes, le choix de tailler large, suggèrent plutôt qu’il s’agit d’une notion en devenir.
Qu’est-ce donc que la nouvelle économie?
Un débat important
Une question théorique sous-jacente à ces interrogations sur la nouvelle économie,
c’est la question des relations entre la technologie d’une part, l’économie et la société
d’autre part. Depuis plus de deux siècles, il s’agit d’un point sensible, difficile à analyser,
et sur lequel s’accrochent des controverses fondamentales sur le déterminisme, sur le
rôle des hommes, sur la conception de l’Histoire. Malgré de nombreux travaux philoso-
1. Philippe LEMOINE est Président de LASER.
7Cahiers LASER n°3
phiques, socio-économiques, épistémologiques, la question n’a fait que se complexifier.
Deux évolutions contemporaines viennent en effet intensifier la difficulté de l’analyse.
L’évolution d’abord de la nature même de la technologie. Les technologies d’informa-
tion n’ont pas le même mode de relation avec leur environnement que les technologies
mécaniques d’hier. Elles traitent des informations, elles sont programmables, elles favo-
risent l’interactivité: il est clair que tout ceci soulève de nouveaux enjeux et suppose des
cadres d’analyse bien différents des schémas fondés sur la causalité mécanique simple.
L’autre évolution concerne les domaines de la vie économique et sociale sur lesquels
s’applique la progression des technologies d’information. Depuis l’invention de l’ordi-
nateur, il y a plus de 50ans, les technologies d’information se sont en effet organisées
sur le modèle de la tornade. Un mouvement de spirale intégrateur, de plus en plus
rapide, assure la convergence de différentes technologies autour d’un même standard
numérique: informatique, télécommunication, audio-visuel, robotique, bureauti-
que, etc… En même temps, la tornade progresse et son centre de gravité se déplace.
Avant-hier, le centre de gravité c’était l’usine et l’univers de la production. Hier, c’était
le bureau et le processus de gestion des entreprises. Aujourd’hui, le centre de gravité de
la tornade, à l’ère d’Internet, c’est l’univers de l’échange, dans ses différentes dimen-
sions, marchandes et non-marchandes.
À chaque étape, l’analyse devient de plus en plus compliquée. Même s’il s’agissait de
technologies nouvelles, on avait le sentiment de savoir raisonner tant que l’on était
dans l’univers de la production et de l’usine, lieu de croissance de l’économie moderne
et lieu de référence de tant de travaux sociologiques. Avec les bureaux et la gestion, cela
devenait plus compliqué. Avec l’univers de l’échange, on entre dans des terres beau-
coup moins connues, où il existe de grandes zones impensées, des gouffres et des
déserts, où l’on approche des mécanismes de la dépense et de ce que Bataille appelait
1la «part maudite» de l’économie politique .
Le premier intérêt de cette notion de «nouvelle économie» est précisément là. Mal-
gré l’imprécision du terme, il s’agit d’un projet ambitieux: penser l’incidence des tech-
nologies d’information sur l’économie, au moment même où leur impact se centre sur
l’univers de l’échange. Certes, la lecture quotidienne des journaux nous habitue à une
conception bien plus banale de ce qu’est la nouvelle économie. Ce serait un secteur,
une autre façon de parler de la high tech, avec juste une hésitation de boursier: faut-il
mettre dans le même sac ou dans le même indice toutes les valeurs TMT (Technologies,
Médias, Télécommunications) ou faut-il faire un sort particulier aux «pure players»
du monde Internet? Nous reviendrons sur ces questions, mais affirmons-le d’entrée
de jeu: le débat sur la nouvelle économie, ce n’est pas cela, cela n’a jamais été cela. À
l’opposé d’une vision «sectorielle», opposant les secteurs de la nouvelle et de
1. Georges Bataille, La Part maudite, Éditions de Minuit, 1967
8La Nouvelle É

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