Gravures rupestres de la station de Tahtania, près de Taghit (Sahara nord-occidental) - article ; n°2 ; vol.63, pg 409-432
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Gravures rupestres de la station de Tahtania, près de Taghit (Sahara nord-occidental) - article ; n°2 ; vol.63, pg 409-432

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1966 - Volume 63 - Numéro 2 - Pages 409-432
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Marie Henriette Alimen
Gravures rupestres de la station de Tahtania, près de Taghit
(Sahara nord-occidental)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 2. pp. 409-432.
Citer ce document / Cite this document :
Alimen Marie Henriette. Gravures rupestres de la station de Tahtania, près de Taghit (Sahara nord-occidental). In: Bulletin de la
Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 2. pp. 409-432.
doi : 10.3406/bspf.1966.4077
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1966_hos_63_2_4077rupestres de la station Gravures
de Tahtania près de Taghit
(Sahara nord-occidental)
PAR
Marie-Henriette ALIMEN
Les gravures rupestres de la région de Taghit, oasis située à
90 km à vol d'oiseau au Sud de Colomb-Béchar, dans la vallée de
la Zousfana, sont parmi les plus anciennement repérées au Sahara.
Après les premières notes les concernant (Cap. Duvaux, 1902,
R. Barthélémy et L. Capitan, 1902, E. Gautier, 1904, G.-B.-M. Fla
mand, 1905), elles ne furent plus guère que mentionnées dans les
travaux ultérieurs (G.-B.-M. Flamand, 1921, H. Breuil, 1930, R. Vau-
frey, 1939), si l'on fait exception pour l'ouvrage de L. Frobenius
et H. Obermaier (1925), dont l'étude, sans être très développée,
s'accompagne de figures nombreuses, mais qui sont pour la presque
totalité des dessins et non des photographies. Il apparaît, dans
l'ensemble de ces publications, que plusieurs stations s'échelon
nent du Nord au Sud, entre Taghit et Igli, le long de la Zousfana,
sur une trentaine de km au moins si on en croit ces auteurs. Le
Capitaine Duvaux signale en effet des gravures entre Taghit et
Bakhti. Celles relevées par R. Barthélémy s'étendent nettement plus
en aval, jusqu'à mi-chemin entre Aouedj et Igli. Quant aux gra
vures publiées par L. Frobenius et H. Omermaïer, elles sont disper
sées depuis Taghit jusqu'à un point situé à 8 km à l'Ouest de la
Zaouïa Tahtania. J'avais eu le désir d'explorer ces sites dès mes
premières missions au Sahara nord-occidental. Mais les moyens
précaires de circulation qui furent ceux de mes premières ran
données, puis l'insécurité de la vallée de la Zousfana pendant plu
sieurs années consécutives, enfin les préoccupations essentiellement
géologiques de la plupart de mes missions m'ont jusqu'ici empêchée
de rechercher ces figurations rupestres. J'ai enfin pu y faire une
incursion à la fin de ma mission de février 1966. Ce sont les
impressions recueillies à la faveur de ce court arrêt que je donnerai
ici. Je tiens à souligner qu'une étude approfondie devrait être faite,
tant en ce qui concerne le repérage des diverses stations que leur
étude précise, même quant à la petite zone que je n'ai pu trop
rapidement prospecter (1).
de Colomb-Béchar, (1) Je tiens à exprimer qui m'a mes aiguillée vifs remerciements vers la station au Commandant de Tahtania, Médecin au Capitaine Simon,
Médecin d'Igli qui a facilité ma visite, à Monsieur Kast et à Mlle Beucher, du CNRS,
alors tous deux en mission à Béni-Abbès, qui m'ont accompagnée, m'ont aidée à
repérer les blocs gravés et à en prendre des photos. 410 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Planche I : № 1. — Vue sur la partie amont de la station prospectée (Tahtania).
№ 2. — Une partie du « grand bloc ». Gravures des groupes I, II et IV isuper-
positions). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 411
I. — DONNEES GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES
RELATIVES A LA STATION DE TAHTANIA
Le point sur lequel ont porté mes observations est un de ceux
étudiés dans l'ouvrage de L. Frobenius et H. Obermaier (1925).
Il est désigné par ces auteurs sous le nom de Tahtania-Sud. Il est
situé en aval de la Zaouia Tahtania et des ruines de Lalla Tlemcen
(feuilles topographiques au 1/200 000e de Béni-Abbès et de Hassi
Fokra), à la partie aval du court trajet E-W de la Zousfana, près
du point de confluence d'une petite vallée de la rive droite. La
Zousfana entaille en ce point les calcaires du Carbonifère inférieur
(Namurien). Des gravures se rencontrent à diverses hauteurs sur
le versant lui-même et sur les blocs éboulés. Ceux-ci descendent
jusqu'au niveau d'une très basse terrasse où des Helix et des
Rumina se mêlent aux galets (pi. I, n° 1). Cette terrasse s'est
formée durant la dernière période humide, le Guirien. Les données
géologiques relatives à la position des gravures sont donc très
comparables à celles de la station rupestre de Marhouma (H. Alimen,
1954, p. 85). Lors de l'installation des artistes, le versant était
débarrassé des sables déposés pendant la dernière grande phase
sédimentaire, le Saourien, particulièrement développés cependant
dans la Zousfana aux environs de Taghit. Cela implique que les
artistes de Tahtania ont vécu postérieurement au creusement du
cycle guirien. Or on sait, comme J. Chavaillon l'a précisé (1964,
p. 271) et comme nous l'avons nous-même observé en plusieurs
points, que le remblaiement guirien contient des pièces néolithi
ques. Les données géologiques confèrent donc aux gravures de
Tahtania un âge néolithique ou plus récent. On notera cependant
que plusieurs des blocs gravés ont été fracturés dans toute leur
masse, par exemple le bloc de la planche V, n° 3, ce qui milite pour
une longue exposition à des conditions arides, et donc pour une
certaine ancienneté dans les temps post-guiriens, du moins pour
certaines gravures.
La station que nous avons explorée est riche. Nous avons
relevé, sur un espace restreint, plus de 80 gravures, les unes étro
itement groupées, notamment sur un très gros bloc, particulièrement
exposé aux regards (fig. 1, et L. Frobenius et H. Obermaier, 1925,
pi. 2), d'autres éparses. Des vestiges de peintures subsistent, en un
point de la paroi verticale, au-dessous d'un surplomb qui n'en a
d'ailleurs assuré qu'une conservation médiocre.
II. — LES DIFFERENTES EPOQUES DE GRAVURES
II est évident que, au point même où ont porté nos observat
ions, plusieurs nappes de graveurs se sont succédées. Nous en
donnerons pour preuve la coexistence de plusieurs techniques, les
différences de patine, sur une même paroi, en relation avec ces
diverses techniques, enfin l'existence de recoupements des gra
vures. Toutefois il ne nous a pas été possible de pousser suffisam
ment notre étude pour que les quelques indications que nous
donnons ci-dessous puissent être regardées comme définitives. En 412 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
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и SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 413
particulier, l'inventaire des gravures relatives à chacun des groupes
ne peut être tenu que pour une première approximation, sujette à
vérification.
Groupe I. — Gravures à contour large, finement piqueté, ou à
surface plus ou moins entièrement piquetée, aussi fortement
patinées que la roche.
A ce groupe appartiennent un Mammifère à museau pointu,
à grosses pattes (fig. 1, n° 1) visible sur la pi. I, n° 2, entre les
grandes cornes en lyre, vers le centre de la photo, et deux oiseaux
d'assez jolie allure, autruches ou outardes (fig. I, n° 2) visibles
dans le haut de la même photo (pi. I, n° 2). J'y rattache également
sur le même grand bloc, un Bovidé, de même facture (fig. I, n° 3).
Ces diverses gravures sont apparentées par leur technique. Le
contour est large en général, obtenu par des piquetures légères,
presque jointives, aboutissant à une surface évidée, presque polie.
Sur un autre bloc, un Bovidé dont l'arrière-train est entièrement
piqueté, tandis que le train avant est poli, se rattache aussi à ce
groupe, qui ne compte que peu de gravures. Piqueture et polissage
sont très discrets. La patine est très accusée. Ces gravures sont
recoupées par celles du groupe suivant (le trait profondément incisé
de l'animal, n° 4, fig. 1, recoupe les oiseaux, n° 2) et par celles
d'un groupe piqueté récent (autruches visible

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