L évolution récente du parti national-socialiste allemand - article ; n°2 ; vol.3, pg 128-143
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L'évolution récente du parti national-socialiste allemand - article ; n°2 ; vol.3, pg 128-143

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Description

Politique étrangère - Année 1938 - Volume 3 - Numéro 2 - Pages 128-143
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Pelloux
L'évolution récente du parti national-socialiste allemand
In: Politique étrangère N°2 - 1938 - 3e année pp. 128-143.
Citer ce document / Cite this document :
Pelloux Robert. L'évolution récente du parti national-socialiste allemand. In: Politique étrangère N°2 - 1938 - 3e année pp. 128-
143.
doi : 10.3406/polit.1938.5619
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1938_num_3_2_5619L'ÉVOLUTION RÉCENTE DU PARTI
NATIONAL-SOCIALISTE ALLEMAND
Cet article était sous presse lorsque se sont produits les événements du
1 1 mars et des jours suivants, qui marquent la fin de l'Autriche indépendante.
Bien que ces événements aient pris la première place dans l'actualité, nous
pensons que la question étudiée ci-dessous n'a rien perdu de son intérêt. Il
importe en effet plus que jamais de connaître et de comprendre l'organisation
intérieure de l'Allemagne, au moment où elle va s'étendre à un nouveau pays
de plus de six millions d'habitants. L'élément essentiel de cette organisation, le
parti national-socialiste, a joué et continue de jouer un rôle de premier plan
dans la réalisation de l'Anschluss. Les dignitaires allemands du parti, en
liaison avec les nationaux-socialistes autrichiens, ont, sans doute, fait pression
pour une action immédiate, à la faveur de circonstances internationales
exceptionnelles, neutralisant les influences modératrices que nous avions
souhaitées et espérées après la crise de février. D'autre part, cest l'existence
du parti national-socialiste autrichien, plus ou moins camouflé avant le 1 1 mars,
qui a permis d'effectuer, sans flottement, le changement de gouvernement, de
pourvoir de nouveaux titulaires les principaux postes administratifs (v. les
premières nominations, Vœlkischer Beobachter, 13 mars 1938, p. 7), et de
prendre en mains la population, tandis que les troupes allemandes entraient en
Autriche- Voilà encore un exemple qui, comme celui de Dantzig, montre
comment l'organisation dans un pays d'un parti national-socialiste subordonné
au parti national-socialiste allemand peut préparer la réunion et l'assimila
tion de nouveaux territoires (v. notre brochure citée ci-dessous, p. 4]).
A la fin d'une étude publiée dans le dernier trimestre de 1936 sur le
parti national-socialiste et ses rapports avec l'Etat \ nous nous demandions
qui l'emporterait en Allemagne, des éléments activistes représentés par
le parti ou, tout au moins, certains de ses membres, et des éléments conser-
1. Le parti national-socialiste et ses rapports avec l'État, édité par le Centre d'études de
Politique Etrangère. A la bibliographie indiquée dans cette étude on pourra ajouter :
Haidn et Fischer, Das Recht der N. S. D. A. P., collection de textes avec préface du
Dr. Frank, Munich, 1937; Cari Johanny, Partei und Staat, Koenigsberg, 1937. RÉCENTE DU PARTI NATIONAL-SOCIALISTE 129 L'ÉVOLUTION
vateurs représentés par la bureaucratie traditionnelle? Étions-nous en
présence d'une évolution, au cours de laquelle tous les Allemands se
trouveraient plus ou moins pénétrés de l'idéologie nationale-socialiste,
ou bien, pour user d'un mot que les écrivains du régime emploient volont
iers, d'une révolution, qui substituerait aux idées et aux hommes du
« système » weimarien des idées nouvelles et des hommes nouveaux? Il
est évidemment impossible de donner à cette question une réponse défi
nitive. Il semble, cependant, que, depuis un peu plus d'un an, le parti ait
sans cesse accru son influence sur l'État, cet État que les juristes allemands
actuels considèrent comme un instrument (Apparat) au service de la
communauté populaire (Volksgemeinschaft). Cette prétention totalitaire
s'est manifestée, soit par des modifications apportées à l'organisation du
parti, pour en élargir les cadres, soit par l'accroissement et le développement
de ses fonctions; enfin elle est apparue de façon particulièrement dramat
ique lors des événements de février dernier, dont l'issue ne permet pas
cependant de dire qu'elle a triomphé.
L'augmentation des effectifs du parti
Dans le domaine de l'organisation, l'événement essentiel de l'année 1937,
est la réouverture du parti à de nouveaux membres. Nous avons indiqué
ailleurs comment le parti avait été fermé, depuis le 1er mai 1933, pour
arrêter l'afflux considérable des néophytes après l'installation au pouvoir
de M. Hitler : seuls pouvaient y entrer les membres de la Jeunesse hitlé
rienne, à certaines conditions d'ancienneté et de mérite, et les anciens
membres de l'association dissoute des Casques d'acier. Bien que plusieurs
auteurs, et notamment M. Neesse, fussent partisans de ne pas augmenter
les effectifs, dès 1936 des discours laissaient prévoir que le barrage (Sperre)
serait bientôt levé, et nous l'avions signalé dans notre brochure. La nouv
elle fut officiellement annoncée par M. Hitler, le 30 janvier 1937, lors
de la cérémonie commemorative de son accès à la chancellerie, en même
temps qu'il nommait membres du parti ceux des ministres du Reich qui
n'y étaient pas encore entrés, notamment MM. Schacht et von Neurath 1.
Le 18 avril suivant, M. Rudolf Hess, représentant (Stellvertreter) du
Fûhrer, consacrait une partie importante de son discours prononcé à
Karlsruhe à commenter ce changement.
1. Voelkischer Beobachter, 31 janvier 1937. Far la suite M. von Neurath a été nommé
chef de groupe des S. S. à titre honoraire et s'est montré en uniforme, notamment lors
du voyage de M. Mussolini en Allemagne. L'ÉVOLUTION RÉCENTE DU PARTI NATIONAL-SOCIALISTE 130
Le parti était réouvert à dater du 1er mai 1937, à des conditions qui
ont été précisées par le Reichsschatzmeister 1, trésorier, mais aussi admin
istrateur en chef du parti. Il n'est pas possible, en effet, d'en permettre
l'accès à tous ceux qui en font la demande. Le parti doit rester une élite.
Il ne faut donc y accueillir que ceux qui ont montré qu'ils avaient les
qualités physiques et morales requises de cette élite. Cette preuve ils
doivent l'avoir donnée, soit en remplissant certains emplois dans l'admi
nistration du parti, soit comme membres de certaines Gliederungen (format
ions) considérées comme particulièrement importantes (sections d'assaut,
échelons de protection, corps motorisé national-socialiste, groupe des
femmes nationales-socialistes), soit en ayant occupé un poste de comman
dement dans une autre Gliederung, Jeunesse hitlérienne et Ligue des
jeunes filles allemandes, soit en ayant occupé un poste de commandement
ou une fonction dans une des associations rattachées (Angeschlossene
Verbaende), soit en ayant appartenu au personnel permanent du Service
du travail, soit en ayant servi dans l'armée pendant un temps assez long.
Peuvent enfin être admis, en dehors des conditions précitées, les individus
que le parti jugerait utile, pour des raisons techniques ou des raisons
politiques, d'appeler à lui. On insiste comme toujours sur le principe
qu'aucune considération de fortune ni de naissance ne doit entrer en ligne
de compte.
Dans quelle mesure les Allemands ont-ils profité de la possibilité qui
leur a été de nouveau donnée d'entrer dans le parti? On pouvait croire,
au premier abord, qu'ils hésiteraient à solliciter leur admission plus de
quatre ans après le 30 janvier 1933. Il semble toutefois qu'une pareille
abstention de la part de personnalités qui réunissent les conditions requises
risquerait d'être interprétée comme un signe d'indifférence coupable à
l'égard du régime. Si les chefs du mouvement ont décidé de reprendre les
inscriptions, c'est qu'ils entendent, sans doute, s'assurer ainsi une domi
nation plus complète sur des individus qui, tout en étant des « sympathis
ants », n'étaient pas jusqu'ici des « militants ». D'autre part, dans un pays
où l'instinct d'association est fort développé, il est normal que les individus
s'unissent dans les seuls groupements politiques autorisés, les groupements
nationaux-socialistes, et en première ligne dans le parti. Aussi faut-il
présumer que de très nombreux Allemands ont demandé à devenir membre

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