L Union soviétique, la coopération nordique et l intégration de l Europe occidentale - article ; n°3 ; vol.35, pg 269-283
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L'Union soviétique, la coopération nordique et l'intégration de l'Europe occidentale - article ; n°3 ; vol.35, pg 269-283

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Politique étrangère - Année 1970 - Volume 35 - Numéro 3 - Pages 269-283
La politique soviétique consiste par tous les moyens, à assurer et à consolider la prépondérance de Moscou à l'intérieur de sa zone d'influence, par conséquent d'empêcher la Finlande d'être attirée dans un système scandinave. La coopération entre états nordiques remonte au 19e siècle, mais elle se limitait au domaine législatif et social. L'Union soviétique a accepté, avec réticence, l'adhésion à l'A.E.L.E. des quatre pays Scandinaves. Mais lorsqu'il s'est agi de créer le Nordek, qui non seulement aurait mis en valeur leurs ressources communes mais aurait affermi la position des états nordiques en cas de négociations avec le Marché commun, les mises en garde de Moscou ont dissuadé la Finlande d'adhérer au traité.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Karl E. Birnbaum
L'Union soviétique, la coopération nordique et l'intégration de
l'Europe occidentale
In: Politique étrangère N°3 - 1970 - 35e année pp. 269-283.
Résumé
La politique soviétique consiste par tous les moyens, à assurer et à consolider la prépondérance de Moscou à l'intérieur de sa
zone d'influence, par conséquent d'empêcher la Finlande d'être attirée dans un système scandinave.
La coopération entre états nordiques remonte au 19e siècle, mais elle se limitait au domaine législatif et social. L'Union
soviétique a accepté, avec réticence, l'adhésion à l'A.E.L.E. des quatre pays Scandinaves. Mais lorsqu'il s'est agi de créer le
Nordek, qui non seulement aurait mis en valeur leurs ressources communes mais aurait affermi la position des états nordiques
en cas de négociations avec le Marché commun, les mises en garde de Moscou ont dissuadé la Finlande d'adhérer au traité.
Citer ce document / Cite this document :
Birnbaum Karl E. L'Union soviétique, la coopération nordique et l'intégration de l'Europe occidentale. In: Politique étrangère N°3
- 1970 - 35e année pp. 269-283.
doi : 10.3406/polit.1970.2110
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1970_num_35_3_2110L'UNION SOVIÉTIQUE,
LA COOPÉRATION NORDIQUE ET
L'INTÉGRATION DE L'EUROPE OCCIDENTALE
par Karl E.BIRNBAUM
La politique soviétique consiste, par tous les moyens, à assurer
et à consolider la prépondérance de Moscou à l'intérieur de sa
zone d'influence, par conséquent d'empêcher la Finlande d'être
attirée dans un système Scandinave.
La coopération entre états nordiques remonte au 19m* siècle,
mais elle se limitait au domaine législatif et social. L'Union sovié
tique a accepté, avec réticence, l'adhésion à l'A.E.L.E. des quatre
pays Scandinaves. Mais lorsqu'il s'est agi de créer le Nordek, qui
non seulement aurait mis en valeur leurs ressources communes
mais aurait affermi la position des états nordiques en cas de
négociations avec le Marché commun, les mises en garde de
Moscou ont dissuadé la Finlande d'adhérer au traité.
I
Depuis le printemps 1969, la politique soviétique a été caract
érisée par un retour à la détente en Europe. Les raisons de
cette évolution sont sujettes à discussion et la question se pose
de savoir s'il s'agit d'une tendance à long terme de caractère
permanent ou seulement d'un de ces changements de tactique
qui ont si souvent marqué l'attitude soviétique dans les années
d'après-guerre. Le retour à une politique de détente en Europe
n'est pas - cela va de soi - sans rapport avec les difficultés crois
santes que connaissent les relations sino-soviétiques, d'une part,
et avec les mesures de « normalisation » mises en œuvre en
Tchécoslovaquie en avril 1969, d'autre part. Il y a a,ussi quelque
raison de penser que Moscou a commencé de bonne heure à
miser, pour la République fédérale, sur la formule de gouver- 270 BIRNBAUM
nement qui devait résulter des élections de l'année dernière.
Quoi qu'il en soit, dans le courant de 1969, il existait nombre
de signes laissant entrevoir la possibilité d'un assouplissement
de la politique soviétique en ce qui concerne la coopération
avec l'Occident. L'appel de Budapest des pays membres du
Pacte de Varsovie à la mi-mars 1969, le discours de Brejnev
à la conférence de Moscou des partis communistes et ouvriers
en juin 1969, le discours du ministre des Affaires Etrangères,
Gromyko, devant le Soviet Suprême en juillet 1969 et la note
soviétique à l'Allemagne occidentale du 12 septembre 1969»
autant d'éléments tendant à confirmer que les dirigeants sovié
tiques recherchaient une amélioration des relations avec l'Occi
dent et plus particulièrement avec l'Allemagne occidentale.
Aux yeux de Moscou, la détente en Europe a toujours eu
un double aspect : elle implique la possibilité d'intensifier la
coopération avec les pays techniquement avancés de l'Occident
et d'accroître l'influence soviétique en Europe occidentale ;
mais elle signifie aussi des efforts redoublés pour consolider
le btatu quo en Europe, avec pour corollaire l'hégémonie sovié
tique sur sa partie orientale, sous le paravent de la « sécurité
européenne ». Les événements de la période 1966-68 ont prou
vé aux dirigeants soviétiques que les deux aspects de la détente
en Europe sont, dans une large mesure, interdépendants ; qu'il
est, en d'autres termes, impossible de gagner du terrain, c'est-
à-dire d'accroître l'influence de la Russie en Europe occident
ale sans mettre du même coup en danger sinon la prépondé
rance de Moscou en Europe orientale du moins sa capacité
d'orienter la politique de ses alliés. Cette interdépendance â
été mise en lumière encore récemment. Instruits par l'expérience
de la Tchécoslovaquie, les dirigeants soviétiques ont tout fait
pour arrêter les effets corrosifs de la détente à l'intérieur de
leur camp, en utilisant à cette fin la « doctrine Brejnev » et
d'autres mesures politiques, y compris la tentative de ressus
citer l'intégration économique à l'intérieur du COMECON;
Mais une fois que les Soviétiques eurent décidé de renouer dés
contacts bilatéraux avec les pays d'Europe occidentale pris
séparément - comme ils le firent avec la France au début de URSS ET NORDEK 271
1969 et avec la République fédérale en automne dernier, il
devenait difficile pour eux d'empêcher les différents Etats de
l'Europe de l'Est de redoubler d'efforts à leur tour pour intens
ifier leurs propres relations bilatérales avec Paris, Bonn et les
autres capitales d'Europe de l'Ouest.
II
La politique soviétique en Europe septentrionale est en quel
que sorte la reproduction miniaturisée des dilemmes essentiels Moscou doit affronter sur le continent, à cette différence
près que l'élément neutraliste est beaucoup plus fort dans le
sous-système nordique qu'en Europe continentale. La question
essentielle qui se pose aux dirigeants soviétiques peut être for
mulée dans les termes suivants : comment accroître leur in
fluence dans la partie occidentale du système, sans en céder
la moindre parcelle dans la partie orientale ? Relativement à
la zone nordique, l'Union soviétique a, d'une façon générale,
poursuivi trois objectifs : maintenir la Finlande dans l'état
d'ami dépendant, empêcher la Suède de s'associer étroitement
à l'Europe occidentale et encourager le Danemark et là Nor
vège à rompre avec l'OTAN ou, tout au moins, à réduire leurs
engagements défensifs avec l'Occident. Par conséquent, l'att
itude de Moscou en ce qui concerne les différents plans d'une
coopération nordique plus étroite a été ambivalente. La ten
tative la plus sérieuse d'établir une communauté de défense
comprenant la Suède, le Danemark et la Norvège, en 1948-49,
n'a jamais été approuvée par le gouvernement soviétique. Ré
trospectivement, la chose peut paraître surprenante, étant donné
que le projet avait été conçu par ses principaux promoteurs
suédois comme solution de remplacement à l'adhésion du Dane
mark et de la Norvège à l'OTAN et qu'il impliquerait l'extension
de la neutralité de la Suède à un groupe plus large de pays
nordiques. Le plan de défense Scandinave, on le sait, n'aboutit
pas pour des raisons autres que l'opposition soviétique. Mais
l'attitude soviétique au cours de ces années n'en mérite pas
moins d'être rappelée. Car elle met en lumière ce qui a été en 272 BIRNBAUM
fait un des traits essentiels de cette politique en Europe au
cours de cette après-guerre : avant tout, assurer et consolider
la prépondérance de Moscou à l'intérieur de sa propre zone
d'influence. Dans la situation qui existait vers la fin des années
quarante, Staline et ses associés craignaient apparemment par
dessus to

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