Le terrorisme dans le spectre de la violence politique
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T. Struye de Swielande Les Cahiers du RMES n 1 Juillet 2004
Le terrorisme dans le spectre de la violence politique Tanguy Struye de Swielande* Il y a une forte tendance de la part des politiques, des analystes et autres de ne dfinir seulement comme « terroriste » les actes commis par des groupes sopposant  lagenda politique dun certain pays. Aussi ny a-t-il aucun consensus concernant les actes mritant ltiquette terrorisme, car toujours sujet  discussion. Or, sans donner une dfinition acceptable et cohrente pour tous de lacte terroriste, il est impossible de condamner un Etat, un mouvement, etc. Le flou sur le concept de terrorisme permet par consquent davoir recours  un ensemble de concepts alternatifs, ayant une connotation plus positive  la dnomination de terrorisme. Pensons aux termes rsistance, mouvements de libert, gurilla, etc. Pour A. Merari: «Obtenir un consensus sur la signification du terme terrorisme nest pas une fin importante en soi, sauf peut-tre pour des linguistes. Dun autre ct, il est ncessaire de faire une diffrenciation entre les diverses conditions de la violence et de distinguer les divers modes de conflits, quelle que soit la faon dont on les nomme, si nous voulons amliorer notre comprhension de leurs origines, les facteurs qui les 1 affectent et apprendre  y faire face». Bien que les dfinitions, doctrines et classifications se rapportant au terrorisme sont multiples, en raison de sa complexit croissante aucune tude nest cependant parvenue  cerner le phnomne de faon pleinement exhaustive. Notre approche na par consquent nullement lintention de donner une dfinition juridique ou politique, mais bien oprationnelle du terrorisme. Aussi, si quelquun sattend  une dfinition claire, gnrale et accepte par tous, il ny en a pas. Des centaines douvrages ont port sur la seule dfinition du terrorisme, aucun nest cependant parvenu  donner une dfinition prcise et acceptable pour tous. Nous rejoignons les propos de J-L Marret pour qui «en ralit, la difficult dtudier lobjet terrorisme est reprsentative, au mme titre que la violence politique, de linclination  instiller des intrts particuliers ou une vision du monde dansdes 2 descriptions et des analyses qui prtendent tre neutresIl est vident que trop. »
* Docteur en Sciences politiques, auteur de louvrageLa politiques trangre amricaine aprs la guerre froide et les dfis asymtriques, il prpare actuellement un ouvrage sur lAdministration Bush. 1 Merari A. , « Terrorism as a Strategy of Insurgency »,Terrorism and Political Violence, Vol. 5, n4, Winter 1993 (http://www.iasa.com.au/folders/Security_Issues/CSTPV%20 Publications .htm). 2  Marret J-L, « Terrorisme : les stratgies de communication »,CCEP 2002 – 104/SOC, C2SD MSFP DEF/C2SD/2002 n49, juillet 2003, p. 9.
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souvent le concept de terrorisme est utilis  des fins politiques, de propagande, rendant toute analyse de la question extrmement complexe et contre-productive. Cela dit, cela nest pas une raison pour ne pas essayer de dfinir le concept. Car plus on dnigra la question, plus le concept deviendra obsolte et perdra toute sa signification et sa raison dtre. Bien quune dfinition juridique, nest, nous le reconnaissons, pas aise, il est  notre sens possible dtablir une dfinition oprationnelle, laquelle permettrait de distinguer dans 95 % des cas lacte terroriste dautres actes de violence politique. Se mettre daccord sur une dfinition oprationnelle serait dj un grand pas en avant. Dfinition du terrorisme Notre angle dapproche est que le terrorisme nest ni une idologie, ni un objectif politique, mais une faon de combattre. Un moyen de combattre que lon doit rprouver et dont la lgitimit se trouve davantage dans les objectifs politiques  atteindre que dans sa pratique oprationnelle. Notre premier souci est par consquent de diffrencier le terrorisme dautres formes de violence politique, la gurilla notamment. Le concept de terrorisme nest pas synonyme de violence politique, la terreur nen tant quune forme particulire. Pour P. Wilkinson: «Political violence is either the deliberate infliction of physical injury or damage for political ends, or it is violence which occurs unintentionally in the course of severe political conflicts. We are still dealing with an extremely broad range of phenomena. It would surely be an act of sheer folly rather than mere hubris to attempt to explain all forms of political violence, ranging, say, from the intimidation of a professor for his alleged political views to acts of international wars, in terms of a grand scientific theory. We must bear in effects, between small group violence and the large-scale collective violence of modern total war, which 3 can engulf continentsquil soit difficile dtablir une typologie de la». Bien violence politique, Paul Wilkinson en tente lexercice, aid en cela des travaux de Samuel Huntington. 3 Wilkinson P.,Terrorism and the Liberal State, London, The McMillan Press, 1977, p. 30.  2
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TABLEAU: Echelle de la violence politiqueViolence politique  grande chelle Violence politique  petite chelle Emeutes et violence urbaine Actes isols de sabotage ou attaques de proprits Rbellion arme ou rsistance Tentative isole dassassinat Rvolution ou contre-rvolution Guerre des gangs et vendettas Etat de terreur ou rpression Terrorisme politique Guerre civile Gurilla locale ou  petite chelle Guerre limite Terrorisme transnational et international Guerre nuclaire Raids de type gurilla sur des Etats trangers. Source : Wilkinson P.,Terrorism and Liberal State, U.K., McMillan Press, 1977, p. 32. Chacune des formes de violence voques dans le tableau ci-dessus est due  des causes spcifiques et met en jeu des catgories diffrencies dacteurs anims, de motivations particulires. La rponse ou le contrle des divers types de violence, dpend donc des objectifs dfinis, des stratgies retenues, des modes opratoires mis en œuvre, des restrictions imposes  lusage de la force, etc. Il sied que des prcautions dordre terminologique accompagnent une rflexion sur un problme aussi dlicat et complexe que le terrorisme. Car, comme argumente W. Laqueur : «Le terrorisme est employ comme synonyme de rbellion, de batailles de rues, de lutte civile, dinsurrection, de gurilla rurale, de coup dEtat et autres. Lusage sans discernement du terme gonfle non seulement les statistiques, mais rend la comprhension du caractre spcifique du 4 terrorisme et la faon dy faire face beaucoup plus complexe». De mme pour J. Zulaika et W.A. Douglass: «The questfor quintessential distillation by which terror could be encapsulated, diagnosed under laboratory conditions, defined in precise terms, and finally be conquered and extinguished for the benefit 5 of mankind, is an academic illusiondit, nous tenons nous-mmes le». Cela terrorisme, non pour une idologie ou un objectif politique, mais pour une manire particulire de combattre. Une forme de combat dont lventuelle lgitimit se trouve davantage dans les objectifs politiques que dans les objectifsoprationnels. Loriginalit de notre approche est de sintresser non pas en premier lieu  lauteur de lacte terroriste, mais bien  lacte terroriste lui-mme. Cette position permet dviter le pige dnonc par le clich selon lequel «un 4 Laqueur W.,The Terrorism Reader : A Historical Anthology, N.Y., Meridian, 1978, p. 262. 5 Zulaika J./ Douglass W.A.,Terror and Taboo : The Follies, Fables and Faces of Terrorism, New York, Routledge, 1996, p. 92.  3
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terroriste pour lun est un combattant de la libert pour lautre». Or, comme le rappelle fort  propos M. Stohl : «Ce clich confond ce quest le terrorisme avec lauteur de lacte terroriste. Un individu est un terroriste quand il emploie des mthodes terroristes. Bien que certains puissent vouloir argumenter que des fins particulires justifient des moyens particuliers, cela ne change pas ce que sont ces moyens. Pareillement, toutes les actions commises par des groupes qui ont eu recours au terrorisme par le pass ne sont pas ipso facto des actes terroristes. Tant que nous ne serons pas disposs  traiter le terrorisme de lun comme celui de tous, nous ferons trs peu de progrs dans la comprhension de la question du 6 terrorisme ou dans la prise de mesures effectives rduisant son occurrence». Par consquent, les termes « terroriste » et « combattant de la libert » dfinissent deux aspects diffrents dune mme problmatique : le premier rfre  un « moyen », le second  une « fin ». Laquelle est lobjet dune apprciation subjective, tandis que seule la mthode, peut tre constate de manire objective. Nous rejoignons ainsi la thse longtemps dfendue par B. Jenkins, pour qui« le terrorisme devrait tre dfini par la nature de lacte, et non pas en fonction de 7 lidentit des auteurs ou de la nature de leur cause». Cela tant, il y a autant de dfinitions du terrorisme que dindividus impliqus dans le dbat. Dans leur livre Political Terrorism, Schmidt et Youngman rassemblent 109 dfinitions sur le terrorisme, nonces par des acadmiciens, des hommes politiques ou des experts. Si les dfinitions diffrent, la majorit des thmes leur sont nanmoins communs. Ainsi, Schmid et Youngman, en analysant les 109 dfinitions, ont identifi 22 lments rcurrents. Le tableau ci-dessous les numre.
6  Stohl M., « Demystifying the Mystery of International Terrorism » in C. W. Kegley Jr., International Terrorism ; Characteristics, Causes, Controls, South Carolina, University of South Carolina, 1990, pp. 89-90. 7 Hoffman B.,Inside Terrorism, London,Victor Gollancz, 1998, p. 33.  4
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TABLEAU : Frquence de concepts dans 109 dfinitionsELEMENTFREQUENCE(%) 1. Violence, force 83.5 2. Politique 65 3. Peur, terreur accentue 51 4. Menace 47 5. Effets (psych.) et ( ractions anticipes) 41.5 6. Diffrenciation victime-cible 37.5 7. Action organise, systmatique, planifie, et 32 intentionnelle 8. Mthode de combat, stratgie, tactique 30.5 9. Hors-norme, en infraction des rgles, sans contrainte 30 humanitaire 10. Coercition, extorsion 28 11. Publicit 21.5 12. Arbitraire, alatoire 21 13. Civils, non-combattants, neutres 17.5 14. Intimidation 17 15. Accentuation de linnocence des victimes 15 .5 16. Groupes, mouvements, organisations comme 14 auteurs 17. Aspects symboliques 13.5 18. Incalculable, imprvisible, inattendu 9 19. Clandestin 9 20. Caractre rptitif 7 21. Criminel 6 22. Exigences de parties tierces 4 Source : Guelke A.,The Age of Terrorism and the International Political System, London, I.B.Tauris & Co Ltd, 1998, p. 19. A partir de ces 22 lments, les auteurs tentent une dfinition rigoureuse : «Terrorism is an anxiety-inspiring method of repeated violent action, employed by (semi)-clandestine individual, group, or state actors, for idiosyncratic, criminal, or political reasons, whereby - in contrast to assassination- the direct targets of violence are not the main targets. The immediate human victims of violence are generally chosen randomly (targets of opportunity) or selectively (representative or symbolic targets) from a target population, and serve as message generators. Threat and violence-based communication processes between terrorist (organization), (imperilled) victims and main targets are used to manipulate the main target (audiences), turning it into a target of terror, a targetof demands, or a
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target of attention, depending on whether intimidation, coercion, or propaganda is 8 primarily sought». En sappuyant sur le tableau et la dfinition de Schmidt et Youngman, cinq principales composantes semblent tre requises pour quil y ait une action politique 9 terroriste. Ces composantes essentielles sont les suivantes : (a) Usage ou menace de lusage de la violence; (b) Dirig volontairement contre un tiers (cest--dire les 10 non-combattants ) ou impliquant une destruction matrielle ; (c) Volont dinfluencer les attitudes et les comportements ; (d) Objectif politique, incluant des raisons idologiques, religieuses ou autres; (e) Implicitement on y retrouve le 11 principe de « terroriser », de «terreur ». A prime  bord, ces cinq caractristiques ne semblent pas vraiment aptes  diffrencier le terrorisme dautres formes de violence politique comme la guerre conventionnelle ou la gurilla. Ces deux dernires utilisent galement la violence  des fins politiques. Suffisamment dexemples dans lhistoire des conflits conventionnels ou de la gurilla comportent la volont de toucher des civils afin de crer une atmosphre de terreur ( ex. bombardements de Dresde, Londres, Berlin, Hiroshima, etc.). Par consquent, si nous figeons notre analyse  ce stade, les caractristiques du terrorisme sappliqueraient galement  la guerre conventionnelle et  la gurilla. Ces concepts deviendraient synonymes de la notion de terrorisme. Aussi, nous faut-il pousser ltude plus loin. En vue de diffrencier la guerre conventionnelle, le terrorisme et la gurilla, rapportons-nous au tableau dA. Merari que voici.
8 Guelke A.,The Age of Terrorism and the International Political System, London, I.B.Tauris & Co Ltd, 1998, p. 19. 9 La dfinition qui suit est celle du terrorisme politique et non celle du terrorisme. 10 Civils, militaires en service non-actif 11  Comme le dclarait P.C. Wilcox devant le comit de la Justice de la Chambre des Reprsentants en janvier 2000 : «Terrorism is designed, above all, to create fear. Its psychological and emotional impact, which is multiplied in our media driven culture, is vastly greater than the relatively few casualties it inflicts». (Oral Statement of Philip C. Wilcox, Jr. Before the Subcommittee On Immigration and Claims, Committee on the Judiciary, House of Representatives, January 25, 2000) Quand le GIA a menac fin juin 1999, la Belgique dactes terroristes, La Libre Belgique titrait : « Le GIA a dj atteint un objectif : il fait peur » (La Libre Belgique du 30 juin 1999, p. 9.)  6
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Le tableau dA. Merari a le mrite de distinguer le terrorisme de la gurilla et de la guerre conventionnelle sur un ensemble de points. Celui qui nous intresse en particulier est lavant-dernier critre,  savoir la lgalit internationale sur laquelle A. Merari lui-mme apporte une dernire prcision en ces termes : «Le terrorisme ne diffre pas des autres formes de guerre lorsquil prend des non-combattants pour cibles. Cependant, plus que toutes les autres formes de guerre, il enfreint systmatiquement les lois de la guerre internationalement reconnues. La gurilla et la guerre conventionnelle ignorent souvent ces lois, mais le terrorisme les viole  la fois en refusant de faire la distinction entre combattants et non-combattants, et, sagissant du terrorisme international, en ne tenant pas compte des limites des zones de guerre. Contrairement  la guerre conventionnelle et  la gurilla, le terrorisme na pas de statut lgal selon la loi internationale. Pour cette raison, le terrorisme en tant que stratgie et les terroristes en tant que parti combattant ne peuvent esprer obtenir un statut lgal. Donc, on peut sans se tromper dcrire le terrorisme comme une forme illgale de guerre, mais le caractriser comme une forme immorale na pas de sens. Les terroristes font la guerre selon leurs propres normes, non selon celles de leurs ennemis. Les rgles de conduite de chacune des deux parties drivent des capacits et des ncessits et subissent des changements pour des raisons qui sont essentiellement pragmatiques. Certes, les peuples et les Etats portent un jugement moral sur la justification des guerres et certains actes de guerre particuliers. Cependant, leur jugement, au mieux, ne reflte rien dautre que leurs propres normes culturelles et, trop souvent, une vue partisane influence par des intrts immdiats. Pourtant, la morale, bien quelle ne puisse tre traite avec cohrence comme une valeur absolue, est,  un moment donn, dans une socit et un contexte donns, un fait psychologique et, par consquent, politique. Les gens portent des jugements moraux sur des personnes, des organisations et des actions. Ils ragissent selon des normes morales, peu importe  quel point celles-ci peuvent tre motionnelles et irrationnelles. En fait, cest plus la composante motionnelle que la composante logique qui donne une telle 12 puissance aux attitudes bases sur la morale».Cela dit, dans la majorit des cas, quand ils sont militairement actifs, les mouvements mlangent systmatiquement les tactiques de gurilla et les tactiques terroristes en fonction des objectifs  atteindre. Cette analyse se trouve illustre dans les schmas dvelopps par B. Ganor, que voici.
12 Merari A., « Terrorism as a Strategy of Insurgency »,Terrorism and Political Violence, Vol. 5, n4, Winter 1993 (http://www.iasa.com.au/folders/Security_ Issues/CSTPV%20Publications. htm).
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 Rvolutionnaires  GurillaAnarchistes Terrorisme  Combattants  de la libert Source : Ganor B., « Defining Terrorism : Is one mans terrorist another mans freedom fighter ? », 23 September 1998 (www.ict.org.il/). Un exemple intressant  ce sujet est dvelopp dans le numro de Mai-Juin 1997 de la revueMilitary Review. Lauteur de larticle dveloppe lexemple du Hezbollah. Les Israliens estiment que ce mouvement est un groupe terroriste du fait de leur attaque contre les forces israliennes au Liban du Sud. Pourtant, les attaques par le Hezbollah sont lgales dun point de vue du droit international. Aussi bien larticle 4 (2) de la Charte des Nations Unies, que larticle 1,§ 4 du protocole de la Convention de Genve du 12 aot 1949, lgitiment les conflits dans lesquels des peuples se battent contre une occupation trangre. De ce point de vue, le Hezbollah nest pas un groupe terroriste, mais plutt un groupe qui 13 pratique la gurilla. Les activits du Hezbollah ne se sont toutefois pas limites  ce type de violence politique. Le Hezbollah a galement commis des attentats suicides. Aussi, pour S. Telhami : «Les attaques suicides contre des Israliens dans les rues de Tel Aviv, cela est du terrorisme, pur et simple, atroce et assassin. Les attaques par des groupes du Hezbollah au Sud Liban contre des soldats 14 israliens sur le sol libanais(…) cela nest pas du terrorisme (…)». Ces mouvements sont par consquent, souvent subdiviss en plusieurs ailes : une aile « politique », une aile « gurilla », une aile « terroriste », une aile « sociale », etc. 15  Aussi, semble-t-il aujourdhui plus appropri dutiliser le concept de gurilla-terroriste quand il est fait rfrence  laile militaire de ces mouvements. 13 Gotowicki S., « Middle East Terrorism: New Form of Warfare or Mission Impossible ? », Military Review, May-June 1997. (http://www-cgsc.army.mil/milrev/english/mayjun97/ indxmj97.htm). 14  « Policy Impact Panel Combating Terrorism :What works ?,What doesnt ? », Council on Foreign Relations, October 11, 1996 (www.foreignrelations.org/). 15 Ex. Le Hamas, le Hezbollah.
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Les auteurs potentiels dactes terroristes La diversit des acteurs susceptibles de recourir  des actes terroristes est trs grande. Une tude du terrorisme au cas par cas tant impossible, les diverses manifestations de ce phnomne sont plutt regroupes en typologies.Lavantage tant quune typologie englobe une tendue plus large que la majorit des dfinitions et quune fois celle-ci tablie, la rponse au terrorisme, ainsi catgoris, est plus aise. Linconvnient est, toutefois, que les typologies gnralisent et gnrent de la sorte une tendance  faire correspondre  tout prix les faits et les typologies prtablies. En nous inspirant de la typologie de G. Chaliand, nous pouvons diviser les acteurs susceptibles de recourir au terrorisme politique contemporain en six catgories : (1) mouvements nationalistes/ethniques, (2) mouvements ou groupes idologiques dextrme gauche ou dextrme droite, (3) mouvements ou groupes dinspiration religieuse, mais dont le projet est dordre politique, (4) sectes, (5) groupes proccups par un problme spcifique (tels les activistes opposs  lavortement ou en faveur des droits des animaux), et, enfin, (6) groupes parrains ou manipuls par des Etats (pouvant ventuellement tre recruts dans les catgories prcdentes). Concernant cette dernire catgorie, le soutien dun Etat  une organisation terroriste peut se faire de diffrentes faons,  savoir un soutien idologique, un soutien financier, un soutien militaire, un soutien oprationnel, une initiative des attaques terroristes, et, enfin, une implication directe dans les attaques terroristes. 16 En rsum, les dfinitions, doctrines et classifications se rapportant au terrorisme sont multiples. Cependant, en raison de la complexit croissante du phnomne, aucune tude ne peut le cerner de faon exhaustive. Du foisonnement des dfinitions, il ressort toutefois synthtiquement que lacte terroriste politique se caractrise par un acte de violence, dirig volontairement contre un tiers (non-combattant), avec la volont dinfluencer les attitudes et les comportements, le tout tant anim dune volont de terroriser. Lacte terroriste peut tre utilis comme moyen daction aussi bien par des acteurs tatiques que non-tatiques. Nous observons donc que les terroristes se distinguent par la volont dlibre de refuser daccepter comme contraignantes la distinction qui prvaut entre belligrants et neutres, combattants et non-combattants, moyens lgitimes et illgitimes. De tout quoi, il rsulte que comprendre et lutter contre le terrorisme et ses auteurs, suppose la prise en compte de quatre questions : lacte est-il un acte terroriste, un acte de gurilla ou dun autre type encore ? Qui en sont les auteurs ? Quels sont
16  Chaliand G. (sous la direction de),Les stratgies du terrorismeEd. Descle de, Bruxelles, Brouwer, 1999, pp. 9-10.
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