Maghreb : à quand l'indépendance ?

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Maghreb : à quand l'indépendance ?

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• Publié par: yrixujaw
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Extrait

N°344 Mars 2007 4 6 FS

Belgique La chasse   aux bombes est ouverte

Energie Notre chauffe-eau solaire a 25 ans!

Maghreb : à quand  l’indépendance?

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SILENCEN°344 2 Mars 2007

Bulletin d’abonnement page 55

l’indépendance ? Le Maroc, macabre laboratoire européen de Jérome Martinez  4 Tunisie : derrière le soleil et la douceur… l’acharnement de Jo Briant  8 Françalgérie : déclin ou mutation ? de Lounis Aggoun 10 Immigrés nécessaires mais peu désirés de Nicholas Bell  13 Solidarités locales L’Association d’éducation populaire Charonne-Réunion de Camille Clochon 22 Sortir du nucléaire 17 mars 2007 Rêvons un peu de Michel Bernard  29 Energie Notre chauffe-eau solaire a 25 ans ! de Jean-Paul Blugeon  32 Non-violence Jean Van Lierde, témoin de courage et d’humanité de Guillaume Gamblin  34 Société Sarkozy partout, justice nulle part Bande dessinée de Colloghan 37 Paix Belgique : la chasse aux bombes atomiques est ouverte ! de Guillaume Gamblin  42 Brèves 17 Alternatives 39 Climat 25 Santé 41 Paix 26 Politique 44 Femmes 28 Energies 45 Nord-Sud 30 Nucléaire 46 Annonces 35 Société 48 Courrier 38 Environnement 51 Livres

LE MOIS DE LASSERPE

SILE

Editorial

Liberté, égalité, fraternité ?

N

N ro.dP uoni o   s s   u g dN r   a éton-rquoi s'  ruop tnos seuqiitol pisrtpas nd d seleel…nc t - oi cula ciribrela l ecnesed rp eréfésedi Ds.ar manch sem gasa devsrl ls du Su  sous- so ner que les habitants du Sud veuillent profiter de ces richesses en cherchant à venir eux aussi au Nord ? Le processus de décolonisation mis en place dans les années soixante du siècle dernier entre la France et l'Afrique a été soi- gneusement négocié pour que nos multinationales puissent conti- nuer à exploiter la richesse des pays colonisés, que ce soit par le contrôle politique des structures, le plus souvent dictatoriales, soutenues par notre diplomatie, ou par le contrôle des flux migra- toires en fonction de nos besoins en main-d'œuvre, bien loin de tout souci humain. Ce pillage facilite évidemment notre "croissance économique". Cette croissance qui, après avoir détruit le Sud, appauvrit aujour- d'hui de plus en plus de monde également au Nord. Les années passent. Au Sud, les révoltes sont réprimées, les oppo- sants disparaissent, le népotisme permet le maintien de la struc- ture, les multinationales engraissent leurs complices. Alors la liberté là-dedans ? Celle du renard européen dans le pou- lailler africain ? L'égalité, la fraternité : nos candidats aux élections vont saliver à l'évocation de ces mots dans les mois à venir. Mais ne comptez pas trop sur eux pour ouvrir les dossiers noirs de la Françafrique. Après avoir récemment traité de l'Afrique sub-saharienne (1), nous revenons sur ce dossier, cette fois-ci du côté du Maghreb. Francis Vergier■

(1) Voir Résistance à la Françafrique, Silence n°335.

CEN°344 3 Mars 2007

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Cimetière marocain avec vue sur la mer.

Cimetière de Rabat.

Le Maroc, macabre  laboratoire européen s L’ e o  p b r s o es p s a i g o e n     a a u n j t o i- u i r m d’ m h i u g i r d és des E u t t a e t s s     l e es u   r s o p p h é è e r n e s s   tion), ainsi que l’aide au développement,  ans to à des impératifs de répression et de internationales. Moyens militaires dignes contrôle des migrants. d’un état de guerre, ch nt diplomatique En clair, le chantage aux pays d’émi- a age gration et de transit devient officiel : l’ai- et millions d’euros, tout est bon pour de au développement, la circulation des marchandises sont maintenant condition- transformer les pays du Maghreb, et en premier nés à la signature d’accords de réadmis- lieu le Maroc, en gendarmes de l’Europe. sion (facilitant le retour des clandestins arrêtés en Europe (1)), à l’engagement d’un renforcement des contrôles policiers entre les pays européens et leurs voisins et à la coopération avec les polices euro- immédiats. Les Etats du Maghreb ayant péennes. L  199obre octEntain ceravecnes icne snai e t p n   o s e 2 r 9 a e l  er2 etbml se00,5ges  ima nt s a y i a d p e   c s e 9   , s   e l n e m     s e o d m a m r e g t i     e s u t r n p b o s e s é ua n -ah enriprs nenas  td’edsaastul es grillages entourant les enclaves espagnoles de comme la France ou l’Espagne devien- de Tampere entérine les propositions de Ceuta et Melilla, en territoire marocain, nent des “pays-frontières” directement ces pays “éprouvettes” pilotes, qui incar- f o n t la u n e d e s m é d ia s . E n q u e lq u e s visés par les exigences européennes. nent alors la politique officielle de toute jours, on recensera onze morts, tombés l’Union. s o o u  us m  l o e r s t   s  b l a o l r l s e   s d   e m  l a a r   o te ca n i t n at e i s v   e e   t d  e e s  f p r a a g n n c o h l i e s- s Les gardes-frontières  ,opnouoC to sed rel lestsurrtan-a Premièrcneune eoc eqésn ac es rdco 00 2 l0: t s i e ts m  b e o nt u   t d s  e d s ’   E ba u r r b o e p l e é   s e  q n  u t i e   r e r n e t   o af u r r i e ca n i t  n c e e . s pe- de l’Europe icremmoc snoitE ’U lrent eesal raïbe-Caci-e-PaPCA enoZuqirfA(  pa0  7et a  lde ys Dans les semaines qui suivent, des C’est à partir de cette période que se fique) et qui imposent aux Etats signa- milliers de clandestins sont refoulés dans formalise la nouvelle politique européen- taires de réadmettre facilement leurs res- le Sahara ou enfermés au secret dans des ne “d’externalisation de l’asile et de l’im- sortissants nationaux expulsés d’Europe camps militaires du désert. Peu à peu migration”. Le principe en est simple : et prévoient même la négociation d’ac- expulsés par charter, ils subissent depuis pour rendre efficace la fermeture des fron- cords pour que ces pays récupèrent les lors une véritable chasse à l’homme les tières européennes aux immigrants jugés clandestins ayant simplement transité sur contraignant à vivre de manière invisible “inutiles” (immigration familiale ou leur sol avant d’arriver en Europe.   dans les faubourgs des villes ou à utiliser demandeurs d’asile), le renforcement des En juin 2002, le sommet européen de des voies terrestres et maritimes de plus contrôles frontaliers n’est pas suffisant et Séville continue sur cette lancée en inté- en plus longues et dangereuses. n’offre pas une image altruiste digne des grant dans les accords de partenariat avec Ces événements dramatiques, présen- pays des droits de l’homme. Les pays les pays du Sud une “clause de gestion” tés par certains comme l’illustration d’une frontaliers, en premier lieu ceux du des migrations, mettant l’aide financière vague d’immigration sans précédent vers Maghreb (et de l’Est européen) sont som- vouée au développement sous condition l’Europe, ne sont pourtant que l’aboutis- més de mettre en œuvre les exigences de coopération à la répression de l’immi- sement d’un long processus,enclenché européennes gration de répression et de contrôle, clandestine. Depuis lors, ce chan- par l’Union européenne à partir de la fin pour qu’ils deviennent les gardes fron- tage aux migrants envers les pays du Sud des années 90, de transformation profon- tières de l’Europe. n’a cessé de se vérifier et il est devenu la de des relations UE/Maghreb mettant les Dans un climat grandissant et généra- règle commune des relations internatio- questions migratoires au cœur des rela- lisé de xénophobie, l’Union européenne nales de l’Union européenne. Que ce soit tions internationales. accélère alors l’harmonisation des poli- dans les sommets européens ou intercon- Au début des années 90, l’Union euro- tiques d’immigration et d’asile. tinentaux suivants, ou dans les rencontres péenne crée en son sein un espace de libre En 1998, la présidence autrichienne bilatérales, l’immigration devient un circulation intérieure des biens et de ses de l’UE présente un “document de straté- enjeu de tractations politiques et finan- ressortissants, appeléespace Schengen.gie sur la politique en matière de migra- cières. Elle fait tomber les frontières internes tions et d’asile”. Celui-ci, porté par mais, en contrepartie, elle renforce des quelques pays pilotes, propose de mettre frontières extérieures de l’Union, notam- en place, avec cinq pays d’origine et de (1) Afin de réaliser les chiffres d’expulsions annoncés ment par l’harmonisation des visas d’en- transit des migrants clandestins (dont le publiquement, les pays de l’UE doivent s’assurer que trée et le renforcement des moyens poli- Maroc), des programmes liant les r pa, pei-él dlasnitsednoruE ne  d o’apsyel s nastc alssroitssleurs re etour de tner elcaf meliepccnttegiri ane ciers et militaires. Ces accords modifient échanges commerciaux (et les tractations vrance rapide de “laissez-passer consulaires” autori- profondément les relations multilatérales sur les barrières douanières à l’importa- sant ce retour. SILENCEN°344 5 Mars 2007