MAREK BIENCZYK LES MYSTÈRES DE L INOUBLIABLE
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MAREK BIENCZYK LES MYSTÈRES DE L'INOUBLIABLE

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9 oct. 2006 – jour ou l'autre, concerner la France… Cependant .... contraire : en ces temps noirs, rien n'était plus ..... seul un site Internet, Findumon- de.com ...

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Virginie Despentes Andrew Wylie Deux points de vue sur « King Kong théorie », A l’occasion de la Foire du livre un essai où l’auteur de « Baise-moi » conteste de Francfort, « Le Monde » a interrogé les discours bien-pensants sur le viol le plus redouté des agents littéraires. et la prostitution. Essais. Page 9. Plaidoyer pour l’édition de qualité. Page 12. 01 De 2 s 3 Livres Vendredi 6 octobre 2006 Intellectuels MAREK BIENCZYK SqauretlreesettaBujoouurrddiehuuidilsepraôrlues,desclercs LES MYSTÈRES lePelnuugrsaigpeéeusrrtsedeadsnsisnaliflesutdeéénmbcaeo.tig D pn o u s e s b i nl e ti r. cd P ? a e ges 6-7. Littératures DE L’INOUBLIABLE « Je te retrouverai », ou le pardon au père absent, de John Irving. Et aussi : Amos Oz, François Bizot, Jean-Yves Chaperon, Chloé Delaume... Pages 4 et 5. Histoire Une biographie de Christine de Pizan par Simone Roux et une anthologie de textes de femmes médiévales, par Danielle Régnier-Bohler. Livres de poche. Page 10.
A l’occasion de la traduction de « Tworki », Milan Kundera nous fait découvrir une grande voix de la littérature polonaise contemporaine. Page 3.
2006, ANNÉE SENGHOR
Jean-Michel Djian LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR GENÈSE D’UN IMAGINAIRE FRANCOPHONE Préface d’Abdou Diouf, postface-entretien d’Aimé Césaire Edition illustrée - 256 pages - 25 Gallimard
2 0123 obre 2006 FORUM Vendredi 6 oct Contributions Les éditions Tristram regrettent que l’Université n’ait pas choisi leur traduction pour étudier le chef-d’œuvre de Laurence Sterne t P pE M c l rch a i er l i èi s m a vq a ia n u n eie t rn K , e r r id u i ole n ao,mr d eapi e ngnu r i,b a n1l L e9i a é67s.on Qui a peur de « Tristram Shandy » ? Etabli en France depuis 1975 et naturalisé français, il est l’auteur nive de nombreux romans, La vie est ailleurs , L tedmrUneaetsnihlslgoermuuaressrniiteat-dséesslcflmcreoehandenedfatçisnta-icisdooslneneœsnsuavisrseadneceidonfefflCCluigsoeUéqsmtnluiamqevrtuee.renra,tsdidatuevécpatoiiutoui-snoa1nidl9lup4eup6u,rreoson,fneapsrnsoroeiuvuuresrrsalevàna?itlc S meo h totm a Mrd n epeas d rias y nrméelaeeou:dcrpe«RorraionrNbgeaaers-il.atsa-Ssimosaun,mjneC?ceteeQdrddveeuualalninratttodgèésrmr,éaagStntauetrireonned».ertR«MreaocaTbouiuevcnrlekonalinapesîtotqopruubarreéytlcala»énéjdt:tueulTmamdaietpamrnpnatetdenecfuttroclaptueinaeotsçetn[aixTicstdaheepéd,eeqouùesuee] dont Risibles amours , L’Insoutenable Légèreté de l’être , La Lenteur , la littérature universelle à ses étudiants Charles Mauron, le pensum le plus l’Université se réveille, c’est encore à ( Quart Livre , 13). Car le professeur L’Ignorance … (tous en lettres ? Pour ce qui est de La Vie et appauvrissant et anti-shandéen qui se l’heure de 1946 ! Guy Jouvet a redonné Mauron fait aussi fi de l’arsenal chez Gallimard) ainsi les Opinions de Tristram Shandy de puisse concevoir. Dépouillant le texte de vie à Tristram Shandy ? L’Université onomastique mis au point par Sterne, qui que de plusieurs essais Laurence Sterne, classique anglais du Sterne de ses attributs les plus redonnera vie au professeur Mauron ! Et attribue une signification aux noms parmi lesquels L’Art du XVIII e siècle, l’un de ces rares livres, aux remarquables, cette vieille traduction c’est ainsi que, soixante ans plus tard, on propres, chacun donnant l’image roman, Les Testaments côtés de ceux de Cervantès ou de réussit en effet le tour de force d’en exhume officiellement la traduction de distinctive d’un être, la représentation de trahis ou Le Rideau . Rabelais, dont on peut dire qu’ils ont donner une version ennuyeuse, fautive et sinistre mémoire, pour la remettre, son caractère, la définition et la changé le cours de l’histoire littéraire, incomplète, de nature à faire fuir tout d’autorité, entre les mains d’une nouvelle métaphore de son univers. Sterne traduit Marcela Iacub mis au programme de l’agrégation de lecteur innocent. génération d’agrégatifs ! Pauvres Tapequeue en Tickletoby, mais le Juriste spécialisée dans lettres modernes cette année, rien n’est Telle était la triste situation lorsque, à étudiants français ! professeur Mauron ne traduit pas la bioéthique, Marcela moins sûr. la fin des années 1980, créant une maison Mesurons rapidement l’étendue des Tickletoby, ni Docteur Slop (boue, Iacub est chargée de Rappelons de quel monument il s’agit d’édition à l’enseigne de Tristram, nous dégâts. immondice, crotte) ni aucun des recherche au Centre de pour s’étonner qu’il soit resté si peu avons rencontré Guy Jouvet, engagé Alors que Sterne fait preuve d’un usage patronymes hauts en signification et recherches historiques visible dans la culture française jusqu’à depuis longtemps, en solitaire, dans la révolutionnaire de la typographie et de la ressorts comiques des personnages du (EHESS/CNRS). Elle une date récente. traduction de Sterne. Sans demander ponctuation, d’une science rythmique et roman. est l’auteur d’essais De Salman Rushdie à Milan Kundera, d’autorisation à personne, nous décidons Ce n’est pas ici le lieu de répertorier les dont Qu’avez-vous fait d’Italo Calvino à Jonathan Coe, tout le alors ensemble de proposer une édition Pendant des décen contresens qui fourmillent dans la de la libération sexuelle ? monde est d’accord : Tristram Shandy est qui renoue point par point avec l’esprit et nies, version Mauron (une mouche « d’une (Flammarion) et un roman où l’imagination narrative et la lettre de l’auteur. notre Université s’est ingéniée grosseur phénoménale » [overgrown], L’Empire du ventre. verbale est sans précédent, une œuvre En 1998, paraît la traduction en un qualifiée par le professeur de (Fayard) ainsi que d’un qui joue de tous les registres du comique tome des deux premiers « volumes » du à dégoûter des générations « dégingandée » !) ou les choix désolants roman, Aimer tue pour faire de l’esprit de sérieux sa cible roman (qui en compte neuf), d’étudiants de Sterne de certains termes (« chimère » au lieu (Stock). Dernier privilégiée. Plus important encore, c’est abondamment annotés et commentés t de Tristram Shandy de « dada » ou « califourchon », pour ouvrage paru : Une le livre de la démolition de tous les par Guy Jouvet lui-même (1). e « hobby-horse » , l’un des termes-clefs du journée dans la vie de discours académiques et de toutes les L’enthousiasme de la critique est livre) : ils sont légion et ce n’est qu’une Lionel Jospin (Fayard). autorités – et en cela l’un des plus immédiat. Le premier tirage s’épuise en sémantique si extraordinaire qu’elle est revue de détail – à l’Université ? – qui libérateurs jamais écrits. quelques mois. Les lecteurs français, qui l’instrument même de sa pensée et de sa pourrait en rendre compte. Précision DidSeornoti,néflcureansacen,teavcehuegzlJaonytceec,héevzidente S d h éc a o n u d v y rdenatnsoucertetedévceorsuivornenjtoy T e r u is s t e r m a e m ntlsiidmérpaanstsee,vdéléoccoiutép,elaenveprasiroangraMpahuerso,nefnaitquiAfua-itdellaàsidnugnuelavriitsiéodnea T pl ri a s t t is r s a a m nt S e h d a e nd ce y , Dans le « Monde des chez Kerouac, plus que jamais présente érudite, réclament la suite. particulier les dialogues, brise le flux du des bourdes et approximations livres » du dans ce qui s’écrit aujourd’hui de plus Tandis que le perfectionniste Jouvet texte et toutes ses merveilles rythmiques, incessantes, le plus fâcheux reste que 29 septembre, nous neuf, déborde même désormais le strict approfondit son énorme travail d’exégèse supprime les tirets, les fameux tirets de dans cette version tragiquement dénuée avons omis de signaler domaine de la littérature. Comme il est pour les trois tomes suivants de l’édition Sterne, comme si on supprimait les trois d’esprit, de style et de légèreté, ce sont la le nom de la traductrice dit dans le film de Michael critique, nous publions enfin, en 2004, points de Céline ! saveur et la sève mêmes du texte de du livre d’entretiens Winterbottom récemment adapté de sa traduction intégrale du roman. Mais il y a aussi les spectaculaires Sterne qui disparaissent. Cette vigueur avec Aki Kaurismäki de Tristram Shandy : « Un classique L’ouvrage, loué de toutes parts, devient, bévues du professeur. Un seul exemple. sans pareille que Guy Jouvet a justement Peter von Bagh : il postmoderne à une époque où le dans la catégorie qui est la sienne, celle Au volume III, chapitre XXXVI, on peut su recréer en français, avec une énergie s’agit d’Anne Colin du modernisme n’était même pas encore né ! » des classiques, un succès de librairie. lire dans la traduction de Guy Jouvet : dévastatrice, à chaque ligne de sa Terrail. Las, pendant des décennies, notre Tristram Shandy , comme cela n’aurait « Hé ! je vous prie, qui était la jument de nouvelle traduction. Alors nous posons la Université s’est ingéniée à dégoûter des jamais dû cesser d’être le cas, est à Tapequeue [« Tickletoby » chez Sterne, question : qui a peur de Tristram Proposer un texte générations d’étudiants de Sterne et de nouveau partout. On lui consacre des que Charles Mauron ne traduit pas et Shandy ? a pour la page « forum » Tristram Shandy. essais, des dossiers de revue. Les laisse tel quel ?] – Ah ! c’est bien là le par courriel : A preuve, l’entreprise de écrivains recommencent à le citer genre de question aussi déshonorante, Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot mondedeslivres@lemonde.fr découragement fonctionna si bien, comme une source d’inspiration majeure Monsieur, et qui trahit autant l’ignorance dirigent les éditions Tristram. par la poste : qu’en 1990, en France, Tristram Shandy et un modèle. crasse de son auteur, que si vous demandiez Le Monde des livres, avait à peu près disparu des esprits et L’Université, alertée par cette en quelle année a éclaté la seconde guerre (1) Ces notes et commentaires de Guy Jouvet 80, boulevard purement et simplement des librairies. renaissance dans laquelle elle n’a joué punique ! – Qui était la jument de seront prochainement mis en ligne à Auguste-Blanqui, Plus aucune édition disponible pendant aucun rôle, se réveille à son tour et prend Tapequeue ! – Mais lisez, lisez, lisez, lisez destination des étudiants et de tous les 75707 Paris Cedex 13 des années, et personne, dans les rangs une heureuse décision : inscrire Tristram donc ! » Ce n’est pas dans la version lecteurs curieux, sur le site lekti-ecriture.com. Il faut sauver les manuscrits de Karlsruhe Par Jean-Claude Schmitt est considérable dans L déemlaotciuolnturedoutre-Rhin:legou-ddReéédgoilmamemBadigebesliroptuehrnèteeqsufeasmuibnlilaeetsiodpneealnledAannpctoieulnarlepeslsteiflmaeemfeaouvnxodisrmématnéonussdpcioraliliteés,em.dePnoatnrtcmépliaèrcbereuexxe-dmceis-,ltUeésuenqneuimqpaurtiéeèvsrtaieuotcnudlaqtunursiellplAeollueertrmpaaiatgtrnaieumfsoésidn,iéarulaen-.samecrecaanittparudenemsencnotonll-espcertinivsoénssecitednestpiféimcquaulnea.utisfLcreiuutnsr tous les milieux de l’université et vernement du Land de Bade-Wurtem- Révolution française ! manuscrits enluminés de la Reichenau, jour ou l’autre, concerner la France… insupportable détournement des riches-berg aurait passé avec l’ancienne famille Car le litige est ancien : en 1803, sous sur le lac de Constance. Leur taille rédui- Cependant, il rappelle aussi que l’Alle- ses collectives, car ces manuscrits ont grand-ducale de Bade un accord tenu la pression des armées napoléoniennes, te leur serait fatale : l’Etat a espéré pou- magne, à l’inverse de la France, a connu été conservés, entretenus, catalogués et jusqu’à présent secret, mais qui vient les biens des couvents et des monastères voir s’en défaire plus discrètement que une transition plus progressive de l’An- mis en valeur par des générations de d’être révélé au grand jour. En échange ont été sécularisés. En 1816, ils revinrent des tableaux de maître de plus grande cien Régime à l’Etat moderne, d’où sur- bibliothécaires et grâce à l’argent public du versement de 70 millions d’euros, au grand-duc de Bade, en dédommage- dimension ! Quant à l’argent versé au gissent des problèmes juridiques spécifi- et aux aides des grandes fondations alle-l’actuel margrave s’engagerait à éteindre ment des pertes qu’il avait subies, avant margrave de Bade, il serait destiné à la ques quant à l’inaliénabilité des biens mandes. Les protestations affluent des définitivement une vieille querelle juridi- d’entrer dans le domaine public en 1918. rénovation de Salem. culturels. universités du monde entier : espérons que avec l’Etat. Le Land de Bade-Wurtemberg, créé Mais quel que soit l’arrière-plan juridi- qu’elles feront fléchir le ministre-prési-Pour trouver cette somme, le gouver- après la seconde guerre mondiale par la Argent frais que de la décision du gouvernement de dent du Bade-Wurtemberg, Günther nement, à Stuttgart, ne propose rien de République fédérale, en a hérité. Le scandale est grand en Allemagne, Stuttgart, n’est-il pas révoltant que des Oettinger, et les ministres des finances moins que de vendre aux enchères Mais si la famille grand-ducale a reçu où l’on craint que ce bien triste exemple responsables politiques démocratique- et de la science de son gouvernement. a 3 500 manuscrits médiévaux, parmi les à titre de compensation l’ancien couvent ne donne de fâcheuses idées à d’autres ment élus, dans un pays d’aussi vieille 4 200 que possède la bibliothèque du cistercien de Salem, transformé en pres- Länder ou villes en mal d’argent frais. Il culture que l’Allemagne, puissent avoir Directeur d’études à l’EHESS Land, à Karlsruhe. Un peu comme si la tigieuse école privée, elle n’a pas renon- renvoie à des questions fondamentales seulement l’idée de priver la collectivité Président du conseil scientifique de République française vendait ses fonds cé pour autant aux objets d’art dont elle sur la décentralisation des responsabili- publique de tels trésors ? Le démembre-l’Institut national du patrimoine
AU FIL DES REVUES « Bifrost » et « Galaxies » : le meilleur de la SF LES DEUX PRINCIPALES un copieux dossier sur Serge Leh- se de Nathalie Legendre complè- français de faire entendre leur revues françaises de science-fic- man, un entretien avec Ted tent le sommaire, accompagnant voix, et à des auteurs étrangers tion viennent de fêter leur dixiè- Chiang, l’auteur du remarquable là aussi un riche dossier critique de trouver en France un lectorat me anniversaire en publiant un recueil La Tour de Babylone , une où l’on remarque un article de non négligeable. Toutes deux numéro spécial. Bifrost propose chronique scientifique et un gros Sam Lermite qui relève tout participent, chacune à sa ma-notamment un épais volume cahier critique qui contient quel- autant que l’ouvrage qu’il chroni- nière – passionnée mais parfois pour célébrer l’événement avec, ques incursions un peu snobs en que de l’hétéroclitisme littéraire. gratuitement polémique pour en guise de bougies, dix nouvel- littérature générale. Ce numéro rend aussi hommage Bifrost , mesurée, parfois trop, les d’auteurs français, et non des à deux figures majeures, récem- pour Galaxies – à la vie d’un moindres : Claude Ecken, Cathe-Vignette rêveuse ment disparues des cultures de genre qui n’est à son zénith que rine Dufour, la révélation de l’an-Galaxies propose, quant à elle, l’imaginaire : Daniel Riche et lorsqu’il est irrigué par des née, Xavier Mauméjean, Johan un numéro plus copieux qu’à l’or- Alain Garsault. revues de qualité, ce qui bien sûr Heliot, Francis Berthelot et Ser- dinaire orchestré autour d’un dos- Ces deux numéros spéciaux est le cas ici. a ge Lehman pour ne citer que les sier consacré à Norman Spinrad, prouvent la vitalité de ce que Ser-Jacques Baudou plus connus. « le plus français des auteurs amé-ge Lehman, le théoricien du Bifrost publie là quelques-ricains » , comprenant comme à genre, appelerait sans doute la Bifrost, n o 42, 17 ¤. unes des meilleures nouvelles l’accoutumée étude, entretien, sub-culture science-fictive. Dans (Le Bélial 50, rue du Clos, 77670 françaises de l’année, avec bibliographie et nouvelle inédite son édito, Olivier Girard affirme Saint-Mammès). notamment La Liste des souffran-de l’auteur de Jack Barron et l’éter-que Bifrost a publié pas loin de ces autorisées et Toute la force de nité. Des nouvelles d’auteurs com- 150 nouvelles. Galaxies a sans Galaxies , n o 39, 11,50 ¤. leur amour . Mais le reste du som- me Robert Reed ou Alastair Rey- doute dépassé ce chiffre. Toutes (BP 43687 Nancy Cedex maire n’est pas moins riche, avec nolds et une jolie vignette rêveu- deux ont permis à des auteurs 54097).
roitaldhôpgranisunih-aspcyhirceaglanunussouped:ud-nettani-iconnudementarchr-eetsuvliHtsiombseàalennmaesereC.egarfnucurtuauAkoP.itêruroerinigàtaltpoux?riectpseédesltseiofmrnajtsetearsnstinée,nebontéoberèhnudtaegpsoméslantrnsioan,dar-crireungmaiaeshniaenl;peersonnageprincipialaocemsopmedreersvtasehaltubiellsededescsriàens,dopairsniesveeinsetêbtnellecxqulstes,néteeuepopruqieuernefyiaeentsuitesperersarted)srbadrec-adecdlororsthirenosregan)1(ssèD.délet,buleiln-movresbolsiupededn-moleaseprvseobkynnezc.tiBhcneccro»sapésamoreicnrianseledntdiorom(cfomessiapesaeri,nlelHistoiatoiredeiblepossderl:garrauéqriui-mssliàEteidoléma.namorudeuqigartnoitautiesttcedetéaubettxeetasmrnoepitxtermine.JenepeuudaruetcsegatuA.uxdemmhorensrend
LITTÉRATURES
Anciens bâtiments de l’hôpital psychiatrique de Tworki, en 2005. MAREK GALACH mIadiyslolenàdelas fous Le deuxième roman de Marek Bienczyk vient d’être traduit en français. Milan Kundera, dont Bienczyk est le traducteur en polonais, explique pourquoi il faut absolument découvrir son œuvre
Vendredi 0 6 oc 1 tobre 2 20 3 06 3 garde, ineffaçablement gravés, que quelques rares moments. Et c’est ainsi que le roman de Bienczyk est narré ; il ne suit pas, centimètre par centimètre, l’enchaînement causal de ce qui s’est passé, il n’évoque que l’inoubliable. Mais qu’est-ce qui est inoubliable ? La mémoire est capricieuse dans ses choix et c’est d’après des règles impénétrables qu’elle distingue l’important de l’insignifiant. La nuit d’amour est mentionnée avec une extrême brièveté, tandis que le mouvement de la balançoire où Sonia s’est installée est décrit longuement, en détail. « Pourquoi aimes-tu tellement te balancer ? demande Jurek. – Parce que… c’est difficile à expli-quer. Je suis là, tout en bas, et juste après tout en haut. Et inversement. » Jurek écoute cette confes-sion désarmante et, émerveillé, regarde là-haut, où « près des cimes des arbres, les semelles, de beige clair, devenaient sombres » , regarde en bas où elles « redescendaient jusque sous son nez » , regarde, émerveillé, et n’oubliera pas. Avant Noël, Oleg et Jurek vont acheter des cadeaux pour leurs bien-aimées. Pendant tout un long chapitre ils observent, choisissent et enfin achètent (ils sont pauvres, faut-il le dire ?) une broche pour Janka, une montre pour Sonia – une montre fabuleuse qui indique l’heure de tou-tes les grandes villes (inaccessibles alors) de la planète, de Tokyo à New York. Mais pourquoi ces deux objets sont-ils TWORKI décrits si minutieusement de Marek tandis que les circonstances Bienczyk. de la mort de Sonia reste-ront indévoilées ? Traduit du C’est le lendemain du jour polonais par où elle a reçu son cadeau de Nicolas Véron, Noël que Sonia s’en ira à Denoël jamais. Elle s’était échappée « & d’ailleurs », jadis à Tworki pour y vivre, 272 p., 20 ¤. terrorisée, son idylle. Elle est juive ; personne ne le savait. blance et c’est là que je vois la grande pénétration Elle va voir le directeur allemand de l’hôpital, elle du romancier : l’idylle dont il parle est l’enfant de se dénonce, le directeur crie « vous êtes folle, vous l’horreur ; de l’horreur cachée mais constamment à êtes folle » , prêt à la mettre à l’isolement pour la l’affût ; cette idylle à la maison des fous, c’est une sauver. Mais elle persiste. Quand nous la rever-« fleur du mal ». Voilà la dialectique luciférienne : si rons, elle ne sera plus vivante : « Au-dessus du sol, une société (par exemple, la nôtre) dégorge violen-à une branche épaisse d’un peuplier élancé, Sonia ce et méchanceté gratuite, c’est que la vraie expé-pendait, Sonia se balançait, Sonia était pendue. » rience du mal, du règne du mal, lui manque. Mais pourquoi ? Pourquoi est-elle allée hasarder Souvent, la narration du roman se transforme en sa vie ? Elle, si amoureuse et si aimée ! Et pourquoi chant, les mots et les formules reviennent comme les gens de la Gestapo l’ont-ils pendue le jour des refrains, des rimes apparaissent, le vol de la même à la lisière de la forêt ? Que s’est-il passé parole ne faiblit pas et vous porte et emporte jus- entre eux et elle ? Sa mort restera un mystère. Pas qu’à la fin du livre. On n’est pas habitué à une telle un mystère fabriqué pour faire un « effet de style ». force mélodique dans les romans et je ne veux pas Chez Bienczyk (et c’est une autre de ses découver-seulement dire que les phrases sont bien construi- tes existentielles) le mystère est inséparable de tes, non, cette mélodie est trop insistante, elle a une l’existence. Nous sommes habitués à ce que la nar-signification, sa présence ininterrompue nous fait ration éclaire les mystères, déniche un secret caché comprendre que la réalité vécue par les « échap- qui les explique. Bienczyk refuse cette tromperie. Il pés » ressemble à un rêve « où tous dansèrent dans sait que le mystère ne nous quitte jamais. Et que, les vapeurs déposées par la prose de la vie et par la poé-sur chaque tragédie, il reste collé comme une hor-sie venue d’on ne sait trop où ». reur de plus. Bienczyk est né après que les événements de Mémoire capricieuse son roman ont eu lieu. Aucune trace autobiogra-On ne sait pas d’où vient la poésie ? Mais si, elle phique, aucun règlement de compte, aucune provient de « la prose de la vie » , de ses banalités intention polémique, aucun parti pris politique, Par Milan Kundera tout de suite : ces jeunes gens ne ressemblent pas à les plus banales. Car plus horrible est l’Histoire, aucune ambition de peindre un tableau de l’histoi-la jeunesse de nos jours ; ils sont plus pudiques, plus beau apparaît le monde du refuge ; plus ordi- re ; seulement la passion de découvrir « ce que guerre mondiale. Et pourtant ce T outsepasseverslafindelasecondeitlismviidveesn,talveeucrsun « e a s m oi o f u n rs v v i e rg d i e na m ux or » aledoetntdleesbjoanltoéu;-nblaeiràeuenstebuonuééveédneesmaeunvtetqagueotàidliaeqnu,elplleulsesil«reéscsheamp--s lse iht u uo l ar l tr e ieou r nr om dee a t n lleh pe or u me t fmu d ge é e co e;r u r v ea r t i n r tl» sé,turrdaanungnsee,srodonéuctcehiaresan:ntrtleea trique, Twor contraire : en ces temps noirs, rien n’était plus çon sympathique de 20 ans, pas très beau, avec tre tel que le voient ces jeunes gens passionnés Renaud Matignon qui, quelques semaines avant naturel que de chercher un coin pour s’échapper. « un nez à classer parmi les grands et des oreilles par-(aveuglés) par leur quotidienneté, et qui seulement sa mort, a écrit une critique enthousiaste sur le L’horreur et le refuge : deux extrémités sur l’axe mi les très grandes » . Aucun rayon d’ironie n’éclai- plus tard, peu à peu, se heurteront au cadre dur de premier roman de Bienczyk. Découvrir un écri-existentiel de la guerre. re-t-il cette image d’idylle ? Si, mais c’est une ironie l’Histoire dont le pouvoir, aussi discrètement vain polonais, totalement inconnu, débutant, hors L’hôpital est géré par les Allemands (pas par des d’une espèce extrêmement rare : une ironie tendre, qu’implacablement, détermine leur sort. de tous les réseaux d’influences, ce fut quelque monstres nazis, ne cherchez pas de clichés dans ce aimante, compatissante, une ironie angélique . Quand quelqu’un raconte sa vie, c’est par une chose de rare et de noble. a roman) ; ils emploient quelques très jeunes Polo- Est-ce parce qu’un demi-siècle les sépare que la déduction logique qu’il la reconstitue, car la nais comme comptables, parmi eux trois ou quatre jeunesse d’alors ne ressemble pas à celle d’aujour- mémoire en elle-même est incapable d’enregistrer (1) Voir également son premier roman traduit en juifs avec de fausses cartes d’identité. Ce qui frappe d’hui ? Il y a une autre raison encore à cette dissem- toute une vie dans sa continuité logique ; elle n’en français, Terminal (Gallimard, 1997). Charles Ficat, Thomas Paris : le lyrique et le burlesque D i e n p0 t u e 0i ll 2s e , c s St o tu n aetlil p eo r n e( s 1m , ),i u eo n r e ùr é iél d cié u tv, ca oe t qn io u n aitrécit?Peut-être.Etcestpourlamêmeparfaitdelajeunesse,figuredelaleridicule.FicatyéchappeparsonEnleverunpatron:voilàqui 2 envie de fuir, pour quelques heures, révolte, qui a cherché la gloire – sens de la retenue, et Paris par une ressemble à une opération des qu’on lit avec bonheur les propos « quelque chose de plus fragile et de plus certaine froideur. Son héros, cette fois, Brigades rouges, de la Fraction Armée notamment son service militaire, on enflammés de cet « homme en colère » , précieux, que seuls traquent les fous épris est loin d’être un virtuose, comme son rouge ou d’Action directe. Mais on est savait que Charles Ficat, 34 ans, ne à jamais, ce demi-dieu, fils de Thétis, d’absolu » –, qui a su que « tuer procure étrange croque-mort. Et loin d’être une plutôt chez un avatar des Pieds craignait pas d’être à contre-courant. Il « Achille aux pieds rapides » , qui l’ivresse d’une puissance infinie » , qui réincarnation d’Achille et de sa colère. Nickelés. On enlève Lefur, avec nulle a publié l’année suivante un roman, « n’aspire qu’aux exceptions, aux gestes plaide pour une vie brève et intense, Marc s’ennuie. Au travail. Avec sa intention de lui faire du mal. Mais Clément, les carnets d’un jeune homme , qui traversent les siècles » . qui ne veut survivre ni à sa « fougue » compagne. Il est le fils d’un homme qui pourquoi alors ? Et comment le un texte en fragments pour mieux Ficat donne envie de revenir à la ni à sa « jeunesse » . Un mort toujours est allé « au bout de son combat » , libérer ? Marc met un certain temps à rendre compte de l’époque, « brève et lecture de L’Iliade , à la poésie, car, vivant dont on aime partager la s’engageant dans la Gauche comprendre que Jeanfrançois ne accidentée » . Puis il n’a pas craint, avec comme l’affirme Achille, « Qu’est-ce perpétuelle fureur. prolétarienne, et continuant « même cherchait qu’à assouvir une médiocre D’acier et d’émeraude, Rimbaud (2004), qu’une victoire sans poème ? Une Si Charles Ficat se singularise par après qu’elle se fut sabordée » de vengeance d’adolescent contre un d’ajouter à la longue liste d’écrits sur le péripétie… Qu’est-ce qu’un poème sans son style, par son goût pour un certain travailler en usine. camarade de classe qui a réussi. poète un essai très personnel, un victoire ? Des mots alignés. » On Marc, lui, n’est allé au bout de rien. Jeanfrançois disparaît. Le jeune retrouve, bien sûr, par allusions, les Pour ne pas « mourir idiot » et croire serveur regarde ses deux aînés comme fprortraitsubtiltémoignantdesalongueépisodesdelacourteexistence PARTI PRIS encore qu’ « on pouvait faire quelque des ovnis. Les péripéties sont drôles à méyCqsteuèternet.ationdeRimbaudetdeson JOSYANE d’Achille contée par Homère : la guerre chose pour changer le monde » , il décide souhait, pourtant on rit un peu jaune, amoureux des chefs-d’œuvre, par de Troie ; la détestation d’Agamemnon, de revoir Jeanfrançois – en un seul car ce qu’elles disent d’un certain ailleurs éditeur, qui dit avoir qui a privé Achille de Briséis, sa « belle SAVIGNEAU mot, sa mère détestant les prénoms malaise contemporain est plutôt « l’humilité de croire que l’on gagne à se captive » ; la mort de Patrocle ; la composés… –, qui est resté fidèle à ses sinistre. a nourrir des grands » , est allé, cette vengeance d’Achille, qui tue Hector, lyrisme, Thomas Paris, dans ce convictions de jeunesse, qui est prêt à fois-ci, du côté de L’Iliade pour faire avant de mourir d’une blessure au deuxième roman, Avec ses moustaches , s’attaquer à un symbole de puissance, LA COLÈRE D’ACHILLE revivre Achille, se le réapproprier, talon – la flèche, tirée par Pâris, est se singularise par son art du burlesque, le président d’une chaîne de télévision, de Charles Ficat. peut-être même s’imaginer en Achille, guidée par Apollon. qu’on avait déjà remarqué dans son Canal France, Hubert Lefur, très Ed. Bartillat, 180 p., 14 ¤. dans cette Colère d’Achille , placée sous Mais Charles Ficat n’a pas écrit un premier texte, Pissenlits et petits oignons reconnaissable à ses belles le signe de Sapphô : « Oui, quelqu’un roman historique. Il recrée la vie rêvée (2), la très loufoque histoire d’un « moustaches à l’ancienne » . Il faut AVEC SES MOUSTACHES plus tard se souviendra de nous. » d’un héros, refait son roman croque-mort virtuose, pleine d’humour l’enlever. Avec l’aide d’un jeune de Thomas Paris. Est-ce par désir d’évasion que d’apprentissage, lorsqu’il suit Achille et de retournements de situations. homme, un serveur de restaurant, qui a Ed. Buchet-Chastel, 160 p., 12 ¤. Charles Ficat se réincarne en Achille, dans son enfance, sa « vie sauvage » . Le récit comique est aussi difficile à trouvé plutôt touchant et sincère ce qui, des Enfers, revoit sa vie, redit sa Dans un style poétique, lyrique, il manier que le discours de l’héroïsme. Jeanfrançois, dénonciateur de toutes les (1) Ed. Bartillat, comme tous ses livres. colère, rythmant avec elle tout son réinvente un Achille éternel, symbole L’un comme l’autre sont menacés par injustices. (2) Ed. Buchet-Chastel, 2005.
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