MONDIALISATION ET INEGALITES :
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MONDIALISATION ET INEGALITES :

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MONDIALISATION ET INEGALITES : ENSEIGNEMENTS A PARTIR DE PAYS D AMERIQUE LATINE 
PIERRE SALAMA1 
Les années 1990 se caractérisent par un double processus qui, sous certains aspects, peut paraître contradictoire. Dun côté, avec la libéralisation à marche forcée de lensemble des marchés, les économies souvrent à léconomie-monde et la mondialisation tend à simposer ; dun autre côté, plusieurs pays simpliquent dans la construction de marchés communs et dautres dans celle de zones de libre échange2. Ces deux processus ne sont pas semblables : la constitution dun marché commun manifeste (ou devrait manifester) à la fois une défiance vis-à-vis des bienfaits du libre échange et une tentative dacquérir plus                                                           1Professeur, Université de Paris XIII, Greitd-Cedi. 2 Peut être est-il utile de rappeler succinctement ce qui distingue les différentes formes dintégration, par ordre croissant dintensification de celle-ci : lapréférence douanièreest la forme la plus simple, vient ensuite lazone de libre-échange exemple le traité de (par libre commerce entre le Mexique, le Canada et les Etats-Unis). Celle-ci consiste à éliminer toutes les formes de protection (tarifaires et non tarifaires) entre les parties concernées et à coordonner, voire harmoniser, des politiques macroéconomiques. Lunion douanière est une forme plus avancée dintégration, puisquelle institue une protection commune vis-à-vis de lextérieur. Lemarché commun exemple le Mercosur entre Le Brésil, (par lUruguay, lArgentine et le Paraguay, auquel se sont associés aujourdhui dautres pays) ajoute à cette forme dintégration la libre mobilité des facteurs de production entre les pays concernés et une politique commerciale commune visant à une harmonisation des politiques plus complète. Lunion économique la forme la plus avancée du constitue processus dintégration : la souveraineté monétaire, déjà atténuée, devrait disparaître avec la mise en place dune monnaie commune. Il convient cependant de ne pas se laisser abuser par les désignations. La difficulté vient de ce quau delà des appellations, les formes dintégration peuvent revêtir des sens différents. Des forces opposées à la constitution dun marché commun oeuvrent pour le transformer en zone de libre échange de fait, tel est lobjectif par exemple des Etats-Unis vis-à-vis du Mercosur. Cahiers du Brésil Contemporain 41/42, p. 39-66, 2000, n°
40 Pierre SALAMA
de puissance grâce à un regroupement régional protégé, définissant des politiques communes. Plusieurs observations doivent cependant être faites : 1) On ne peut discuter de lintégration de manière abstraite et a-historique. Alors que, pour le Marché Commun européen, la libéralisation du commerce a été progressive et quelle a été suivie bien plus tard de la libéralisation financière, les intégrations régionales qui se mettent en place aujourdhui en Amérique latine opèrent quasi-simultanément le désarmement douanier et la libéralisation financière. Depuis une quinzaine dannées, lintégration régionale sinsère dans un contexte mondial favorisant fortement ces deux dernières. Ladhésion au Gatt (puis à lOMC) de certains pays, la mise en uvre des politiques dajustement, surtout à partir de la fin des années quatre-vingt, renforcent le caractère libéral des intégrations et affaiblissent ses aspects les plus interventionnistes. Autrement dit, si lon peut considérer que toute intégration est un composé de libéralisme et de protectionnisme, la touche libérale semble lemporter aujourdhui en raison de ce contexte international. 2) De ce fait, la transmission internationale des crises de change dun pays sur dautres, quils fassent ou non partie de la zone, est très rapide. Lessor important du commerce entre les pays du Mercosul et lapparition de soldes négatifs de la balance commerciale de lArgentine vis-à-vis du Brésil révèlent la difficulté de rendre compatibles les intérêts des uns et des autres lorsque le taux de change nominal stabilisé (Argentine) devait affronter un taux de change nominal soumis à de fortes variations (Brésil). Le contexte international agit comme une contrainte, originale et puissante, que navaient pas connu les économies européennes lors du lancement du Marché commun. 3) Les discussions théoriques sur lintégration régionale portent en général sur lintégration «en soi», abstraction faite à la fois des politiques économiques et des régimes daccumulation dominants, à tel ou tel moment, dans les pays concernés. Or les arguments en faveur de telle ou telle forme dintégration (simple zone de libre-échange ou Marché commun) ne sont pas indépendants du
 
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