Panorama de l Asie contemporaine  ; n°1 ; vol.17, pg 529-541
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Description

Politique étrangère - Année 1952 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 529-541
13 pages

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Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 70
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Bacot
Panorama de l'Asie contemporaine
In: Politique étrangère N°1 - 1952 - 17e année pp. 529-541.
Citer ce document / Cite this document :
Bacot Jacques. Panorama de l'Asie contemporaine. In: Politique étrangère N°1 - 1952 - 17e année pp. 529-541.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1952_num_17_1_2696PANORAMA DE L'ASIE CONTEMPORAINE
— qui L' non décrit American orienter la situation Institute — l'opinion de of l'Asie Pacific américaine. contemporaine. Relations C'est-à-dire vient Cet de ouvrage faire que, paraître est si l'Asie destiné un ouvrage y à est éclairer tout (I)
de même vue d'Amérique, on y laisse parler les faits sans commentaires ni
tendance politique intérieure à l'Amérique. C'est un livre d'information object
ive, un rapport, formé de la contribution de plusieurs spécialistes, presque tous
de formation universitaire, ayant été chargés d'importantes missions en Asie,
économiques ou politiques, avant et après l'entrée en guerre des Etats-Unis.
La plupart sont déjà auteurs d'ouvrages sur les pays dont ils parlent. Il s'agit
donc, dans The state of Asia, non d'une vue d'ensemble qui ne pourrait tenir
compte de la diversité des parties, mais au contraire de la réunion de ces parties
étudiées indépendamment les unes des autres et aussi complètement que possible.
M. Lawrence Rosinger, le principal a*uteur, sous le nom duquel le livre a
paru, en fait la présentation dans un court aperçu du thème « Asia » et il s'est
réservé dans la répartition l'Inde et la Chine. Il appartient à la Direction de
l'Institut américain des Relations du Pacifique et ses missions datent de 1937
jusqu'à 1950.
En appendice, de courtes notes les concernant, ainsi que M. Rosinger lui-
même, présentent les «contributors» ainsi que leurs titres. Enfin une biblio
graphie, surtout américaine, mais étrangère aussi pour les pays en relation avec
les métropoles européennes. Telle est la formule de ce livre sincère et scrupul
eux, sans omissions tendancieuses, qui dispense de recourir à des rapports
peu accessibles ou aux collections de la presse, pour situer tel fait, tel nom,
dans le temps et dans son ambiance.
Comme ce sont là des relations faites par douze auteurs pour treize pays,
des événements survenus depuis le début ou la fin de la dernière guerre jusqu'au
printemps de 1951, relations volontairement impersonnelles et objectives, il ne
peut être question d'en faire ici un résumé ni un compte rendu critique, sauf
peut-être pour les pays où les États-Unis et la France sont le plus directement
intéressés, Corée, Japon, Indochine et Chine. En l'absence de commentaires,
le lecteur se trouve livré à ses propres réflexions. Autant l'économie et la poli-
(!) Lawrence R. Rosinger and associates, The state of Ana, A contemporary survey, sous les
auspices de 1' American Institute of Pacific Relations (Alfred A. Knopf, New- York, 1951, XII +
522 pages + Index, XXIV pages. Bibliographie, 3 cartes). JACQUES BACOT 530
tique de chaque pays sont exactement suivies, autant les problèmes mil t aires
de l'avenir, le sens des psychoses redoutables de l'Asie, échappant à la document
ation chiffrée et contrôlable, sont laissés en suspens ou à peine indiqués. C'est
sur cet aspect de l'état de l'Asie qu'une contribution, si mince soit-élle, est
toujours une donnée de plus à confronter avec l'information positive.
La tranche d'histoire traitée particulièrement dans ce livre, 1945 à 1950, fait
charnière entre les deux faces d'un diptyque, l'Asie avant et l'Asie après, comme
ces quelques années d'événements fortement articulés qui finissent et commencent
deux ères de civilisation. Pour s'en rendre compte et mesurer la gravité de la
rupture, il faut avoir connu les dernières années de l'ère précédente, alors que
le spectacle offert aujourd'hui n'était même pas pensable.
Cela explique peut-être, car tel n'est pas le cas, la sérénité avec laquelle la
question coréenne nous est exposée. Comme elle touche l'Amérique de plus
près, elle est confiée à deux auteurs. M. Shannon McCune remonte aux causes
du conflit actuel les plus oubliées et les plus utiles à rappeler, et Mme Miriam
S. Farley reprend l'historique à l'ouverture récente du conflit armé ■actuel.
L'un et l'autre le font dans un effort d'impartialité qui double la valeur de leur
témoignage. Mme M. S. Farley reconnaît que les intérêts américains étaient
beaucoup moins importants en Corée que ceux des Russes, que c'est le Japon
qui fit entrer la Corée du Sud dans la zone américaine, pénible nécessité inst
ituant une frontière terrestre et artificielle au monde asiatique. Et, pour finir, elle
se demande si les Nations Unies — c'est-à-dire l'Amérique — ont gagné ou perdu
en prestige depuis juin 1950.
C'est l'avenir du Japon qui répondra à cette question. Envers une nation
libre qui s'était trouvée vaincue, mais non envahie, ayant son gouvernement
propre, le statut d'occupation laissant au gouvernement la responsabilité du
pouvoir, était la seule solution possible. La réussite américaine est un paradoxe
riche d'enseignements. A la brutalité du coup de grâce de Hiroshima succède
la rapidité industrielle du désarmement, de la démilitarisation, puis de la reconsti
tution d'une force de police et finalement d'une petite armée destinée, en prin
cipe, au droit universel de se défendre contre tout agresseur venant du dehors.
Dès 1 947, les propositions américaines pour le traité de paix avec le Japon tra
hissaient le désir d'être allégé du poids de l'occupation qui incombe beaucoup plus
aux Etats-Unis qu'aux autres nations de l'Union. L'affaire de Corée est venue
miner tous ces projets. Pour parer au plus pressé, Mac Arthur dégarnit le Japon
de troupes d'occupation. Le Japon n'en continua pas moins à observer le statut
japono-américain. Saris sympathie pour les Coréens, il savait bien « qu'une Corée
communiste enfermerait le Japon dans une pince à trois branches : Corée, Sakhalin,
îles Kouriles» et que la mer du Japon est un lac soviétique, souvenir de
Yalta.
Une autre audace américaine, dont The state of Asia ne parle pas, est la sépa
ration complète entre les occupants et la population, le comportement qui,
précisément, révoltait les populations de l'Inde et matérialisait leur humiliation.
A juste titre orgueilleux et fier, le peuple japonais est respectueux de l'autorité
sans servilité, sans considération pour la personne, mais seulement pour l'utilité
d'un service public. De même l'injonction du bâton blanc qui commande au flot
des voitures n'est ni plus ni moins offensante pour nous que la suspicion du PANORAMA DE L'ASIE 531
douanier qui nous fait ouvrir notre valise. Croire à la reconnaissance d'une supér
iorité de l'occupant sur l'occupé serait courir à une déception.
Il n'y avait que les Américains pour inviter l'empereur à renoncer intérieur
ement et publiquement au mythe de son origine divine. Des Soviétiques n'auraient
pas mieux trouvé pour acheminer le Japon vers ce que précisément on ne veut pas.
L'auteur, M. John M. Maki, affirme que par ce rapprochement de l'empereur
avec son peuple, le loyalisme.de celui-ci aurait gagné en caractère affectueux
ce qu'il perdait en caractère religieux. Il n'y a que de bonnes intentions dans
cette désinvolture à jeter comme rebut le pivot millénaire d'un grand État et
d'une civilisation raffinée. Il y a quelque trente ans, Hiro-Hito, alors prince
impérial, faisait un stage à notre École militaire de Saint-Cyr. Il se trouva un jour
dans un petit cercle de camarades qui discutaient de la vie future. L'un d'eux
lui demanda s'il y croyait. Le prince répondit sur un ton plaisant : « Oh! moi, je
suis bien tranquille. Après ma mort, je serai parmi les dieux. » Que ceux qui
l'ont approché depuis disent si ce badinage était ou n'était pas le conformisme
poli aux façons de penser des interlocuteurs. Malgré le solide optimisme de
l'auteur qui voit le Japon poussé vers le développement démocratiq

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