Régionales : la droite en position de « reconquête par le bas »
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page FIGARO/CEVIPOF octobre 2015

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Publié le 15 octobre 2015
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Langue Français

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LE FIGARO mercredi 14 octobre 2015
15ÉTUDES POLITCIQUHESAMPS LIBRES
PASCAL
PERRINEAU Régionales : la droite en position
de « reconquête par le bas »
Bienveillants à l’égard de la décentralisation, les Français affichent leur scepticisme sur
les bienfaits de la réforme et leur volonté de sanctionner la gauche les 6 et 13 décembre.
es Français, plus attachés avoir « assez ou beaucoup d’intérêt » raisons : début décembre, huit mois se plus savantes. En
Midi-Pyrénées-Lanqu’on veut bien le croire à pour celles-ci. Cela laisse présager une seront écoulés depuis les dernières élec- guedoc-Roussillon, la gauche de second
leurs collectivités territo- participation électorale faible. Quant tions départementales ; les circonscrip- tour parviendra-t-elle à refaire l’unité
riales, sont dans leur gran- aux réticences, elles semblent fortes et tions ne sont pas les mêmes (canton d’un d’une gauche éclatée au premier tour ? Professeur
de majorité (1) conscients même très fortes, puisque 49 % des côté, région divisée en sections départe- En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, quedes universités L des évolutions organisa- Français déclarent « vouloir exprimer mentales de l’autre) ; le mode de scrutin fera la liste arrivée en troisième position à Sciences Po,
tionnelles qui touchent les territoires et (leur) désapprobation à l’égard du gou- est différent (scrutin majoritaire aux dé- à l’issue du premier tour, et une
évenchercheur au Cevipof connaissent plutôt bien les grands axes vernement actuel et de François Hollan- partementales, scrutin proportionnel tuelle majorité relative du Front national
de la réforme en cours. Mais cette de », 13 % seulement disant « vouloir avec un correctif majoritaire pour les ré- lui suffira-t-elle à emporter la région ?
Un profond mouvement de conscience et cette connaissance ne dé- exprimer (leur) soutien » et 38 % avan- gionales). Cependant, la mauvaise ap- Enfin, dans certaines régions, la
projecdécentralisation en France a bouchent pas sur une approbation. çant que « (leur) opinion n’aura pas préciation de la réforme régionale, le re- tion des départementales montre que
été engagé en 1982 par les lois Les Français sont majoritairement cri- d’influence sur (leur) vote ». La volonté tour d’une forte dégradation de la cote l’avance de la droite sur la gauche est
Defferre. Vingt ans après cet tiques à l’égard de la réforme territoriale. de « vote sanction » est forte et peut se de l’exécutif socialiste et la division pro- parfois fragile (0,4 % en
Aquitaine-Poiacte I, l’acte II cherche à ap- Pour seulement 27 % des personnes in- traduire par un effondrement des posi- fonde des gauches sur le terrain ne plai- tou-Charentes-Limousin, 6,4 % en
Breprofondir les libertés et les terrogées le nouveau découpage territo- tions régionales de la gauche. Toutefois, dent pas en faveur d’une séquence élec- tagne). Un éventuel ressaisissement de
responsabilités locales ; il ins- rial est une « bonne chose » ; pour 37 %, celle-ci est très exposée. Depuis 1998, torale de décembre profondément la gauche dans ces terres où le rapport
crit aussi la décentralisation il est une « mauvaise chose » ; 28 % elle n’a cessé de pousser son avantage en différente de celle d’avril dernier. de forces entre la gauche et la droite est
dans le marbre du texte considérant qu’il n’est « une chose ni région pour devenir hégémonique en Le scénario le plus sombre pour la plus équilibré ou une dynamique ici et là
constitutionnel. Aujourd’hui, bonne ni mauvaise ». Dans ce même 2004, une hégémonie confirmée en 2010 gauche ne prévoit que sa capacité à de la protestation frontiste peuvent
perl’acte III tente de redéfinir les sondage, une majorité pense que la créa- puisque le parti socialiste contrôle l’emporter dans la grande région Midi- turber la « chronique d’une victoire
ancompétences de chacun des tion de grandes régions aura des consé- aujourd’hui 20 des 21 régions métropoli- Pyrénées-Languedoc-Roussillon et à noncée » de la droite sans avoir la
capaéchelons territoriaux et d’or- quences majoritairement négatives sur taines, la droite étant retranchée dans perdre partout ailleurs au profit de la cité de la contredire. ■
ganiser une montée en puis- « l’identité locale du territoire » (59 %), son réduit alsacien. droite et éventuellement du Front na- (1) 68 %, selon un sondage TNS Sofres,
sance des intercommunautés sur « la capacité de celui-ci à tenir Toutes les élections locales et inter- tional en région Nord-Pas-de-Calais- « Les Français et le nouveau paysage
teret des régions. Au risque de compte des besoins des populations loca- médiaires (municipales de mars 2014, Picardie. Cependant, comme toujours, ritorial », réalisé du 2 au 7 septembre 2015
braquer l’opinion convoquée les » (56 %) ou encore sur « les dépenses européennes de mai 2014 et départe- une élection réserve des surprises et dé- pour le compte de l’Institut de la
gouveraux urnes en décembre pro- mentales d’avril ment tout ou partie des projections les nance territoriale et de la décentralisation.
chain. ■ J. A. 2015) montrentToutes les élections locales et que le rapportintermédiaires montrent que le rapport« de forces électo-Les régionales1 2 Les projectionsde forces électoral a profondément ral a profondé-précédentes
ment changé et à partir des résultats deschangé en faveur de la droite (...).
que la droite a départementales d’avril 20151986 Dans ces conditions, la réforme fait la preuve de
sa capacité à ga-peut se retourner contre ceux 2016gner une fortequi l’ont portée sur les fonts baptismaux emajorité des vil-» 2 tour sur les
les et des dépar- régions actuelles
publiques » (54 %). On a bien l’impres- tements. Ce mouvement de reconquête
sion que l’acte III de la décentralisation « par le bas » devrait se prolonger sur le
suscite essentiellement pessimisme et terrain des régions, d’autant plus que la
réticences. Comme si la réforme et sur- réforme de celles-ci ne convainc pas les
tout la manière dont elle a été préparée Français, tout au contraire.
ne convainquaient pas une opinion À la sanction nationale peut s’ajouter
pourtant plutôt décentralisatrice. Dans une sanction plus régionale. Pour en
ces conditions, la réforme peut se retour- prendre la mesure, l’examen d’une
proner contre ceux qui l’ont portée sur les jection des résultats des élections dépar-1992 fonts baptismaux. Pour l’instant, la sanc- tementales d’avril dernier saisis dans
tion est sensible dans l’opinion ; demain, l’ensemble des cantons (en cumulant les
elle pourra s’exprimer dans les urnes. résultats obtenus dans les cantons où il y
Le pessimisme vis-à-vis de la réforme a eu un élu au premier tour et les
résulse lit aujourd’hui dans le faible intérêt tats des cantons où l’élection a eu lieu au
que les Français déclarent vis-à-vis des second tour) sur les territoires des
NordPas-de-Calais-prochaines élections régionales des 6 et 12 nouvelles régions métropolitaines qui
Picardie
13 décembre prochains. À trois mois des feront l’objet des élections des 6 et
élections, ce ne sont que 60 % des per- 13 décembre prochains montre
l’amNormandiesonnes interrogées qui savent que les pleur de la sanction électorale qui se pré- Alsace-Champagne-Île-de- Ardenne-Lorraineélections régionales auront lieu en dé- pare (voir cartes). Cette projection n’a France2016
Bretagnecembre et 45 % seulement qui déclarent qu’une valeur indicative pour plusieurs
e2 tour sur les
Pays de Centre- Bourgogne-1998 2004 2010 nouvelles régions la Loire Val-de-Loire

Franche-Comté
AquitaineLimousin-RÉGION PRÉSIDÉE PAR...
AuvergnePoitou- Rhône-Alpes
Charentesla gauche les Verts
le RPR, l’UMP,
l’UDF Les
Républicains
PACA
Languedoc-Roussillonle FN divers droite Midi-Pyrénées
InfographieCartes établies par Claude Patriat professeur émérite de l’Université de Bourgogne lors sa conférence à Sciences-po Paris.
« La logique de la réforme régionale rompt avec le pacte na

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