Volume II, numéro 2 Printemps 2002
78 pages
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Volume II, numéro 2 Printemps 2002

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Langue Français

Extrait

MENS
Revue dhistoire intellectuelle de lAmérique française
Volume II, numéro 2 Printemps 2002
© RevueMens, 2002.
COMITÉ DE DIRECTION Maude Beausoleil Yves Bégin : secrétaire de rédaction Damien-Claude Bélanger Dominique Foisy-Geoffroy : secrétaire-trésorier Xavier Gélinas
ABONNEMENTS Étudiant 15$ Régulier 18$ Institution 22$ Abonnement de soutien 50$ Extérieur du Canada (USD) 20$
Mens. Revue dhistoire intellectuelle de lAmérique française est une revue semestrielle dont les numéros paraissent les prin-temps et automne de chaque année. Pour tout renseignement concernant les modalités dabonnement, le contenu de la revue, etc., ou pour soumettre un texte, joignez-nous à ladresse suivante : RevueMENS Département dhistoire Université Laval Québec (Qc) G4A 7P4 Téléphone : (418) 527-7317 Télécopieur : (418) 656-3603 revuemens@hst.ulaval.ca www.hst.ulaval.ca/revuemens ISSN : 1492-8647
149 155 193 233 261 266 271
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TABLE DES MATIÈRES
Présentation Articles SurNationalisme et religion(1936) de Louis Lachance, o.p. Yves Bégin La question linguistique dans la pensée de Claude Ryan auDevoir(1962-1978) : la difficile conciliation de principes nationalistes et libéraux Olivier Marcil Les Éditions Mille-Roches (1976-1989) : une mission régionale Caroline Béland Comptes rendus Auguste Viatte,Dun monde à lautre... Journal dun intellectuel jurassien au Québec (1939-1949) (Pierre Trépanier) Stéphane Kelly,Les fins du Canada selon MacDonald, Laurier, Mackenzie-King et Trudeau (Michel Ducharme) Congrès 2001 de lInstitut dhistoire de lAmérique française (Harold Bérubé) Bibliographie Lhistoire intellectuelle des États-Unis Jean-Francis Clermont-Legros
Le Département d histoire de l Université Laval...
Un département, 6 disciplines
Archéologie Archivistique Ethnologie Histoire Histoire de lart Muséologie
Département dhistoire Pavillon Charles-De Koninck, local 5309 Université Laval Québec (Québec) G1K 7P4 Téléphone (418) 656-5130 Télécopieur (418) 656-3603 www.hst.ulaval.ca
PRÉSENTATION Depuis maintenant près de deux ans, la revueMens semploie à faire connaître différents aspects de la vie intel-lectuelle du Québec et de lAmérique française en général. Ce travail procède de la conviction, partagée par tous les membres du comité de direction, que les idées jouissent dune relative autonomie par rapport à la «pratique sociale», aux réalités sociales et économiques. Autrement dit, nous croyons que les idées ont le potentiel dinfluencer, dans une certaine mesure, lévolution historique. Quant à nous, cela équivaut à affirmer la liberté de lhomme, limitée peut-être, mais néanmoins bien réelle. Le temps où on considé-rait lévolution des sociétés humaines comme le fruit du volontarisme de quelque âme énergique est bel et bien ré-volu. Pourtant nous ne croyons pas que tomber dans lex-cès inverse - succomber à la tentation matérialiste de voir les idées comme de purs produits de la pratique sociale -soit beaucoup plus satisfaisant intellectuellement. Les rela-tions entre les idées dune part, les institutions et la prati-que sociale dautre part, nous semblent former un éche-veau très complexe dinfluences mutuelles et de rapports dinterdépendance, écheveau quil appartient précisément au spécialiste de lhistoire intellectuelle de démêler. Bref, le «milieu» se trouve en constante interaction avec l«Idée», avec lexpression de la volonté humaine. Cette interaction est lobjet de lhistoire intellectuelle dite «externe», qui com-plète lhistoire intellectuelle «interne», cette dernière ana-lysant lorganisation et la hiérarchisation des idées, des va-leurs, dans un système de pensée donné. Lactivité deMens se déploie dabord et avant tout dans le champ de lhistoire érudite, et les textes quelle of-fre au public sont les produits de recherches rigoureuses et
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exhaustives réalisées le plus souvent dans un cadre univer-sitaire. Cependant, la revue a également lambition, au-delà de son travail scientifique, de faire uvre civique en met-tant en valeur notre patrimoine intellectuel, souvent mé-connu, auprès du large public cultivé. En ce sens, les ani-mateurs de la revue ne ménagent pas les efforts afin de ren-dre son contenu accessible aux lecteurs non-spécialistes, soucieux denrichir leur compréhension du monde qui les entoure en interrogeant leurs devanciers, et ce sans com-promettre la rigueur de lanalyse qui sied à une revue sa-vante. Dailleurs,Mens depuis quelques mois davantage de a moyens pour accomplir cette double mission : nouvel im-primeur (les Presses de lUniversité Laval), arrimage au département dhistoire de lUniversité Laval et à la Chaire de recherche du Canada en histoire et économie politique du Québec contemporain, dont le titulaire est le professeur Jocelyn Létourneau. Plus important encore, léquipe de direction sest quelque peu renouvelée et accueille avec grand plaisir un nouveau membre en la personne de Xavier Gélinas, détenteur dun doctorat en histoire de lUniver-sité York et récemment nommé conservateur au Musée canadien des Civilisations. En outre nous accueillerons encore dautres membres en prévision du numéro dautomne 2002... Bref, les choses vont bon train pour la Revue dhistoire intellectuelle de lAmérique française. Ce quatrième numéro comprend, outre une biblio-graphie dhistoire intellectuelle américaine préparée par Jean-Francis Clermont-Legros avec la collaboration de Damien-Claude Bélanger, trois articles de fond, dont deux se caractérisent par létude des conditions dintégration des valeurs nationalistes aux idéologies. Tout dabord, Yves Bégin, actuellement étudiant au doctorat à lUniversité
Présentation
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Laval, se penche sur la pensée du philosophe dominicain Louis Lachance (1899-1963). Passant en revue louvrage de Lachance intituléNationalisme et religion (1936), il expose largumentation du philosophe en faveur dun nationalisme encadré par les principes supérieurs du christianisme, argu-mentation dont la finesse et la profondeur ont su rallier tant le nationaliste Lionel Groulx que lantinationaliste Jean-Charles Harvey. Cet article incarne à merveille les efforts deMens révéler au public des auteurs solides et inté- pour ressants qui ont marqué notre tradition intellectuelle, mais quon a malheureusement oubliés depuis. Olivier Marcil, titulaire dune maîtrise en histoire de lUniversité de Montréal, se penche ensuite sur lévolution de la pensée de Claude Ryan (1925 - ) à propos de la ques-tion linguistique au Québec et au Canada à lépoque où il était journaliste au quotidienLe Devoir, de 1962 à 1978. Cette question, qui de tout temps constitua lun des princi-paux champs de laffirmation nationale canadienne-fran-çaise / québécoise, prit une dimension nouvelle à partir des années 1960 en ce que la promotion de la langue française allait devenir sujet de volontarisme politique, en dautres termes quelle allait devenir une fonction de lÉtat (son-geons à la Loi sur les langues officielles, à la Loi 22 ou à la Loi 101). Cet intense débat devait forcer Ryan à accorder son nationalisme - la légitime aspiration des Canadiens fran-çais à vivre en français - à ses positions libérales - lessentiel respect des droits individuels fondamentaux. Pour Ryan en fin de compte, conclut Marcil, le nationalisme est légi-time dans la mesure où il est encadré par les droits fonda-mentaux de lhomme, un peu comme le nationalisme nétait légitime aux yeux de Louis Lachance quencadré par les principes de la religion. Mentionnons par ailleurs que cet article reprend un thème important qui sera traité dans un
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ouvrage consacré à la pensée de Claude Ryan, quOlivier Marcil fera paraître sous peu aux Éditions Varia. Enfin, sur une note un peu différente, Caroline Béland, détentrice dune maîtrise en études françaises de lUniversité de Sherbrooke, sapplique à mettre en valeur les différents modes dexpression de la vocation régiona-liste des Éditions Mille Roches, un éditeur basé à Saint-Jean-sur-Richelieu, actif de 1976 à 1989. Il savère que cette vocation sexprimait, certes par le contenu des ouvrages publiés, toujours relié dune façon ou dune autre à la ré-gion du Haut-Richelieu, mais aussi dans lensemble des éta-pes du processus de publication. En effet, tant les auteurs que les artistes-peintres, photographes et imprimeurs de la région ont été sollicités par Mille Roches. Si on ajoute à cela lappui dun certain nombre dinstitutions clefs de la vie culturelle de lendroit, comme le Cégep Saint-Jean et le journalLe Canada français, on constate que léditeur a su mobiliser toutes les ressources quoffrait le Haut-Richelieu pour valoriser le patrimoine culturel de la région et contri-buer, à sa façon, au développement dun milieu de vie cul-turel susceptible dassurer lépanouissement des hommes et des femmes qui lhabitent, et ce à la périphérie des grands centres. Soulignons que cet article ouvre de nouveaux hori-zons pourMens, en concrétisant un projet déjà annoncé dans la «Présentation» du tout premier numéro, qui est ce-lui détendre son champ de recherche à la vie culturelle. Nous espérons que cette première percée aura des suites. En terminant, nous aimerions remercier tout parti-culièrement certaines personnes et institutions qui nous ont généreusement appuyé dune façon ou dune autre au cours des derniers mois. Remerciements donc aux Presses de lUniversité Laval, et notamment à son directeur du déve-loppement M. Léo Jacques, au Département dhistoire de
Présentation
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lUniversité Laval et à sa directrice Mme Claire Dolan, ainsi quà M. Jocelyn Létourneau. Cette aide précieuse nous aidera certainement à atteindre nos objectifs et à continuer doffrir à nos lecteurs une revue qui se distingue par la qua-lité de son contenu comme de sa présentation. Dominique Foisy-Geoffroy pour léquipe deMens
SURNATIONALISMEETRELIGION (1936) DE LOUIS LACHANCE, O.P.
Yves Bégin Département dhistoire Université Laval
RÉSUMÉ Au Québec comme ailleurs, et pour diverses raisons, les rap-ports entre le nationalisme et la religion ne sont pas toujours allés de soi. Ici, les liens étroits entretenus pendants longtemps entre lÉglise catholique et les nationalistes canadiens-français (on parle souvent de clérico-nationalisme) nont pas empêché que soit posée la question suivante : peut-on être à la fois natio-naliste et catholique? Certains événements comme la mise à lIn-dex deLAction françaisede Charles Maurras en France en 1926 ainsi que la crise sentinelliste, qui a déchiré les Franco-Améri-cains en 1928, ont eu des répercussions ici et posé ce problème avec plus dacuité. En 1936, un jeune prêtre et philosophe domi-nicain canadien-français, Louis Lachance, a tenté dy apporter une réponse dans un essai intituléNationalisme et religion. Pour Lachance, il ny a de nationalisme légitime que lorsque subor-donné et encadré par la religion. Cet article expose les thèses contenues dans ce livre et rappelle entre autres quelles ont été reçues favorablement par lun des critiques les plus véhéments du nationalisme canadien-français de lépoque, Jean-Charles Harvey.
ABSTRACT For a variety of reasons, and despite the close ties which have historically linked the Roman Catholic Church to Quebecs nationalist movement (many authors even speak of clerical
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nationalism to describe traditional French Canadian nationalism), the relationship between the two groups has at times been strained. These tensions were not unique to French Canada. Indeed, in the wake of certain events, most notably New Englands notorious Sen-tinelle Affair and Pope Pius XIs 1926 condemnation of French monarchist Charles MaurrasAction française both of which shook French Canadian nationalism to the core , Catholic thinkers the world over pondered the following question: Could one be at once a nationalist and a Roman Catholic? In 1936 a young French Canadian priest and Dominican philosopher, Louis Lachance, sought to answer this fundamental question in an essay titledNationa-lisme et religion. He believed that nationalism could only be legitimate when it was framed by and subordinated to religion. This article explores the ideas contained in this key text. It also examines the favourable reception that Jean-Charles Harvey, one of French Canadian nationalisms most vehement and persistent critics, gave toNationalisme et religion.
Sil est vrai que notre histoire intellectuelle suscite de plus en plus lintérêt des chercheurs et du public lecteur, il y a malheureusement tout un pan de cette histoire qui a été trop peu étudié : la philosophie. Quelques pionniers sy sont bien intéressés, mais on ne peut certes pas parler de la philosophie comme dun champ de recherche historique véritablement constitué au Québec. Une recherche non exhaustive nous révèle que pour une période denviron trente ans, à peine une dizaine douvrages sont parus à sont sujet1. Historiquement, le Canada français na peut-être pas produit de figures majeures à ce chapitre, mais il reste que nous avons eu nos philosophes et que la philosophie a tou-jours été une composante majeure de lenseignement au Québec. Le manque dintérêt pour la philosophie dici peut-il sexpliquer par le fait que plusieurs de nos philosophes furent surtout des théologiens, et que la pensée thomiste,
Nationalismeetreligion
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qui a servi dobjet et dinspiration à ceux-ci plus que toute autre, a été disqualifiée et nintéresse aujourdhui plus per-sonne ou presque? Cest notre avis. Ainsi tombées en dé-suétude, la théologie et la philosophie religieuse auront entraîné avec elles la mémoire de leurs artisans. Parmi ces artisans oubliés se trouve le philosophe et théologien dominicain Louis Lachance. Né le 18 février 1899 à Saint-Joachim-de-Montmorency (village qui aura aussi donné au Québec le sociologue Fernand Dumont), Joseph-Henri Lachance a consacré sa vie à la philosophie et à son enseignement. Après avoir complété ses études au Petit Séminaire de Québec, il revêt à vingt et un ans lhabit dominicain au noviciat de Saint-Hyacinthe et prend le nom de Frère Louis. Après de brillantes études au Couvent dOt-tawa durant lesquelles il est ordonné prêtre et décroche le titre de Lecteur en théologie, Lachance est appelé à ensei-gner la philosophie par ses supérieurs, qui lenvoient bien-tôt à Rome pour quil y complète son agrégation (maîtrise). De retour au Canada en 1931, il enseigne durant cinq ans la philosophie à Ottawa et collabore à la fondation de lInsti-tut détudes médiévales. Au cours de cette décennie fort active, Lachance publie pas moins de cinq ouvrages2 dont le troisième,Où vont nos vies?, lui mérite en 1934 le prix dAction intellectuelle de lAction catholique de la jeunesse canadienne-française. Le jeune philosophe attire alors de plus en plus lattention, notamment celle de Lionel Groulx3, mais aussi celle du chanoine Philippe-Servule Desranleau, futur évêque de Sherbrooke (1941-1952). En 1938, alors quil revient dun second séjour à Rome où il avait enseigné la philosophie sociale et défendu sa thèse de maîtrise en théo-logie, Lachance reçoit linvitation de Desranleau à faire partie des fondateurs du Grand Séminaire des Saints-Apô-tres dont on vient dentreprendre la construction à Sher-
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