Une théorie des zones monétaires optimales suivi de : Le paradoxe de Mundell par Agnès Bénassy-Quéré - article ; n°2 ; vol.18, pg 3-33
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Revue française d'économie - Année 2003 - Volume 18 - Numéro 2 - Pages 3-33
Alejandro Caparros Jean-Christophe Péreau Tank Tazdaft Coalition et accords environnementaux internationaux Qu'ils soient de portée normative ou positive, nombreux sont les travaux s'articulant autour de l'outil théorie des jeux comme mode d'explication de la coopération internationale face aux problèmes environnementaux globaux. En fait, l'analyse théorique des négociations internationales s'est essentiellement développée autour de l'analyse des formes coalitionnelles qui sont susceptibles d'émerger à l'équilibre. Or ce type de réflexions n'est en rien propre aux problèmes environnementaux globaux puisqu'elles sont reprises soit de la théorie des cartels, soit de la théorie des biens publics. Du coup la procédure de négociation se trouve être totalement ignorée, ainsi que des éléments aussi significatifs que l'hétérogénéité des agents, la question de l'équité, ou encore les possibilités de renégociation. Nous nous sommes donc proposés de faire le point des résultats obtenus en procédant par un bilan méthodologique. Cette option a pour but de cerner les qualités et les limites de la conceptualisation retenue, tout en insistant sur des pistes de recherche plausibles.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Alexander Mundell
Une théorie des zones monétaires optimales suivi de : Le
paradoxe de Mundell par Agnès Bénassy-Quéré
In: Revue française d'économie. Volume 18 N°2, 2003. pp. 3-33.
Résumé
Alejandro Caparros Jean-Christophe Péreau Tank Tazdaft Coalition et accords environnementaux internationaux Qu'ils soient de
portée normative ou positive, nombreux sont les travaux s'articulant autour de l'outil théorie des jeux comme mode d'explication
de la coopération internationale face aux problèmes environnementaux globaux. En fait, l'analyse théorique des négociations
internationales s'est essentiellement développée autour de l'analyse des formes coalitionnelles qui sont susceptibles d'émerger à
l'équilibre. Or ce type de réflexions n'est en rien propre aux problèmes environnementaux globaux puisqu'elles sont reprises soit
de la théorie des cartels, soit de la théorie des biens publics. Du coup la procédure de négociation se trouve être totalement
ignorée, ainsi que des éléments aussi significatifs que l'hétérogénéité des agents, la question de l'équité, ou encore les
possibilités de renégociation. Nous nous sommes donc proposés de faire le point des résultats obtenus en procédant par un
bilan méthodologique. Cette option a pour but de cerner les qualités et les limites de la conceptualisation retenue, tout en
insistant sur des pistes de recherche plausibles.
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Mundell Robert Alexander. Une théorie des zones monétaires optimales suivi de : Le paradoxe de Mundell par Agnès Bénassy-
Quéré. In: Revue française d'économie. Volume 18 N°2, 2003. pp. 3-33.
doi : 10.3406/rfeco.2003.1483
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2003_num_18_2_1483Robert A.
MUNDELL
Une théorie des zones
monétaires optimales
es crises récurrentes de balance des
paiements resteront évidemment une caractéristique fonda
mentale du système économique international aussi longtemps
que des taux de change fixes et que des prix et des salaires rigides
empêcheront le système des prix internationaux de remplir
un rôle naturel dans le processus d'ajustement. Certes, il est
plus facile de poser le problème et de critiquer les différentes
propositions que de faire des suggestions constructives et réa-
Revue française d'économie, n° 2/vol XVIII 4 Robert A. Mundell
listes pour éliminer ce qui est devenu un système internatio
nal en déséquilibre1. Cette étude illustre, malheureusement, cette
dernière affirmation en mettant en garde contre la mise en place,
dans certains cas, de la plus crédible des alternatives à savoir
un système de monnaies nationales reliées entre elles par des
taux de change flexibles.
Un système de taux de change flexibles est habituell
ement présenté par ses partisans2 comme un dispositif par lequel
une dépréciation de la monnaie permet d'éviter le chômage s'il
y a un déficit de la balance courante, tandis qu'une apprécia
tion peut empêcher l'inflation lorsqu'il y a un excédent. Dès
lors, se pose la question de savoir si toutes les monnaies natio
nales doivent être flexibles. La livre ghanéenne doit-elle libr
ement flotter contre toutes monnaies ? Ou est-ce que les monn
aies de la zone sterling doivent rester ancrées à la livre ? A
supposer que les pays du Marché commun mettent au point
leur projet d'union économique, doivent-ils permettre à chaque
monnaie nationale de fluctuer, ou ne serait-il pas préférable
qu'ils ne forment qu'une seule zone monétaire ?
Le problème peut être posé d'une manière générale et
de façon plus pertinente en définissant d'abord une zone monét
aire comme un espace à l'intérieur duquel le taux de change
est fixe, et en se demandant ensuite quel est l'espace approprié
à cette zone monétaire. Cette question peut apparaître à pre
mière vue purement académique au moment où le champ des
possibles exclut l'hypothèse que les monnaies nationales soient
abandonnées en faveur d'un autre système. A cela, trois réponses
peuvent être apportées :
— alors que certaines parties du monde expérimentent actue
llement des processus d'intégration ou de désagrégation, le
concept de zone monétaire optimale peut en clarifier le sens ;
— les pays qui, comme le Canada, ont expérimenté des taux de
change flexibles sont probablement confrontés à des problèmes
particuliers que la théorie des zones monétaires optimales peut
résoudre si la zone monétaire nationale ne coïncide pas avec
la zone monétaire optimale ;
Revue française d'économie, n° 2/vol XVIII Robert A. Mundell 5
- cette théorie peut être utilisée pour illustrer certaines fonc
tions des monnaies mal traitées dans la littérature économique
et qui sont parfois négligées dans l'étude des problèmes de
politique économique.
Zones monétaires et monnaies
communes
Une monnaie unique implique une banque centrale unique
(avec des pouvoirs d'émission) et donc une offre potentiell
ement élastique des moyens de paiement interrégionaux. Mais
dans une zone monétaire comprenant plus d'une monnaie,
l'offre de moyens de paiements internationaux suppose la
coopération des différentes banques centrales ; aucune banque
centrale ne peut augmenter ses propres ressources plus vite
que les autres sans perdre des réserves et détériorer la valeur
externe de la monnaie3. Cela signifie qu'il existe une diffé
rence majeure entre un ajustement à l'intérieur d'une zone
monétaire avec une monnaie unique et un ajustement dans une
zone monétaire comprenant plusieurs monnaies ; en d'autres
termes, il y a une différence entre un ajustement interrégio
nal et un ajustement international même si, dans ce dernier
cas, les taux de change sont fixes.
Pour illustrer cette différence, considérons un modèle
simple avec deux entités A et В (régions ou pays) en situation
initiale de plein emploi et de balance des paiements équilibrée.
Examinons ensuite ce qui survient lorsque cet équilibre est per
turbé par une variation de la demande des biens de l'entité В
au profit des biens de l'entité A. Présupposons aussi que les
salaires et les prix ne peuvent pas être réduits à court terme sans
provoquer du chômage et que les autorités monétaires ont un
objectif de lutte contre l'inflation.
Revue française d'économie, n° 2/vol XVIII 6 Robert A. Mundell
On suppose tout d'abord que ces entités correspon
dent à des pays dotés de monnaies nationales. Le transfert de
demande de В vers A provoque du chômage en В et des ten
sions inflationnistes en A4. Si on autorise, jusqu'à un certain
point, la hausse des prix en A, la variation des termes de
l'échange soulagera В d'une partie du poids de l'ajustement.
Cependant, si A resserre ses conditions monétaires pour empê
cher les prix de grimper, В supportera tout le poids de l'aju
stement ; une baisse du revenu réel de В est alors nécessaire et
si cela ne peut s'effectuer par une variation des termes de
l'échange - parce que В ne peut pas baisser ses prix davantage
et A ne veut pas les augmenter — cela ne peut alors s'accomp
lir que par une diminution de la production et de l'emploi
de B. Ainsi, la politique de lutte contre l'inflation des pays dont
la balance courante est excédentaire transmet une tendance
récessive à l'économie mondiale par le biais des taux de change
fixes ou (plus généralement) à une zone monétaire comportant
plusieurs monnaies distinctes5.
Cette situation contraste avec celle où les entités sont
des régions appartenant à une économie fermée où circule
une monnaie commune et dans laquelle nous supposons à pré
sent que le gouvernement national poursuit une politique de
plein emploi. Le transfert de demande de В vers A provoque
du chômage dans la région B, ainsi que des pressions infla
tionnistes et un excédent commercial en A6. Pour réduire le
chômage dans la région B, les autorités monétaires augment
ent l'offre de monnaie. L'expansion monétaire accentue tou
tefois la pression inflationniste dans la région A.

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