Crise Economique ou Psychologique ?
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Crise Economique ou Psychologique ? Identifions les plans La Criiise, on n'entend que ça, mais au fait c'est une crise de quoi ? Est-elle économique , financière, bourse, tout ça ? Ou bien est-elle surtout une sensation de crise avec ce genre d'effet « puisqu'on dit qu'il y a crise, je me cris...pe, je me replie, je me rétracte etc., et donc je crée ou j'amplifie la crise ? Ou pour le dire autrement, est-elle objective ou subjective ? Eh bien, elle est les deux, mon capitaine, c'est ce qui en fait l'intensité ou le côté ravageur. La crise que nous vivons se situe sur deux plans qui multiplient leurs effets respectifs : – Plan Economique : crise boursière (subprimes) et du système bancaire (krach des banques en 2007-2008), se prolongeant en crise financière (sur-endettement des pays occidentaux, équilibrage-remboursement de leurs dettes), le tout sur fond de crise de production-productivité (globalisation, délocalisations, déplacement des centres d'activité vers les pays « locomotive ») et crise de la consommation (baisse des ventes, restrictions, impôts, etc.). – Plan des Représentations : ce plan est celui des répercussions sur le plan mental des représentations (images, opinions, « évidences », etc.) des effets ressentis (fermetures d'usines, emplois, restructurations, suppressions d'emplois) de la crise.

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Publié le 10 février 2016
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Langue Français

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Crise Economique ou Psychologique ?
Identifions les plans La Criiise, on n'entend que ça, mais au fait c'est une crise de quoi ? Est-elle économique , financière, bourse, tout ça ? Ou bien est-elle surtout une sensation de crise avec ce genre d'effet « puisqu'on dit qu'il y a crise, je me cris...pe, je me replie, je me rétracte etc., et donc je crée ou j'amplifie la crise ? Ou pour le dire autrement, est-elle objective ou subjective ? Eh bien, elle est les deux, mon capitaine, c'est ce qui en fait l'intensité ou le côté ravageur. La crise que nous vivons se situe sur deux plans qui multiplient leurs effets respectifs :
Plan Economique: crise boursière (subprimes) et du système bancaire (krach des banques en 2007-2008), se prolongeant en crise financière (sur-endettement des pays occidentaux, équilibrage-remboursement de leurs dettes), le tout sur fond de crise de production-productivité (globalisation, délocalisations, déplacement des centres d'activité vers les pays « locomotive ») et crise de la consommation (baisse des ventes, restrictions, impôts, etc.).
Plan des Représentations: ce plan est celui des répercussions sur le plan mental des représentations (images, opinions, « évidences », etc.) des effets ressentis (fermetures d'usines, emplois, restructurations, suppressions d'emplois) de la crise. Ces représentations reflètent la perception de causes réelles ou supposées (immigration, identité nationale), mais aussi lanon-perception d'autres causes pourtant bien réelles (interdépendance des économies, échanges-ventes de technologies et savoirs-faire associés, mais aussi produits à des prix très bas), de réactions émotionnelles (racisme, repli sur valeurs traditionnelles). Ces représentations (où le vrai, le réel et le « ressenti » se mélangent au faux, au supposé, au « compensatoire ») expriment des « perceptions », des mix de sentiments, d'opinions (entre rumeurs et réflexions rationnelles). La caractéristique majeure de ces représentations est qu'elles sont à cheval entre l'imaginaire et la raison, l'émotion et la structure défensive ; elles peuvent être tout autant réelles-rationnelles, hypothétiques non-encore actualisées ou complètement fantasmées. Mais en tant que telles elles ont un poids réel même si leur objet ne l'est pas (phobies, racismes, ostracisme, etc.) et peuvent donc avoir un impact dans la vie d'un pays au même titre que des données objectives (accroissement du chômage, nb de fermetures d'usines) sans être intrinsèquement corrélées avec ces chiffres. Le « ressenti » d'un événement peut être disproportionné par rapport au fait qui le sous-tend (effet « Mohammed Bouazizi » alors qu'il y avait eu des précédents et que d'autres suicides par le feu auront lieu et n'auront pas les mêmes répercussions).
Une crise n'est pas obligatoirement cyclique (même si elles en donnent l'apparence) c'est-à-dire devant revenir régulièrement comme les saisons, par quelque effet « de nature ». Par contre leur dynamique et leurs effets étant lents tant que les causes ne sont pas modifiées, elles se reproduisent à intervalles plus ou moins réguliers.
De quoi est faite une crise ?
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Une crise (et c'est sa différence avec un « palier » qui est simplement d'ordre quantitatif ou de degré mais dans le même ordre d'idée ou de technique), une crise est à la fois unerésultantedes différentes forces ou contraintes en présence, qu'elles soient matérielles-sociologiques-physiques (donc d'ordreéconomique) ou qu'elles se situent au niveau desreprésentations émotionnelles-culturelles-psychologiques. A cela s'ajoute uneinflammation (au sens quasi médical du terme) de l'interaction de ces deux types de forces ou contraintes. Et il suffit d'un élément déclencheur qui, pris isolément n'a pas beaucoup de poids, pour qu'il acquière le rôle de facteur déclenchant. Comme dans les catastrophes aériennes, Tchernobyl, etc.) c'est la conjonction de plusieurs éléments qui, pris isolément, n'étaient pas suffisant pour provoquer une catastrophe, mais qui, ensemble, la crée. Le rôle de déclencheur ne lui est pas intrinsèque puisque c'est le contexte qui lui donne un poids disproportionné à sa nature et 1 un effet de contagion à d'autres domaines auxquels il n'aurait pas eu accès sans ce contexte .
Pour comprendre ces deux composantes (résultante et inflammation), prenons tout d'abord la première et examinons-là dans nos pays sous l'angle économique
Interaction quasi mécanique Résultante au sens durésultat des contraintesprésence (comme on le dit en physique), en contraintes de différents ordres ou natures : lescoûts de production étant beaucoup plus basen Asie il s'ensuit des délocalisations d'entreprise parce qu'on s'est aussi imposé la disparition des barrières douanières, lacomplète ouverture aux importationssans limiter de façon modulable ces importations. Le fait de les moduler aurait permis de lisser dans le temps leur impact dévastateur pour nos outils de production. Mais aurait-on mis en place ces mesures restrictives (même modulables) on se serait vraisemblablement dispensé de s'adapter !
Et larobotisationn'a pas suffi pour combler le fossé de rentabilité. Si elle est efficace en terme de productivité elle est nocive en terme d'emploi. Mais n'oublions pas que cela est à tempérer avec le coût de la main d'oeuvre dans nos pays qui n'entre que pour un très faible pourcentage dans le prix de revient (autour de 15%) de la production (par ex. secteur automobile). Comme les choses ne sont pas simples il faut aussi prendre en compte que l'ouverture complète a permis ledécollage économiquedes pays pauvres ou sous-développés (Chine, Inde BRIC, etc.) qui avaient besoin d'une forte demande pour pouvoir effectuer leur capitalisation-décollage économique. Les produits importés de consommation courante étant à prix très bas sont appréciés des consommateurs. Comme on ne produisait plus beaucoup on a remplacé les entrées (provenant auparavant de la production) par del'emprunt. Comme un ménage au chômage, on s'est mis à vivre à crédit et on s'estsur-endetté. On a reproché aux banques d'avoir accepté de prêter à des particuliers qui ne pouvaient pas rembourser et d'avoir « noyé » ces valeurs frelatées parmi les bonnes, d'où
1 On peut prendre un autre exemple, celui du triangle du feu ; pour qu'il y ait feu il faut qu'il y ait trois conditions : un combustible, du comburant (le plus souvent de l'oxygène, l'air), et ce qu'on oublie toujours de la chaleur. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait flamme. S'il manque l'un des trois, par ex. l'air, ça ne brûlera pas ; c'est pour cela que les fusées doivent emmener avec elle leur comburant (oxygène) pour que leur carburant puisse s'enflammer et produire l'effet de propulsion.
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krach bancaire. (On a à ce moment-là raté une chance historique de refonder complètement et sur des bases saines le système financier-bancaire mondial, avec suppression des paradis fiscaux, instauration d'une taxe Tobin universelle proportionnelle à la surchauffe comme soupape de sûreté. Usa, Europe, et GB avaient encore assez de pouvoir économique pour l'imposer au système monétaire mondial, à la Chine et aux autres pays qui auraient suivi : nos dirigeants et au premier chef Barack Obama ont été déficients, mais l'Europe est une légume au plan politique). On s'est contenté de sauver les banques et alors...
Comme des gamins qui se vengent, les banques ont signifié en substance aux états et à leurs populations : Ce que vous nous reprochez (prêter à des non-solvables) c'est votre cas vous empruntez plus que vous ne produisez de richesse, vous êtes en déficit chronique, donc on vous somme d'équilibrer et/ou de rembourser : d'où, aïe sur les doigts, crise des états, de leurs dettes, mais aussi de leurs politiques d'impulsion par l'investissement, des gros travaux, relance, etc. ; moins il y a d'argent qui rentre dans les caisses de l'état (puisque les taxes sont proportionnées à l'activité) plus il doit réduire ses dépenses donc moins impulser de relance, donc moins d'activité et moins de rentrées. Cercle infernal.
Interactions psychologiques La deuxième composante se situe sur un plan non-matériel mais qui a des conséquences bien réelles et fortement ressenties. Inflammationau niveaudes représentations: pour utiliser une métaphore, quand une partie du corps, un organe est atteint par une infection ou par une blessure, il se produit une inflammation à cet endroit du corps. Dans nos pays, c'est un peu la même chose qui se produit sur le corps social : c'est aux endroits les plus vulnérables économiquement, les plus atteints par la crise, que le corps social va souffrir (en termes de restrictions, impôts, coûts, restrictions etc.) et risque de protester questions de l'égalité-inégalitédevant l'effort financier à fournir. (Effet Gérard D., mais aussi parachutes dorés impudents, etc.) N'oublions pas qu'un SDF (certains même avec un emploi) paie de l'impôt (TVA) sur tout ce qu'il achète, même s'il n'est pas redevable de l'IR.
Concernant d'autres types de crise, notammentterrorisme de groupes islamistes à l'égard des pays occidentaux /révolutions-guerre civilepays arabes, / ou des conflits internesau pouvoir dans les pays en développement (Russie, Chine, etc.) il s'agit là de crises d'une autre nature : elle est d'ordreidentitaire lors de paliers difficiles à franchir entre des systèmes de représentations (aspirations et peur-rejet), représentations malaisées à allier voire trop opposées ou incompatibles avec le socle déjà installé. La crise représente alors la tension ressentie et les réactions (sociales, mais aussi personnelles, de groupes, de minorités, etc.), devant la difficulté à concilier, au sein de leur propre société, leurs outils conceptuels anciens et les représentations nouvelles : valeurs classiques, aggiornamento, concurrence-confrontation économique et nouvelles données (nouvelles technologies, nouvelles mœurs, besoins, nouveaux désirs et produits qui s'offrent à eux). Un exemple type en est le changement du communisme en Chine qui a viré du collectivisme pur et dur à l'économie capitaliste débridée ; mais on voit par cet exemple que les changements ne se font pas obligatoirement dans la violence d'une révolution sanglante (même si Tien An Men a été réprimée sauvagement, mais à l'échelle de la Chine (d'un milliard d'habitants) et pour ses dirigeants c'était quantité « négligeable ») ; mais les « inflammations » ou conflits se passent à l'abri des regards au sein de l'institution impériale, pardon, du Parti.
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Oscillation Ouverture – Clôture Comme le disait Eugène Enriquez « Les individus, groupes, organisations, sociétés, oscillent constamment entre ouverture et clôture ». Besoin de clôture pour « s'asseoir » pour intégrer le changement, de nouvelles donnes, connaissances, techniques, puis sédimentation, sclérose, tensions, refus d'ouverture, conflit, désordre, changement de pouvoir, besoin d'asseoir le changement, etc. Mais « constamment » à l'échelle d'un pays cela peut représenter des périodes (ou « cycles ») de 20, 30 ans ou plus selon les époques et types de sociétés. On voit ainsi des effets de balancier s'opérer avec ces fameux effets de « cycle » : Par ex. en Iran avant le Shah : fonctionnement religieux de la société engluée et « en retard » / Le Shah prend le pouvoir et modernise de force son pays mais comme il ne laisse pas de contre-pouvoir politique se constituer et pouvoir être une alternative, les seuls lieux où s'exprime la « dissidence » (ou simplement la différence) ce sont les mosquées des mollahs qui, effet de balancier, le chassent en 79. / Mollahs qui se ferment, font du retour aux valeurs traditionnelles une régression généralisée qui suscite mécontentement ; et comme ils ne tolèrent pas d'opposition...etc.
Crise culturelle On peut penser que les pays de culture arabe et/ou de religion musulmane sont dans un type de criseidentité-valeurs-culture. Il est difficile de pondérer de l'extérieur ces trois facteurs qui interagissent, d'autant plus qu'on risque de froisser les susceptibilités de leurs ressortissants. On peut néanmoins remarquer que ces crises se produisent sur les lignes de fracture où les institutions se trouvent en tension contradictoire entre peur et nécessité de changer-évoluer : Sur le plan de laculture politiquefonctionnement le plus courant était et reste le encore de type monarchique (même avec des appellations de Président), sans tolérer d'opposition ni d'alternance ce qui fait que les nécessaires changements de gouvernements ou de régimes se font dans la difficulté et le conflit. (Il y a une usure automatique dans toute organisation et une cécité à la survenue de nouvelles donnes, économiques, sociales, etc.,et la nécessité de s'adapter, de changer n'est pas vue et souvent les dirigeants âgés ne peuvent en comprendre le besoin). Reproduisant les mêmes erreurs-comportements que leurs prédécesseurs : mainmise d'un groupe, concentration du pouvoir, éviction des « autres »(des différents pas forcément opposants de principe), non reconnaissance-représentation d'opposants ou d'alternative, décisions unilatérales, etc. tout cela reproduit très exactement le fonctionnement du régime dictatorial précédent et les mêmes ferments de tension-révolte, et cela ancre la société dans la crise-paralysie.
En terme de culture tout court et surtout desystème éducatif, la tradition alliée à la religion qui ne voit l'enseignement que par et dans le Coran, cela ne facilite guère l'accès aux données scientifiques modernes, nouvelles technologies, et surtout à l'intégration de nouveaux cadres de référence, systèmes de pensée, etc.
Concernant la culture dedivertissementet dela vie des gens, on a sous-estimé l'effet « parabole » et maintenant internet qui ont mis et mettent à disposition de tous la vision de tout ce contre quoi ces sociétés traditionnelles (ou leurs institutions au pouvoir) se sont arc-boutées en terme de refus du changement : liberté d'esprit, de pensée, d'opinion et de son expression (qui cependant « explose » avec les blogs et réseaux sociaux mais avec une signification de déni, de faute) ; liberté de productions artistiques de tous ordres sans censure religieuse, et bien sûr, last but not least, libéralisation des mœurs (autre rapport à la sexualité, films pornographiques, nouveaux rapports homme-femme, etc), nouveaux droits
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(droit de la femme de conduire, de travailler, des minorités sexuelles, droits des enfants à ne pas travailler et à être éduqués), etc. Sans parler de l'aspiration à la représentation politique et au débat démocratique cité plus haut. Toutes ces besoins vont à l'encontre du fonctionnement de ces sociétés ou de la représentation que devrait être aux yeux des personnes ou groupes influents leur fonctionnement. C'est dans ce « devrait être » que se situe la difficulté à changement de cadre de pensée, la prégnance de cadres anciens qui même pluriséculaires, peuvent être obsolètes.
Ces ouvertures ou besoins ci-dessus se trouvent en tension avec le fonctionnement traditionnel de ces sociétés corsetées par des régimes ou dirigeants de type dictatoriaux et/ou par les institutions religieuses qui craignent de voir leurs affidés leur échapper et leur influence se dissoudre. De plus, en toute bonne foi aussi, elles pensent que les changements sont le danger suprême et elles font du maintien, voire du glacis social-culturel-religieux, une question de vie ou de mort... au sens propre et pas seulement figuré.
Or un groupe, une société, un individu, ne peuvent survivre s'il ne sont en suffisante ouverture avec l'extérieur (air, alimentation, savoirs, etc.) mais aussi en interaction avec d'autres individus, groupes, sociétés. C'est ce qui fait que leur existence est un relatif équilibre. Mais relatif signifie aussi mouvant, changeant comme l'est la marche. Ainsi est-il une résultante dynamique et donc un déséquilibre en recherche d'équilibre autant que de renouvellement.
Jacques Laffitte
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