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actualité stratégique en Asie N°75 INDE de la nouveauté d'être ...

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Langue Français

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1
N°75
10 nov.
2010
ACTUALITE STRATEGIQUE en
ASIE
ASIE
Namaste
Président B. Obama ! A l’instar du 1
er
ministre britannique en juillet dernier et avant d’ouvrir la voie à ses
homologues français et russe (en décembre tous deux), le chef de l’Etat américain a effectué en Inde début novem-
bre un déplacement de trois jours animé par une matrice des plus atypiques, le représentant de la 1
ère
économie
mondiale avouant vertement la dimension commerciale de son séjour en terre indienne. L’Inde, acteur économique
émergent mû par un développement économique impressionnant depuis 10 ans - tout en déplorant 300 millions de
citoyens sous le seuil de pauvreté - est-elle devenue en 2010 l’indispensable relais de croissance du monde dévelop-
pé et un acteur politique incontournable sur la scène mondiale ? Alors, crédible …
Incredible India
?
INDE
: de la nouveauté d’être courtisée
(1/2)
Delhi, entame asiatique de choix sur la route du G20
. Au lendemain d’un doulou-
reux rendez-vous de politique intérieure (élections de mi-mandat), le Président B. Obama
avait programmé sur son agenda une conséquente parenthèse de politique internatio-
nale aux fortes saveurs asiatiques. Durant une dizaine de jours (6 au 16 nov.), sur la
route du sommet du G20 organisé à Séoul (11-12 nov.), le locataire de la Maison-
Blanche s’écartera quelque peu des contingences nationales pour évoquer, auprès de 4
partenaires asiatiques distincts (Inde, Indonésie, Corée du sud, Japon), les contours à
venir des interactions, des collaborations avec l’influente Amérique, par ailleurs désireu-
se de regagner, après une décennie d’éloignement relatif, une place plus centrale dans
le « Grand Jeu » asiatique. Il peut être à ce niveau intéressant de relever que le Prési-
dent Obama étire son périple en quatre haltes, ventilées entre deux économies émer-
gentes (Inde et Indonésie), deux alliés d’Asie orientale de longue date (Corée du sud ;
Japon) à l’économie développée, quatre escales auprès de régimes indiscutablement
démocratiques et américano-compatibles. C’est à la « plus grande démocratie du mon-
de » que le représentant de la « seconde plus importante démocratie du globe » réser-
va l’entame de ces pérégrinations.
Echanges commerciaux, contrats et emplois, la matrice économique, véritable
« feuille de route » indienne du Président Obama
. Le Président américain apprécie
l’Inde, croit en elle et mise sur cette dernière. En accueillant en novembre 2009 le 1
er
ministre indien Manmohan Singh à la Maison-Blanche (son premier invité étranger), B.
Obama avait déjà eu l’occasion de démontrer combien son administration serait atta-
chée au développement, à la consolidation des rapports avec New Delhi. Si cette ren-
contre inaugurale revêtait des atours protocolaires et diplomatiques, la visite du chef de
l’Etat américain à Mumbai et Delhi s’inscrit dans un contexte plus pragmatique, plus
franchement économique et mercantile. «
La façon dont nous voyons l’Inde aujourd’hui :
les Etats-Unis considèrent l’opportunité d’exporter vers un des marchés les plus dyna-
miques au monde (…) ; pour l’Amérique, c’est une stratégie de l’emploi
». On ne saurait
être plus clair, plus direct et plus franc. «
Je fonde l’espoir que durant ces discussions
avec le 1
er
ministre, le Président et les autres membres de la délégation indienne, nous
serons capables de renforcer nos liens commerciaux, de consolider notre coopération
bilatérale
». L’économie américaine, encore à la peine dans l’immédiat contexte post-
crise financière internationale (récession en 2009 ; 9,6% de la population active au chô-
mage ; dette publique galopante), est à la recherche de soutiens, de perspectives, de
« coups de pouce ». A l’Inde, dont l’économie émergente tourne désormais à un rythme
soutenu (PIB : +6,5% en 2009 ; estimations de +8,5% en 2010), de participer, avec
ses nouveaux arguments (financiers, comptables), à cette entreprise d’assistance à la
puissante Amérique. Une configuration tout à fait inédite, surprenante. «
L’Inde n’est
pas dans le business de dérober les emplois aux Etats-Unis d’Amérique
» défend le Pré-
sident Obama, soucieux de ne pas s’attirer davantage les foudres de son électorat
échaudé. «
Je ne pense pas que vous m’ayez entendu faire l’apologie des délocalisations
et de l’outsourcing durant ma visite (…) ; ces pratiques recouvrent pourtant un énorme
potentiel gagnant-gagnant, permettant notamment la création d’emplois dans chacun
des deux Etats
». De la diplomatie régionale à l’économie bilatérale, Washington-Delhi, le
nouveau ticket « gagnant-gagnant » du 44
e
Président des Etats-Unis d’Amérique.
Lorsque Washington plaide pour Delhi
. Synthétisés dans un tableau récapitulatif
(voir page 2), les dividendes économiques et commerciaux de cette escale américaine
(où figuraient dans la délégation US plus de 200 chefs d’entreprises…) en terre indienne
devaient nécessairement s’accompagner d’un polissage diplomatique de la meilleure
eau. Il s’agissait de « payer en retour » ces bonnes dispositions commerciales.
Novembre 2010 : l’
INDE
, en
bonne place sur la feuille de
route du Président B.
Obama
.
INDE
INDE
INDE
: repères
3,3 millions de km²
1,170 millions d’habitants
Répub. fédérale (28 Etats)
Capitale
: New Delhi
1
ère
religion
: hindouisme
Age médian : 26 ans
Espérance de vie : 66 ans
Population
rurale : 71 %
Alphabétisation : 61%
Pop. sous seuil pauvreté: 1/4
PIB / capita : 950 $ annuels
Croissance
2009 : + 6,5%
Inflation 2009 : 10,7%
Partenaires commerciaux :
Emirats Arabes Unis
, USA, Chine.
Armée
: 1,2 million de soldats
Capacités
nucléaires.
D. Cameron
, 1
er
minis-
tre britannique, reçu
en Inde en juillet 2010
B.
Obama
, Pdt des
Etats-Unis, en visite en
Inde en nov. 2010.
N. Sarkozy
, chef de
l’Etat français, attendu
en Inde en déc. 2010.
D. Medvedev
, chef de
l’Etat russe, attendu
en Inde en déc. 2010.
Delhi
Delhi
, une escale désormais
prisée des grands de ce monde
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