Contribution à l étude des structures urbaines - article ; n°3 ; vol.25, pg 145-156
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Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise - Année 1950 - Volume 25 - Numéro 3 - Pages 145-156
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Tricart
Contribution à l'étude des structures urbaines
In: Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise. Vol. 25
n°3, 1950. pp. 145-156.
Citer ce document / Cite this document :
Tricart Jean. Contribution à l'étude des structures urbaines. In: Revue de géographie jointe au Bulletin de la Société de
géographie de Lyon et de la région lyonnaise. Vol. 25 n°3, 1950. pp. 145-156.
doi : 10.3406/geoca.1950.6629
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6284_1950_num_25_3_6629CONTRIBUTION
A L'ÉTUDE DES STRUCTURES URBAINES
par J. Tricart
Bien souvent, les études de Géographie Urbaine comportent seulement
une minutieuse histoire de la ville puis l'analyse de ses fonctions actuelles,
industrielles ou commerciales. Peu de chose sur le paysage urbain lui-même,
et presque toujours incidemment (1). Or, la Géographie est pour une large
part « science du paysage », et c'est pourquoi la Géographie Urbaine de
vrait faire une place plus grande à l'analyse des types de maisons de no-
villes, à la disposition des immeubles de nos cités, à la répartition des dif
férents éléments de la population à l'intérieur des agglomérations.
(1) Ces intéressantes suggestions méritent certes toute l'attention du lecteur; et elles
inspireront les futurs auteurs de monographies urbaines. M. Tricart nous autorise pourtant
à rappeler qu'elles ont été plus ou moins suivies déjà depuis tantôt quarante ans dans
maint travail sur ce type de sujet. Sans parler de Rouen, de Damas, du Caire, d'Alger,
d'Oran, et pour nous borner à un échantillonnage de ce qui a paru dans nos provinces,
depuis le Grenoble de Raoul Blanchard publié pour la première fois en 1911, nous ment
ionnerons, à la Rev. de géo. alpine, son Annecy (1916), son Québec (1934), et son Montr
éal (1947); Le cours Berriat, étude de rue, par Ch.-A. Roux (1913), suivis ou accompagnés
par une bonne douzaine de monographies urbaines poursuivies jusqu'en 1949 dans un esprit
voisin de celui qui est recommandé ici. De leur côté, les pays du Rhône, qui donnaient ailleurs
le Marseille de G. Rambert (1934), voire le Saint-Etienne Je Maxime Perrin (1937), ont
fourni aux Etudes Rhodaniennes le Trévoux de Mlle Y. Janigot (1931), le Port-Saint-
Louis du Rhône de Louh François (1931), le Bourg-en-Bresse de Mme J. Cler-Garçon
(1933), l'Aix-les-Bains d'Armand Perrin (1934), le Cluny de Paul Degueurce (1935).
le Vienne en Dauphine de Mlle G. Revol (1945), le Tournus de Mlle Ch. Sardy (1935).
le Villefranche de Mlle H. Velu (1938), l'Evreux de Jean Vidalenc et le Tulle de M.
Chaulanges (Liv. jub. M. Zimmermann 1949), les études et discussions de Ch. Fournial'
(1944) et Pierre Bonnoure (1945) sur « Cité et centre d'activité », de celui-ci sur l'évo
lution géographique de Paris (1944, puis 1949 au Livre jub. M. Zimmermann), les deux
thèses de Félix Rivet sur les quartiers Perrache et Grolée de Lyon, résumées (1946, 1947,
et 1949 au L. j. M. Z.) avant leur prochaine parution en librairie; celle, à venir, d'Edmond
Berthaud sur la banlieue de Lyon, anticipée par une note partielle (1946); sans compter
plus d'une analyse ou description de quartiers, à propos de telle foire, de tel marché, de-
telle forme d'activité ou de peuplement, de telle banlieue laitière ou maraîchère: à Chalor.
à Tournon, à Louhans, à Lyon même. Le présent fascicule traduit, plus ou moins, dans L-ь
articles qui suivent, la persistance de cet état d'esprit (N.D.L.R.). 146 J. TRICART
Nous voudrions donner ici d'abord quelques indications générales, desti
nées à. orienter les recherches en ce sens, puis quelques indications pratiques.
I. — l'étude de la structure foncière
Un premier élément important est constitué par la structure foncière des
espaces» compris dans l'agglomération; urbaine, c'est-à-dire leurs dimensions,
leur disposition, et la catégorie de propriétaires auxquels elles appartiennent.
De lui dépend pour une très large part la géographie des espaces bâtis. Un
des principaux obstacles à la construction d'immeubles modernes dans les
vieux noyaux urbains est l'exiguïté des parcelles, qui correspond aux concept
ions architecturales des siècles passés. Autrefois, les maisons étaient plus
exiguës que celles vers lesquelles s'oriente la ■ technique actuelle, de sorte
que îa modernisation de* vieux noyaux urbains suppose le remembrement
foncier des parcelles. Remembrement urbain et reconstruction sont liés et
vont de pair dans nos cités détruites. Comme pour ce qui est de la structure
agraire, l'exiguïté des parcelles, héritage de conceptions techniquement péri
mées, freine l'évolution et joue le rôle d'élément conservateur, mais ce rôle
est encore plus grand en matière de géographie urbaine par >uite de la lon
gévité des constructions. Ainsi s'explique la perpétuation (1еь vieilles ruelles
étroite- et sinueuses dans le centre de la plupart de nos grandes villes. Pour
"e> faire disparaître, il faut une coûteuse politique de grands travaux,. assise
sur de? expropriations et des démolitions onéreuses (Ex. les grandes percées
effectuées à Paris par Hausmann: boul. St-Michel. boul. St-( germain, ou la
rue du 22- Novembre, à Strasbourg), ou une calamité importante détruisant
des quartiers entiers, incendies ou guerres, dont les exemples ne nous man
quent hélas pas dans la France d'aujourd'hui. Ainsi ъ 'explique la permanence
du plan de. tant de villes, souvent notée par les auteurs.
Mais îa structure urbaine ne limite pas son influence à une action conser
vatrice dans 1еь noyaux bâtis. Elle commande aussi le développement des
agglomérations. La structure pré-urbaine, c'est-à-dire, en fait, la structure
agraire de la banlieue de la cité, dirige la croissance de la ville et souvent
imprime leurs caractères géographique^ aux nouveaux quartiers. Comme
dans l'habitat rural, on note l'opposition entre deux grands types de « colo
nisation.» : la colonisation, individuelle et la colonisation organisée. La pre
mière laisse libre 'jeu à la fantaisie individuelle. Un citadin achète un lopin
à un paysan ou à un maraîcher, et y plante une maison, villa ou bicoque. Les
vieux chemins de terres deviennent peu à peu ruelles de faubourgs bordées
de tas de détritus puis rues de la ville. La construction se fait sans aucun
plan d'ensemble, comme la mise en valeur des régions d'habitat rural dispersé. .
Lors d'une première phase apparaissent des bâtisses disparates, en semis
désordonné, mais guidées par les chemins ruraux. Ici une cabane de jardin,
puis des terres encore vouées à la culture; plus loin, une villa coquette ou
une bicoque en planches, à peine supérieure aux bidonvilles tristement célè
bres des villes africaines. Celui-ci construit en bordure du chemin, cet autre
au fond de sa parcelle. Aucun alignement, aucune régularité, aucune homo- ,
STRUCTURES URBAINES 14л
généité s< -ciale : . ici un chiffonnier,- là: un employé de bureau, plus loin un
ouvrier. Des travailleurs en faux-col au clochard sédentarisé, toute l'échelle
«ociale est représentée. Puis peu à peu, cet aspect pionnier se modifie. Les
constructions deviennent plus nombreuses et- finissent par former, une rue,
où persistent longtemps des parcelles réfractaires occupées par des jardins,
des vergers, ou même de la grande culture, propriété de paysans qui ne >e
pressent pas de vendre, comptant sur une valorisation progressive. Les
•i mal-lotis » obtiennent que la municipalité fasse jeter quelques brouettées
de gravier dans les ornières de leur « rue », ou de leur « avenue-», voire
de leur « boulevard », noms pompeux faisant un violent contraste avec îa
piteuse réalité,. mais d'autant plus fréquents à cause de cela.. Des bordures
de trottoir apparaissent dans l'herbe, puis l'électricité, le gaz, l'eau. Alors le
çtade de maturité est atteint. Le prix des parcelles et des maisons s'accroît,
presque tout est bâti, le niveau social s'élève : clochards et chiffonnier?
érmgrent peu à peu vers de nouvelles franges pionnières, où ils trouveront des
lopins bon marché . pour leurs cabanes ; l

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