Cours N° 14
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1Boffrand à Joigny . Le pont. Le quai de Paris. Le faubourg du Pont. L’hôtel de ville. Maire et échevins administrent leur ville sagement, mais pas sans audace. eAinsi, au milieu du XVIII siècle, un important aménagement urbain va être réalisé à la suite d’un événement qui va précipiter les choses et être à l’origine de tout un enchaînement. Le 25 mars 1725, après les assauts successifs de trois crues consécutives, les trois arches en bois du pont sont emportées. Germain Boffrand, inspecteur royal des Ponts et Chaussées, mais aussi architecte, est chargé de diriger la reconstruction du pont. Il s’ensuit un important réaménagement de la voirie, quai de Paris, faubourg du Pont. Profitant de la présence d’un architecte renommé, les édiles lui demandent les plans d’un hôtel de ville. L’écroulement des trois arches en bois du pont est donc à l’origine d’un aménagement urbain conséquent, tel que la ville n’en avait pas connu depuis les premiers siècles de sa fondation. Gravure tirée de la brochure « Les inédits de Boffrand en Lorraine ». Exposition au château de Haroué. 1986 1 Université pour tous de Bourgogne (UTJ). 2009-2010. Histoire de Joigny par Bernard Fleury. Cours N° 14 1 21 - Le pont Les trois arches en bois sont fragiles Ce n’était pas la première fois que le pont était mis à mal ; mais les dégâts n’empêchaient pas sa survie grâce à un « rafistolage » temporaire. Reconstruit ...

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Boffrand à Joigny 1 . Le pont. Le quai de Paris. Le faubourg du Pont. L’hôtel de ville.  Maire et échevins administrent leur ville sagement, mais pas sans audace. Ainsi, au milieu du XVIII e  siècle, un important aménagement urbain va être réalisé à la suite d’un événement qui va précipiter les choses et être à l’origine de tout un enchaînement.  Le 25 mars 1725, après les assauts successifs de trois crues consécutives, les trois arches en bois du pont sont emportées. Germain Boffrand, inspecteur royal des Ponts et Chaussées, mais aussi architecte, est chargé de diriger la reconstruction du pont. Il s’ensuit un important réaménagement de la voirie, quai de Paris, faubourg du Pont. Profitant de la présence d’un architecte renommé, les édiles lui demandent les plans d’un hôtel de ville. L’écroulement des trois arches en bois du pont est donc à l’origine d’un aménagement urbain conséquent, tel que la ville n’en avait pas connu depuis les premiers siècles de sa fondation.  
 Gravure tirée de la brochure « Les inédits de Boffrand en Lorraine ».  Exposition au château de Haroué. 1986                                                  1  Université pour tous de Bourgogne (UTJ). 2009-2010. Histoire de Joigny par Bernard Fleury. Cours N° 14  
 
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 1 - Le pont 2   Les trois arches en bois sont fragiles Ce n’était pas la première fois que le pont était mis à mal ; mais les dégâts n’empêchaient pas sa survie grâce à un « rafistolage » temporaire. Reconstruit pour la troisième fois, en 1583, le pont donnait déjà des signes d’inquiétudes dès 1635. La partie du pont construite en bois correspondait au pertuis par où passaient les bateaux qui heurtaient fréquemment les madriers des piliers quand le courant était important. Les embâcles de glace ou de bois flottants s’y trouvaient concentrés mettant ainsi les bases de l’ouvrage à l’épreuve. Davier, dans ses mémoires, rapporte que le 15 janvier 1677, les arches furent ébranlées par le choc des glaces charriées par la rivière menaçant alors de s’écrouler. Toutefois, les deux moulins furent ép argnés, protégés sans doute, par les massifs des piles de maçonnerie et grâce à la résistance des pieux qui les supportaient, eux-mêmes protégés par ces piles (Ils étaient construits sur le côté aval du pont). Ils n’étaien t pas pour autant en très bon état, comme le constate un procès-verbal de visite du 9 février 1677 (Le petit moulin était à moitié renversé et le grand se trouvait dans l'impossibilité de moudre parce que ses vannes et ses écluses étaient emportées ou démolies). Les administrateurs de l’hôpital avaient tout intérêt à voir leurs moulins en bon état, car ils constituaient une source de revenu conséquente. Le préambule d’un bail nous apprend qu'il existait alors un corps de garde sur le pont (Archives de l’hôpital) : « C'est asscavoir, les deux moulins au dict hopital appartenant, assis et situés sur les grands ponts de cette ville, construicts et bastis et soutenus de grands pieux. L'un appelé le grand moulin proche le corps de garde qui est sur le dict pont, et l'autre le petit moulin proche et attenant à la grande porte du dict pont, et consistant en halles où sont les moullages des dicts moulins, chambres attenant, grenier par dessus yceux, ainsy qu'ils s'étendent et comportent, etc. »  Le 25 mars 1725, trois arches de la rive droite sont emportées  à la suite de trois inondations successives survenues dans l'espace de six
                                                 2  Voir : - Archives BMJ, carton XXVII et Deniers patrimoniaux et pièces justificatives. - Eugène V IGNON , Etudes historiques sur l’administration des voies publiques en France avant 1790, livre II, p 69, Dunod, 1862. - L D ESMAISONS , Le pont de Joigny , Annuaire de l’Yonne de 1863.  . - Bernard M AREY , Les ponts modernes – 18 e et 19 e siècles , Picard, Paris, 1990. - Gervais M ACAISNE , Considérations sur le pont de Joigny , Actes du 6 e colloque de l’ABSS, 1997.)  
 
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semaines, malgré les efforts de l'administration municipale et des agents préposés à l'entretien du pont . On pense que le roi doit rétablir le pont dont il prélève le péage. Les administrateurs de l'hôpital sont les premiers à réagir, ils somment le procureur fiscal de nommer des experts pour évaluer les dommages; celui-ci s'y refuse. Ils sont donc dési gnés d'office ; la mission est confiée aux sieurs Dupuis, bourgeois de Joigny, Ratton, Guyot, et Baddeuil, qui estiment à plus de 6.000 livres les dépenses à faire pour tout réparer. Ce malheur cause dans Joigny une véritable consternation. Toutes les communications d'une rive à l'autre sont interrompues faute de bac. Les habitants des pays voisins et ceux de la riche vallée du Tholon, rebutés par les difficultés qu'ils éprouvaient pour le passage des denrées qu'ils amenaient sur le marché, cessent d'approvisionner la ville. La disette est inévitable.  Un pont provisoire Le 22 juin, le maire et les échevins, effrayés des conséquences que pouvait entraîner la prolongation du statu quo, réunissent les électeurs et les « notables » en assemblée pour aviser. Après délibération, dit le procès-verbal, il est décidé « qu'en attendant le rétablissement du pont (instamment réclamé près du roi, et pour faire cesser les calamités publiques souffertes depuis trois mois, il sera construit incessamment, aux dépens de la communauté, un petit pont de bois provisionnel (sic) sur les vestiges de l'ancien, suivant le devis dressé par l'architecte Chambon, pour rendre libre gratuitement aux gens de pied et de cheval le passage de la rivière en cette ville, et afin d'y retenir les habitants qui, à cause de l'interruption de leur commerce et de l'extrême disette de vivres, ne sont plus en état d'y rester. » 3  On ne trouve pas de traces du proj et de l'architecte Chambon, pour l'établissement du pont « provisionnel » et on ne connait rien de précis sur le mode adopté pour cet aménagement.  Le roi envoie Boffrand diriger la reconstruction du pont Le roi Louis XV prend en considération la pétition de la ville et ordonne, par arrêt du conseil du 11 décembre 1725, la construction d'un nouveau pont 4 . Germain Boffrand, inspecteur de s ponts-et-chaussées, est chargé du projet, dont il chiffre le devis à 75.8 45 lt. Le pont provisoire est évalué à 16.420 lt.  Un bac permet d’attendre la construction du pont provisoire Ce dernier a été construit parce qu’on apprend par les « deniers municipaux »  que les droits de passage ont été concédés pour 5278 lt à François Legros et Charles Yvon pour 2 ans et 11 jours, du 1 er  octobre 1726 au 11 octobre 1728.                                                  3  BMJ  4  Il ne s'agissait en fait que de la partie attena nte à la rive droite, les trois arches en question  
 
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Cependant, dès l’année 1726, la municipalité avait payé à Urbin Branchu, charpentier de bateau, 2250 lt pour la construction d’un « bac pour permettre aux habitants de traverser gratuitement la rivière » ; en outre 1611 lt ont été consacrées aux gages des compagnons mariniers pour les passages et à la location d’un bateau du 15 décembre 1725 au 31 août 1726, donc avant que le pont provisoire ne soit fonctionnel.  
  Dessins de Desmaisons    Le petit moulin doit disparaître Dans son projet, Boffrand juge nécessair e de démolir le petit moulin dont la présence était incompatible avec ses plans. Boffrand évalue les matériaux du petit moulin à 800 li vres et les frais de démolition 200 livres, de sorte que 600 livres nettes devaient revenir à l'hôpital. Son procès-verbal constate qu'au moment de sa destruction, le petit moulin était en ruines et ne travaillait plus depuis 6 à 7 ans.  
  Plan établi par Maître Lefranc, prieur-maître de l’hôpital. Notons : - Le plan du pont tel qu’il était av ant les aménagements au début du XVIII e siècle. - Le petit et le grand moulin. Le corps de garde n’est pas indiqué distinctement. - En pointillé, l’emprise de l’avenue du faubourg du pont créée vers 1760.     
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Le maître prieur de l'Hôpital-lez-Pont fa it de l’obstruction, protestant de la nécessité du revenu du petit moulin. Le sieur Larivière, entrepreneur, adjudicataire des ouvrages, en réfère à l'intendant d'Angervilliers, pour être autorisé à abattre l’édifice appuyé sur une pile à supprimer. On emploie donc les grands moyens, maître et religieux sont sommés par le sergent Robert, de comparaître devant M. Hardoin, conseiller du roi, subdélégué à l'intendance de Joigny, pour s'entendre ordonner une démolition qui leur répugnait fort. Dans son procès-verbal, le sergent Ro bert rend compte de la mauvaise humeur des administrateurs : «m'étant rendu le 2 juillet 1727 au domicile   de MM. les administrateurs de l'hôpital, après avoir sonné la cloche trois fois et parlant à un de leurs domest iques qui n'a pas voulu me dire son nom, de ce interpellé, j'ai laissé audit domestique la présente coppie, pour répondre et procedder aux fins de la dite ordonnance du 26 juin 1727, dont coppie , etc. » En fait, ils savaient bien ne pas po uvoir lutter longtemps, cherchant avant tout à obtenir une indemnité suffisante, voire conséquente. En effet, dès le 25 avril 1727, ils passent avec le sieur Nicolas Bondoux, meunier, demeurant à Appoigny, un bail se rapportant exclusivement au grand moulin situé sur la partie du pont qui devait être conservée, la redevance étant réduite à deux bichets de blé froment par semaine. On peut supposer que ce bail resta lettre morte, car, lors de la construction des trois arches du côté de la ville, l'entrepreneur Larivière occupa une partie de l'emplacement de l'ancien pertuis, pour assurer le passage des bateaux, abattit le massif qui se trouvait entre ledit pertuis et le grand moulin ; il se servit même des matériaux provenant de la démolition pour l'exécution des batardeaux d'enceinte.  Le pont est réparé trois ans après l’accident. Le petit moulin est démoli dès juillet 1727 et la première pierre du nouvel ouvrage posée le 6 août. Un an aprè s, le 16 août 1728, les arches sont achevées. Le 7 octobre suivant, le po nt est ouvert au public. Les trois arches neuves de la rive dr oite construites en plein-cintre ayant respectivement des diamètres de 9m 60, 10m 35 et 11m 50, avec de très beaux matériaux (Poudingues trouvées a la jonction de l’Armançon et de l’Yonne) et suivant un appareil régulier, formaient avec les sept arches inégales de la rive gauche rétablies tant bien que mal en 1677, un contraste tellement frappant que la nécessité de leur remplacement se faisait particulièrement sentir. Boffrand l’avait d'ailleurs prévu en donnant aux piles extrêmes des dimensions suffisantes pour servir de culées.  Projet d’avenue dans l’axe du pont Boffrand suggère la réfection du reste du pont et le redressement de la chaussée Sully dans l'axe du pont, et de son élargissement, car il était resserré entre les constructions et dépendances de l'hôpital et les tanneries établies sur le ru des tanneries. Mais cela impliquait de prendre
 
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à l’hôpital, si cruellement éprouvé par la perte de ses moulins, deux maisons qu'il donnait à loyer, son église et son clocher à quatre cloches, l'infirmerie, une grange, des étables et une partie considérable de ses jardins.
  Ce plan de Pérille-Courcelle nous permet de comprendre que le chemin partant du pont, la chaussée de Sully, était, av ant les travaux, dans l’axe de l’actuelle route d’Aillant. On comprend aussi pourquoi la nouvelle voie la reliant au rond-point de la Demi-Lune, a été nommé avenue de Sully.  La deuxième partie du pont ne sera remaniée que 28 ans après La situation financière de la communauté de Joigny ne permettait pas la réalisation immédiate de tous les souhaits de ses dirigeants et 28 ans passent sans qu'on puisse les mettre en œuvre. Dans l'intervalle, le grand moulin tombe en ruines le 18 mai 1743. En 1756 5 , commencent, sous les ordres de M. Bertier de Sauvigny, intendant de la généralité de Paris, les importants travaux qui devaient transformer toute la partie basse de la ville de Joigny et d’abord terminer le pont. M. Hupeau, premier ingénieur des ponts-et-chaussées 6  est chargé du projet ; la partie gauche du pont est démolie et reconstruite avec une largeur de 4 toises et demie (9 m environ), comme la partie reconstruite par Boffrand en 1727. Aux sept arches inégales, en plein cintre et fortement dégradées, sont substituées quatre arches en anse de panier à 3 centres, ayant des ouvertures respectives de 16m 50, 17m 50, 18m 45 et 19m 10. Le sieur Larivière avait exécuté les travaux de 1725. C’est son gendre, Philibert Vasserot, qui entreprend les travaux de la rive gauche ; ils sont terminés en 1761. Ce dernier en profite pour se faire construire une magnifique demeure, qui sera un temps le siège de la gendarmerie.                                                   5 Au moment de la guerre de sept ans !   6  Cf. plan des archives de l'hôpital de Joigny  
 
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   On voit sur le dessin du haut de Gervais Ma caisne, en rouge, les 4 arches construites selon les plans de Hupeau, ayant remplacé les 7 arches primitives.   La ville a du mal à payer La commune fort endettée par les nombreux travaux, se trouve dans l'impossibilité de payer audit sieur Vasserot la somme de 7.093 livres 13 sols 2 deniers dont elle lui restait redevable. M. l'intendant Bertier de Sauvigny décida, le 15 janvier 1763, que « les travaux ayant été bien et dûment exécutés, conformément aux conditions du devis, il y avait lieu de tenir compte à l'entrepreneur des intérêts de la somme due, à raison de 5% par année et jusqu'à parfait remboursement ». Mais, Vasserot mort, la ville assigne ses héritiers réclamant une indemnité pour « les excavations faites dans les bois de la commune pour extraire les pierres employées à la reconstruction du pont, et à l'occupation momentanée, par des dépôts de matériaux, de plus de deux arpents de prés servant de pâtis aux habitants ». Toujours est-il qu’en 1765, la ville débo urse 709 lt au fondé de pouvoir des héritiers Vasserot, puis, l’année su ivante, 354 lt au titre des intérêts de la somme due et ainsi de suite chaque année suivante; en 1772, ils reçoivent encore la même somme. Le maître de l'hôpital fait feu des quatre fers auprès du prince de Conti, grand prieur de France, ou au duc de Villeroy, comte de Joigny, dans le but d'obtenir des indemnités à cause de la destruction des moulins du pont et des immeubles démolis pour créer la nouvelle avenue. Il obtient la construction d’une chapelle et d’une infirmerie aux frais du roi, qui seront remaniées lors de la reconstruction de 1841-48.  
 
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2 - Les quais, l’avenue du faubourg du Pont 7 .  Jusqu’alors, la traversée de Joigny empruntait la rue St-Jacques, la rue du Gril, la rue Martin, puis la rue d’Etape, enfin la rue de la Mortellerie, avant de sortir par la porte du pont.  
 
 Huile sur toile (BMJ) Joigny vers 1740. Le pont est refait, mais le s quais n’existent pas (Porte et murs sont encore là)  Cependant, il existait un chemin de halage entre le mur des fortifications et la rivière ; il était quelquefois rend u très étroit sous l’action de la rivière, comme en témoigne un extrait du registre du Conseil d’Etat de 1667 8 :  Sur La Requisition presentee au Roy en son Conseil par les maire et eschevins « de la Ville de Joigny de present en charge & les habitans d’Icelle CONTENANT que le huit du present mois de novembre 1668 Il leur a esté a la requeste du Sieur Procureur du roy de lhostel de ville de paris signiffié Une Sentence et ordonnance dudit hostel de Ville en datte du dernier octobre dernier portant que sans delay Il Seroit demoly Une tour et bastimens qui est sur le bord de la riviere d’yonne au dessous de ladite Ville appellée la maladrie a lendroit de laquelle tour et maison Il ne reste que trois a quatre pieds de terrain pour le tirage des chevaux et bateaux Comme aussy qu’Il seroit reedifié de neuf deux escluses                                                  7  BMJ, Quais neufs de la ville de Joigny , Carton XXV + Deniers patrimoniaux  8 « Registre des Lettres patentes Arrests du Conseil, et lettres de provisions d’offices Commencé au mois de mars Mil Six cent Soixante Sept 1667 ». (Texte relevé par Jean-Paul Desaive aux archives Nationales) Z/1/F/599 - Fol. 190 -
 
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entre le pont dudit joigny et le perthuis dudit lieu, lesquels sont entierement ruinez et pouroient causer la perte des bateaux et trains de bois passans par ledit Pertui s , Surquoy l’hostel de Ville de Paris a Statué comme Sagissant d’un fait de police de navigation   … »  Construction des quais et des murs de soutènement Bertier de Sauvigny, chevalier, cons eiller d’Etat, Intendant de Justice, police et finances de la Généralité de Paris, ne voulait pas limiter la réhabilitation au seul pont ; on entreprend la réparation des portes du Bois, Saint-Jacques et Persil, la « modification de l'abreuvoir qui se trouvait à côté de la porte Saint-Nicolas »  (du pont), l'établissement des quais et de leurs murs de soutènement. Il s’agissait d’établir une route pavée sur la « plage »  (sic) bordée de nombreuses maisons et  d'établissements publics élevés sur les murailles, qu’on allait démolir.  C’est alors que la nouvelle voie, prévue dans le prolongement du pont, est aussi réalisée à travers les bâtiments et jardins de l'hôpital, sur une largeur de plus de 20 mètres ; cette voie est baptisée, en conséquence, « avenue du faubourg du Pont ».  
 Base de la porte et première arche du pont primitif existant encore  Dès 1753, la ville consacre 1.015 lt à la démolition de la porte du pont en l’arasant au niveau de la chaussée du pont ; une « barrière » est construite pour la remplacer ; des maisons et une boutique sont aussi démolies situées sur le passage du nouveau Grand Chemin de Paris à Auxerre ; le sieur Avinée, inspecteur des ponts et chaussées, est chargé de l’évaluation.  16 octobre 1754 : Adjudication des travaux des quais 92.200 lt Martin Bournet, seigneur de Véron, conseiller du roi, maire perpétuel et subdélégué de l’intendant de la généralité en l’Election de Joigny et Edme Chaudot, 1 er  échevin, procèdent à l’adjudication au rabais d’un ouvrage
 
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consistant en la « Construction d’un mur part ant de celui que vient de construire M. Vasserot pour le pont ab outissant vers le milieu de la tour à Milon de 189 toises de longueur, 20 pieds de haut vers le pont, 16 pieds à l’arrivée » Suit la description des détails architecturaux, des rampes prévues pour les chevaux et les mariniers, les bouches d’égouts « Autre devis du mur des quays, concer nant abreuvoirs et portes à faire, bien nécessaires tant pour la commodité et sûreté de la ville que pour la commodité et sûreté publiques » Le pavage est prévu sur les rampes et en haut « d’icelles » ainsi qu’aux portes, avec précision concernant les dimensions des pavés. Les anneaux nécessaires à l’amarrage des bateaux sont aussi programmés.  
 Porte du pont en 1790  Des portes sont prévues au bout du mur à « l’endroit de la tour de la poterne démolie. Il sera nécessaire pour la sûreté de la ville du côté dudit » 9 . port et grand chemin de faire une porte sur l’extrémité du quai  Une porte à placer sur la seconde pile du pont, avec les mêmes caractéristiques que celles du quai. Une troisième sera construite faubourg de Saint-Florentin dans le bas de la Guimbarde.  En 1757, 7.171 lt sont payés au sieur Edme Joachim Bourgeois, bourgeois, caution et ayant-droit solidaire de Jean Bourbault l’aîné, adjudicataire de la construction des murs de soutènement du quai.  
                                                 9  BMJ Quais neufs Ibidem ; 8 pages de description !  
 
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 La porte de Paris nous est restée en étant transférée pour devenir la fermeture de la cour de la « halle du marché aux blés . » Le transfert de la porte de Paris et de la porte du pont a été payé par les propriétaires des coches d’eau demandeurs  (Décision du Conseil municipal du 3 juin 1819)  Le 12 mars 1762, on apprend que, par le procès verbal d’estimation pour la construction des quais de la ville de Joigny dressé le 29 novembre 1760 par les sieurs Adviné et Vasserot, la ville était redevable de 79.461 lt 9 sols à l’adjudicataire (16 décembre 1754),  Jean Bourbault et qu’il restait « à payer 7.771 lt 9 sols à payer pa r traites moyennant intérêts » Le 2 juillet 1766, on décide la constr uction d’un escalier au milieu du grand quai au dessous du pont pour « faciliter l’accès à l’eau en cas d’incendie et porter secours à quelqu’un en danger de se noyer et autre éventualité »   Constructions le long du quai neuf Le 10 octobre 1762, le Conseil d’Etat prend l’arrêté suivant : Arrêt du Conseil d’Etat du Roi, « sur la requête des Maire et échevins de Joigny, Approuve - les plans et devis des constructions de bâtiments de façades uniformes dressés pour l’embellissement des quays de la ville, - les concessions faites par maire et échevins de portions de terrain et ordonne l’exécution conformément aux plans dressés par Guillaumot 10 .  Sur ces nouvelles voies, on doit construire harmonieusement Le 10 octobre 1771,  le Conseil d’Etat , « Constatant les efforts des maire et échevins depuis 25 ans pour construire un quai nouveau et des casernes réalisant « une décoration qui excite l’admiration des étrangers »  
                                                 10  Il s’agit probablement de l’architecte de la caserne. On a profité de sa présence ou il a été imposé par l’intendant  
 
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