Essai de topographie narbonnaise - article ; n°3 ; vol.99, pg 352-362
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1955 - Volume 99 - Numéro 3 - Pages 352-362
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Monsieur Albert Grenier
Essai de topographie narbonnaise
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 99e année, N. 3, 1955. pp. 352-
362.
Citer ce document / Cite this document :
Grenier Albert. Essai de topographie narbonnaise. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 99e année, N. 3, 1955. pp. 352-362.
doi : 10.3406/crai.1955.10472
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1955_num_99_3_10472COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1955 352
dite de Nagada. Cependant il ne s'agirait pas ici d'un emprunt
direct à l'Egypte préhistorique, mais d'une influence amenée
probablement par des contacts ethniques.
Voilà les principaux résultats des fouilles récentes de M. Perrot
qui évidemment sont de bon augure pour les recherches futures.
J'ajoute que la Commission des Fouilles et le c.n.r.s. ont pourvu
M. Perrot des moyens de poursuivre ses investigations et l'actif
fouilleur accompagné des mêmes collaborateurs est actuellement à
pied d'œuvre, pour une nouvelle campagne.
ESSAI DE TOPOGRAPHIE NARBONNAISE,
PAR M. ALBERT GRENIER, MEMBRE DE L' ACADÉMIE.
Si les inscriptions et les sculptures sont nombreuses à Narbonne,
bien peu de ces documents ont été trouvés en place et peuvent
fournir des indications topographiques précises. La plupart pro
viennent du démantèlement des fortifications en haut desquelles
François Ier les avait fait installer en guise d'ornements. L'ingénieur
Garrigues qui participa à ces travaux indique que ces fragments
avaient été trouvés dans les fondations du vieux rempart1. Il est
assez naturel de supposer qu'ils avaient été pris dans le lieu le plus
voisin de celui où ils ont été remployés, c'est-à-dire, dans les nécro
poles qui entouraient la ville, de sorte que toute topographie de
Narbonne romaine était jusqu'ici jugée impossible. Je voudrais
cependant essayer d'en dégager au moins les grandes lignes.
Situation et expansion de la ville.
La colonie romaine occupait, sur la rive gauche de l'Aude, un
terrain plat s'élevant peu à peu vers le Nord. Le fleuve était autrefois
plus important que la modeste Roubine d'aujourd'hui. D'après
Strabon2, il était navigable jusqu'en amont de Narbonne ; on a en
effet reconnu à Sallèles d'Aude les restes d'un barrage romain destiné
à détourner vers Narbonne le bras du fleuve qui se jetait au Nord
dans l'étang de Vendres. Il ne devait pas cependant admettre les
bateaux de haute mer : mitis Atax latias gaudet non ferre cannas*.
dit Lucain3. L'étang de Sigean, continuant celui de Campignol
ouvrant sur la mer par le Grau de La Nouvelle, arrive à environ
5 kilomètres de la ville et sur sa rive, au lieu appelé encore aujour
d'hui Port des galères, ont été reconnus les aménagements d'un
1. Sur ces fortifications on trouvera des détails avec deux reproductions de photo
graphies anciennes et la bibliographie, dans Espérandieu, Recueil des Bas-reliefs, I,
p. 355-361.
2. IV, 1,14.
3. Phars. I, v. 403. ESSAI DE TOPOGRAPHIE NARBONNAISE 353
port où devaient se faire les transbordements. De là, les barques,
radeaux et chalands, atteignaient par le fleuve, à Narbonne même,
la Promenade des Barques actuelle, sur la rive gauche ou le Port
des Catalans, sur la rive droite, en aval du Vieux Pont.
C'est à ses ports que Narbonne dut d'être connue des Grecs,
sans aucun doute, les Phocéens de Marseille, dès le vie siècle avant
notre ère, et de se trouver mentionnée par Avienus1 :
... Gens Elisycum prius
Loca haec tenebat atque Narbo civitas
Erat ferocis maximum regni caput.
Ce devait être l'échelle de Y oppidum voisin de Montlaurès. Diodore
rappelle que l'une des deux grandes voies de l'étain britannique
traversant toute la Gaule aboutissait à Narbonne qui, en raison de
sa situation favorable et de sa richesse, est le premier marché de
ces contrées2 et Strabon la dit le port peut-être le plus important
de la Celtique3. Elle avait conservé à l'époque romaine toute son
importance ancienne.
Elle se trouvait en effet au carrefour de la voie de la mer avec
les voies de la terre. C'était d'abord la grande piste préhistorique
appelée à devenir la Voie Domitienne qui unissait l'Espagne à la
vallée du Rhône ; c'était aussi la voie d'Aquitaine par le col de
Naurouze. Deux antennes de cette voie s'embranchaient sur la
Domitienne immédiatement au Sud et au Nord de Narbonne. On
sait par le plaidoyer de Cicéron pour Fonteius tout l'intérêt que
présentait cette voie pour les marchands de vin d'Italie. Les tracés
de ces voies, à l'époque romaine, reconnus de place en place sous
le sol, se trouvent confirmés par les nécropoles qui les bordent et
délimitent en même temps l'extension de la ville.
La Voie Domitienne, dont le passage et la direction Sud-Nord
sont nettement indiqués par le Vieux Pont, traverse toute la ville
dont elle constitue le cardo. Elle en sort un peu au Nord de la gare
actuelle, à environ 800 mètres du Pont, entre les grandes routes
modernes, avenue de l'Hérault et avenue de Paris, largement
environnées de tombes sur plus de 1 kilomètre. Au Sud du Pont, la
voie se poursuit, à peu près rectiligne à travers le bourg médiéval
de Saint-Paul mais les tombes ne commencent qu'à 150 mètres au
delà du Pont, à partir de la rue de La Parerie qui marque l'embran
chement de l'une des antennes de la voie d'Aquitaine. Dans l'angle
formé par cette voie et la continuation de la Domitienne s'étendait
une autre vaste nécropole. Le quartier n'avait pas été occupé à
1. Ora Maritima, v. 586 sq.
2. V, 22 et V, 38, 5.
3. IV, 1, 12. 354 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1955
-*-*
.... ♦*.
Alaska»**** ^
Narbonne. — La cité réduite. Schéma du quadrillage antique; .
ESSAI DE TOPOGRAPHIE NARBONNAISE 355
l'époque romaine ; le cours d'eau était plus large qu'aujourd'hui, sa
rive avait dû être abandonnée aux inondations et à des installations
portuaires.
Une autre antenne de la voie d'Aquitaine se détachait de la Voie
Domitienne à 1.500 mètres environ au Nord de la ville, à hauteur
du passage à niveau du chemin de Cuxac et suivait vers le Sud-
Ouest, la direction générale de ce chemin, également bordé de
tombes. On en a reconnu les traces lors de la construction des quais
de la gare de marchandises. Traversant l'Aude un peu en aval de
la passerelle actuelle d'Alsace, la route rejoignait, entre la rue de
Nancy et la place Barra, l'avenue de Marcorignan dont le tracé est
approximativement celui de l'ancienne voie d'Aquitaine. Sur plus
de 1.500 mètres, à partir du point où. l'a rejointe l'antenne
venant du quartier Saint-Paul, cette voie est largement entourée de
sépultures.
Du côté de l'Est, une voie probablement embranchée sur le
cardo de la Voie Domitienne, gagnait le bord des étangs dans la
direction de l'actuelle avenue d'Armissan. Elle traversait un quart
ier de villas. Plus au Sud, à la hauteur de l'ancien bastion Saint-
François, une autre voie, la route de Gruissan, conduisait à l'amphi
théâtre à 500 mètres des remparts. Les tombes anciennes ne
commencent qu'au delà car on ne saurait tenir compte du
cimetière chrétien de Saint-Vincent et Saint-Loup qui est venu
occuper les parties abandonnées de la colonie. En direction des
ports, la ville dépassait donc très largement les limites du rempart
médiéval.
Il en était de même des autres côtés. Au Nord, l'emplacement de
la gare des voyageurs était occupé par de riches habitations comme
l'indiquent les nombreuses trouvailles qui y furent faites1. A l'Ouest,
le boulevard Frédéric-Mistral ne marquait pas, comme aujourd'hui,
la limite des habitations ; lors de la construction du Palais du Travail,
on a reconnu, entre le boulevard et la voie du chemin de fer, des
substructions importantes. Narbonne romaine était une très grande
ville, de 800 mètres environ, du Sud au Nord ; et 1.000, d'Est en
Ouest ; ce qui donne une superficie d'au moins 80 hectares2.
Mais plusieurs villes se sont succédé sur cet emplacement. De
l'agglomération protohistorique on ne t

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