La campagne de fouilles de 1970 à Aï Khanoum (Afghanistan) - article ; n°2 ; vol.115, pg 385-453
72 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La campagne de fouilles de 1970 à Aï Khanoum (Afghanistan) - article ; n°2 ; vol.115, pg 385-453

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
72 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1971 - Volume 115 - Numéro 2 - Pages 385-453
69 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

Monsieur Paul Bernard
La campagne de fouilles de 1970 à Aï Khanoum (Afghanistan)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 115e année, N. 2, 1971. pp. 385-
453.
Citer ce document / Cite this document :
Bernard Paul. La campagne de fouilles de 1970 à Aï Khanoum (Afghanistan). In: Comptes-rendus des séances de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, 115e année, N. 2, 1971. pp. 385-453.
doi : 10.3406/crai.1971.12647
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1971_num_115_2_12647LES FOUILLES D'aÏ KHANOUM 385
COMMUNICATION
LA CAMPAGNE DE FOUILLES DE 1970 A AÏ KHANOUM (AFGHANISTAN),
PAR M. PAUL BERNARD.
La septième campagne de fouilles menée par la Délégation
archéologique française en Afghanistan sur le site d'Aï Khanoum
s'est déroulée du 20 août au 15 novembre 1970. Elle a été financée
pour les voyages du personnel scientifique1, la main-d'œuvre et
le petit matériel par une subvention de la Commission des recherches
archéologiques françaises à l'étranger (Direction générale des Rela
tions culturelles, scientifiques et techniques du Ministère des
Affaires étrangères). Les véhicules avaient été alloués par le Centre
national de la Recherche scientifique.
Nos travaux ont porté sur les trois chantiers habituels de la ville
basse, le quartier administratif, le quartier d'habitations sud et le
sanctuaire du temple à redans2.
QUARTIER ADMINISTRATIF8
Au quartier administratif deux chantiers ont été en activité, l'un
à la lisière orientale de l'ensemble sud, l'autre derrière l'aile sud-
ouest de la grande cour. Le premier fut consacré au dégagement
des états récents, le second à l'exploration des états anciens de ce
vaste complexe architectural. En outre un important travail de
reconstitution a été mené à bien sur les restes des chapiteaux du
vestibule hypostyle 2.
1. Le personnel scientifique comprenait Paul Bernard, directeur de la DAFA, Philippe
Gouin, secrétaire de la DAFA, Jean-Claude Liger, dessinateur de la Bernard
Masurel, architecte adjoint, Roger Brissaud, Denis Canal, Marc Colin, Bernard Faure,
Henri-Paul Francfort, Marie-France Noël, assistants-archéologues, Rémy Audouin,
restaurateur-archéologue, Dominique Liger et Jean-Claude Gardin, céramologues.
Mme Nicole Francfort a étudié les éléments de couvertures (tuiles, couvre-joints, anté-
flxes). Mr. Sadek Farazi, représentant de l'Institut afghan d'archéologie, a assisté
Rémy Audouin dans ses tâches de restauration. Je tiens à exprimer notre très vive
gratitude aux autorités afghanes et au premier rang à Sa Majesté le roi Mohamed Zaher
Shah, qui honorent la DAFA de leur confiance et lui accordent leur haute protection.
2. Bibliographie de la fouille dans CRAI, 1970, p. 301, n. 1. Les constructions d'Aï
Khanoum sont orientées selon deux axes perpendiculaires nord-est /sud-ouest et nord-
ouest /sud-est. Dans nos descriptions, pour simplifier les indications d'orientation, l'axe
nord-est /sud-ouest est donné comme nord-sud et l'axe nord-ouest /sud-est comme axe
est-ouest.
3. Ce chantier a été dirigé par Marc Colin. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 386
Ensemble sud1 (fig. 5).
Cet ensemble, qui représente, rappelons-le, le dernier grand
programme architectural réalisé au quartier administratif vers
150 av. J.-C, occupe la partie sud de ce dernier. Le cœur en est
constitué par un vaste îlot de constructions quadrangulaire entièr
ement circonscrit par un couloir périphérique et divisé intérieuren quatre blocs par deux couloirs en croix. Les campagnes
précédentes avaient montré que les deux blocs nord-est et nord-
ouest étaient des carrés de dimensions exactement semblables
(24 m. 60 de côté). La fouille partielle du bloc sud-est nous avait
laissé pressentir que cette symétrie devait se retrouver aux deux
blocs sud. Le dégagement de l'angle sud-est de l'îlot nous en a apporté
la confirmation. Le bloc sud-est se présente en effet, lui aussi, comme
un carré de 24 m. 60 de côté et l'îlot formé par le groupement de
quatre blocs apparaît lui-même comme un carré parfaitement régul
ier de 52 m. 65 de côté.
La section est du couloir périphérique, qui dans notre numérotat
ion des différentes parties du quartier administratif porte le n° 18,
a été entièrement fouillée (fig. 1). Elle mesure 60 m. 20 de long
pour une largeur de 3 m. 80-3 m. 85. Les murs de ce couloir avaient
connu le même sort que tous ceux de l'ensemble sud : ils
été rasés par les derniers occupants de la ville venus piller les
briques cuites de leur socle. Seul avait échappé à la destruction
totale un petit chicot près de l'extrémité sud du mur extérieur. Le
tracé de la maçonnerie était cependant aisément repérable grâce aux
fondations de gros moellons bruts de calcaire que les pillards avaient
mises à nu et parfois même bouleversées et aux restes de la plinthe
d'enduit de chaux mélangé de gravillons noirs qui recouvrait le bas
des murs sur une hauteur de 50 centimètres environ. En son milieu
et dans l'axe de la porte du couloir intérieur est-ouest n° 8 de
l'îlot central, le mur est de ce était percé d'un passage, large
de 2 mètres, ouvrant dans un couloir parallèle nord-sud.
Cet autre couloir (n° 26) (fig. 1), large de 2 m. 80 environ, se
trouvait lui aussi complètement détruit, son mur est à socle de
briques crues n'ayant point, lui non plus, échappé aux pillards.
Loin de faire double emploi avec le précédent qui créait une circula
tion autour du grand îlot, il avait une fonction propre tout à fait
différente. Par son extrémité sud ouverte (porte large de 1 m. 80)
on accédait, en traversant une allée est-ouest (n° 38), à une très
vaste cour (n° 40) dont l'étendue, vide de toute construction, isolait
l'arrière du quartier administratif de la zone d'habitations qui
1. CRAI, 1970, p. 308, fig. 1. FOUILLES D AI KHANOUM 387 LES
Fig. 1. Quartier administratif, couloirs 18 et 26 de l'ensemble sud. COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 388
occupe l'extrémité sud de la ville basse. Au Nord il se prolongeait,
après une chicane, jusqu'au couloir 28 qui communiquait par une
porte latérale avec le portique sud-est de la grande cour. Allongé
sur près de 100 mètres, ce grand axe nord-sud permettait donc de
passer en droite ligne de l'avant-cour à colonnades à l' arrière-cour
du quartier administratif sans avoir à traverser les bureaux et salles
de réception.
L'arrière-cour sud 40 était entourée de murs entièrement en
briques crues. C'est le mur nord de cette enceinte, percé d'un pas
sage dans l'axe de la porte du couloir 26, qui forme avec le retour
sud de ce couloir et le mur sud d'une troisième cour (n° 39) une
allée est-ouest, large de 4 m. 30 environ, qui était très probablement
à ciel ouvert.
La troisième cour 39 dont nous venons de parler s'étendait à l'Est
de l'ensemble sud, adossée au couloir 26 qui constituait sa limite
ouest. De ses murs nord et sud nous avons dégagé les extrémités Le mur nord était à cet endroit percé d'une porte qui fut
ultérieurement bouchée. La présence du quatrième mur à l'Est se
devine à un vallonnement de terrain. L'ensemble de ces murs dél
imitait une cour carrée de 31 mètres de côté environ. Nous ne sau
rions dire pour le moment si les murs nord et sud entièrement en
briques crues et dépourvus, semble-t-il, de toute fondation sont
contemporains des murs de l'ensemble sud à socle de briques cuites
ou s'ils leur sont postérieurs.
Nous sommes sûr en tout cas que cette cour 39 ne comportait
point de colonnade ; si celle-ci avait existé, nous en aurions déjà
découvert les vestiges ou du moins les fondations. Il en va de même
pour la cour sud 40. A quoi donc servaient ces deux cours qui, au
lieu d'être englobées dans l'ensemble des bâtiments, étaient
repoussées à leur lisière ? Sans doute permettaient-elles d'isoler le
quartier administratif des constructions avoisinantes mais ce n'est
là encore qu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents