La terrasse sacrée de Masjid-i Solaiman - article ; n°3 ; vol.113, pg 482-494
14 pages
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1969 - Volume 113 - Numéro 3 - Pages 482-494
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Roman Ghirshman
La terrasse sacrée de Masjid-i Solaiman
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 113e année, N. 3, 1969. pp. 482-
494.
Citer ce document / Cite this document :
Ghirshman Roman. La terrasse sacrée de Masjid-i Solaiman. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, 113e année, N. 3, 1969. pp. 482-494.
doi : 10.3406/crai.1969.12425
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1969_num_113_3_12425482 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Etienne Lamotte, associé étranger, adresse ses condoléances
à l'Académie à l'occasion du décès de M. George Cœdès, acadé
micien libre résidant.
L'Académie, en application des articles 14 et 24 de son règlement,
décide de procéder au remplacement de M%T Gonzague Ryckmans,
associé étranger, décédé le 1er septembre. Le résultat du scrutin
a été le suivant : 26 voix contre 1 non. La date de l'élection de son
successeur sera fixée au cours d'une séance ultérieure.
M. Roman Ghirshman fait une communication intitulée : « La
terrasse sacrée de Masjid-i Solaiman (Iran) ».
COMMUNICATION
LA TERRASSE SACRÉE DE MASJID-I SOLAIMAN (IRAN),
PAR M. ROMAN GHIRSHMAN, MEMBRE DE L* ACADÉMIE.
Au printemps de 1967, je prenais ma retraite. En apprenant cette
nouvelle, mes amis du Consortium international du Pétrole iranien,
qui avaient déjà eu l'occasion de m'inviter à explorer l'île de Kharg,
dons le Golfe Persique, et qui, depuis plusieurs années m'accueil
laient chez eux, dans les montagnes des Bakhtiari, en plein pays
pétrolifère, insistèrent pour que je continue la fouille entreprise
sur leur terre depuis quelques années parallèlement à ma fouille
principale que je dirigeais à Suse.
D'accord avec M. André Parrot, secrétaire général de la Comm
ission des Fouilles, qui s'engagea à y participer d'une façon
modique, je poursuivis donc l'exploration de la terrasse sacrée de
Masjid-i Solaiman, dont les premiers résultats vous ont été présentés
ici, il y a deux ans.
Ma mission n'était composée que de ma femme et moi ; elle a
permis au Musée du Louvre d'être aujourd'hui le seul musée
d'Europe à compter dans ses collections des exemplaires de sculpture
parthe, et au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale,
de s'enrichir de quelques milliers de pièces de monnaies parthes,
élymaïdes et sassanides.
Le site de Masjid-i Solaiman se trouve à 100 kilomètres au Nord-
Nord-Est de Suse, sur les contreforts des Zagros, à une altitude
de 400 mètres. Une grande terrasse sacrée était élevée au centre
d'une ancienne ville dont les ruines, disparues aujourd'hui sous la
charrue, étaient très visibles lors de ma première visite du site,
il y a vingt-deux ans.
La terrasse, qui porte le nom de Sar-Masjid (fig. 1), s'appuie contre
une montagne et se divise en deux parties : la partie occidentale
adossée à la montagne, et la partie orientale, qui ne supporte qu'un TERRASSE SACREE DE MASJID-I SOLAIMAN 483 LA COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 484
seul sanctuaire. Celui-ci se présentait primitivement sous la forme
d'un podium sur lequel était placé, pendant les cérémonies, un autel
du feu, mais il subit plusieurs remaniements au cours des siècles ; en
particulier, y fut érigé un petit bâtiment dont il ne reste que deux
murs qui semblent dater déjà de l'époque sassanide, ou qui sont
même plus tardifs.
Nos travaux débutèrent sur la partie occidentale de la terrasse,
là où commence déjà la montagne et où nous avons mis au jour
un petit sanctuaire composé d'une cella, d'une antecella et d'une
troisième pièce sans communication avec les précédentes. La pour
suite de nos travaux sur la terrasse même rencontra un obstacle
quasi insurmontable : c'était un cimetière moderne couvrant la
majeure partie de la surface que devait toucher la fouille.
La religion chiite des Iraniens admet le déplacement des tombes
vieilles de plus de trente ans, ce qui était le cas du cimetière en
question. Arguant du grand intérêt historique que présenterait la
possibilité de poursuivre là nos travaux, une requête présentée par
moi au souverain, fut accueillie favorablement. Les ordres donnés
éliminèrent l'obstacle et nous permirent de découvrir un temple
d'Héraclès, que nous avions à peine effleuré deux ans auparavant,
et près duquel nous déjà trouvé une grande statue d'Héraclès
étouffant le lion de Némée, et que vous avez déjà vue.
Le souverain ne s'était pas trompé en nous facilitant notre tâche
puisque son geste nous a permis de découvrir le premier grand temple
de l'époque parthe que l'on connaisse en Iran.
Ce sanctuaire, qui couvrait une superficie de 1.600 mètres carrés,
s'élevait le long du bord sud de la terrasse qui, en cet endroit, su
rplombait l'ancienne ville d'une vingtaine de mètres et à laquelle
deux escaliers successifs, aménagés dans le rocher, donnaient accès.
Une autre vue aérienne, prise du Nord, situe ce temple par rapport
à celui d'Héraclès, et une autre, prise de l'Est, le fait voir depuis
l'entrée principale de la terrasse avec le grand escalier, large de
25 mètres.
Le plan du temple comprend une grande cour de 300 mètres
carrés, sur l'Ouest de laquelle donnait une antecella suivie d'une cella
(fig. 2), ainsi qu'une grande pièce communiquant avec la cour seule
ment, le tout étant entouré de quatre couloirs — particularité des
sanctuaires iraniens qui restera en usage dans les plans des temples
du feu de l'époque sassanide. L'entrée du temple se trouvait du côté
nord, et sa grande porte était précédée d'un péristyle de trois rangs
de colonnes.
La cour, qui conserve encore quelques pierres des tombes mo
dernes, était dotée, le long de ses murs, de banquettes assez basses,
construites avec des dalles, et qui servaient, semble-t-il, de socle LA TERRASSE SACREE DE MASJID-I SOLAIMAN 485
aux statues des fidèles, dont les restes, toujours brisés, se trouvaient
dispersés sur la terrasse, et dont certains avaient servi de vulgaires
pierres pour l'aménagement des tombes modernes.
La longueur de Yantecella et de la cella, qui occupaient la partie
occidentale du bâtiment et dont les murs bâtis avec des pierres
Fig. 2. — Masjid-i Solaiman. Grand Temple.
Dégagement de la cella. (Cliché R. G.)
liées avec du mortier de terre glaise comme le reste de l'édifice,
correspondait à la largeur de la cour. Le mur Est de chacune d'elles
était percé de deux portes dont celles de Yantecella conservaient
encore les crapaudines en pierre. Les seuils des portes, surélevés
à plusieurs reprises, indiquaient une longue durée d'activité du
sanctuaire, ce que la position des crapaudines suggérait également.
La cella qui abritait deux autels assez bas, placés contre le mur
occidental, face à chacune des portes, avouait deux dallages successifs
et superposés, le dallage supérieur ne s' étant conservé que fragmen-
tairement du fait, sans doute, des nombreuses tombes modernes
creusées dans les ruines du temple.
Uantecella, dont le dallage portait également des traces de réfec
tions, contenait, enfouie contre son mur nord, une grande jarre en 486 COMPTES RENDUS DE L ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
o LA TERRASSE SACREE DE MASJID-I SOLAIMAN 487
terre cuite, à large ouverture, qu'alimentait une conduite composée
d'éléments de terre cuite, qui, partant de l'extérieur, traversait le
couloir nord. La jarre contenait une plaquette en bronze avec la
représentation en buste d'un personnage.
Le sol de la pièce située au Sud de la partie sacrée du temple,
et qui correspondait à la largeur totale de la cella et de Yantecella,
était en contrebas par rapport à celui du reste du sanctuaire. Un
Fig. 4. — Masjid-i Solaiman. Grand Temple.
Lampe en bronze. (Cliché R. G.)
escalier de trois ou quatre marches très abîmé, y menait. Elle donnait
l'impression d'être une de ces cryptes des temples romains destinées
à garder des trésors o

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