Le mausolée de Taksebt (Algérie) - article ; n°1 ; vol.136, pg 235-248
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1992 - Volume 136 - Numéro 1 - Pages 235-248
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Maurice Euzennat
Monsieur Gilbert Hallier
Le mausolée de Taksebt (Algérie)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 136e année, N. 1, 1992. pp. 235-
248.
Citer ce document / Cite this document :
Euzennat Maurice, Hallier Gilbert. Le mausolée de Taksebt (Algérie). In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 136e année, N. 1, 1992. pp. 235-248.
doi : 10.3406/crai.1992.15089
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1992_num_136_1_15089COMMUNICATION
LE MAUSOLÉE DE TAKSEBT (ALGÉRIE),
PAR M. MAURICE EUZENNAT, CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE,
ET M. GILBERT HALLIER
A l'occasion des fouilles que l'École Française de Rome conduisit
de 1949 à 1954 à Tigzirt, ancien pagus du municipe de Rusuccuru -
Dellys, pour le compte de la Direction des Antiquités de l'Algérie1,
l'une des équipes qui se succédèrent sur ce site eut l'occasion de net
toyer, de dégager et d'étudier le grand mausolée de Taksebt, voisin
de la bourgade romaine de Rusippisir, autre pagus dépendant aussi de
Rusuccuru, ou peut-être de la colonie de Rusazus - Azeffoun (fig. 1).
Ce travail, commencé en 1954, aurait dû se poursuivre l'année sui
vante. Les événements ne le permirent pas et les relevés provisoires
qui avaient été faits ne purent être repris et achevés que quinze ans
plus tard, avec l'appui de l'Office de Coopération Scientifique et l'accord
de la Direction des Beaux-Arts du Ministère de la Culture algériens2.
1. Les fouilles de Tigzirt ont été successivement dirigées par Louis Déroche, Edmond
Frézouls, Alain Hus, Maurice Euzennat et Serge Lancel. Elles ont été interrompues en 1954
et le site a ensuite beaucoup souffert. Leurs résultats, globalement décevants encore qu'ils
paraissent aujourd'hui moins négligeables qu'on aurait pu le croire, n'ont jamais été publiés
du fait des circonstances et de la dispersion des équipes, L. Déroche à Nancy, A. Hus à Lille,
E. Frézouls à Beyrouth, M. Euzennat à Rabat, S. Lancel à Tananarive. M. Jean-Pierre Laporte,
bon connaisseur de la Kabylie où il a séjourné de 1969 à 1971 et où il s'est rendu à plusieurs
reprises depuis cette date, envisage d'en donner un état dans un ouvrage qu'il prépare, avec
l'accord des anciens responsables du chantier dont il a pu utiliser la documentation, les notes,
les rapports et les relevés. En attendant que ce livre paraisse, on se reportera aux informat
ions succinctes données par L. Leschi puis par M. Leglay dans leurs chroniques d'archéol
ogie algérienne : R. Afr., 94, 1950, p. 206-207 ; 95, 1951, p. 211 ; 96, 1952, p. 265 ; 97,
1953, p. 257 ; 98, 1954, p. 220-221 ; 99, 1955, p. 220-221 ; Libyca, 2, 1954, p. 278-279 ;
3, 1955, p. 191-192 ; Fasti Archaeologici, 4, 1949, 4019 ; 5, 1950, 4503 ; 6, 1951, 4854 ;
7, 1952, 3906 : 8, 1953, 3884 et 5410 ; 9, 1954, 5268 et 7732. Plus généralement : J. Lassus,
dans « Vingt-cinq ans d'Histoire algérienne. Recherches et publications (1931-1956) », Cente
naire de la Société Historique Algérienne, R. Afr., 100, 1956, p. 102 ; P.-A. Février, art. « Iom-
nium », The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, R. Stillwell éd., Princeton, 1976, p. 414.
L'identification du municipe Rusuccuru de Pline, H.N., V, 20 avec Dellys, celles de Tigzirt
avec Iomnium et de Taksebt avec Rusippisir, défendues par Renier puis confirmées par J. Car-
copino, « Mélanges d'épigraphie algérienne II », R. Afr., 58, 1914, p. 351-353, ont été reprises
par J.-P. Laporte, « Cap Djinet : une dédicace des Cissiani à Sévère Alexandre », BCTH,
n.s. 9B, 1973, p. 29-37. Elles rendent caducs l'article de E. Frézouls et A. Hus, « Un pro
blème de topographie antique : l'identification des villes de la côte kabyle à l'ouest de Bougie »,
MEFR, 66, 1954, p. 147-163 et celui de M. Euzennat, « L'histoire municipale de Tigzirt :
Rusuccuru colonia et municipium », ibid., 67, 1955, p. 127-148, qui en était dérivé.
2. En 1954 les travaux conduits par M. Euzennat avec la collaboration du topographe
de la Direction des Antiquités, E. Stawski, durèrent deux semaines, du 28 juin au 1 1 juillet. 236 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Rusuccuru Rusippjsir
De/lys Taksebt Rusazus
50km
FiG. 1. — Taksébt-Rusippisir et Tigzirt-Iomnium,
croquis de situation d'après P. Salama, Les voies romaines de l'Afrique du Nord, Alger, 1951,
carte du réseau routier de l'Afrique romaine.
Une « expertise en vue de la restauration du mausolée de Taksebt »
ayant été évoquée dans le cadre d'un projet plus général de coopéra
tion archéologique esquissé en 1991 par l'École Française de Rome
et la Direction du Patrimoine algérienne3, il nous a paru utile de
présenter à cette occasion le dossier que nous avions pu naguère réu
nir sur ce monument et qui donne une assez juste idée des possi
bilités et des limites de l'opération envisagée4.
Les ruines de Taksebt, 3 km à l'est de Tigzirt, occupent le sommet
du cap Tedlès, épanouissement rocheux des derniers chaînons côtiers
du Mons Ferratus de la Table de Peutinger, dominant de 250 m le
En 1969, une équipe beaucoup plus nombreuse de l'Institut d'Archéologie Méditerranéenne
d'Aix-en-Provence, composée de M. Euzennat, G. Hallier, R. Guéry et J. Lenne, accompa
gnés de J.-M. Lassère, put réaliser en huit jours, du 1er au 9 avril, le programme qu'elle
s'était fixé, grâce à l'assistance du Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques
et Ethnographiques d'Alger, dirigé par G. Camps et à l'aide souvent décisive de son cor
respondant à Tizi-Ouzou, J.-C. Musso.
3. « Reprise de la coopération avec l'Algérie dans le domaine de l'archéologie et du patr
imoine », Lettres des départements scientifiques du CNRS, Sciences de l'homme et delà société,
25, juillet-août 1991, p. 30.
4. Cette étude sera publiée intégralement dans les Monuments Piot. LE MAUSOLÉE DE TAKSEBT 237
niveau de la mer. Signalées dès 1848 par Carette dans l'Exploration
scientifique de l'Algérie, elles furent décrites pour la première fois par
Vigneral vingt ans plus tard et visitées plus attentivement par le député
d'Alger Charles Bourlier, Pallu de Lessert et l'architecte Gavault entre
1885 et 18955. Il n'est restait presque rien en 1952, moins encore
en 1969, malgré la résurgence de quelques éléments d'architecture.
Le mausolée connu sous le nom de Souma er-Roumi, « qui res
semble assez à la Tourmagne de Nîmes » selon un visiteur de 18566,
et qui se voit fort bien de Tigzirt et très loin à l'entour (fig. 2), est
situé sur un replat, environ 500 m au sud-ouest du plateau supérieur,
à proximité d'une nécropole (fig. 3). La description que Gavault et
Bourlier en ont donnée a été reprise par Gsell dans Les Monuments
antiques de l'Algérie :
« La partie du monument qui se dresse au-dessus du sol, et qui
atteint encore 9 mètres au levant, n'est qu'un massif de blocage, revêtu
de pierres de taille. Ce socle, de forme octogonale, portait sans doute
une pyramide, lisse ou plutôt à gradins. Chaque angle est orné d'une
colonne engagée, d'ordre corinthien, surmontée d'un entablement
complet. A l'est s'ouvre une niche, qui ressemble à une porte et qui,
peut-être, abritait jadis une statue ; plus haut, un renfoncement carré
devait contenir une plaque de marbre ou de bronze. A l'intérieur
du noyau en maçonnerie, on voit un segment de mur courbe en pierres
de grand appareil avec deux colonnes engagées d'ordre ionique : c'est
sans doute, comme Gavault l'a supposé, un vestige d'un mausolée
antérieur, enfermé dans la construction du nouveau7. »
5. E. Carette, Études sur la Kabilie proprement dite, Paris, 1848 (Exploration scientifique
de l'Algérie), t. 2, p. 173 ; Ch. de Vigneral, Ruines romaines de l'Algérie. Kabylie du Djurd-
jura, Paris, 1868, p. 31-35 et pi. XI, fig. 1 ; E. Mercier, « Note sur les ruines et les voies
antiques de l'Algérie recueillies par les soins des brigades topographiques », BCTH, 1885,
p. 347-352 ; « Lettre de M. Pallu de Lessert à M. Héron de Vill

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