Le secteur A - article ; n°1 ; vol.11, pg 19-49
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Description

Antiquités africaines - Année 1977 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 19-49
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Serge Lancel
Le secteur A
In: Antiquités africaines, 11,1977. pp. 19-49.
Citer ce document / Cite this document :
Lancel Serge. Le secteur A. In: Antiquités africaines, 11,1977. pp. 19-49.
doi : 10.3406/antaf.1977.1456
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antaf_0066-4871_1977_num_11_1_1456:
:
Antiquités africaines
t. 11, 1977, p. 19-49
LE SECTEUR A
par
Serge LANCEL
1. Historique sommaire des recherches antérieures et problématique de ce secteur
Dans le découpage provisoirement réalisé à des fins pratiques du site mis à la disposition de la mission
archéologique française à Carthage, le secteur A est topographiquement défini par les carrés suivants, de
20 m de côté, du quadrillage de chantier mis en place en 1974: G II, G III, G IV, H II, H III, H IV, Ι ΙΙΓ,
I IV ; on y ajoutera partie de F II, F III, F IV. Cet espace est délimité au N.-E. par la rue Pierre-Viénot,
incluse dans le périmètre concédé pour les fouilles, et en cours de déclassement, à 1Έ. et au S.-E. par les
villas Marie-Thérèse et Salammbô, la limite occidentale de cette dernière formant l'angle de l'esplanade,
au S.-O. par le palier constitué en contrebas par le decumanus I Sud de la Carthage romaine, enfin à ΓΟ.
et au N.-O. par la limite occidentale de l'édifice à plan basilical — le « palais des proconsuls » — fouillé
par le P. Lapeyre (cf fig. 3, plan de situation du secteur). Sur la partie de remblai antique écrétée par les
fouilles précédentes, les côtes atteignent respectivement 51,92 m (plot 39), 52,59 m (plot 33), 53,90 m (plot
40), inférieures donc d'environ 1,50 m à 2 m au niveau de la rue Pierre-Viénot (53,96 m, plot 23), qui r
eprésente à peu de choses près le niveau de l'esplanade à la fin de l'Antiquité. Dans les parties basses déjà
fouillées, les cotes descendent à 48,94 m (plot 32), 48,30 m (plot 31), 47,26 m (plot 38), enfin 43,53 m
(plot 53, implanté sur le palier inférieur, au niveau du decumanus I sud ; cf fig. 4).
Des fouilles ont été faites à plusieurs reprises dans ce secteur depuis plus d'un siècle. Beulé tout d'abord,
en 1859, a effectué là des sondages comme en divers autres points de la colline, notamment sous forme de
puits circulaires '. C'est le plus profond de ces sondages, le sondage F, qui lui suggéra de rechercher sur
la pente méridionale de la colline les « murs d'enceinte de Byrsa » : ce fut la « fouille G », qui mit au jour,
près de l'angle S.-E. de la colline, une série de six absides, dont une à parement d'opus reticulatum ces
éléments de soutènement (dont la signification et le contexte seront commentés plus loin ; cf infra, p. 57)
en bordure du decumanus I Sud, et dont l'emprise au sol se situe dans les carrés G II 5, G II 2, G I 15,
G I 16, H I 9 de notre quadrillage, ont aujourd'hui disparu 2. En 1893, le R.P. Delattre reprit la fouille
dans ce secteur, à proximité du terrain fouillé par Beulé, en direction de l'angle S.-E. de la colline, dans
1 Beulé, Fouilles à Carthage. Paris, 1 861, p. 42 et pi. I puits J, D (où le sondage tomba sur un silo comblé qui pourrait
être celui que nous avons reconnu nous-mêmes en H III 15, cf infra, p. 33-34) et F, sondage fait à travers des terres rapportées
jusqu'à une profondeur de 19 m.
2 Beulé, Fouilles à Carthage, p. 46-66, en particulier p. 60 et 63, et pi. I. :
1
20 FOUILLES A CARTHAGE
Fig. 4. — Le secteur A vu de la rue Pierre- Viénot, en juillet 1974. A gauche, la partie de remblai antique laissée en place
par les fouilles antérieures; au premier plan au centre, vestiges puniques ; à droite, piles de fondation d'époque impériale
romaine (cl. G. Van Raepenbusch).
une zone depuis soustraite à la recherche par la construction de la villa Salammbô c'est là qu'il devait
découvrir un énorme dépôt d'amphores formant mur de soutènement en arrière des extrados des absides
déjà décrites par Beulé '. Entre 1930 et 1933, le R.P. Lapeyre dégageait les imposantes substructions de
ce qu'il appelait le « palais des proconsuls», à la limite occidentale de notre secteur A (c'est l'édifice à
plan basilical), et mettait au jour, vers le S.-E., des tronçons d'un mur, reconnu aussi — et mieux conservé
(cf infra, p. 73) — vers ΓΟ., dans lequel il voyait Γ« enceinte punique de Byrsa » ; dans le même temps, il
pratiquait au moins un sondage profond dans le remblai antique pour en reconnaître l'épaisseur, à proxi-
DfXATTRK (A.L.), dans B.C.T.H., 1894, p. 103, note 2 ; Un mur à amphores romain découvert à l'angle .sud de la colline
de Byrsa. C.R.A.I., 1893, p. 152 ; Le mur à amphores de la colline Saint-Louis de Carthage. Β. CT. H., 1894, p. 89-1 19. :
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LE SECTEUR A 21
mité de la ville Salammbô, contre un pilier de fondation situé dans un alignement parallèle à Γ« enceinte
punique» \
Les résultats des travaux du P. Lapeyre attirèrent l'attention, en 1947, de Mme C. Picard, conservat
rice du site de Carthage, qui entreprit des fouilles limitées en contrebas de l'édifice à plan basilical (le
« palais des proconsuls»), sous les fondations duquel apparaissaient des pans de murs d'une orientation
différente (en G IV 1 1, 12, 13 et 14 de notre quadrillage). Madame Picard reconnaissait dans ces vestiges
subjacents des éléments d'habitat punique d'époque tardive et rectifiait en passant l'interprétation faus
sement donnée du mur dénommé «enceinte punique», en suggérant d'y voir un soutènement 2. Enfin,
en 1953, des fouilles poursuivies jusqu'en 1960 aboutissaient au dégagement de tout un réseau de murs —
et à la reconnaissance de sols — dans la même orientation que ceux reconnus par Mme C. Picard. Mais
les responsables de cette fouille, le P.J. Ferron et M. Pinard, se fondant sur la similitude qu'ils croyaient
constater de l'orientation de ces vestiges avec celle de la cadastration ruiale de Carthage, retrouvée et
reconstituée par les travaux de Ch. Saumagne, inclinaient à y reconnaître des témoins d'un aménagement
urbain d'époque républicaine romaine, antérieur à la cadastration impériale 3. Ajoutons que la fouille
du remblai, d'épaisseur variable, entre 2 m et 5 m, qui recouvrait ces vestiges amenait le P. Ferron et M.
Pinard à dégager également quelques structures d'époque médiévale musulmane, aujourd'hui disparues,
ainsi qu'un certain nombre de fondations ou soutènements d'époque impériale romaine, lesquels, pour
partie, n'ont pas non plus survécu à la fouille 4 ; et signalons aussi que les mêmes chercheurs ont exhumé
des tombes puniques de haute époque (VIIe-VIe siècles) au N.-O. de l'édifice à plan basilical, à la cote
52 5, alors qu'aucun niveau funéraire n'était reconnu par eux sous les maisons situées à 1Έ. et au S.-E.
de l'édifice à plan basilical.
On terminera ce rappel des travaux de nos prédécesseurs en évoquant enfin les recherches du dernier
nommé de ces chercheurs, Ch. Saumagne, lequel, outre ses fouilles à l'angle N.-E. de la colline, qui ont
beaucoup contribué à préciser la topographie des aménagements d'époque impériale romaine, mais qui
n'intéressent pas directement notre secteur 6, a effectué plusieurs sondages importants en contrebas du
secteur A, le long de l'actuelle impasse Tacfarinas, ou, en termes de topographie antique, dans l'angle
septentrional des quatre angles formés par le decumanus Π Sud et le kardo II Est 7. Ces sondages ont
établi que la nécropole de haute époque (fin VIIe-VIe siècles) révélée sur les parties hautes des pentes
S.-O. de la colline de Byrsa par les fouilles du P. Delattre, du P. Lapeyre, du P. Ferron et de M. Pinard
était attestée jusqu'en bordure de la plaine de Douar-Chott, mais dans une zone plus basse, à la cote 25-
1 Lapeyre (G.G.), V enceinte punique de Byrsa diaprés les dernières fouilles de la colline Saint-Louis de Carthage. Revue
africaine, n° 360, 1934, p. 336-353 ; « palais des proconsuls » p. 337-339 et pi. 2 ; « enceinte punique de Byrsa» ; p. 340-343
et pi. 2 et 3 ; sondage profond près d'une pile de fondation p. 343 ; ce sondage n'est pas reporté sur les plans, au demeurant
très approximatifs, publiés par le P. Lapeyre, mais il n'est pas impossible que ce soit celui dont on voit encore nettement la

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