Les découvertes archéologiques du centre-ville de Beyrouth (information) - article ; n°1 ; vol.140, pg 87-97
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1996 - Volume 140 - Numéro 1 - Pages 87-97
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Leila Badre
Les découvertes archéologiques du centre-ville de Beyrouth
(information)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 140e année, N. 1, 1996. pp. 87-
97.
Citer ce document / Cite this document :
Badre Leila. Les découvertes archéologiques du centre-ville de Beyrouth (information). In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 140e année, N. 1, 1996. pp. 87-97.
doi : 10.3406/crai.1996.15564
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1996_num_140_1_15564NOTE D'INFORMATION
LES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES DU CENTRE-VILLE
DE BEYROUTH, PAR MUe LEILA BADRE
[texte fourni par L. Badre et J.-P. Thalmann]
La découverte d'éléments remarquablement conservés des for
tifications des Âges du bronze et du fer constitue l'un des princi
paux résultats des fouilles en cours dans le centre -ville de Bey
routh. La topographie primitive du site, la date probable de la
première installation urbaine, les étapes de son développement
et de son extension du milieu du IIIe au milieu du Ier millénaire
avant notre ère peuvent être reconnues, dans leurs grandes lignes,
avec quelque précision. Les premiers résultats que j'ai l'honneur
de communiquer dans cette note d'information, à l'invitation du
professeur Ernest Will, sont naturellement provisoires et seront
remis en question, dans le détail, par la poursuite de la fouille et
de l'étude du matériel ; mais l'image qu'ils donnent des périodes
les plus anciennes de la ville est suffisamment neuve et cohérente
pour en justifier une première présentation d'ensemble.
La localisation du tell ancien de Beyrouth est connue de longue
date. Dès ses premières études de la topographie de la ville, Jean
Lauffray1 l'avait correctement situé sur la barre rocheuse qui
domine d'une dizaine de mètres la ligne ancienne du rivage, à
l'emplacement du château médiéval démoli vers 1890 lors des pre
miers travaux d'aménagement du port moderne. A la fin de
l'époque ottomane existait encore là, au sud-est du château, une
petite butte occupée par un cimetière, bien visible également sur
les premiers plans de la ville dressés au début du Mandat (fig. 1).
Dans les années 1955-1960, la construction d'immeubles y avait
provoqué la découverte de quatre tombes creusées dans le rocher,
bien datées par un riche mobilier du Bronze moyen et du début du
Bronze récent, ainsi que d'un peu de matériel attribuable à la fin
du Bronze ancien2.
1. J. Laufïray, dans Aufstieg und Nkdergang der rômischen Welt II, 8, p. 135-163.
2. M. Chéhab, Bulletin du Musée de Beyrouth 12, 1955, Chronique, p. 47-58 ; R. Sai-
dah, dans Beirut, Crossroadof Cultures, p. 198 ; Id., dansBerytus XLI, 1993-1994, p. 137-210. RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS COMPTES
FlG. 1. - Plan de Beyrouth en 1922. DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES À BEYROUTH 89
Sur le plan de 1922 (fig. 1), les principaux traits de la topographie
primitive du site, telle que la confirment les fouilles en cours, sont
assez clairement lisibles. Au nord et au nord-est de la Place des
Canons, le léger relief du tell, encore libre de constructions, est
occupé par quelques terrains vagues (« Place du Marché ») : c'est
là que furent édifiés par la suite les immeubles dits « Byblos » et
« Rivoli ». On distingue bien, à environ 150 mètres au sud du quai
moderne, la dénivellation qui marque la ligne ancienne du rivage
ainsi que l'emplacement du château médiéval. A quelque 300 mètres
à l'ouest de ce dernier se trouve un second promontoire rocheux
dont une rue épouse exactement le contour ; entre les deux, au
nord de l'immeuble actuel de la Municipalité, l'emplacement du
port antique et médiéval. Le plan et la coupe schématiques (fig. 2
et 3) indiquent la disposition des principaux vestiges découverts.
FlG. 2. - Le centre-ville de Beyrouth. Fortifications du tell ancien. 90 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
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Si l'emplacement du tell ancien était ainsi assez exactement
connu, on pouvait craindre que l'arasement des constructions
médiévales à la fin du siècle dernier, puis les fondations des
immeubles des années trente et cinquante ne l'aient fait complè
tement disparaître. De fait, à l'intérieur du tell ne subsistent qu'en
de rares endroits, immédiatement sous l'asphalte moderne et au
contact du rocher, quelques murs et dépôts en place datant de la
fin du Bronze ancien. A l'emplacement du château ont été mises
au jour des structures creusées dans le roc : il s'agit vraisemblab
lement de tombes et citernes du Bronze moyen partiellement réuti
lisées par un habitat du début du Bronze récent (fig. 2 ; 12, 13).
Ailleurs, toute la stratification a été arasée ou emportée par les
constructions récentes, notamment, au centre du tell, par les fon
dations de l'immeuble « Byblos », et au nord-ouest par le fossé du
château médiéval, creusé lui aussi dans le rocher et large ici d'une
vingtaine de mètres. Du château, qui est un des repères les plus
caractéristiques de la vieille ville de Beyrouth, telle que nous la
connaissons par les gravures du XIXe siècle, subsistent les substruc-
tions de la tour d'angle sud-est et d'une grande salle voûtée. Elles
sont parementées d'un très bel appareil de calcaire régulier à chanf
reins renforcé par des fûts de colonnes romaines de granit rem
ployés et régulièrement disposés en boutisses : cette technique est
couramment employée dans les constructions médiévales du Liban
et les plus beaux exemples s'en trouvent à Byblos et à Sidon.
Par contre, la base des fortifications successives qui enserrèrent
à l'Âge du bronze, au sud et au sud-ouest, le pied de la butte
rocheuse, est apparue remarquablement préservée, sur une hau
teur de quatre à six mètres et une longueur de plus de 250 mètres.
Ces murs ont été complètement remblayés à l'époque hellénis
tique, vraisemblablement au début du IIe siècle, par de grands tra
vaux qui ont alors permis l'extension de la ville vers le sud. Ils ont
été retrouvés sur trois chantiers : BEY003 [American University of
Beirut Muséum, Dr Leila Badre), BEY013 of
Beirut/Universitàt Tùbingen, Dre Helen Sader et Uwe Finkbeiner),
BEY020 [Université libanaise, Dr Naji Karam).
On est ainsi en mesure de restituer, à la fois l'extension de la
ville des Âges du bronze et du fer, et le développement de son
système de fortifications. La surface occupée est exiguë : environ
250 mètres de long sur 120 m de large, même si l'on admet que la
limite nord -est du site a été anciennement érodée, soit un peu
plus de deux hectares : c'est une étendue comparable à celles des
installations du Bronze ancien de Megiddo ou de Jéricho. Il
semble que la ville soit restée confinée dans cette enveloppe
étroite jusqu'au début de l'époque perse. 92 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
La première trace d'occupation humaine est attestée par de
l'outillage lithique, retrouvé en nombre d'endroits mais non en
place et datant de la fin du Paléolithique supérieur. Les restes
d'habitat les plus anciens sont représentés par un angle de
construction dont le remplissage a livré de la céramique typique
du Bronze ancien III et IV A la fin de cette période, le site est
pourvu de fortifications dont la fouille en cours permet de suivre
le développement continu jusqu'au milieu du Ier millénaire avant
notre ère.
La muraille la plus ancienne (fig. 2 ; 2) n'est conservée que sur
une vingtaine de mètres de long : c'est un mur de pierres à super
structures de briques crues. Il fut renforcé ensuite par un glacis
d'argile, qui couvre aussi la pente aménagée du rocher (fig. 2 ; 3).
D'autres murs de briques sur fondations de galets et des sols éta
blis directement sur le rocher appartiennent à l'h

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