Les fouilles de Saint-Victor de Marseille - article ; n°1 ; vol.115, pg 87-117
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1971 - Volume 115 - Numéro 1 - Pages 87-117
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 57
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Gabrielle Demians
d'Archimbaud
Les fouilles de Saint-Victor de Marseille
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 115e année, N. 1, 1971. pp. 87-
117.
Citer ce document / Cite this document :
Demians d'Archimbaud Gabrielle. Les fouilles de Saint-Victor de Marseille. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 115e année, N. 1, 1971. pp. 87-117.
doi : 10.3406/crai.1971.12602
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1971_num_115_1_12602LES FOUILLES DE SAINT-VICTOR 87
COMMUNICATION
LES FOUILLES DE SAINT-VICTOR DE MARSEILLE,
PAR Mlle GABRIELLE DEMIANS d'arCHIMBAUD.
Depuis les fouilles effectuées en 1963 par M. Fernand Benoît dans
les cryptes de l'abbaye de Saint-Victor à Marseille1, d'importants
travaux de restauration ont été poursuivis à l'intérieur et à l'exté
rieur de l'église abbatiale. Ils conduisent en particulier à la mise en
valeur de la basilique funéraire et de la nécropole rupestre insérées
dans les constructions postérieures : « crypte des martyrs » choisie
par les abbés Wifred (1005-1021), Isarn (1021-1048) et leurs compa
gnons comme centre de leur monastère, lieu de leur prière et base des
constructions religieuses, celles-ci donnant lieu à une consécration
dès 10402.
Bien des incertitudes demeurent encore cependant quant à l'évo
lution de ce site complexe : que sait-on de l'occupation du sol avant
l'implantation de la première nécropole, des caractères païens ou
chrétiens de celle-ci et de sa durée, de l'organisation des établiss
ements cassianites que la tradition rattache à cet emplacement, de
l'évolution carolingienne, des édifices du xie siècle et même de ceux
du xme siècle, si remaniés par les constructions postérieures puis par
les désastres révolutionnaires qu'ils en deviennent malaisément
déchiffrables, lors même qu'ils sont apparents3... Du plus puissant
1. F. Benoît, L'origine de l'abbaye de Saint-Victor révélée par les fouilles, dans Marseille,
n° 60, 1965, p. 1-11 : Id., Le martyrium rupestre de l'abbaye Saint-Victor, dans CRAI,
1966, p. 110-125 ; Id., Le de l'abbaye Saint-Victor, dans Provence Historique,
XVI, fasc. 65, 1966, p. 259-296.
2. Vita Isarni, dans Aeta Sanctorum Septembre, VI, vol. 46, p. 728-749. L'étude des
origines et du début de la nouvelle fondation bénédictine a été renouvelée par la thèse
récente du R.P. Amargier, Chartes inédites (XIe siècle) du fonds Saint-Victor de Marseille,
Aix-en-Provence, 1967 (thèse dactylographiée). Celui-ci conclut à l'authenticité de la
charte de 1040, au contraire de E. Duprat, déjà critiqué par J.-C. Devos et considère
Wifred, abbé de 1005 à 1021, comme le véritable fondateur de la nouvelle communauté
monastique dont l'implantation avait été décidée dès la fin du xe siècle ; Id., 966 ou 977.
La date d'un millénaire ? dans Provence Historique, XVI, fasc. 65, 1966, p. 309-321.
3. Cf. les dernières mises au point de F. Benoît, L'abbaye de Saint-Victor et l'église de
la Major à Marseille, Paris, 1966, 2e éd. et de P.-A. Février, Le développement urbain
en Provence de l'époque romaine à la fin du XIVe siècle, 1964, en part. p. 63 et p. 69-70 ;
J. Hubert, l'architecture religieuse du haut Moyen Âge en France, 1952, n° 136. Les
découvertes archéologiques antérieures à 1936 ont été recensées par F. Benoît, Forma
Orbis romani, Carte archéologique de la Gaule romaine, V, 1936, p. 19 (réemplois provenant
d'un monument public), 20-21 (monuments chrétiens), 22 (B3), 23, 24 (inscriptions
grecques et latines, païennes n08 14-35), 26 (inscriptions chrétiennes n0B 11-17), 29
(sarcophages païens, n°8 1-6), 30 (sarcophages chrétiens, n08 1-23), 31 (urne, n° 3).
L'établissement cassianite a suscité en particulier les études de H.-I. Marrou, Jean
Cassien à Marseille, dans Revue du Moyen Âge latin, I, 1945, p. 5-26 ; Id., La patrie de
Jean Cassien, dans Orientalia Christiana Periodica, XVIII, 1947, p. 588-596 ; Id., Le
fondateur de Saint-Victor de Marseille: Jean Cassien, dans Provence Historique, XVI, COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 88
monastère provençal ne subsistent plus qu'une iconographie parfois
admirable — tel le dessin très précis réalisé vers 1590 par Ercole
Negro, le nouvel ingénieur du duc de Savoie1 — et la grande abbat
iale dont chaque élément devrait être étudié avec un soin particul
ier. S'il est possible, dans cette optique, de regretter la rapidité avec
laquelle ont été effectués ces dernières années certains travaux de
restauration2, il faut souligner l'effort exceptionnel consenti en 1970
par la Direction de l'architecture et par l'administration des fouilles
en faveur des recherches archéologiques. Celles-ci comprirent d'abord
l'ouverture de quelques sondages, puis de véritables fouilles que faci
litèrent la compréhension et l'aide de M. Hermite, architecte en chef
de ce chantier3. Cette collaboration autorisa une série de découvertes
dans la partie nord des cryptes (ancienne sacristie et chapelle Saint-
1966, p. 297-308. La connaissance de l'évolution carolingienne ne s'est guère précisée
depuis l'article de L.-H. Labande, L'église de Marseille et l'abbaye de Saint-Victor à
l'époque carolingienne, dans Mélanges d'histoire du Moyen Âge offerts à F. Lot, 1925,
p. 307-329, malgré les travaux de E. Duprat, L'église de Marseille et l'abbaye de Saint-
Victor à l'époque carolingienne, dans Mém. de l'Inst. Hist. de Provence, IV, 1927, p. 87-93 ;
Id., Essai sur les fortifications de Marseille dans le Haut Moyen Âge, ibid., p. 22 ; Id.,
Saint-Victor, ibid., XX, 1943, p. 66-94 et XXI, 1945-1946, p. 3-40 ; cf. R. Busquet,
Histoire de Marseille, Paris, s.d., p. 55 et 74 ; le recueil collectif Villes épiscopales de
Provence, Paris, 1954, en part. p. 35-37 et, sous la direction de E. Baratier, Histoire de
la Toulouse, 1969, chap. vi-V.
1. A. di Stato di Torino, Jb 1-5, Architectura militare, t. 3, Francia f° 19 V-2O20.
Recueil signalé par G. Bianchi, J.-A. Durbec, V. Raymon, Cannes en l'année 1590, une
vue et un plan inédit, dans Annales de la Société scientifique et littéraire de Cannes et de
l'arrondissement de Grasse, t. XVIII, 1965-1966, p. 166. Le plan de Marseille à été
publié par F. de Dainville, Un « pourtraict » inédit de Marseille à la fin du XVIe siècle,
dans Provence Historique, XIX, fasc. 78, 1969, p. 366-368. Une étude d'ensemble de
l'iconographie de Saint- Victor est préparée par D. Drocourt, étudiant à l'École d'archi
tecture de Marseille (Luminy) et à la Faculté des Lettres d'Aix ; cf. D. Drocourt, Le
lavabo du cloître de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, dans Annales du Midi, t. 82,
n° 97, 1970, p. 181-182, 6 flg.
2. Travaux affectant en particulier, au niveau des cryptes, la zone s' étendant de la
confession déjà étudiée à la base de la tour d'Isarn et, au niveau de l'église haute, le
soubassement d'un pilier de la grande nef ainsi que le sol de la sacristie accolée au croi
sillon sud du transept. Des sondages ont également été effectués à l'emplacement de
la galerie nord du cloître, hors de tout contrôle archéologique.
3. Fouilles réslisées par le laboratoire d'archéologie médiévale de la Faculté des
Lettres d'Aix, en un travail d'équipe assumé en particulier par M. Fixot, assistant
à l'Université et M. Allais, collaborateur technique C.N.R.S., qui assurèrent de façon
constante la surveillance directe de ce chantier ouvert de février à octobre 1970. En
attendant la publication collective de l'ensemble des résultats, il convient de souligner
dès à présent la très grande part qui leur revient dans ces recherches, auxquelles s'asso
cièrent également une vingtaine d'étudiants d'archéologie médiévale d'Aix. M. Borély,
dessinateur au C.N.R.S., effectua la plupart des relevés d'architecture ainsi que la mise
au net de l'ensemble des dessins de fouille. Ces travaux n'auraient pu être menés à bien
sans l'appui de M. Salviat, directeur des Antiquités de Provence, que j

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