Les fouilles de Tell el-Far ah (Jordanie), campagnes de 1959-1960 - article ; n°2 ; vol.105, pg 288-298
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Les fouilles de Tell el-Far'ah (Jordanie), campagnes de 1959-1960 - article ; n°2 ; vol.105, pg 288-298

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1961 - Volume 105 - Numéro 2 - Pages 288-298
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Père Roland de Vaux
Les fouilles de Tell el-Far'ah (Jordanie), campagnes de 1959-
1960
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 105e année, N. 2, 1961. pp. 288-
298.
Citer ce document / Cite this document :
de Vaux Roland. Les fouilles de Tell el-Far'ah (Jordanie), campagnes de 1959-1960. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 105e année, N. 2, 1961. pp. 288-298.
doi : 10.3406/crai.1961.11337
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1961_num_105_2_11337COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 288
aux basiliques chrétiennes d'Asie Mineure. Il s'est intéressé aussi à
la Sicile, en y reconnaissant, par exemple, un palais romain, qui
serait un palais de l'empereur Maximin. Enfin, le dernier volume
des fouilles de Lindos à Rhodes, qui est sous presse, comporte une
importante contribution de sa plume.
Par l'étendue de ses connaissances, par la qualité de ses publicat
ions, par la rigueur de sa méthode, Ejnar Dyggve méritait d'être
distingué par votre Compagnie. Elle l'a élu correspondant le 9 décem
bre 1955 en remplacement de Ugo Monneret de Villard. Je ne crois
pas qu'il ait eu depuis l'occasion de prendre séance parmi nous.
Mais il comptait ici de nombreux amis et il s'est toujours montré,
comme d'autres savants danois, très attaché à notre pays et à notre
culture. Nous apprenons avec regret la perte cruelle à ses amis,
déplorable pour nos études, d'un homme dont on n'est pas près
d'oublier, ni les mérites scientifiques, ni les qualités de cœur.
Lecture est donnée d'une lettre de notre confrère, M. Henri Seyrig,
dans laquelle il communique à l'Académie, de la part de M. Claude
Schaefîer, de bonnes nouvelles des fouilles de Ras Shamra.
Le R. P. Roland de Vaux, correspondant de l'Académie, expose
les campagnes de 1959 et de 1960 des fouilles effectées à Tell el-
Fâr'ah aux niveaux archaïques.
COMMUNICATION
LES FOUILLES DE TELL EL-FAR'AH (JORDANIE^*
CAMPAGNES DE 1959-1960,
PAR LE R. P. ROLAND DE VAUX, CORRESPONDANT DE L* ACADÉMIE.
L'École archéologique française de Jérusalem fouille, depuis 1945,
le site de Tell el-Fâr'ah, au Nord-Est de Naplouse en Jordanie. Ces
travaux ont permis d'identifier Tell el-Fâr'ah avec la ville biblique
de Tirsa, qui fut la capitale du royaume israélite du Nord après la
mort de Salomon et avant la fondation de Samarie par Omri. Mais
la ville est beaucoup plus ancienne : le site a été occupé dès le Néoli
thique ; la période chalcolithique et la première moitié de l'Ancien
Bronze y sont très bien représentées. Après un abandon de plusieurs
siècles, l'occupation reprit au Moyen Bronze et se continua sans
interruption à travers le Récent Bronze jusqu'au début de l'époque
du Fer où la ville fut conquise par les Israélites et où Tirsa entre dans
l'histoire. Elle en sort vers 600 av. J.-C, où le site fut définitivement
abandonné. J'ai l'honneur de rendre compte à l'Académie des
vme et ixe campagnes de fouilles qui furent conduites en 1959 et
en 1960. Elles ont été consacrées à l'étude des niveaux archaïques
et à celle du rempart. » FOUILLES DE TELL EL-FAR'AH 289 LES
Dès l'époque néolithique, l'homme s'est installé sur le site de
Tell el-Fâr'ah, admirablement établi sur un éperon entre deux
bonnes sources, à l'origine d'une large vallée fertile, qui descend
vers la vallée du Jourdain et où coule le seul aiïiuent permanent de
ce fleuve sur sa rive ouest, le Wady Fâr'ah. Les témoignages de
cette première installation sont quelques foyers et fonds de cabanes,
où nous avons recueilli un outillage de silex et de pierre qui est
apparenté au Néolithique pré-céramique de Jéricho, et plus étroit
ement à sa seconde phase. Il ne paraît pas que cette occupation ait
été très dense à Tell el-Fâr'ah.
L'occupation chalcolithique, au ive millénaire av. J.-C, est beau
coup plus importante. Elle a^été reconnue partout où nous avons
fouillé jusqu'à la terre vierge (sauf dans l'angle sud-ouest du Tell où,
comme nous le verrons, les conditions sont particulières). Au-dessus
des sols néolithiques — là où ils existent — on rencontre deux
niveaux de cette période, dont le plus profond correspond à ce que
j'appelle le Chalcolithique Moyen, au milieu du ive millénaire, et
dont le second est le Chalcolithique Supérieur, dans le dernier tiers
de ce même millénaire.
Le fait le plus remarquable de ces niveaux chalcolithiques est
l'absence d'architecture : les seuls habitats sont des cuvettes ovales
ou rondes dont le diamètre varie entre 2 mètres et 4 m. 50 ; la pro
fondeur ne dépasse jamais 80 centimètres. Ce sont des fonds de
cabanes qui, pour être habitables, devaient être complétées par une
superstructure. Celle-ci était constituée par des murs de pisé peu
élevés qui entouraient les cuvettes et qui étaient armés de cailloux
à arêtes vives, délibérément cassés, gros de 5 à 10 centimètres. Les
débris de ces murs, nivelés par les occupants postérieurs, ont formé
une couche de cailloutis qui s'étend presque partout sous les pre
mières maisons de l'Ancien Bronze. Ce mode de construction en pisé
armé a été reconnu, à l'époque néolithique, dans les cités lacustres de
Suisse. Il explique aussi les lits de cailloux cassés qu'on rencontre,
associés à des fonds de cabanes, dans les niveaux chalcolithiques
d'autres sites palestiniens, Jéricho, Beisân, Khirbet Kérak, Affûleh,
Sha'ar ha-Gôlan, Balata et ailleurs encore. Mais ce n'est pas le seul
mode d'habitat qui soit représenté en Palestine à l'époque chalcoli
thique. Dans la région de Béershéba, Jean Perrot a découvert des
habitations entièrement souterraines creusées dans le lœss ; d'autre
part une véritable architecture de maisons en pierres est attestée
pendant cette même période à Teleilât Ghassûl, dans le niveau
supérieur d'Abu Matar près de Béershéba, ailleurs aussi. Cette
variété des habitats est l'un des traits qui soulignent la diversité
des cultures chalcolithiques de Palestine.
Dans le niveau inférieur, celui du Chalcolithique Moyen, l'ou-
1961 20 290 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
tillage de silex est abondant. Les traditions du Néolithique se
continuent, spécialement dans les gros outils. Mais d'autres instr
uments ont un faciès nouveau. On notera en particulier les javelines
avec retouches obliques sur les deux faces, les grattoirs tabulaires,
les éléments de faucille à ïndentations profondes. Le basalte servait
pour une autre série d'outils, des pilons, des pierres ovoïdes creusées
d'une rainure servant à aiguiser ou à polir les instruments de silex
et d'os, des polissoirs pour lisser les sols et les murs de pisé. Les
(Photo École archéologique française.)
Tell el-Fâr'ah. — Fonds de cabanes chalcolithiques.
pointes d'os sont rares. Le meilleur parallèle à cet ensemble est celui
de Sha'ar ha-Gôlan, associé à une poterie qui est celle de notre
Chalcolithique Moyen.
Cette céramique est caractérisée par une pâte blanchâtre ou rosée,
mêlée dé particules calcaires, siliceuses ou cristallines. Les vases
ont souvent une couverte rouge ou rosé ; le lustrage est exceptionnel.
Toute cette céramique est modelée à la main. Les formes principales
sont : les jarres à col droit ou à col en arc, les jarres sans col, les
larges bols à bord droit. Les fonds sont plats et. portent parfois
l'empreinte de la natte tressée en spirale, sur laquelle ils ont été
modelés. L'anse typique de cette période est une anse annulaire
assez grande, à section plate et à attaches élargies.' Le décor le plus
courant consiste en des bandeaux en relief avec des incisions ou des FOUILLES DE TELL EL-FAR'AH 291 LES
impressions faites avec le doigt ou avec un roseau. Le décor peint est
très rare et rudimentaire. Presque tous ces types apparaissent dans
les s&

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