Les structures romaines de Byrsa, historique des recherches - article ; n°1 ; vol.11, pg 51-66
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Description

Antiquités africaines - Année 1977 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 51-66
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Deneauve
Les structures romaines de Byrsa, historique des recherches
In: Antiquités africaines, 11,1977. pp. 51-66.
Citer ce document / Cite this document :
Deneauve Jean. Les structures romaines de Byrsa, historique des recherches. In: Antiquités africaines, 11,1977. pp. 51-66.
doi : 10.3406/antaf.1977.1457
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antaf_0066-4871_1977_num_11_1_1457:
Antiquités africaines
t. 11, 1977, p. 51-66
LES STRUCTURES ROMAINES DE BYRSA
HISTORIQUE DES RECHERCHES
par
Jean DENEAUVE
Depuis 1859, époque des fouilles de Beulé, la colline de Byrsa a été livrée, à plusieurs reprises, à des
travaux d'investigations. Beulé avait espéré retrouver des vestiges de la Carthage punique, il crut y être
parvenu alors que ses fouilles n'en avaient rien livré. Il eut du moins le mérite de reconnaître l'intérêt
exceptionnel de Byrsa et d'y ouvrir la voie aux recherches archéologiques.
L'ensemble de ces travaux et les observations qui en ont été tirées par Ch. Saumagne ont démontré
que la colline de Byrsa était, à l'époque romaine, une vaste place entourée de plates-formes s'étageant
sur les pentes. Cet aménagement n'a pu être obtenu que par une profonde transformation du relief primitif
de la colline. D'importants travaux de terrassement, qu'il s'agisse d'arasements ou de remblaiements,
ont concouru à lui donner un aspect nouveau, l'intégrant dans le tracé de la Colonia Julia dont Byrsa
devenait le centre.
La stabilité de ces remblais, dont la hauteur atteint parfois plus de huit mètres, nécessita la construct
ion de murs de soutènement. L'édification de monuments sur les plates-formes ainsi constituées imposa
le creusement de tranchées ou de puits de fondation atteignant le sol primitif de la colline. Structures de
soutènement et de fondation ont en partie survécu à l'arasement total des monuments qu'ils supportaient.
Bien des éléments livrés par les fouilles anciennes sont éclairés d'un jour nouveau par des travaux
plus récents. C'est en particulier le cas das découvertes qui ont précédé les études topographiques de Ch.
Saumagne et de P. Davin '.
La division adoptée pour présenter une synthèse de ces travaux est dictée par la topographie actuelle
du site plutôt que par les structures antiques. Les fouilles ont, en effet, profondément modifié la vaste
plate-forme créée, à l'époque romaine, par des accumulations de remblais ; les recherches de tombes
et de vestiges puniques ont fait réapparaître une partie des pentes primitives.
La Byrsa romaine apparaissait comme une vaste place s'élevant au centre d'un tracé urbain dont elle
interrompait la répartition en insulae. Les ressauts successifs s'étageant sur les pentes dont parle A. Lézine 2
1 Les fouilles ont été poursuivies de manière assez discontinue par différents fouilleurs en 1859, Beulé ; de 1880 à
1895, A.L. Delattre ; 1925-1926, Ch. Saumagne ; 1930-1939, G.G. Lapeyre ; 1947, C. Picard {Vestiges d'un édifice punique
à Carthage. Karthago, t. 3, 1951-1952, p. 119-126) ; 1950-1960, J. Ferron et M. Pinard.
- Lfzinf. (Α.), Architecture romaine d'Afrique. Tunis, 1964, p. 41. '
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Fie. 1. — Situation des structures romaines sur la colline de Byrsa, d'après Ch. Saumagne, Notes de topographie cartha
ginoise. B.C.T.H., 1924, p. 181, plan II. Le plan de Ch. Saumagne a été complété par le report du tracé des insulae. :
HISTORIQUE DES RECHERCHES 53
existaient sur le versant est, mais ils étaient inclus dans le tracé urbain et les monuments publics, qui y
étaient édifiés, occupaient une partie des insulae. Ils existaient probablement aussi sur le versant nord
qui n'a pas encore été suffisamment exploré pour les définir. Le «versant» sud correspond sans doute
à un versant du relief primitif de la colline, et la destruction d'une grande partie des structures romaines
lui a partiellement rendu cet aspect, mais il a été la zone méridionale de la vaste plate-forme qui dominait
Carthage.
Le versant est
La topographie de ce versant a été, en grande partie, reconstituée par Ch. Saumagne '. Nous y
considérerons deux zones situées de part et d'autre du tracé du cardo IV.
A sa rencontre avec le decumanus maximus, le cardo IV était dominé, à l'ouest, par d'importantes
structures de soutènement (fig. 1, D 10 et fig. 2). Treize absides 2, de proportions monumentales, lon
geaient le cardo. Leur centre coïncidait avec l'axe du decumanus maximus et leur alignement avec d'autres
vestiges (cf p. 56) découverts, à l'est, par Beulé et Delattre (fig. 1, Bl, D3). Il semble bien qu'il s'agisse
du soubassement d'un monument incorporé dans les structures de soutènement du versant est mais s'en
différenciant par ses proportions. Des accès à la plate-forme supérieure étaient probablement ménagés
de part et d'autre de ce soubassement dont les extrémités, au nord et au sud, sont formées d'absides per
pendiculaires aux premières 3.
Les fouilles ont été menées successivement par Beulé 4, par Delattre 5 et, semble-t-il, par Lapeyre 6.
Ce dernier a aussi exploré la plate-forme supérieure où il a reconnu les vestiges des deux alignements
parallèles d'un portique (fig. 2). L'état actuel des recherches ne permet aucun essai d'interprétation de
ce monument 7.
La zone située à l'est du cardo IV correspond aux insulae réparties de part et d'autre du decumanus
maximus et comprises entre les cardines IV, V et VI.
Les travaux menés par Ch. Saumagne dans la zone située au nord du decumanus maximus lui ont
permis de déterminer plusieurs paliers correspondant aux insulae qui s'étageaient sur ce versant. Il semble
que l'extrémité des insulae bordant le decumanus ait été occupée par des édifices publics (fig. 2). Un tem-
plum Gentis August ae, dont l'existence est connue par la dédicace, auquel appartenait probablement
l'autel de la Gens Augusta 8, devait être édifié entre les cardines IV et V. Plus bas, entre les cardines V
et VI, Ch. Saumagne pense avoir reconnu les vestiges d'un Métroon 9.
1 Saumagne (Ch.), Notes de topographie carthaginoise. B.C. T. H., 1924, p. 177-193.
2 Le nombre d'absides est indiqué d'après le relevé exécuté lors des fouilles de Lapeyre, en 1939 ; les deux dernières
absides sont supposées.
:1 Seules, celles de l'extrémité nord sont actuellement visibles, celles du sud figurent sur le relevé de 1939.
1 Beulé, Foui/les à Carthage. Paris, 1861, p. 67-76.
5 Delattre (A.L.), La colline de Saint-Louis à Carthage. Revue tunisienne, 1901, p. 279-281.
0 Lapeyre (G.G.), Les fouilles du Musée Lavigerie à C. R.A.I., 1939, p. 302-303. Une restitution très influencée
par le monument de Bordeaux dit « Piliers de la Tutelle» a été proposée par Lapeyre (G.G.) et Pellegrin (Α.), Carthage
latine et chrétienne. Paris, 1950, p. 31-32 et pi. IV.
7 Depuis les fouilles de G.G. Lapeyre, la plate-forme du portique a été dégagée dans le but de constituer l'esplanade
d'un monument dédié à saint Louis, mais les travaux n'ont pas été poursuivis vers l'est.
8 Saumagne (Ch.), op. cit. ; Poinssot (L.), L'autel de la Gens Augusta à Carthage. Notes et Documents publiés par la
Direction des Antiquités et Arts, Tunis, 1929.
" Saumagne (Ch.), op. cit. Du même auteur, un compte-rendu encore inédit Le Metroon de Carthage et ses abords. Fig. 2. — Le versant est de Byrsa, d'après un plan inédit de Ch. Saumagne complété par le relevé des absides et du
portique est, d'après un plan de Lapeyre. :
:
:
HISTORIQUE DES RECHERCHES 55
Au sud du decumanus maximus, un puissant mur de soutènement maintenait une partie de Γ insula
comprise entre les car dines IV et V. Quelques vestiges, aujourd'hui disparus, semblent indiquer la présence
de thermes ; il s'agit d'hypocaustes découverts par A.L. Delattre dans la partie nord de Y insula x .
Entre les cardines V et VI, une crypte et des citernes formaient probablement une partie du soubasse
ment d'un édifice. Des graffiti et une fresque attestent que cette crypte fut transformée en oratoire chré

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