Louis Hippolyte Lebas (1782-1867) et l histoire de l art - article ; n°1 ; vol.9, pg 113-126
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Louis Hippolyte Lebas (1782-1867) et l'histoire de l'art - article ; n°1 ; vol.9, pg 113-126

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Livraisons d'histoire de l'architecture - Année 2005 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 113-126
« Louis Hippolyte Lebas (1782-1867) et l'histoire de l'art », par Françoise Largier. Louis Hippolyte Lebas a suivi le parcours typique de nombre d'architectes du XIXe siècle : de grands maîtres, l'Italie, des chantiers officiels, l'Académie et, pour finir, une chaire à l'École des beaux-arts. Son œuvre construit, à la fois néo-classique et rationaliste, représenté par Notre-Dame-de-Lorette et la prison de la Petite-Roquette, dévoile un goût pour l'antique et son adaptation à la modernité. Son cours à l'École des beaux-arts, dispensé de 1840 à 1863, constitue sa principale activité d'historien de l'art. Lebas veut enseigner l'histoire de l'architecture de tous les pays et de tous les temps, dans la lignée historiciste fondée par Winckelmann, et dans une recherche nuancée de la perfection classique proche de celle de Quatremère de Quincy. Trois thèmes représentatifs des idées et des méthodes de son cours sont approfondis ici : la recherche des causes morales et physiques, la recherche des origines et l'évolution du voûtement. Lebas y fait preuve d'un réel travail d'historien, à la fois par le choix de ces thèmes et par les méthodes utilisées dans leur traitement. Ce travail lui permet d'établir une véritable généalogie de l'art. Sa rigueur formera ses élèves comme elle marquera ses contemporains.
Louis Hippolyte Lebas (1782-1867) and art history, by Françoise Largier The career of Louis Hippolyte Lebas followed a trajectory that began and ended at the École des Beaux-Arts : he studied under Vaudoyer and Percier, travelled to Italy, was awarded commissions by the administration, became a member of the Institut de France and finally succeeded Huyot as professor at the École des Beaux-Arts. His classical and rationalist inclinations are manifest in his church of Notre-Dame-de-Lorette and the prison of La Petite-Roquette, both of which reveal his taste for antiquity and his acceptance of modern design principles. As a historian of architecture, his principal work is his series of lectures delivered at the École des Beaux-Arts between 1840 and 1863. Lebas' objective was to teach the architecture of all periods and places based on the methods developed by Winckelmann and Quatremère de Quincy. Three themes representative of his approach to history are thoroughly studied here : (1) the search for physical and moral causes, (2) the search for origins, and (3) the evolution of the vault.
und schliefilich die École des Beaux-arts. Seine Bauwerke, zugleich neoklassizistisch und rationalistisch, darunter die Kirche Notre-Dame de Lorette und das Gefängnis la Petite-Roquette, illustrieren seinen Geschmack fur die Antike und seine Anpassungsfähigkeit an die Moderne. Sein Unterricht in der École des Beaux-arts zwischen 1843 und 1863 ist sein bedeutsamster Beitrag zur Kunstgeschichte. Lebas zielt darauf, die Kunstgeschichte aller Lander und aller Zeiten zu unterrichten, er folgt der historistischen Linie Winckelmanns und sucht nach der Perfektion der Klassik, in der Art von Quatremère de Quincy. Drei Themen seines Unterrichts, die seine Ideen und Lehrmethoden besonders charakterisieren, werden hier grundlich analysiert : nämlich die ethischen und physischen Grundlagen sowie die Untersuchungen tiber Ursprung und Entwicklung der Gewölbesysteme. Lebas leistet damit die Arbeit eines echten Kunsthistorikers durch die Wahl dieser Themen wie auch durch seine Lehrmethoden. Mittels dieser Arbeit begrundet er eine wahrhafte Genealogie der Kunst. Seine Gründlichkeit prägte seine Schiller und beeindruckte seine Zeitgenossen.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

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Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 89
Langue Français
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Extrait

Françoise Largier
Louis Hippolyte Lebas (1782-1867) et l'histoire de l'art
In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°9, 1er semestre 2005. pp. 113-126.
Citer ce document / Cite this document :
Largier Françoise. Louis Hippolyte Lebas (1782-1867) et l'histoire de l'art. In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°9, 1er
semestre 2005. pp. 113-126.
doi : 10.3406/lha.2005.1000
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2005_num_9_1_1000Résumé
« Louis Hippolyte Lebas (1782-1867) et l'histoire de l'art », par Françoise Largier. Louis Hippolyte Lebas
a suivi le parcours typique de nombre d'architectes du XIXe siècle : de grands maîtres, l'Italie, des
chantiers officiels, l'Académie et, pour finir, une chaire à l'École des beaux-arts. Son œuvre construit, à
la fois néo-classique et rationaliste, représenté par Notre-Dame-de-Lorette et la prison de la Petite-
Roquette, dévoile un goût pour l'antique et son adaptation à la modernité. Son cours à l'École des
beaux-arts, dispensé de 1840 à 1863, constitue sa principale activité d'historien de l'art. Lebas veut
enseigner l'histoire de l'architecture de tous les pays et de tous les temps, dans la lignée historiciste
fondée par Winckelmann, et dans une recherche nuancée de la perfection classique proche de celle de
Quatremère de Quincy. Trois thèmes représentatifs des idées et des méthodes de son cours sont
approfondis ici : la recherche des causes morales et physiques, la recherche des origines et l'évolution
du voûtement. Lebas y fait preuve d'un réel travail d'historien, à la fois par le choix de ces thèmes et par
les méthodes utilisées dans leur traitement. Ce travail lui permet d'établir une véritable généalogie de
l'art. Sa rigueur formera ses élèves comme elle marquera ses contemporains.
Abstract
"Louis Hippolyte Lebas (1782-1867) and art history", by Françoise Largier The career of Louis Hippolyte
Lebas followed a trajectory that began and ended at the École des Beaux-Arts : he studied under
Vaudoyer and Percier, travelled to Italy, was awarded commissions by the administration, became a
member of the Institut de France and finally succeeded Huyot as professor at the École des Beaux-Arts.
His classical and rationalist inclinations are manifest in his church of Notre-Dame-de-Lorette and the
prison of La Petite-Roquette, both of which reveal his taste for antiquity and his acceptance of modern
design principles. As a historian of architecture, his principal work is his series of lectures delivered at
the École des Beaux-Arts between 1840 and 1863. Lebas' objective was to teach the architecture of all
periods and places based on the methods developed by Winckelmann and Quatremère de Quincy.
Three themes representative of his approach to history are thoroughly studied here : (1) the search for
physical and moral causes, (2) the search for origins, and (3) the evolution of the vault.
Zusammenfassung
und schliefilich die École des Beaux-arts. Seine Bauwerke, zugleich neoklassizistisch und
rationalistisch, darunter die Kirche Notre-Dame de Lorette und das Gefängnis la Petite-Roquette,
illustrieren seinen Geschmack fur die Antike und seine Anpassungsfähigkeit an die Moderne. Sein
Unterricht in der École des Beaux-arts zwischen 1843 und 1863 ist sein bedeutsamster Beitrag zur
Kunstgeschichte. Lebas zielt darauf, die Kunstgeschichte aller Lander und aller Zeiten zu unterrichten,
er folgt der historistischen Linie Winckelmanns und sucht nach der Perfektion der Klassik, in der Art von
Quatremère de Quincy. Drei Themen seines Unterrichts, die seine Ideen und Lehrmethoden besonders
charakterisieren, werden hier grundlich analysiert : nämlich die ethischen und physischen Grundlagen
sowie die Untersuchungen tiber Ursprung und Entwicklung der Gewölbesysteme. Lebas leistet damit
die Arbeit eines echten Kunsthistorikers durch die Wahl dieser Themen wie auch durch seine
Lehrmethoden. Mittels dieser Arbeit begrundet er eine wahrhafte Genealogie der Kunst. Seine
Gründlichkeit prägte seine Schiller und beeindruckte seine Zeitgenossen.Par Françoise Largier
LOUIS HIPPOLYTE LEBAS (1782-1867)
ET L'HISTOIRE DE L'ART
Louis Hippolyte Lebas est surtout connu pour sa carrière d'architecte officiel
du début du XIXe siècle et cette carrière est bien documentée1. Toutefois, sa longue
vie et ses penchants naturels lui ont permis d'exercer aussi une autre carrière, moins
connue, celle d'historien de l'architecture2 : en 1840 il se voit confier la chaire
d'histoire de l'architecture à l'École des beaux-arts3. Le cours qu'il y dispense est
le principal instrument de son action d'historien. Il montre comment l'enseign
ement de l'histoire de l'architecture à de futurs praticiens cherche à façonner leur
manière d'appréhender leur art. Le lien entre histoire et théorie est ici manifeste.
C'est l'un de ses intérêts majeurs.
La chaire d'histoire de l'architecture apparaît en 1819. Avant sa création, seule
une chaire de théorie de existait, occupée d'abord par David Leroy
puis par Dufourny. En 1819, cette chaire est dédoublée et Louis-Pierre Baltard est
nommé pour la théorie, tandis que Huyot, le candidat de Quatremère de Quincy,
alors secrétaire perpétuel de l'Académie, est nommé pour l'histoire4. À la mort de
Huyot, en 1840, son poste est mis au concours. Hippolyte Lebas est alors au som
met de sa réputation. Constructeur de Notre-Dame-de-Lorette et de la prison de
la Petite-Roquette dans les années vingt (ill. 1), il dirige le plus grand atelier d'ar
chitecture de Paris et appartient à l'Académie depuis 1825. Sa formation auprès de
son oncle Antoine-Laurent-Thomas Vaudoyer et de son maître vénéré Charles Percier,
comme ses voyages en Italie, le prédisposent à vouloir transmettre aux générations
1. Barry Bergdoll, Léon Vaudoyer. Historicism in the age of industry, MIT Press, Cambridge, Massa-
chussets and London, England, 1994, 349 p. Pierre Pinon, « Les Vaudoyer et les Lebas, dynasties
d'architectes », Entre le théâtre et l'histoire : la famille Halévy, dir. Henri Loyrette, Paris, Fayard et
RMN, 1998, p. 88-100.
2. Vassiliki Pétridou, La doctrine de l'imitation dans l'architecture française dans la premiere moitié du
XDC siècle. Du néo-classicisme au romantisme à travers l'œuvre de L. H. Lebas (1782-1867), dièse de
doctorat, sous la direction de Bruno Foucart, Paris IV Sorbonně, 1992.
3. Pour une vue d'ensemble de l'enseignement de l'architecture, surtout à partir de 1 863, voir Simona
Talenti, L'Histoire de l'architecture en France, émergence d'une discipline (1863-1914), Paris, Picard,
2000, 289 p.
4. Vassiliki Pétridou, « Enseigner l'histoire de l'architecture à l'École des beaux-arts de Paris au début
du XIXe siècle », Pratiques et concepts de l'histoire en Europe, XVI'-XVHL' siècles, Presse de l'université
de Paris-Sorbonne, Paris, 1990, p. 287-300.
LÀvraiàotu d'histoire de l'architecture n° 9 i
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111. 1 F.glise Noiu -Damc-de I.nretie. \ue de la rue de Châteaudun, 2005. Cl. 1 -rtoisc laitier.
suivantes son admiration pour les modèles anciens. Il se porte candidat auprès de
quatre autres architectes prestigieux;, Hittorff, Lenoir, Rondelet et 1 exier. Le jury
le choisit (ill. 2).
Le professeur Lebas dispense ses cours de 1842 à 1856. A partir de cette date,
tout en restant titulaire, il choisit d'adopter un suppléant qui, dès lors, assurera
tous les cours jusqu'en 1863, année de réforme de l'École. Son dévolu s'est porté
sur Albert Lenoir, le fils du fondateur du musée des monuments français. Albert
Lenoir (1801-1891) s intéresse surtour au gothique. Son œuvre principale a
consisté à restaurer l'hôtel de С "luny de 1843 à 1856, précisément l'année où il
commence à enseigner. Le choix de Lebas révèle 1 ouverture d'esprit qui l'anime,
d'autant qu'Albert Lenoir a appartenu à la Société centrale des architectes qui sou
haite améliorer renseignement de l'architecture6.
L'enseignement de Lebas s'appuie largement sur l'héritage de ses prédécesseurs
Dufourny et Huyot dont il a recueilli à la fois les notes préparatoires et les manus-
5. (Vue admiration s'est déjà concrétisée dans une publication de Leb.is. en collaboration avec Debret,
consécutive л un voyage en Italie 1 lippolyte 1 ebas et François Debret

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