Travaux du Centre franco-égyptien de Karnak en 1970-1971, avec notes de M. Cl. Traunecker - article ; n°3 ; vol.115, pg 557-571
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Travaux du Centre franco-égyptien de Karnak en 1970-1971, avec notes de M. Cl. Traunecker - article ; n°3 ; vol.115, pg 557-571

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1971 - Volume 115 - Numéro 3 - Pages 557-571
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean Lauffray
Travaux du Centre franco-égyptien de Karnak en 1970-1971,
avec notes de M. Cl. Traunecker
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 115e année, N. 3, 1971. pp. 557-
571.
Citer ce document / Cite this document :
Lauffray Jean. Travaux du Centre franco-égyptien de Karnak en 1970-1971, avec notes de M. Cl. Traunecker. In: Comptes-
rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 115e année, N. 3, 1971. pp. 557-571.
doi : 10.3406/crai.1971.12669
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1971_num_115_3_12669FOUILLES DE KARNAK EN 1970 557
COMMUNICATION
TRAVAUX DU CENTRE FRANCO-ÉGYPTIEN DE KARNAK EN 1970-1971,
PAR M. JEAN LAUFFRAY,
AVEC NOTES DE M. CL. TRAUNECKER.
Depuis la dernière communication que j'ai eu l'honneur de pré
senter à votre Académie en mars 19701, le Centre franco-égyptien
d'Étude des Temples de Karnak a poursuivi ses travaux dans les
mêmes régions du temple d'Amon soit : les abords occidentaux du
premier pylône, la grande cour, le neuvième pylône et le temple
d'Opet. Divers imprévus nous ont obligés à ouvrir un nouveau
chantier de fouille entre la rive orientale du lac sacré et l'enceinte
de Nectanebo. Au cours de la saison, le Centre a accueilli divers
missionnaires et stagiaires. Leur collaboration a permis de pour
suivre la mise en ordre des magasins et d'entreprendre de nouvelles
recherches. C'est ainsi que Mlle Letellier, des Musées de France,
collaboratrice de M. J. Vandier, a préparé l'anastylose d'un monu
ment de Thoutmosis IV, que nous pourrons reconstruire, et que
M. le professeur Schwartz a étudié nos monnaies ptolémaïques.
Ces divers chantiers ont fourni des documents archéologiques et
épigraphiques nombreux. Il convenait de ne pas attendre leur
publication (qui sera faite dans la revue Kêmi) pour les porter à la
connaissance du monde savant ; c'est l'objet de la présente commun
ication. Égyptologues, hellénistes et historiens de l'art trouveront
dans ces documents matière à étude et à controverse. Les résultats
obtenus sont le fruit d'un travail en équipe auquel chacun de mes
collaborateurs a participé dans le cadre de sa spécialité2.
I. A bords occidentaux du premier pylône.
Tous les moyens du Centre pendant plusieurs mois ont été
regroupés sur ce chantier. J'ai assuré personnellement sa direction
avec l'assistance de Claude Traunecker pour l'épigraphie pharao
nique et de Sayed Abdel Hamid pour le classement du mobilier.
A la suite de nos travaux, l'histoire et les datations du dromos et
de la tribune de la barque sacrée doivent être révisées.
1. CRAI, 1970, p. 140.
2. En 1970-1971, l'équipe du Centre franco-égyptien comprenait : J. Lauflray, direc
teur ; S. Sauneron, codirecteur, conseiller scientifique pour l'égyptologie ; P. Anus,
adjoint au directeur ; R. Sa'ad, égyptologue ; A. Sayed, archéologue ; C. Traunecker,
égyptologue et chimiste ; Farag abd-el-Motleb, architecte ; A. Bellod, photographe ;
J. Larronde, conducteur de travaux ; G. Andreu, documentaliste. COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS 558
1° Le dromos était couramment attribué à l'époque ramésside.
Dans ma précédente communication j'avais émis des doutes sur cette
datation. Une fouille stratigraphique (fig. 1) a montré que des sols
du Nouvel Empire passent sous les fondations des sphinx et que le
débord de celles-ci s'établit à un niveau qui est celui à la fois du
seuil du premier pylône, du pied d'une rampe conduisant au pro
naos d'un temple au culte impérial, jadis partiellement dégagée par
H. Chevrier1, eJ; aussi d'une strate contenant des tessons romains,
des monnaies et plusieurs ex-votos au nom de Tibère. A ce même
niveau se situent également la couverture d'une citerne romaine et les
vestiges d'un dallage incluant en remploi un fragment d'une stèle
en granit portant un décret ptolémaïque. Il est évident que ce décret
ne devait plus être en vigueur lors de l'établissement du dallage. Ce
faisceau d'indices donne à penser — et selon moi prouve — que le
dromos dans son état actuel est un réaménagement des débuts de
l'empire romain avec remploi des anciens sphinx raméssides déjà
usurpés par Pinedjem et dont ce roi avait refait les piédestaux2. La
date de construction du premier pylône, toujours en suspens, ne
devrait pas être très éloignée de ce réaménagement final du dromos,
encore qu'une récente datation de l'échafaudage de terre crue de
ce pylône, fournie par le carbone 14 et qu'il faudra contrôler, est
plus ancienne que je ne le supposais3.
Dans les strates byzantines, qui recouvraient le sol romairi du
dromos, il a été dégagé un important fragment d'une stèle monu
mentale numérotée a. Elle porte la version grecque d'un yvwjuov
xsXfovtxoç de l'an 8 de Domitien fixant les droits qu'avaient à payer
des artisans dont la liste est donnée. Il comprend trente-huit lignes
conservées (fig. 2). On peut espérer retrouver les autres stèles que l'a
annonce. Une seconde stèle de cette série était totalement fruste.
Quant au morceau de en granit, remployé dans le dallage, il
complète trois autres fragments que nous avons retrouvés dans la
même région, d'où provenait également un cinquième morceau jadis
publié par Lefebvre. Trente et une lignes en grec peuvent être resti-
1. Chevrier, ASAE, 39, 1939, p. 557-558; Jouget, ASAE, 39, 1939, p. 603-605;
Lauflray, Kêmi, XX, sous presse.
2. Sur ce type de piédestaux trouvés remployés dans de nombreux monuments,
cf. Pillet, ASAE, 25, 1925, p. 3 ; Chevrier, ASAE, 51, 1951, p. 562 et pi. VIII ; Leclant,
Orientalia, 20, fasc. 4, 1951, p. 457 ; Lauffray, Kêmi, 20 et 21 sous presse. Pour la loca
lisation des blocs remployés dans le dromos, cf. Nelson, Key-plan, pi. XIV, 0-96 à 98.
C. Traunecker prépare une étude sur ces piédestaux et leur décor afin de reconstituer
l'aspect de ces monuments après la réfection du dromos par Pinedjem Ier.
3. Nous avons retrouvé pris dans une couche d'éclats de taille de l'échafaudage de
terre (face est du môle sud) un couffin antique. Cet objet étant contemporain de
la construction du pylône, nous en avons remis des fragments au docteur Nakhla,
des laboratoires du Musée du Caire, pour tenter une datation au carbone 14 de ce
monument. FOUILLES DE KARNAK EN 1970 559
Fig. 1. — Le dromos occidental et la tribune du quai, état des fouilles en juin 1971.
(CL A. Bellod.) COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS 560
Fig. 2. — Décret fiscal de l'an 8 de Domitien.
(Cl. A. Bellod).
tuées de ce texte difficile. J'ai laissé à M. G. Wagner, pensionnaire
de l'Institut français du Caire, le soin de publier cet important
document. Nous avons là une partie d'un décret promulgué, semble-
t-il, par Ptolémée Épiphane. Il fut très certainement trilingue et il
peut être comparé au fameux décret de Canope. Sa teneur se rapporte
à la navigation de la barque sacrée, l'Ousirhat des textes pharao
niques, dont il décrit les bancs plaqués d'or et le remorquage —
détails connus qu'il vient confirmer. — II ordonne en outre que des
statues du roi et de la reine, hautes de 5 coudées, soient érigées au
point le plus élevé du dromos d'Amon. Ce ne peut être que la plate- FOUILLES DE KARNAK EN 1970 561
forme de la tribune dont le dallage porte des traces d'encastrements.
On savait que la barque sacrée était encore en service à cette
époque1, mais il est intéressant de constater grâce à ce texte que les
révoltes et les guerres civiles qui ont marqué le règne de Ptolémée V
dans toute l'Egypte n'empêchaient pas les grandes fêtes pharao
niques traditionnelles de continuer à être célébrées avec le même
faste. Le comblement du port est postérieur à cette époque et les
maisons construites au-dessus ne peuvent être que romaines et
byzantines bien qu'on y trouve surtout des monnaies ptolémaïques
demeurées en circulation.
2° La tribune du quai, à laquelle achemine le dromos, passait
comme celui-ci pour être de la XIXe dynastie, en raison surtout de la
présence sur sa plate-forme supé

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