Une nouvelle interprétation de certaines images de la mosaïque de pavement de Qasr el-Lebya (Libye) - article ; n°2 ; vol.113, pg 264-279
17 pages
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Une nouvelle interprétation de certaines images de la mosaïque de pavement de Qasr el-Lebya (Libye) - article ; n°2 ; vol.113, pg 264-279

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1969 - Volume 113 - Numéro 2 - Pages 264-279
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur André Grabar
Une nouvelle interprétation de certaines images de la mosaïque
de pavement de Qasr el-Lebya (Libye)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 113e année, N. 2, 1969. pp. 264-
279.
Citer ce document / Cite this document :
Grabar André. Une nouvelle interprétation de certaines images de la mosaïque de pavement de Qasr el-Lebya (Libye). In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 113e année, N. 2, 1969. pp. 264-279.
doi : 10.3406/crai.1969.12389
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1969_num_113_2_12389264 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
SÉANCE DU 20 JUIN
PRÉSIDENCE DE M. MICHEL LEJEUNE, PRÉSIDENT
Lecture est donnée d'une lettre par laquelle le Chancelier de
l'Institut fait savoir que le Président de la République honorera
la séance solennelle du mardi 24 juin de sa présence et invite les
membres de l'Académie qui se proposent d'assister à la cérémonie
à revêtir leur habit d'académicien.
Le Ministre de l'Éducation nationale demande à l'Académie de
lui adresser sa liste de présentation en vue de pourvoir aux emplois
de professeurs de japonais et de coréen à l'École nationale des
langues orientales vivantes.
Sur la proposition du Secrétaire Perpétuel, parlant au nom de la
Commission des Travaux littéraires, l'Académie décide d'accorder
les subventions suivantes : 10.000 F pour la publication du Palais
royal d' Ugarit, t. v, sur la demande de M. Claude Schaeffer ;
15.000 F pour la publication du volume xvn de la mission de Ras
Shamra, Ugaritica VI, sur la de M. Claude ;
1.000 F pour la des Tablettes économiques de Lagash,
sur la demande de M. Jean Filliozat ; un crédit de 5.000 F est
ouvert à M. Raymond Lantier pour le paiement des frais de la
documentation photographique du tome xvi du Recueil d'Espéran-
dieu en préparation.
M. André Grabar fait une communication intitulée : « Une
nouvelle interprétation de certaines images de la mosaïque du
pavement de Qasr el-Lebya (Libye) ».
M. Henri Stern, sous le patronage de M. André Grabar, fait une
communication intitulée : « Quelques remarques sur les mosaïques
de Qasr el-Lebya ».
COMMUNICATIONS
UNE NOUVELLE INTERPRÉTATION DE CERTAINES IMAGES
DE LA MOSAÏQUE DE PAVEMENT DE QASR EL-LEBYA (LIBYE),
PAR M. ANDRÉ GRABAR, MEMBRE DE L'ACADÉMIE.
Il y a une dizaine d'années, les archéologues anglais chargés de
la conservation des monuments historiques, de Libye pratiquaient
une fouille au lieu-dit Qasr el-Lebya et découvraient les ruines d'une
grande basilique chrétienne, avec un pavement en mosaïques figu
ratives. Une inscription qui faisait partie de cette mosaïque disait
qu'on la devait à un évêque nommé Macarios et qu'elle remontait
à 538. LA MOSAÏQUE DE PAVEMENT DE QASR EL-LEBYA 265
C'est à certaines images qui figurent sur cette mosaïque de pave
ment — qui est une des plus grandes qu'on connaisse, et des plus
intéressantes à bien des égards — que je consacrerai la présente
communication. Tandis que M. Henri Stern, qui prendra la parole
aussitôt après, commentera certaines autres figurations du même
pavement de Qasr el-Lebya.
Peu de temps après leur découverte, ces mosaïques avaient été
portées à la connaissance du public par The illustrated London News
(numéro du 14 décembre 1957) sous forme d'un dépliant qui repro
duisait d'excellentes photographies du pavement dans son ensemble,
accompagné d'un très bref commentaire par le regretté Goodchild.
M. Ward Perkins, qui sauf erreur était directeur des Antiquités de
Libye, à l'époque de la découverte de la mosaïque, lui consacra un
article rapide, dans la Rivista di archeologia cristiana (xxxiv, 1958,
p. 183-192). Mais ni l'une ni l'autre de ces publications ne comprenait
d'analyse scientifique de la mosaïque de Qasr el-Lebya. Pour ma
part, j'ai essayé, en 1962, de joindre son témoignage à celui d'autres
mosaïques de pavement chrétiennes et juives, du ve et vie siècle,
conservées dans les pays riverains de la Méditerranée orientale
(Cahiers Archéologiques, xn, 1962, p. 135-141), mais en n'y relevant
que les traits qu'elle a, ou pourrait avoir, en commun avec la
tradition juive. C'est dire que la mosaïque de Qasr el-Lebya n'y est
pas étudiée pour elle-même et dans ce qu'elle peut présenter de
plus original. Une étude de ce genre reste à faire, et ce que je voudrais
vous proposer maintenant pourrait servir de prolégomène à une
pareille étude.
Toute la surface de la mosaïque de Qasr el-Lebya est divisée en
rectangles de même grandeur et presque carrés, à l'aide d'un réseau
de cadres, à l'intérieur desquels, dans chaque rectangle, s'inscrit
une image. Dans la plupart des cas, ces figurations montrent des
animaux, des poissons, des oiseaux, et ces zodia mériteraient une
étude spéciale, que nous n'entreprendrons pas aujourd'hui. Quant
aux autres images, elles représentent des être humains et des édifices,
et c'est à quelques-unes de ces figurations que nous nous arrêterons
maintenant.
Un premier groupe de ces images occupe certains des cadres
rectangulaires de la première et de la seconde rangée, du côté du
chœur (fig. 1). Le centre de la première rangée est occupé par
l'image d'une ville : mur d'enceinte garni de tours et de murs
crénelés, porte d'entrée centrale que surmonte un toit pointu ;
rideau dans la porte, arbres à l'intérieur de l'enceinte. Cette image
conventionnelle d'une cité fortifiée représente une ville déterminée
précisée par une inscription (en deux lignes verticales, de part et
d'autre de l'image) : nOAlC NGA eeOAGOPIAC, « la nouvelle ville 266 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Théodorias ». Or cette cité n'est autre que la localité actuelle de
Qasr el-Lebya, où se trouve l'église avec le pavement en mosaïque
qui nous occupe. Et grâce à Procope (De aedif., vi, 5, 12) on s'expl
ique les termes « nouvelle ville », ainsi que le nom de « Théodorias »
qui se lisent sur la mosaïque. En effet, cet auteur, contemporain
ou presque de la mosaïque, nous apprend que, dans la série de
constructions érigées de son temps sur ordre de Justinien et qui
avaient avant tout un caractère militaire, figurait la fondation,
en Libye, d'une ville fortifiée qui, jusque-là, portait le nom indigène
de Vaga et qui fut rebaptisée Théodorias, en l'honneur de l'impé
ratrice Théodora1. Procope ne dit pas en quelle année a eu lieu cette
re-fondation d'une cité, mais la dédicace de la mosaïque la date
approximativement de 538. Comme on verra en analysant la mosaï
que, la ville de Théodorias a dû être fondée peu de temps avant
l'église et sa mosaïque, c'est-à-dire peu de temps avant 538. Mais
d'abord, relevons ce détail de l'image de la « nouvelle ville », qui
montre que, si schématique qu'elle soit, l'iconographie de cette
image voulait être précise pour l'essentiel. Ce détail, ce sont les
arbres de deux espèces différentes (cyprès et palmiers ?) qu'on
voit au-dessus des murs crénelés de Théodorias. En effet, les cités
à l'intérieur des terres d'Afrique s'élevaient dans des oasis, que rien
ne caractérise mieux évidemment que les arbres qui s'y dressent.
Trois images figuratives encadrent l'évocation de la nouvelle cité
de Théodora. De part et d'autre de celle-ci, on voit deux personnages
féminins debout revêtus d'un manteau et un voile sur la tête. Une
inscription définit celle de gauche comme la KOCMICIC, ou « déco
ration », tandis que celle de droite est accompagnée de l'inscription
KTICIC, ou « fondation ». Enfin, immédiatement sous l'image de
la ville, on trouve une troisième personnification que la légende qui
l'accompagne appelle l'ANANGOOCIC, le « renouvellement » ou la
« nouvelle dédicace ». Cette fois, c'est une femme dont on ne voit
que le haut du corps et qui apparaît à l'i

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