Work in progress. De l imprimerie de L Illustration à l IUT Paris XIII - article ; n°1 ; vol.11, pg 63-81
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Livraisons d'histoire de l'architecture - Année 2006 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 63-81
Work in progress. From the Illustration printing works to Paris XIII IUT1, by Christian Hottin. During the opening ceremony in 1933, the Illustration printing works in Bobigny were presented as the largest and the most modern ones in Europa. Featured as a classical building flanked by a 64 m high tower, it was erected among market gardens then. While the industrial production collapses, the suburban area spreads to the industrial wasteland, soon surrounding it. This complex urban environment and the newly deserted premises make up delicate working conditions for Paul Chemetov and Borja Huidobro, both in charge of converting the premises into an university in 1995. Here begins an awkward process, still uncompleted. The original qualities of the premises enable to design an inventive re-birth, whose strong point is undoubtly the great volumes inside. But it is no small matter, whether one is the owner, die project manager or even a simple user, to handle the rehabilitation process of such premises and to bring them back to life, all the more so the yard drags on, bringing about an unusual cohabitation between some industrial ruins and some scholarly places.
« Work in progress. De l'imprimerie de L 'Illustration à l'IUT Paris XIII », par Christian Hottin Lors de son inauguration en 1933, l'imprimerie de L'Illustration à Bobigny est présentée comme la plus grande et la plus moderne d'Europe. Bâtiment aux lignes classiques flanqué d'une tour de 64 m., il s'élève alors parmi les jardins de maraîchers. Alors que l'activité industrielle périclite, la banlieue rattrape l'usine, et bientôt enserre la friche de toutes parts. Ce contexte urbain difficile et l'abandon des lieux créent des conditions de travail délicates pour Paul Chemetov et Borja Huidobro, chargés de transformer le lieu en université en 1995. Un parcours éprouvant commence, toujours pas achevé. Les qualités originelles du lieu permettent une recréation inventive, dont le point fort est sans doute l'ampleur des volumes intérieurs. Mais il n'est pas toujours facile, qu'on soit maître d'ouvrage, maître d'œuvre ou simple usager, d'assumer la prise en charge d'un tel lieu et de lui redonner vie, surtout quand la lenteur des travaux conduit à une étrange cohabitation entre ruines industrielles et espaces voués au savoir.
« Work in progress. Von der Druckerei zum Technologischen Institut (IUT) der Universität Paris XIII », von Christian Hottin Die Druckerei der Zeitschrift L'Illustration wurde schon bei der Einweihung 1933 als die gröBte und modernste Europas vorgestellt. Das Gebäude im klassischen Stil wurde von einem 64 Meter hohen Turm flankiert, damais noch inmitten von Gemüsegärten. Im Laufe der Zeit und des wirtschaftlichen Rückganges wurde die Umgebung der Fabrik immer dichter besiedelt, so dass die Industriebrache bald von alien Seiten zugebaut war. Die Verwahrlosung des Gebäudes und dessen schwierige urbane Umgebung erschwerten die Aufgabe von Paul Chemetov und Borja Huidobro, 1995 dieses stillgelegte Werk in ein Universitätsgebäude umzugestalten. Der schwere langwierige Prozess, der damais begann, bleibt sogar heute noch unvollendet. Die ursprünglichen Eigenschaften des Gebäudes lassen sich in des- sen erfinderischer Neuschopfung wiedererkennen, die sich hauptsächlich durch riesiggrosse Innenraume auszeichnet. Egal ob Bauherr, Bauunternehmer oder Benutzer, niemandem fällt es leicht, sich dem Anspruch zu stellen, ein derartiges Bauareal umzubauen oder wiederzubeleben, insbesondere wenn die lange Dauer des Umbaus zu einer ungewöhnlichen Verquickung von einer Industrieruine mit neuen der Wissenschaft dienenden Raumen führen muss.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christian Hottin
Work in progress. De l'imprimerie de L'Illustration à l'IUT Paris
XIII
In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°11, 1er semestre 2006. pp. 63-81.
Citer ce document / Cite this document :
Hottin Christian. Work in progress. De l'imprimerie de L'Illustration à l'IUT Paris XIII. In: Livraisons d'histoire de l'architecture.
n°11, 1er semestre 2006. pp. 63-81.
doi : 10.3406/lha.2006.1033
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2006_num_11_1_1033Abstract
"Work in progress. From the Illustration printing works to Paris XIII IUT1", by Christian Hottin. During the
opening ceremony in 1933, the printing works in Bobigny were presented as the largest and
the most modern ones in Europa. Featured as a classical building flanked by a 64 m high tower, it was
erected among market gardens then. While the industrial production collapses, the suburban area
spreads to the industrial wasteland, soon surrounding it. This complex urban environment and the newly
deserted premises make up delicate working conditions for Paul Chemetov and Borja Huidobro, both in
charge of converting the premises into an university in 1995. Here begins an awkward process, still
uncompleted. The original qualities of the premises enable to design an inventive re-birth, whose strong
point is undoubtly the great volumes inside. But it is no small matter, whether one is the owner, die
project manager or even a simple user, to handle the rehabilitation process of such premises and to
bring them back to life, all the more so the yard drags on, bringing about an unusual cohabitation
between some industrial ruins and some scholarly places.
Résumé
« Work in progress. De l'imprimerie de L 'Illustration à l'IUT Paris XIII », par Christian Hottin Lors de son
inauguration en 1933, de L'Illustration à Bobigny est présentée comme la plus grande et la
plus moderne d'Europe. Bâtiment aux lignes classiques flanqué d'une tour de 64 m., il s'élève alors
parmi les jardins de maraîchers. Alors que l'activité industrielle périclite, la banlieue rattrape l'usine, et
bientôt enserre la friche de toutes parts. Ce contexte urbain difficile et l'abandon des lieux créent des
conditions de travail délicates pour Paul Chemetov et Borja Huidobro, chargés de transformer le lieu en
université en 1995. Un parcours éprouvant commence, toujours pas achevé. Les qualités originelles du
lieu permettent une recréation inventive, dont le point fort est sans doute l'ampleur des volumes
intérieurs. Mais il n'est pas toujours facile, qu'on soit maître d'ouvrage, maître d'œuvre ou simple
usager, d'assumer la prise en charge d'un tel lieu et de lui redonner vie, surtout quand la lenteur des
travaux conduit à une étrange cohabitation entre ruines industrielles et espaces voués au savoir.
Zusammenfassung
« Work in progress. Von der Druckerei zum Technologischen Institut (IUT) der Universität Paris XIII »,
von Christian Hottin Die Druckerei der Zeitschrift L'Illustration wurde schon bei der Einweihung 1933 als
die gröBte und modernste Europas vorgestellt. Das Gebäude im klassischen Stil wurde von einem 64
Meter hohen Turm flankiert, damais noch inmitten von Gemüsegärten. Im Laufe der Zeit und des
wirtschaftlichen Rückganges wurde die Umgebung der Fabrik immer dichter besiedelt, so dass die
Industriebrache bald von alien Seiten zugebaut war. Die Verwahrlosung des Gebäudes und dessen
schwierige urbane Umgebung erschwerten die Aufgabe von Paul Chemetov und Borja Huidobro, 1995
dieses stillgelegte Werk in ein Universitätsgebäude umzugestalten. Der schwere langwierige Prozess,
der damais begann, bleibt sogar heute noch unvollendet. Die ursprünglichen Eigenschaften des
Gebäudes lassen sich in des- sen erfinderischer Neuschopfung wiedererkennen, die sich
hauptsächlich durch riesiggrosse Innenraume auszeichnet. Egal ob Bauherr, Bauunternehmer oder
Benutzer, niemandem fällt es leicht, sich dem Anspruch zu stellen, ein derartiges Bauareal umzubauen
oder wiederzubeleben, insbesondere wenn die lange Dauer des Umbaus zu einer ungewöhnlichen
Verquickung von einer Industrieruine mit neuen der Wissenschaft dienenden Raumen führen muss.Par Christian HOTTIN
WORK IN PROGRESS
DE L'IMPRIMERIE DE L'ILLUSTRATION A L'IUT PARIS XIII
Réhabilitations : la question du sens
Longtemps le remploi en institutions culturelles ou scientifiques de bâtiments
déchus de leur fonction initiale s'est accompli sans que maîtres d'ouvrage et maîtres
d'oeuvre se posent ou posent la question des implications symboliques de ces trans
ferts d'affectations. Profitant de l'étendue des domaines laissés vacants par les bou
leversements institutionnels nés de la Révolution, on transformait les anciens hôtels
particuliers en écoles d'ingénieurs (l'École centrale trouva à l'hôtel de Juigné son
premier asile et celles des Mines et des Ponts, depuis près de deux siècles, se sont
nichées dans les hôtels de Fleury et de Vendôme), tandis que les couvents deve
naient des bibliothèques ou des dépôts d'archives (oublié aujourd'hui en France1,
cet usage perdure en Belgique, à Mons ou à Huy par exemple)2. Après la seconde
guerre mondiale, grâce aux effets conjugués du plan Marshall, de la reconstruction
et des politiques d'équipement volontaristes de la république gaullienne, on se voua
tout entier aux bâtiments neufs, élevés en série selon des programmes types élaborés
dans les services techniques des administrations. À partir des années 1970, la crise
des vocations religieuses et l'effondrement des industries traditionnelles ont laissé à
l'abandon, de nouveau, d'immenses propriétés. Cependant, il n'a plus été question,
comme par le passé, de réapproprier ces édifices sans réflexions préalables sur la
signification de l'opération projetée. Théoriciens de la réhabilitation architecturale3
et défenseurs des nouveaux patrimoines, les uns et les autres nourris des expériences
antérieures britanniques et américaines4, s'épaulèrent pour fonder leurs actions sur
1 . Cette pratique est demeurée vivace jusqu'au siècle dernier, puisque les archives du Loiret, installées
dans un ancien couvent des Minimes, incendiées en 1940, furent après la guerre réimplantées dans
le même couvent, presque intégralement reconstruit ! Voir Louis Monnier, « Les aménagements des
nouvelles archives du Loiret», Gazette des archives, nouvelle série, n° 27, 1959, p. 21-31.
2. Voir « Quelques visages de Janus : les archives comme institution bernard-l'hermitte », actes du
colloque international Archives, archivistes et archivistique dans l'Europe du Nord-ouest du Moyen Age
à nos jours, organisé par le CHREN-O (Lille 3) et l'AAF, Roubaix, 2-4 décembre 2004, à paraître
en 2006.
3. Voir parmi beaucoup d'autres et pour les derniers en date : Philippe Simon, Architecture transfor
mée. Réhabilitations et reconversions à Paris, Paris, Éditions du pavillon de l'Arsenal, 1997, 134 p.,
et Kenneth Powel, L'Architecture transformée. Réhabilitations, rénovations, réutilisations, Paris, Seuil,
1999, 255 p.
4. En 1964 est fondé le Journal of industrial archeology, suivi en 1974 par The association for industrial
archeology. Claudine Cartier, L'Héritage industriel: un patrimoine, CRDP - Franche-Comté, Besan
çon, 2002, 195 p., p. 8-9.
Lwraiàoru d'histoire de l'architecture n° 11 64 CHRISTIAN HOTT1N
un discours cohérent5, bientôt diffusé6, exposé7, vulgarisé8. Il a conquis les écoles
d'architecture et façonné le visage de la cité post-industrielle9. La transformation
d'une usine désaffectée est un exercice imposé des études d'architecture, comme
jadis la copie d'après l'antique. La ville se lit comme un palimpseste de sa géogra
phie dépassée : voici à Roubaix un centre commercial, trois universités, un centre
d'archives et un musée... il y avait là quatre usines, une poste et une piscine.
Quel sens donne-t-on à de telles opérations ? Et qui donne quel sens ? Que
perd-on et que gagne-t-on à transformer ? L'exemple ici étudié, celui des anciens
locaux de L'Illustration, à Bobigny, nous entraîne loin du Nord, cet eldorado des
reconversions. Il est spécifique à plus d'un titre. En fait d'usine, c'est d'une impri
merie qu'il s'agit, célébrée en son temps comme la plus grande d'Europe, et, qui
plus est, d'une imprimerie appartenant au périodique fran

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