1. LE FRANÇAIS APPARTIENT À LA FAMILLE DES LANGUES INDO-EUROPÉENNES. .......3 2. LA LANGUE FRANÇAISE EST EN GRANDE PARTIE ISSUE DU LATIN PARLÉ....................3 A) LES GAULOIS ET LE LATIN..................................3....................................................................................... B) LE«SUBSTRAT»GAULOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE................................4............................................. C) LES INVASIONS GERMANIQUES........................4......................................................................................... 3. L’ANCIEN FRANÇAIS (IXE-XIIIESIÈCLE) EST ENCORE PLUS PROCHE DU LATIN QUE DU FRANÇAIS MODERNE.............................................................................................................................5 4. DES EMPRUNTS À LA LANGUE NORMANDE ET À LA LANGUE ARABE ENRICHISSENT LA LANGUE FRANÇAISE. .............................................................................................................................6 A) DES EMPRUNTS À LA LANGUE DESVIKINGS................................................6.............................................. B) DES EMPRUNTS À LA LANGUE ARABE........................................................7............................................... 5. LE FRANÇAIS DE LA RENAISSANCE (XVIESIÈCLE) EST UNE LANGUE EN PLEIN ÉPANOUISSEMENT. .......................................................................................................................................8 A) UNE LANGUE QUI SE MODERNISE....8.......................................................................................................... B) FRANÇOISIERET L’ORDONNANCE DEVILLERS-COTTERÊTS...............................8........................................ C) LES ÉCRIVAINS DE LAPLÉIADE......8........................................................................................................... 6. DE NOMBREUX EMPRUNTS AU LATIN CLASSIQUE ET À L’ITALIEN NOURRISSENT ALORS LA LANGUE FRANÇAISE. ..............................................................................................................9 A) LA NAISSANCE DE DOUBLETS................................................................9................................................... B) LES EMPRUNTS À L’ITALIEN....................................................................................................................11 7. AU XVIIEET AU XVIIIESIÈCLE, LA LANGUE FRANÇAISE SE STABILISE..........................12 A) MALHERBE ET LA«PURETÉ»DE LA LANGUE21........................................................................................ B) LA PRÉCIOSITÉ ET LA LANGUE RAFFINÉE MAIS AUSSI PARFOIS AFFECTÉE21................................................ C) VAUGELAS ET LE BON USAGE............................................................................1.....4................................ D) LA LANGUE CLASSIQUE PAR RAPPORT À LA LANGUE D’AUJOURD’HUI1.4.................................................... E) ÀLA RECHERCHE D’UNE LOGIQUE DANS LA LANGUE............................................................................15.. F) DES MOTS EMPRUNTÉS À L’ANGLETERRE ET DES MOTS INVENTÉS AU XVIIIESIÈCLE.16............................... G) ÀL’AUBE DU XIXESIÈCLE,LARÉVOLUTION FRANÇAISE...............................................................16.......... 8. AU XIXESIÈCLE, LA LANGUE FRANÇAISE S’ENRICHIT ET S’INSTALLE DANS TOUT LE PAYS PAR LE BIAIS DE L’ÉCOLE. .....................................................................................................17 A) LES ROMANTIQUES S’OPPOSENT AUX CONTRAINTES DE LA LANGUE CLASSIQUE..............................17........ B) LDÉNOTENT LES TRANSFORMATIONS DU MONDE ET DE LA SOCIÉTÉES RÉALISTES ET LA PRESSE ..............18 CD)’L)ÀTUOPELSYAFRANÇAISEDANSTFFSUEALLNAUGEGNEINSEDITENLEAMGAREDXULCESÈI.....................................91............ FIN DU XIXENDS DICTIONNAIRES SERVENT DE RÉFÉRENCE..................................91 9. AU XXESIÈCLE, LA LANGUE FRANÇAISE SE RÉINVENTE DANS LA CONTINUITÉ. ......20 A) LA LANGUE FRANÇAISE CONFRONTÉE À L’INFLUENCE DE LA LANGUE ANGLAISE.............................2..0..... B) LA LANGUE FRANÇAISE SE RÉINVENTE.............................................................................................2...2.... C) UNE LANGUE PERMÉABLE AUX PARLERS DES CITÉS ET DE LA CITÉ..............23............................................. D) L’ORTHOGRAPHE EN DÉBAT RENOUVELÉ..............................................................................................24.. 10. DE L’ARGOT, LANGUE SECRÈTE DES « CLASSES DANGEREUSES » À L’ARGOT POPULARISÉ..................................................................................................................................................26 11. BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE.....................................................................................................28
LA LANGUE FRANÇAISE : UNE LONGUE HISTOIRE RICHE D’EMPRUNTS par Jean PRUVOST Université de Cergy-Pontoise
Un constat s’impose : une langue peut évoluer au cours de l’histoire au point qu’on ne soit plus capable d’en lire la première trace écrite. Voici par exemple une phrase extraite de notre tout premier texte écrit en langue française, lesSerments de Strasbourg(842) : sisaluaraieo. cist meon fradre karlo, et in aiudha et in cadhuna cosa. sicum om per dreit son fradra saluar dift. Et voici maintenant les différentes transformations de cette même phrase, telles que l’historien de la langue Ferdinand Brunot (1860-1938) les a reconstituées à travers l’évolution de la langue française : en français duXIIesiècle : si salverai jo cest mien fredre Charlon, et en aiude, et en chascune chose, si come on par dreit, en ço que il me altresi façet. en français duXVesiècle : si sauverai je cest mien frereCharle, et par mon aide et en chascune chose, si, comme on doit par droit son frere sauver, en ce qu’il me face autresi. en français moderne : je soutiendrai mon frère Charles de mon aide et en toute chose, comme on doit justement soutenir son frère, à condition qu’il en fasse autant. On constate d’emblée que, sans la traduction en français moderne, il nous serait impossible de comprendre le texte rédigé en 842. Très peu de mots restent en effet identiques de 842 à aujourd’hui, la ponctuation est pour ainsi dire inexistante dans le premier texte et, sans en être informé, comment par exemple repérer le pronom personnel « je » dans sa forme initiale « eo » ? Pour bien comprendre l’évolution de la langue française, il faut donc en retracer les grandes étapes, en signalant notamment l’influence parfois très importante de telle ou telle autre langue en fonction de l’histoire de la France et de l’Europe. Notre langue a en effet bénéficié d’apports divers qui l’ont nourrie et enrichie tout au long de l’Histoire. 2