A l’est de la guerre-  Jenseits des Krieges de Ruth Beckermann
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A l’est de la guerre- Jenseits des Krieges de Ruth Beckermann

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Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Publié le 07 décembre 2011
Nombre de lectures 74
Langue Français

Extrait

A lÕest de la guerre Jenseits des Krieges FICHE FILM
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
c'est pas pire que les crimes d Staline.Ó Cinquante ans aprËs, ‡ Vienne en 1995 on en est encore l‡. Cinq ans plus tard on le sait : certains des fils sont prÍts reproduire les crimes des pËres. O pourrait contester ‡ Ruth Beckerman son parti pris de ne prendre l'expositio (toujours hors champ) que comme caiss de rÈsonance, et surtout l'absence d'en tretien avec des Autrichiens plus jeunes ceux-l‡ mÍmes qui, aujourd'hui, banali sent le fascisme. Nul doute quÕen vingt heures de bande les chemins de traverses ne devaien pas manquer pour quÕelle arrive ‡ cett Òaudition de gens qui n'Ètaient ni per vers, ni sadiques mais abominables e terriblement normauxÓ. Son exploratio de l'inconscience historique autrichien ne a cette force de faire bloc, d'observe des sÈries de ressassements et d reniements, pour arriver ‡ ce quÕell appelle bravement un ´peep-showª. Oui et mÍme pour revenir auPossÈder e dÈtruirede RÈgis Michel, un Òpeep show de l'inconscientÓ Philippe Azour LibÈration - Jeudi 20 avril 200
En novembre 1995, la rÈalisatrice film les rÈactions du public ‡ une expositio organisÈe, simultanÈment en Allemagn et en Autriche, sur les atrocitÈs com mises par la Wehrmacht, notamment e Russie, de 1941 ‡ 1944. On voit ceux qui s'Ètonnent, qui refusen d'y croire. Ceux qui admettent les exÈcu tions sommaires commises sur des pri sonniers russes. Par les SS. Et non par l Wehrmacht, qui reste, encore aujour d'hui, pour beaucoup, une armÈe qui fait honneur ‡ l'Allemagne. Certains, plus courageux, avouent que l Wehrmacht n'Ètait pas aussi innocent que Áa. Un vieux monsieur confirme l vÈracitÈ d'une photo de l'exposition o˘ l'on voit une douzaine de corps pendus Mais, affirme-t-il, c'Ètaient des cas i
lÈs. Et puis quoi, on obÈissait au ordresÉ Le plus passionnant - et Áa arrive plu sieurs fois -, c'est lorsqu'un tÈmoin, e pleine conversation avec Rut Beckermann, est interrompu par u autre visiteur qui le contredit Fermement mais toujours briËvement comme si Áa n'en valait plus la peine comme si Áa ne servait plus ‡ rienÉ Mais c'est bien le but du film : montre que ces gens, en majoritÈ, continuent malgrÈ tout, ‡ nier l'Èvidence, Pierre Mura TÈlÈrama n∞2624 - 29 avril 200
(É) Ce qui surprend, au-del‡ des faits, au-del‡ du rÙle avÈrÈ de la Wehrmacht dansÉ l'extermination des Juifs et des Russes sur le front de l'Est, cÕe lÕempressement soudain de ces gran pËres tranquilles ‡ se confier, se confes ser, voire polÈmiquer les uns avec le autres. On sent qu'un verrou a sautÈ. L mÈmoire nÕest plus tabou. CÕe explique l'un d'eux, lÕaffaire Waldhei ex-secrÈtaire de l'ONU dont le passÈ S a resurgi trËs rapidement, qui a permi cette libÈration des (mauvaises consciences en Autriche. Certain anciens militaires restent fidËles a mythe de la bonne conduire de lÕarmÈ du IIIe Reich, mais nombreux sont ceu qui admettent lÕÈvidence :ÒJÕy Èta avec ces salaudsÓ, ÒNous sommes to complices.Ó Par contraste, le propo doucereux d'une ex de la jeunesse hitlÈ rienne font frÈmir en tournant au bila apologÈtique du nazisme. Bref, avec u dispositif minimaliste -interviews ‡ l queue leu leu dans un local dÕexpo fon tionnel-, Ruth Beckermann exhume bru talement un pan du passÈ commodÈ ment enfoui sous des tombereau dÕarchives et de reconstitutions Èd f
iantes ‡ la Spielberg. (É) Vincent Ostri Les Inrockuptible du 18 au 24 avril 200
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Les rÈcentes Èlections lÈgislatives en Autriche et la formation d'une coalition gouvernementale avec le Parti d'extrÍ-me droite de Jˆrg Haider justifient la sortie en France de ce documentaire tournÈ en septembre 1995. Les observa-teurs politiques expliquent en partie la progression inquiÈtante du FPO par le fait que la question du passÈ autrichien n'est toujours pas soldÈe. C'est cette difficultÈ des Autrichiens ‡ se confronter ‡ leur propre histoire que Ruth Beckermann a mise en Èvidence, en fil-mant pendant un mois les spectateurs de l'exposition viennoise ÒGuerre d'ex-termination. Les crimes de guerre de la Wehrmarcht 1941-1944Ò. StimulÈs par la prÈsence de la camÈra et les pan-neaux de l'exposition qui opËrent comme de vÈritables dÈclencheurs de la mÈmoire, les spectateurs - dont la plu-part avaient 20 ans au moment des faits- rÈagissent ‡ chaud, commentent, sÕindignent, s'apostrophent, s'insultent, se confient ou se confessent. Participation ‡ la dÈportation, assassi-nats de civils et de prisonniers de guer-re, torturesÉ la dÈnonciation des exac-tions de la Wehrmarcht provoque des rÈactions passionnelles dans le public venu assister ‡ lÕexposition. Par de longs plans-sÈquences, la rÈalisatrice permet ‡ chacun de ces tÈmoins meurtris de raconter sa guerre. La force de ce docu-mentaire tient ‡ la confrontation de ces spectateurs ayant partagÈ la mÍme ter-rible expÈrience des atrocitÈs commises par lÕarmÈe qu'ils servaient, mais aussi aux interprÈtations antagonistes : rÈcit de la douleur dÕune honte ineffaÁable, aveu d'un sentiment de culpabilitÈ, revendication d'une impuissance fatale, recours ‡ l'alibi de l'ignorance, contesta-tion scandalisÈe, proposition d'une autre version des ÈvÈnements, plus Òobjecti-veÒ. LÕintensitÈ dAÕde la guerre l'est rÈside dans l'effort de tÈmoignage de ces acteurs (anciens soldats, victimes, enfants de soldatsÉ sur lesquels pËsent encore, plus d'un demi-siËcle
D O C U M E N T
mÈmoire. LÊtitia Mikle Positif n∞471 - mai 200
(É) Le regard de Ruth Beckermann n'est pas inquisiteur, bien que l'on sente (qu l'on imagine ?) parfois sa rÈvolte. Il s'agit de saisir simplement ce que pro duit son dispositif (une camÈra, un expo, des visiteurs, dans la durÈe). quelques brËves relances prËs (notam ment lors d'entretiens plus longs, lÈgË rement ‡ l'Ècart, montÈs en continuitÈ) son intervention rÈside dans sa seul prÈsence, dans le fait quÕelle regard Ècoute, enregistre. Elle n'en per d'ailleurs pas une miette lorsque le dia logue entre deux vÈtÈrans de l Wehrmacht tourne ‡ l'affrontement. L derniËre sÈquence du film est significa tive ; lÕun taxe l'autre d'ÓidiotieÓ, chac rÈpËte ses propre mots, qui se situen sur un tout autre plan que ceux d l'autre (objet du dÈbat : ceux qui Ètaien au front n'auraient rien su des camps mais ils auraient pu en apprendre l'exis tence avant leur dÈpart au combat). Ainsi se dessine une Autriche aux frac tures multiples, aux non-dits san limites, mais au sein de laquelle le oppositions sont tout sauf binaires comme un dÈgradÈ de rÈvisionnismes. On pourrait regretter que les trËs fort partis pris formels (en creux, si l'o veut : pas de spectacle, de montag orientÈ, mais une sorte d'anti-mise e scËne) limitent la portÈe pÈdagogiq du film. Mais l‡ n'est pas l'objet d lÕest de la guerr.edocumentari La constate justement que, d'une gÈnÈ tion aux suivantes, la transmission s'est pas faite. Aujourd'hui, le gouver ment autrichien compte plusie ministres d'extrÍme-droite - ce qui n' pas pour rien dans la sortie, en parte riat avec l'Institut culturel autrichien Paris, de ce film achevÈ en 1997. Ce q montrait ‡ l'Èpoque Ruth Beckerma
ce n'est pas le passÈ, mais commen celui-ci, faute d'Ítre assumÈ, continue travailler les hommes. Ce que le fil aidait ‡ voir, Ètait un futur alors des plu proches. Erwan Higuine
Cahiers du CinÈma - avril 200
(É) A commencer justement par ces mots qui se dÈvident torrentiellement comme si une digue vieille dÕun dem siËcle avait soudainement l‚chÈ, dan un paysage assÈchÈ qui ne serait consti tuÈ que des visages de ceux qui les pro fËrent. La mauvaise qualitÈ de lÕimag la lumiËre au nÈon, les longs plans fixe sur ces anciens soldats qui jettent leur derniËres forces dans une bataille quÕi savent depuis longtemps perdue, n contribuent pas peu ‡ la dimension sai sissante, presque expÈrimentale, de c film. La nature des discours, ‡ quelque exceptions prËs, toute la gamme de dÈnÈgations possibles et imaginable sÕexprimant ici, depuis la mise ‡ dista ce (ÒDieu merci jÕÈtais dans lÕaviatio jusquÕ‡ la disculpation idÈologiqueÒ(C sont les Russes qui on commencÈÓ).LÕexposition, sous la cam ra de Beckermann, se transforme e chambre obscure: difficile de faire l dÈpart entre le cynisme et lÕaveugl ment volontaire.Ce film recoupe ‡ bie des Ègards celui de Claude Lanzmann Un vivant qui passe,et en relance tout
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depuis dÈj‡ deux ans de distribuer le film, sans parvenir ‡ convaincre de son opportuni-tÈ. Si lÕactualitÈ autrichienne lui a permis de rÈa-liser son projet, elle lÕa Ègalement confrontÈ ‡ une dÈlicate dÈcision. LÕaffaire est intÈressan-te car on passe ici, toutes proportions gar-dÈes, de la rÈflexion thÈorique suscitÈe par le film ‡ sa mise en pratique. Du temps de lÕancien gouvernement, Michel Huillard avait en effet obtenu de lÕInstitut culturel autrichien, Èmanation officielle de lÕambassade, une aide ‡ la distribution. Il nÕa pas jugÈ bon de la rÈcu-ser, au motif que Òles mÍmes personnes y tra-vaillent aujourdÕhui et souhaitent toujours aider le filmÓ. M. Jˆrg Jankevicz, directeur de lÕInstitut cultu-rel autrichien, confirme ses dires, dÕautant plus quÕil estime que sa mission est indÈpen-dante de la couleur politique du gouverne-ment, qui ne lÕiÓntÈresse pasÓ et le laisse ÒtrËs confiantÓ sur lÕavenir de la culture dans son pays. Ruth Beckermann a pour sa part tenu ‡ ajou-ter ce court priËre dÕinsÈrer au dossier de presse : ÒQuand jÕai tournÈ ce film il Ètait impensable quÕun parti qui joue sur les reflets du nazisme devienne aussi fort en Autriche. AujourdÕhui, les faits sont l‡. Racisme et mÈpris de lÕautre sont arrivÈs au pouvoir. MalgrÈ les livres, malgrÈ les films, malgrÈ tous les travaux historiques qui ont essayÈ dÕÈclairer cette pÈriode, rien nÕa changÈ en Autriche. Peut-Ítre que les manifestations dans les rue au changement et imposeront la dÈmission de Vienne et le ÒnonÓ de lÕEurope contribueront la dÈcision de ce gouverne-ment. EspÈrons-le.Ó Jacques Mandelbaum -
D O C U M E N T
Entretien avec la rÈalisatrice
Tu as pris spontanÈment la dÈcision de faire ce film - comment tÕes-tu prÈparÈ au tournage, concrËtement ? Avais-tu un concept particulier ? Je suis partie de lÕidÈe que dÕancie soldats de la Werhmacht viendraient ‡ cette exposition. J'avais pour ma part dÈj‡ vu l'exposition et lu de nombreux livres sur la question. Il Ètait clair pour moi que je ne pourrais jamais aborder les choses sur le plan de la stratÈgie militaire et, dÕailleurs, cela ne mÕintÈr sait pas. Je savais que lÕexpositio serait pour le film un arriËre-plan idÈal : elle Ètait dans un lieu public et prÈsen-tait des documents, photos et autres, relatifs aux crimes de la Wehrmacht sur le front oriental. En ce qui concerne la prÈparation aux situations de parole : il est Èvidemment trËs difficile de filmer des gens avec lesquels on garde une certaine distance, mais avec lesquels il faut malgrÈ tout essayer d'instaurer une certaine complicitÈ, irritable et nÈces-saire quand on filme. QuÕon le veuille o non, on se rapproche des gens en les fil-mant, mÍme si ce n'est que pour un court instant. Je me suis demandÈ com-ment j'allais filmer ces gens sans les condamner et sans faire semblant de les approuver. Voil‡ des questions que je me posais tout le temps. [É]
Ton film est essentiellement centrÈ sur les conversations des visiteurs et les observations quÕils font :- comment a tu travaillÈ sur place et comment se sont passÈes les rencontres avec les visiteurs ? En tout, nous avons interrogÈ plus de 200 personnes ; pour finir nous avions un film de 46 heures. Lorsque nous avons commencÈ, j'ai remarquÈ que je menais les entretiens comme des inter-rogatoires. JÕÈtais trËs agressive lorsque quelqu'un disait quelque chose qui s'Ècartait de mon sujet, je mettais tout de suite fin ‡ son tÈmoignage. Il a bien fallu que je me rende ‡ IÕÈviden cette faÁon de travailler nÕÈtait qu
source d'Ènervement, Ètait stÈrile. J'ai d˚ me mettre un peu en retrait sur l plan personnel. JÕessayais donc dÕint venir aussi peu que possible lorsque le gens parlaient. Mais Èvidemment, il m fallait les recentrer souvent sur le suje car la plupart du temps ils essayaient d raconter leur captivitÈ, leurs propre souffrances, etcÉ Je ne me suis jamais entretenue avec les visiteurs avant d les interviewer. LÕÈquipe de tournage s promenait simplement dans lÕexpositio et nous regardions quels visiteurs pou vaient, en fonction de leur ‚ge, entrer e ligne de compte.
Ton film insiste sur la vision des chose que peuvent avoir ces anciens soldats ils nÕesquivent pas le sujet, ne font p l'apologie de la guerre, mais parlent d choses quÕils ont personnelleme vÈcues. Tout ‡ fait. [É] Ils rÈpËtent : "C'est Áa, la guerre, cÕest terrible". C'est une fo mule toute faite, ils IÕutilisent tous. Mai nous savons bien que la guerre sur l front oriental nÕÈtait pas comparable la guerre sur le front occidental. Et cÕe prÈcisÈment de cela que je voulais le faire parler. Car, on ne peut pas s contenter de dire que la guerre, cÕest l guerre : la guerre est une situatio sociale particuliËre, elle a des rËgles qui fixent des limites, en fonction des quelles on peut faire ou ne pas faire cer taines choses. (É) Entretien rÈalisÈ par Constantin Wulf Dossier Distributeu
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La rÈalisatrice
Ruth Beckermann est nÈe ‡ Vienne. CÕest en 1977 quÕelle obtient son docto-rat de Lettres ‡ lÕUniversitÈ de Vienne. RÈdactrice dans de nombreuses revues, elle fonde la maison de production filmaden. Ecrivain et cinÈaste, elle tour-ne des documentaires et publie des essais consacrÈs aux zones dÕombre de la conscience historique depuis plus de 10 ans. Elle a reÁu des rÈcompenses pour ses filmsRetour ‡ VienneetLe pont de papier. Son filmA lÕest de la guerrea reÁu en 1996 le Grand Prix de la ville de Vienne, le Prix du Jury et le Prix des BibliothËques au CinÈma du RÈel ‡ Paris en 1997.
Dossier distributeur
Filmographie
Wien Retour1985 Retour ‡ Vienne Die papierene Br¸cke1987 Le pont de palpier Nach Jerusalem1990 Vers JÈrusalem Jenseits des Krieges1997 A lÕEst de la guerre EÔn fl¸chtiger Zug nach dem Orient1999
Documents disponibles au France
Ras lÕfront n∞73 Studio - Mai 2000 CinÈ live n∞34 - Avril 2000 Cahiers du cinÈma - Avril 2000
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