ABC Africa de Abbas Kiarostami
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Informations

Publié par
Publié le 07 décembre 2011
Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

FICHE FILM
ABC Africa
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
rÈes de terre rouge. Le cinÈaste iranienABC African'est qu'un assemblage dEn avril 2000, Abbas Kiarostami s'est ne connaissait rien ‡ l'Afrique avant lesignes, de traces superficielles, commrendu en Ouganda sur l'invitation du premier jour de tournage, ce travelling ‡ces marques de balles sur les murFida (Fonds international de dÈveloppe-travers les vitres de la voiture l'annonced'une maison abandonnÈe, ces sacsment agricole), un organisme humanitai-sans fard. Il a rapportÈ de son voyage enpoubelle qui dissimulent les affichere qui soutient notamment les femmes Ouganda un film d'une Èclatante beautÈ,d'une campagne de prÈvention contre len charge des nombreux orphelins cau-mu par la force de ces premiers regardssida dans une ville sous forte influencsÈs par la guerre civile et le sida. ´Un portÈs sur un monde nouveau.ABCde votre conception,catholique. documentaire Africaavait-on prÈcisÈ au cinÈaste, donneraitest une succession de rÈvÈla-Cette collecte ne se fait pas au hasard tions, de moments o˘ les yeux se des-Par exemple : au bout du trajet Entebbede l'importance ‡ ce problËme et attire-sillent. Kampala,il y a le Sheraton. De lrait l'attention de l'opinion internationa-Les premiËres images montrent un faxfenÍtre de sa chambre, Kiarostami filmle.ª qui se dÈroule dans le bureau du cinÈas-la ville. En trois plans trËs brefs, quiPour le maÓtre iranien, ce travail de com-te. Une agence de l'ONU, le Fonds inter-s'Èlargissent successivement, on passmande est un retour aux sources. Il a national de dÈveloppement agricole,de jardins luxuriants, o˘ l'on vient fl‚longtemps tournÈ et fait tourner des invitant le "Dear Director Kiarostami" ‡ner, aux immeubles modernes, poucourts mÈtrages ‡ caractËre pÈdago-venir constater de lui-mÍme les effortsdÈcouvrir enfin l'emboÓtement de cegique et prÈfÈrÈ les enfants aux acteurs. des femmes ougandaises pour faire facedeux ÈlÈments dans une mer de bidonLe voici donc qui atterrit ‡ Kampala avec aux ravages de l'ÈpidÈmie de sida qui avilles. sonassistant, chacun armÈ d'une camÈ-fait 1,6 million d'orphelins dans ce paysD'autres signes sont extraits de leura numÈrique. Dix jours durant, ils par-d'Afrique centrale.gangue avec plus de patience, commcourent le pays, interrogent des respon-Au fil du parcours du rÈalisateur et de sal'impression d'ÈtrangetÈ que donnensables, sont encerclÈs par des nuÈes de toute petite Èquipe, on entreverra le filmces rues pleines d'enfants et videgamins rieurs et sautillants, visitent un que les promoteurs onusiens du projetd'adultes, filmÈes ‡ Masaka, dans l'unhÙpital, assistent ‡ des rÈunions de avaient en tÍte : les responsables dudes rÈgions les plus touchÈes par l'Èpifemmes ponctuÈes de chants et de programme Uweso (Effort des femmesdÈmie. Une sÈquence, une seule, affrondanse. ougandaises pour sauver les orphelins)te directement la douleur immense qu(É) TrËs ‡ l'aise pour retourner en vrais expliquent le systËme de financementprovoque le flÈau. TournÈe dans umoments de cinÈma les inÈvitables de microprojets, organisent des rÈunionshÙpital, elle montre des agonisants donattroupements que mÍme de petites d'information pendant lesquelles deson soigne les diarrhÈes, les maladiecamÈras ne manquent pas de susciter, il femmes muettes attendent que l'un despulmonaires, mais pas le sida, faute dse contente trop souvent d'imprimer ici responsables ait fini d'expliquer leur viemÈdicaments appropriÈs, et se concluet l‡ sa griffe d'auteur, d'appliquer sa aux documentaristes.sur le plus dÈrisoire, le plus scandaleuscience du regard ‡ un simple travail de Mais l'effet de propagande - aujour-et le plus ordinaire des enterrementreporter. (É) d'hui, on dirait plutÙt de "sensibilisa-africains. FranÁoisGorin tion"- ne vient pas. Ce qui vient, c'∞ -l'infinie complexitÈ de la vie, sa fo irrÈpressible, mÍme si elle doit croÓtr l'ombre de la mort. Abbas Kiarosta saisit le monde ‡ travers une toute p te camÈra DV (vidÈo digitale), Seifoll Samadian, son assistant, filme Èga ment, avec le mÍme instrument. Parf ‡ l'Ècran, on dÈcouvre l'un ou l'autre on se fait une idÈe exacte de la place cinÈaste dans le monde qu'il filme. Il tout prËs (comme dans cette sÈque o˘ les enfants s'agglutinent autour de camÈra jusqu'‡ former une masse co pacte), mais jamais il ne fait mine pÈnÈtrer trËs avant dans cette rÈali
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
D O C U M E N T
Le 23 mars 2000, Abbas Kiarostami reÁoit un fax du Fonds international d dÈveloppement agricole (FIDA), un organisation non gouvernementale qui lui commande un film documentaire propos de la situation dramatique de orphelins ougandais. Devant les ravage de la guerre civile et de l'ÈpidÈmie d sida, le FIDA a mis en place un program me destinÈ aux orphelins, intitul UWESO (Uganda Women's Efforts t Save Orphans), et s'appuyant sur l'orga nisation des femmes en petits groupe de solidaritÈ. La situation est drama tique : l'ÈpidÈmie a surtout touchÈ le hommes ‚gÈs de 15 ‡ 45 ans et le pay compte un million six cent mille orphe lins. Pour que cette gÈnÈration ne soi pas totalement sacrifiÈe, le FIDA tient sensibiliser l'opinion internationale e propose ‡ Kiarostami de se rendre su place. En dÈbarquant ‡ Kampala ave deux collaborateurs (Seifollah Samadia et Ramine Rafirasme) et deux petite camÈras DV, Kiarostami n'est mÍme pa s˚r de pouvoir rÈpondre ‡ la commande. PlongÈ dans une rÈalitÈ dont il ignor presque tout, il filme comme on pren des notes, et se garde bien du moindr volontarisme : il ne s'agit pas de conce voir le film avant de l'avoir tournÈ, mai de se mettre en Ètat de disponibilitÈ, l regard aux aguets. Ce que capte l cinÈaste au dÈbut du film, c'est s propre distance par rapport ‡ son sujet thËme Ù combien kiarostamien, prÈsen dans toute l'Ïuvre. Son but n'est pas de dÈmontrer tout le tragique de la situa tion mais de trouver son incarnation pa approximations successives. De Èchecs,ABC Africaen comporte aussi. AccrochÈ ‡ sa DV au milieu des gamins il manque de recul et ses images flirten parfois avec le clip humanitaire d'excel lente volontÈ. C'est la seule partie faibl du film, celle o˘ le cinÈaste ne peu qu'enregistrer l'ambiguÔtÈ de sa positio et les clichÈs qu'elle draine. C'est e passant peu ‡ peu du trop gÈnÈral a trËs particulier que Kiarostami fai d'ABC Africaun vrai film de cinÈas
Au hasard de ses promenades, il utilis alors toute l'acuitÈ de son regard pou dÈpasser les apparences et livrer u vÈritable Ètat des lieux, du drame ougandais comme des possibilitÈs d cinÈma devant une telle situation. Loi de vouloir se faire oublier dans le dÈcor, Kiarostami ne cesse d'affirmer sa prÈ sence, et la puissance militante du film ne souffre pas de la forte prÈsence d son auteur. Tout au contraire, elle e sort renforcÈe, comme si les t‚tonne-ments et les doutes du cinÈaste ne fai saient que renforcer l'ampleur et la com plexitÈ du sujet abordÈ.ABC Afric monte en puissance ‡ mesure qu Kiarostami se libËre de ses inhibition de cinÈaste intimidÈ par la gravitÈ d son sujet. (É) FrÈdÈric Bonnau Les Inrockuptibles - 23 Octobr
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
[Kandahar, ABC Africa] Ces deux films sont consacrÈs ‡ une "grande cause humanitaire": Makhmalbaf au sort des femmes dans l'Afghanistan des tali-bans, Kiarostami aux enfants d'Afrique victimes du sida. Ces films sont exem-plaires de deux maniËres de recourir au cinÈma face ‡ des situations rÈelles par-ticuliËrement graves et exigeantes. A cela s'ajoute une coÔncidence majeure : le filmKandaharsort au moment o˘ le thËme qu'il aborde est au cÏur de l'at-tention internationale. Fortuits, ces rapprochements n'en sont pas moins chargÈs de sens - c'est le propre du montage cinÈmatographique. Avec une intensitÈ accrue par l'actuali-tÈ,ABC AfricaetKandaharmettent en Èvidence deux approches antino-miques de la rÈalitÈ par le mÍme moyen d'expression. Il ne s'agit pas d'opposer les films de fiction (commeKandahar) au documentaire (ce qu'estABC Africa), mais deux rÈgimes de relation au rÈel, qui peuvent Ítre mis en Ïuvre par des films appartenant ‡ l'un ou l'autre genre. Un film se construit ‡ l'in-tersection d'un enregistrement par des machines et d'une construction narrative et plastique par un cinÈaste. A cette intersection se jouent les qualitÈs artis-tiques, informatives, mais aussi Èthiques de toute Ïuvre de cinÈma - y comprisChantons sous la pluieouLe Gendarme de Saint-Tropez, mais a fortiori de films qui s'affrontent ‡ de "grands sujets" politiques et moraux. La posture des deux cinÈastes iraniens est exemplairement opposÈe. Mohsen Makhmalbaf s'empare de la situation sociale (l'oppression), des ÈlÈments visuels naturels (le dÈsert) et culturels (les costumes traditionnels). Il en donne des reprÈsentations stylisÈes, au service d'une fiction elle-mÍme verrouillÈe par un scÈnario ‡ suspense, fondÈ sur le compte ‡ rebours. MÍme si sa dÈnoncia-tion de la dictature islamiste est sincËre, et si le savoir-faire graphique qui prÈsi-de ‡ la composition d'images spectacu-
D O C U M E N T
un tel film montre ainsi, avec les outil visuels agrÈables aux yeux de Occidentaux, une situation que tou Occidental s'accordera pour condamne sans rÈserve. Appliquant avec brio les recettes de l publicitÈ, il opËre en fait un double effa cement. Effacement de toute interroga tion (d'o˘ vient cette situation ? De quel point de vue est-elle montrÈe ?), efface ment de la rÈalitÈ dÈrangeante d'u pays misÈrable et d'une populatio interminablement et atrocement maltrai tÈe sous l'abstraction des dÈcors et l joliesse des costumes, sans parler d graphisme esthÈtisant qui fait de pro thËses de jolis mobiles descendant d ciel. Puisqu'on ne peut plus dÈsormais regar der Kandahar indÈpendamment des ÈvÈ nements qui bouleversent le mond depuis le 11 septembre, il faut dire com bien, alors que le film semble enfin par ler d'un sujet restÈ dans l'ombre, il occulte en fait ces "autres" dont on soudain, semble-t-il, pris conscienc qu'ils existent et qu'ils souffrent quan leur existence souffrante est devenu spectaculairement dangereuse pou d'autres qu'eux - "nous", le Occidentaux. La moindre des chose aurait ÈtÈ d'essayer de les voir, au lie de les recouvrir d'oripeaux dÈcoratifs Les blessures laissÈes par les mine sont atroces, la misËre est sale et laide la violence et l'oppression ne sont pa photogÈniques. Est-ce ‡ dire que tou rÈcit, toute construction artistique, tout fable, sont indÈfendables, et qu'il n'exis te pas d'alternative digne ‡ une strict monstration de rÈalitÈs terribles ? (É) Le paradoxe est que c'est un film com mandÈ par un organisme humanitaire, e conÁu comme un "simple" documentaire qui vient au mÍme moment montrer tou ce que peut, et doit, faire le cinÈma ABC Africapose toutes les question qu'occulte Kandahar. Ainsi, ‡ partir d sa propre position d'homme et d cinÈaste confrontÈ ‡ un univers q dÈcouvre, Abbas Kiarostami Èlabore u
Ïuvre qui se charge d'Èmotion, de nuances, de suggestions critiques, d pures ÈchappÈes poÈtiques, de mÈdita tion sur l'art de filmer. Ainsi son nou veau film devient une Ïuvre d'art, por-tÈe par un Èlan dramatique intense e mÍme temps qu'il donne acte de la rÈa litÈ d'une tragÈdie. Aujourd'hui o˘ d'autres horreurs ont un peu plus encor relÈguÈ dans l'ombre cette horreur-l‡, l film de Kiarostami aide, lui, ‡ mieu regarder les images - y compris celle qui nous arrivent d'Afghanistan. Jean-Michel Frodo Le Monde Interactif - 24 Ocrobre 200
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Le rÈalisateur
RÈalisateur iranien nÈ en 1940. Kiarostami, formÈ ‡ la facultÈ des Beaux-Arts de TÈhÈran, a eu le mÈrite de dÈvelopper, sans moyens, et dans un milieu intÈgriste dÈfavorable, une Ïuvre attachante.
Jean Tulard Dictionnaire des rÈalisateurs
Filmographie
Mosafer Le passager
1976
Avvaliha1985 …lËves de premiËre annÈe Khamye doost Kojast1988 O˘ est la maison de mon ami ? Kloz ap1989 Close up
Zondegui va digar hitch1991 Et la vie continue Zir e Darakhtan È zeyton1994 Au travers des oliviers Le go˚t de la cerise1997 Le vent nous emportera1999
Documents disponibles au France
Revue de presse Cahiers du CinÈma n∞558 - 561 Positif n∞485/486 - 489
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents