Center Stage de Kwan Stanley
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Center Stage
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
de l'actrice, part ‡ la recherche d'un cer tain type de femme ‡ travers le myth (Ruan a souvent incarnÈ la femm moderne dans une sociÈtÈ traditionnel le, aspirant ‡ la libertÈ, notammen sexuelle, qu'elle revendiquait dans l vie) d'une culture cinÈmatographiqu des annÈes 30 (la plupart des rÈalisa teurs - et non des moindres tels Sun Yu Fei Mu, Bu Wancang - Ètaient de sensi bilitÈ de gauche, dans une sociÈtÈ shan ghaÔenne en pleine Èbullition cinÈmato graphique), et d'une Èpoque charniËr pour la Chine et Hong Kong (qui n'avai pas encore ÈtÈ rÈtrocÈdÈ ‡ la Chine a moment du tournage, puisque le fil sort en France huit ans aprËs sa rÈalisa tion) face ‡ l'impÈrialisme japonais. Pa ailleurs, c'est avec beaucoup de sÈrieu - ce qui au dÈbut des annÈes 90 n'Ètai pas si courant ‡ Hong Kong - qu Stanley Kwan, grand passionnÈ de cinÈ ma, considËre cette Èpoque. On sai quelque peu, depuis les recherche d'Ombre electriche‡ Turin en 1982, e surtout le travail entrepris rÈcemment Pordenone (cf. I'article de Loren Codelli, Positif n∞ 457, mars 1999, p. 9 que l'Èpoque a ÈtÈ riche cinÈmatog phiquement et qu'un certain nombre rÈalisateurs ´personnifiÈsª dans le fi de Kwan sont remarquables. Le pro de Stanley Kwan est passionnant, recherche extrÍmement approfond I'exÈcution irrÈprochable, et cepend le film dÈÁoit. (É) Si Maggie Cheung est une parfa comÈdienne avec d'autres cinÈastes, ne peut s'empÍcher de la comparer avec l'actrice qu'elle incarne dans difficile double jeu de miroirs. Or l quelques plans de Ruan Lingyu intÈg dans le film permettent de rappeler caractËre unique de sa sensibilitÈ, l'Èmotion qu'elle dÈgageait. Ceux ont pu voir ‡ PordenoneFleur pÍcher pleure des larmes de sa (Taohua qi xue ji) de Bu Wancang,L Jouets(Xico wanyi) de Sun Yu, Coutumes nationales(Guofeng) Luo Mingy etZhu Shilin(le dernier fi
de l'actrice, sorti aprËs sa mort) connaissent le caractËre exceptionnel e chaleureux de Ruan Lingyu. Hubert Niogre Positif n∞466 - DÈcembre 199
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Sur fond de chinoiseries communistes et d'esthÈtique sino-occidento-coloniale, c'est ce mythe que Stanley Kwan Èdifie sous notre regard. Et, malgrÈ ses yeux noirs, ses sourcils en arcades et l'ovale de son visage, I'interprÈtation de Maggie Cheung ne tombe pas dans un mimÈtisme rÈvÈren-cieux de son modËle et donne ‡ son per-sonnage l'Èpaisseur qui n'en fait pas une simple silhouette surgie du passÈ. Car Ruan Lingyu Ètait, dans son jeu, comme dans sa vie, une complexe imbri-cation de contradictions, de traits de caractËre opposÈs : sa gr‚ce, diamÈtra-lement opposÈe ‡ un regard brutal dont parfois elle s'armait; sa noblesse, qu'el-le dÈlaissait pour endosser des rÙles de putes ; et, sa conviction intime qu'elle pouvait tout accomplir, cette force qui lui permettait d'assumer ses ambiva-lences, qui n'a su la prÈvenir de son sui-cide lorsqu'elle dut faire face ‡ une campagne calomnieuse ‡ l'Ègard de son couple. (É)
Romain Cole
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(É) Pour Stanley Kwan, Ruan Lingyu est juste une image. Une collection de robe magnifiques et un visage figÈ par l maquillage, forteresse vide que s camÈra n'a guËre envie d'assiÈger. L principe du film consiste ‡ saisir la sur face des choses, de la ressemblanc photographique ‡ l'Èpoque et aux per sonnages (ils font tous partie de cett minutieuse collection des bibelots) et s'en tenir l‡. On peut tomber sous l charme de cet exotisme rÈtro ‡ la super ficialitÈ ostensible. On peut s'y ennuye profondÈment et se lasser de ce lon dÈfilÈ de mode, de ce fÈtichisme dÈcora tif obsolËte, rÍve de Chine sur papie glacÈ. Pour qui a eu l'opportunitÈ de voi des films avec Ruan Lingyu, ce regar sur l'actrice, digne d'un embaumemen gÈnÈralisÈ (une hÈroine de prÍt-‡-por ter), est dÈplacÈ,-le jeu de Ruan Lingy Ètant plus proche de ce que Lillian Gis a apportÈ au muet, que du masque d Garbo dans lequel le film cherche ‡ l figer. Plus dommageable, ce princip gagne tous les autres personnages de l fiction (les cinÈastes Fei Mu et Sun Yu) collections de mannequins inhabitÈs sans aucune Èpaisseur. D'autre part, le tourments de l'actrice qui a vÈcu sa vi en faisant seule les frais de ses Ècart aux mÏurs de l'Èpoque, I'homme concernÈ Ètant ÈpargnÈ, sert de prÈtext ‡ un vague discours fÈministe au go˚ du jour, dont on a gommÈ toutes le aspÈritÈs liÈes ‡ la singularitÈ du per sonnage, pour le faire entrer dans u moule aussi lisse qu'un dÈpliant publici taire. Pourtant, ‡ la toute fin, un miracle s produit, quand on voit Maggie Cheun danser. Manifestement, c'est elle, pou une fois libre, qui y Èprouve un vrai plai sir, et non son personnage. Ce momen d'abandon et de vertige, d'une beautÈ faire peur, laisse entrevoir ce qu'a ÈtÈ l vie de Ruan Lingyu. DËs que Maggi Cheung a la possibitÈ de se libÈrer d l'enveloppe de son personnage, ell emporte le film vers ce qu'il aurait tou jours d˚ Ítre. Pour que cela se produis
plus souvent, il aurait fallu que Stanley Kwan accepte que son actrice s'appro-prie physiquement Ruan Lingyu, la rapa trie en elle, dans une vie personnelle dont elle dÈtient seule le secret. Charles Tesso Cahiers du CinÈma n∞54
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Le rÈalisateur
La premiËre singularitÈ de Stanley Kwan est d'Ítre l'une des rares figures impor-tantes de l'actuel cinÈma hongkongais ‡ n'avoir jamais pensÈ ou vÈcu son art en dehors du territoire imaginaire de la ville. ´J'ai toujours ÈtÈ tributaire de l'in-dustrie locale,prÈcise celui qui com-menÁa sa carriËre au dÈbut des annÈes 80 en Ètant l'assistant de Ronnie Yu et de Ann Hui.J'ai tout connu : la tÈlÈvi-sion, la dÈliquescence des Shaw Brothers,la volontÈ d'indÈpendance de Cinema City, avant que la Golden Harvest ne contrÙle tout et me propose de tourner un long mÈtrage,alors qÕelle manquait de personnel.ª Son premier film,Rouge(1986), Ètait un Ètrange rÈcit peuplÈ de fantÙmes, qui venaient hanter les jours d'un jeune couple aisÈ. Solitaire, ‡ mi-chemin entre la tradition et la culture moderne, se situant en dehors des tendances dominantes du cinÈma de HongKong, Kwan n'a appar-tenu ‡ la deuxiËme Nouvelle Vague que pour des raisons de conjoncture. Depuis quinze ans, il survit gr‚ce ‡ quelques succËs commerciaux et ‡ la reconnais-sance des festivals Ètrangers. Depuis, la crise est venue modifier radicalement ses conditions de travail ´Les difficaltÈs ont commencÈ entre 1992 et 1993, au moment o˘ l'industrie s'est littÈralement effondrÈe. Il m'a fallu prËs de trois ans pour trouver le financement deRed Rose, White Rose(1995), plus encore pour celui deHold You Tight(1998). Maintenant, je suis forcÈ d'aller trouver de l'argent l‡ o˘ il se trouve, c'est-‡-dire en CorÈe, au Japon et, je l'espËre, en Chine continentale.ª Calme et mÈlanco-lique, Stanley Kwan veut encore s'adresser ´‡ la jeunesse, ‡ ces visages croisÈs chaque jour dans la rue, au peuple dont les conditions de vie se sont dÈgradÈes en quelques annÈes. Etre un cinÈaste chinois, cela veut dire prendre en compte le dÈplacement, la fragmen-tation des corps et des idÈes, et tenter
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Kar-wai aujourd'hui y parvient.ª Il suffirÈtrocession de Hong Kong en 1997, il Filmographie de voirHold You Tighttourne un nouveau documentaire, trËpour com prendre que l'influence de l'auteur dintime :Personnal memoir of Hon N¸ren xin1985 Nos AnnÈes sauvagesn'est paKong : still love you after all these Femmes ÈtrangËre ‡ la stylisation forcenÈe quiHold you tight(Yue kuai le, yue du fait tenir le film. ´Je ne m'inquiËte pasluo, 1998), imbriquant les histoires d Dixia qing1986 poursuit Kwan. Le seul cinÈaste qucinq personnages en prise ‡ des senti Love unto waste m'ait rÈellement inspirÈ, c'est Ozu. Ements amoureux contradictoires plus, je continue ‡ filmer. J'ai deux promarque son retour ‡ la fiction. Il rÈalis Rouge1987 jets financÈs par une sociÈtÈ japonaiseThe Island tale(You shi tiaowu Pony Canyon, pour l'annÈÈ 1999. L'u1999) etLan Yu(id, 2000) Ren zai nyuyua1989 met en jeu la vie d'une communautÈ suJean-Loup Passe Full moon in New York une petite Óle aprËs la dÈcouverte d'uDictionnaire du CinÈm cadavre, I'autre est situÈ ‡ Paris autou Ruan Lingyu1991 d'un couple de jeunes immigrÈs chinois. Center stage Il ne s'agira pas seulement de raconte une histoire, mais d'approfondir les per Hong meigui, bai meigui1994 sonnages, de rÈvÈler des dÈtails de leu Red rose, white rose vie, leur systËme de valeurs, de les Èpai sir jusqu'‡ en tirer la matiËre pour u Yang Yin : Gender in Chinese drame. Et cela, ‡ mon sens, n'appartien Cinema1996 quÕ‡ moiª.Olivier Joyar Personnal memoir of Hong Kong : Cahiers de CinÈm still love you after all these1998 Hors-sÈrie Made in Chin
Il se forme ‡ la tÈlÈvision (TVB) avant d devenir assistant rÈalisateur, notam ment de Ann Hui pourThe story o Woo Wiet(1981) etBoat Peopl (1982). Depuis son premier film Femmes(N¸ren xin, 1985), il centr toute son Ïuvre sur des personnages fÈminins auxquels il sÕidentifie. AprË Love unto waste(Dixia qing, 1986), il rÈalise lÕhistoire de fantÙmes,Roug (Yanzki kou, 1987), puisFull moon i New York(Ren zai nyuyua, 1989 avec Maggie Cheung, qui est aussi lÕhÈroÔne deCenter stage(Rua Lingyu, 1991), film sur le mythe de l star lÈgendaire des annÈes 30, Rua Lingyu. En 1994, il adapte un cÈlËbr roman de Chang Eileen avecRed rose white rose(Hong meigui, bai mei gui,1994). Il interroge ensuite de nom breux cinÈastes chinois pour le docu mentaireYang Yin : Gender Chinese Cinema(1996), produit par British Film Institute. Au moment de
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Yue kuai le, yue duo luo Hold you tight
You shi tiaowu The Island tale
1999
Documents disponibles au France
Positif n∞466 - DÈcembre 1999 Cahiers du CinÈma n∞541
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