Comment j’ai tué mon père de Fontaine Anne
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Comment jÕai tuÈ mon pËre
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
mÈdecin gÈrontologue. Un patient lui confie son mal-Ítre, sa peur de vieillir, il rÈpond taux d'oxydation de l'organism et analyses onÈreuses. Pas d'angoiss pour lui : sa rÈussite l'a complËtemen anesthÈsiÈ. Comme sa femme Is (Natacha RÈgnier, assez hitchcockien ne), figÈe dans un sourire poli, est un beautÈ un peu absente. Ils n'ont pa d'enfants, pas de soucis. Ils ont embau chÈ le frËre de Jean-Luc, Patric (StÈphane Guillon), comme homme tout faire, et Áa ne les gÍne pas. Leur vi ronronne et leur bonheur dort ‡ poing fermÈs. La bizarrerie ne s'est pas envolÈe, mai elle a changÈ, plus subtile et retorse travers ces personnages qui brillent d l'extÈrieur, sur la scËne sociale, et sem blent Èteints ‡ l'intÈrieur. Anne Fontain va les rÈveiller, mais en douceur, car c sommeil-l‡ est profond, et en sortir p Ítre un chocÉ Quand Isa, la bell endormie, ouvrira les yeux sur sa vie, son mari, qui sait ce qu'elle dÈcouvrir Le titre du film semble annoncer sacrÈ coup de Trafalgar pour ces bo geois somnambuliques. Sa violence cependant trËs vite dÈjouÈe dans u scËne o˘ Jean-Luc reÁoit une lettre lui annonce la mort naturelle de s pËre. Moment de flottement entre ab tement, mÈlancolie etÉ soulagement C'est indÈcidable, comme le sens de mouvement de camÈra qui ouvre al sur ce que Jean-Luc revoit, ou sur qu'il imagineÉ Cette incertitude, An Fontaine la cultive, la raffine, et elle tire une inquiÈtude ‡ la fois diffuse tenace, clÈ de la rÈussite de son film. Flash-back ou flash, le pËre est l‡, re nu d'Afrique, o˘ il Ètait mÈdecin, com surgi de nulle part. Ce vieil hom nommÈ Maurice (Michel Bouquet) a l' d'un spectre souriant au milieu des in tÈs d'une soirÈe mondaine, dans la vi de son fils. Leurs retrouvailles ´apr vingt ans et trois cartes postalesª, sel l'expression cinglante de Jean-Luc, ra vent une histoire douloureuse et mys rieuse. Mais avant mÍme de co
prendre quels comptes ils ont ‡ rÈgler on sait tout de leur relation ‡ travers l description qu'en fait le pËre ‡ Isa : ´O ne sait pas comment se parler, on avan ce, on recule.ª Un pas en avant, un pas en arriËre, c'es un Ètrange ballet qui commence entr les deux hommes, fait d'Èvitements e d'affrontements, de fuites et d'embus cades. Comme sur un Èchiquier, la posi tion des personnages crÈe ‡ elle seul tout le suspense, et ‡ ce jeu-l‡ la mis en scËne est diablement inspirÈe Jusqu'au bout, Anne Fontaine invent des faÁons nouvelles de filmer ce pËr et ce fils l'un par rapport ‡ l'autre, et l tension monte. D'autant qu'on n connaÓt ni les rËgles de la partie (tou les coups sont permis) ni la valeur de piËces : le pËre est-il un roi imbattabl ou dÈchu ? '
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
regard sÈducteur, un peu effrontÈ, qu'il semble avoir empruntÈ ‡ Charles Berling. Vive l'ambivalence, vive l'ambiguÔtÈ ! Comment j'ai tuÈ mon pËrenous en rÈgale. En donnant ‡ chaque personnage ses raisons, Anne Fontaine fait appa-raÓtre ce qu'il y a d'insoluble dans cette querelle pËre-fils au fond trËs commune. On ne sait pas si Jean-Luc a tuÈ ou non son pËre, mais quoi qu'il en soit, on peut Ítre s˚r qu'il n'aura jamais fini de le tuer. C'est une histoire sans fin, les psys en conviendraient s˚rement. Le film ne s'enferme cependant pas dans une ras-surante lecture psychanalytique. Devant Jean-Luc, une Dauphine qui passe dans la nuit fait resurgir un passÈ insaisis-sable, dans toute son ÈtrangetÈ. (É) FrÈdÈric Strauss -
D O C U M E N T
(É) Le scÈnariste a dÈclarÈ que par rap-port ‡ l'ensemble de son travail (ave Pialat, Sautet, Garcia, Collard, Assaya É), ce film se situe ´certainement parmi les plus personnels, alors mÍm qu'il est le fruit d'une crÈation commu neª. C'est avec un plaisir indicible qu'o suit les personnages, les dialogue riches de sens, en progression psycholo gique lÈgËre et continue, encore plu gr‚ce aux acteurs dirigÈs intuitivement sans jamais forcer. Michel Bouquet superlatif, incarne le vieux pËre qui rentre ‡ l'improviste d'un exil colonial au beau milieu d'une fÍte dans le par de son fils, et qui se rÈvÈlera le moin ÒbourgeoisÓ dans ce nid de vipËres pr vincial, ‡ la Simenon. Son fils, interprÈt par un Charles Berling perfidemen aseptique, s'est mis dans la peau d gÈrontologue superpayÈ qui vend de illusions plutÙt que des cures de jeunes se, et qui exploite son frËre et sa maÓ tresse. Sa femme, refoulÈe, insatisfaite est Natacha RÈgnier, qui Èvoqu Moreau dans ses moments magiques elle est peu ‡ peu conquise par le char me dÈsuet et libÈratoire de son beau pËre. Impitoyable et doux en mÍm temps, l'apologue dirigÈ par Ann Fontaine ne se fige pas sur une seule cl (´Les vieux, Áa oui, c'Ètait autre chos que les jeunes sans idÈal d'aujour d'huiª) ; au contraire, les fautes de vieux sont ineffaÁables. C'est la dispari tion du gÈniteur aimÈ/haÔ qui fait dÈmar rer le flash-back nostalgique qui structu re I'intrigue, et pourtant la ronde rest ouverte ‡ d'autres tournants hypothÈ tiques, comme si c'Ètait le premier cha pitre d'une complexe saga familiale venir. Lorenzo Codelli Positif n∞48
Comment j'ai tuÈ mon pËres'arme d faÁon solide contre toute forme de cri-tique. Bien Ècrit et filmÈ, portÈ par des acteurs irrÈprochables, qui disent avec intensitÈ des rÈpliques finement cise-lÈes qui fusent ‡ chaque plan et rÈsu-ment ‡ elles seules la violence des sen-timents ou le vide d'une vie, le fil d'Anne Fontaine sait ce qu'il faut faire et ne pas faire. Le scÈnario dÈjoue tous les piËges de la psychologie de bon march dans cette histoire d'un gÈrontologu ÈbranlÈ par le retour de son pËre aprË de longues annÈes d'absence. Tandis que la mise en scËne filme u peu contre ce scÈnario sur-Ècrit gr‚ce une atmosphËre fantastique, comme si le fantÙmatique Ètait la seule maniËre de paraÓtre plus singulier qu'on pouvai le penser. (É) Le dernier plan, bergma-nien, o˘ le fils frÙle de sa main le visage de son pËre, laisse des traces dans l mÈmoire. On y repensera encore quand on aura oubliÈ tout le reste. JÈrÙme Larche Cahiers du CinÈma n∞56
Le nouveau film dÕAnne Fontaine sÕou sur un leurre prometteur : un homm dÕ‚ge dÈj‡ m˚r dÈvide ses angoisse relatives ‡ une paternitÈ rÈcente quÕil n peut quÕassocier ‡ une menace. Le diva que notre regard anticipe ne viendra pa sÕinscrire dans le champ. DerriËre so bureau, lÕhomme qui Ècoute Ð Jean-L / Charles Berling, mÈdecin versaillais qui verra son Èquilibre perturbÈ par un revenant, son gÈniteur prodigue sÕavËre ne pas Ítre psychanalyste, se lement gÈrontologue. A la liminaire lec ture freudienne (tuer le pËre) de lÕÈno cÈ viendrait sÕen substituer une seco de, porteuse dÕun homicide non dÈplac Malheureusement, cette ambivalenc de dÈpart est ‡ mËche courte et, peu
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le film sÕen tient ‡ respecter le caractËre hautement programmatique de son titre. DËs lors, faute dÕen pervertir lÕordonnan-ce, il p‚tit de lÕa priori irrÈprochable qualitÈ de ses composantes. On serait bien en peine de pointer des failles dans lÕinterprÈtation (É) comme dans lÕÈcri-ture un peu trop consciente de lÕÈlÈgan-ce de ses rouages. (É) Bertrand Loutte
Les inrockuptibles - 19 septembre 2001
Entretien avec la rÈalisa-trice
Comment est nÈe l'idÈe de ce retour du pËre prodigue ? J'avais ‡ nouveau envie d'explorer le thËme de l'intrus, celui qu'on n'attend pas et qui surgit dans un monde consti-tuÈ, dont il va transgresser les codes. C'Ètait dÈj‡ le cas dansNettoyage ‡ seco˘ un jeune travesti venait inflÈchir le destin d'un couple de petits commer-Áants. Ici, le retour impromptu d'un pËre, exempt du sentiment de paternitÈ, va mettre sous pression son entourage et en particulier son fils aÓnÈ dont la vie offre tous les signes extÈrieurs de la rÈussite. Je trouvais intÈressant de voir comment un pËre, qui n'Èprouve appa-remment aucune culpabilitÈ, est amenÈ ‡ se confronter ‡ ses deux fils, qui croient eux aussi avoir refermÈ le dos-sier Ïdipien. C'est cette lutte incessan-te entre le conscient et l'inconscient, ravivÈ par ce rapport si tardif, qui va entraÓner insensiblement chaque per-sonnage dans une mise ‡ nu, dont per-sonne ne sortira indemne.
Pourquoi deux Ítres aussi proches qu'un pËre et son fils ont-ils toujours des comptes ‡ rÈgler ? Pourquoi faut-il "tuer le.pËre" ? Parce que c'est le rapport le plus ambigu
D O C U M E N T
amoureux, passionnels, gÈnËrent de troubles, des paroxysmes Mais celui-l est logÈ au plus profond de vous, il peu vous rattraper comme Áa, brutale mentÉ C'est comme si, par moments, on Ètait ventriloque par son pËre ou s mËre. Vous ne savez pas pourquoi, tou d'un coup, vous ressentez sur votre visa ge l'expression de votre pËre ou de votr mËre qui vient se superposer ‡ la vÙtre comme s'il y avait quelqu'un d'autre l'intÈrieur de soi. Il y a aussi ces senti ments assez primaires et naÔfs que l'o aimerait susciter chez ses gÈniteurs. O sent bien que Jean-Luc, le personnag du fils, interprÈtÈ par Charles Berling aurait voulu que son pËre soit fier de s rÈussite sociale. Mais Maurice manifes te une ironie critique ‡ l'Ègard de ce der nier dont l'univers matÈrialiste est au antipodes de ses valeurs. Se sentir tou d'un coup sous l'Ïil implacable de ce pËre-l‡ (surtout quand c'est l'Ïil de Michel Bouquet) provoque chez le hÈro un Ètat grandissant de tension. Plu l'histoire avance, plus Jean-Luc se sen menacÈ, comme s'il se retrouvait face son plus proche ennemiÉ Je tenais ‡ susciter un suspense ‡ travers ces rap ports de paternitÈ et de filiation, de rapports qui dÈpassent la psychologie parce qu'ils relËvent de la fatalitÈ.
CÕest un pËre absentÉ Ils sont absents l'un ‡ l'autre, l'un pou l'autre. Cet homme, le pËre, est parti pour des raisons qu'on ne connaÓt pa lorsque son fils Ètait encore adolescent Il n'a donnÈ quasiment aucune nouvelle On sait qu'il a vÈcu plusieurs annÈes e Afrique. Le fils a d˚ se construire, san Òtuer le pËreÓ, ni le dÈteste Effectivement, l'absence crÈe un troubl Ènorme, d'autant que le pËre ne mani feste aucun des sentiments attendu que gÈnËre ce type de retrouvailles. Le interrogations sont alors plus fortes qu'est-ce que cÕest la filiation ? Qu' ce que c'est Ítre fils de quelqu'u Qu'est-ce que c'est Ítre pËre ? Peut-
communiquer avec les personnes qui nous ont mis au monde
On est tous concernÈs par ces rapport conflictuelsÉ D'o˘ votre titre Comment j'ai tuÈ mon pËreÉ
Le titre joue avec le caractËre freudie du sujet. Mais on aurait pu rajouter : ÒE comment jÕai rÈussi ‡ le ressusciter pe aprËsÓ. Les deux notions sont insÈpa rables. Bien qu'ils soient Ètrangers l'un l'autre, pËre et fils vont aller au fond d rapport viscÈral qui les lie par-del‡ l mort. On imagine souvent, surtout quan on les a perdus, que lÕun de ses paren viendrait, comme un fantÙme, s'infiltre dans sa vie et en rÈvÈlerait toutes le aberrations. C'est ce qui arrive ici Jean-Luc. Le dÈnouement du film consti tue l'acte de naissance d'un Ítre qui jusque-l‡ vivait ‡ cÙtÈ de lui-mÍme. (É) Dossier Distributeu
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La rÈalisatrice
Danseuse et comÈdienne, elle collabore ‡ la mise en scËne deLe voyage au bout de la nuitdÕaprËs le roman de Louis-Ferdinand CÈline, avec Fabrice Luchini. Puis elle passe ‡ la rÈalisation, reÁoit le Prix Jean Vigo pourLes histoires dÕamour finissent mal en gÈnÈralet est sÈlectionnÈe dans divers festivals pour ses films qui vont suivre.
Filmographie
Les histoires dÕamour finissent mal en gÈnÈral1993 Augustin1995 Nettoyage ‡ sec1997 Augustin roi du kung-fu1999
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