El Dorado de Saura Carlos
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

El Dorado
de Carlos SauraF
FICHE FILM
fiche technique
Espagne. 1988. 2 h 31
Réalisateur : Carlos
Saura.
Dir. ph.: Teodoro
Escamilla.
Déc. et cos. indigènes:
Maritza Gonzales.
Dir. mus.: Alejandro
Masso.
Son: Gilles Orthion,
William Flageollet.
Résumé PourInt.: Lambert Wilson
(Pedro de Ursua), Omero
En 1560, une mission espagnole Signée d’un habitué de la Croisette
Antonutti (Aguirre),
remonte l’Amazone à la recherche de cette superproduction a subi le
Eusebio Poncela l’EIdorado. Parmi Ies soldats, Lope de contrecoup de l’effet Cannes en ne
(Guzman), Gabriela Roel Aguirre accompagné de sa fille Elvira. méritant sans doute pas l’excès d’indi-
Les difficultés commencent: les gnité dont beaucoup l’ont frappé. Ce(Ines), Ines Sastre
embarcations sont endommagées par n’est pas tant Saura qui a changé que(Elvira).
le climat, les hommes tombent son contexte: autrefois cinéaste “offi-
malades, les Indiens sont hostiles ou ciellement dérangeant” du régime
s’enfuient; mais surtout les rivalités franquiste, le voici promu réalisateur
s’exaspèrent. Le gouverneur de l’ex commémoratif des épopées natio-
pédition, Pedro de Ursua, est assassi- nales (ce qu’il est, de fait, depuis 1981
né ; Aguirre le fait remplacer par avec des productions musicales et
Fernando de Guzman qui est élu roi chorégraphiques”culturelles enraci-
du Pérou. Mais certains craignent nées”). Il était donc naturel que celui
cette rebellion contre le souverain qui n’a cessé d’affirmer que le style
d’Espagne, et Aguirre doit faire exé- n’est pas sa préoccupation première
cuter Zalduendo, Ines, puis enfin adopte pour restituer cet épisode cru-
Fernando de Guzman lui même. cial de l’histoire hispano-américaine la
Miiné par la fièvre, Aguirre décrète retenue propre aux budgets géants.
l’institution d’un État libre du Pérou Car le film est riche, mais sans affec-
tandis que l’expédition décimée pour- tation et Saura gomme toute démesu-
suit son inutile odyssée. re spectaculaire ou psychologique.
L E F R A N C ED O C U M E N T S
Deuxième heurt inévitable: celui du or", de l’EI Dorado, nous est montré frappé d’amnésie à la suite d’un
souvenir de l’Aguirre d’Herzog qui sans explication, on ne comprend accident d’automobile. Sa famille
compensait sa pauvreté par un for- jamais où sont, d’où viennent, où s’acharne à lui faire retrouver la
midable délire interprétatif. Il suffit vont les conquistadores: un simple mémoire car lui seul connaît le
de comparer l’interprétation halluci- plan eût été le bienvenu !—et puis numéro d’un compte bancaire suis-
née de Kinski à l’image plus moder- pourquoi diable descendent-ils des se. Mais l’infirme se mure dans son
ne et plus nuancée qu’en donne fleuves, on s’attend plutôt à ce nouvel univers. Après la mort de
Omero Antonutti pour mesurer le qu’ils les remontent. . . Franco, Saura quitte cette inspira-
parti pris de Saura. Mais l’histoire Le souci de réalisme (les Indiens tion morbide, pour des films plus
elle-même (parfaitement connue, parlent leur langue) est amoindri par ouverts sinon plus chaleureux
datée et répertoriée) n’en le langage extrêmement clair et châ- comme Maman a cent ans ou ce
acquiert-elle pas davantage de tié, du castillan impeccable, bien retour à la jeunesse désoeuvrée et
relief ? Où Herzog prenait de larges prononcé, des interprètes. Cela délinquante qu’est Vivre vite. Mais
libertés avec la réalité pour justifier donne continuellement l’impression sa hantise " du retour en arrière " se
un cauchemar nietzschéen, Saura d’une reconstitution académique et retrouve très vite dans Doux
démontre avec sécheresse et laborieuse. moments du passé.
rigueur les mécanismes pervers de On n’en voudra pas à Saura de refu-
la prise du pouvoir du militaire sur le ser de se laisser enfermer dans tel
civil, de l’irrésistible ascension d’un ou tel genre, de tâter de tout; il faut
dictateur au petit pied. Ayant pris pourtant reconnaître que ses diffé-
Filmographie
soin, en son prologue, de signifier rents essais, ces dernières années,
que l’El Dorado n’est qu’un mythe, il n’ont pas été très convaincants.
suit de près la chronique rigoureuse Cuenca (1958), Los golfos (Les
de l’inéluctable enchaînement des voyous, 1959); Llanto por un bandido
crimes et des trahisons pour débou- (1963); La caza (1965); PeppermintLe réalisateur Carlos Saura
cher finalement sur un étonnant frappé (Peppermint frappé, 1967),
renversement de situation: Lope de Stress es tres, tres (1968); La
né en 1932Aguirre, sage dans sa propre folie, Madriguera (La Madriguera, 1969);
D’abord photographe, il entre à l’lns-
lançant dans la jungle d’Amérique El jardin de las delicias (Le jardin
titut du Cinéma de Madrid en 1953. Il
latine un message antiraciste et des délices, 1970); Ana y los lobos
y tourne quelques courts métrages
libérateur. Du coup le reître impla- (Anne et les loups, 1971); La prima
et finit par y donner un enseigne-
cable devient une sorte d’anarchis- Angelica (Cousine Angélique, 1973),
ment. Son premier film, Los golfos
te illuminé que le pouvoir central Cria Cuervos (Cria Cuervos, 1976)-
est consacré à la jeunesse délin-
éliminera avec la dernière cruauté. Elisa vida mia (Elisa mon amour,
quante. Il développera dans les
Le propos n’est donc pas aussi 1977); Los ojos vendados (Les yeux
œuvres qui suivent une critique
neutre que son traitement, il est bandés, 1978); Mama cumple cien
acerbe de la société espagnole.
vrai, à l’image du fleuve Amazone: anos (Maman a cent ans, 1979); De
C’est avec Cria Cuervos que vient
somptueux, paisible, long. prisa, de prisa (Vivre vite, 1980);
enfin le succès. A travers un agen-
Jacques Zimmer Bodas de sangre (Noces de sang,
cement subtil de flashbacks et dans
1981); Doux moments du passé
une atmosphère baignée par la mort
(1981); Antonieta (1982) ; CarmenContre (mort de la mère, mort du père dans
(1983) ; Los Zancos (1984) ; l'Amour
les bras de sa maîtresse, etc.), c’est
sorcier (1986) ; La Nuit obscureEn reprenant l’histoire qui avait dejà le monde des fillettes, murées dans
(1988).servi de base au beau film de des univers imaginaires et portant
Werner Herzog, Aguirre, Saura sur les grands un regard sans indul-
avait, nous dit-on, eu le souci de gence, qui nous est évoqué dans ce
faire une œuvre historiquement plus film étouffant et typiquement espa-
exacte. Nous avons droit à une gnol. Non moins fort et évocateur
illustration longuette et tristounette, d’un autre monde clos Le jardin des
qui n’assume même pas sa volonté délices est l’histoire d’un industriel
pédagogique; le rite de l’ "homme en
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
77.32.76.96

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