Julien Donkey-Boy de Korine Harmony
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Julien DonkeyBoy
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
Image virginale. Il n'est pas innocen qu'en ce qui concerne l'affiche les distri buteurs amÈricains (le film est sorti fur tivement aux Etats-Unis, provoquant commeGummodeux ans auparavant un tollÈ critique fÈroce) aient par pru dence optÈ pour une image virginale ChloÎ Sevigny en Marie biblique, bai gnÈe de lumiËre, cheveux d'ange et dou doune blanche, tel un agneau de Die traversant les prÈs. Mais rien n'est di du cheminement tortueux du film ni d son application au chaos. Pourtant, cett image non plus ne ment pas :Julie Donkey-Boyest un film qui, en heur tant tout sur son passage, ne rÈflÈchi qu'‡ une seule chose : la gr‚ce. Julien, ‚ne b‚tÈ, est le dernier d'un famille, dont la fille Pearl, bibliquemen enceinte d'on ne sait qui, fait du patin glace et I'aÓnÈ, comme par hasard appe lÈ Chris, est une sorte de bon fils asservi par son pËre qui, en le douchant ‡ l'ea glacÈe et en l'humiliant, s'essaie ‡ l transformer en surhomme olympique Quand on sait que ce fameux pËre es jouÈ par le cinÈaste allemand Werne Herzog, composant un personnage e partie biographique (des heures ‡ narre des histoires aussi borgÈsiennes qu'im probables sur des championnats d'oi seaux qui parlent), en partie exutoir (couvert d'un masque ‡ gaz, castran tout ce qui passe ‡ deux centimËtres d son assiette), on est dÈj‡ certain de pas ser un moment particuliËrement Èlec trique d'improvisation. A la sortie d bain rÈvÈlateur : une photographie de l famille couverte de pus. SchizophrÈnie. Julien, donc, s'occupe l journÈe d'enfants aveugles, qu'il emmË ne au bowling ou ‡ la patinoire, et don il lave les pieds avec une ferveur pÈni tente qui ne s'explique que par un Èta schizophrÈnique ‡ faire fuir un prÍtre quand l'idiot Julien demande ‡ un sain homme si Dieu le regarde avec dÈgo˚t celui-ci lui conseille tout simplement l psychanalyse. Julien avait cependan omis de lui confesser que ses crainte provenaient du fait qu'il avait (en t
dÈbut de film) ÈcrasÈ contre une tortu le visage d'un enfant ! Julien ne se sou vient peut-Ítre mÍme pas de son geste mal et bien Ètant chez lui des rÈgion confuses. Car l'‚ne est aussi roi capable de se persuader en pleine apo thÈose gospel, dans une transe hystÈ rique lacrymale, que le sang de Die lavera ses pÈchÈs. Chaos poÈtique, Comment cela, mi Èpouvantable acnÈique, peut-il enfante un film Èmotionnel, o˘ surnagerai mieux que jamais un travail de cinÈas te ? Parce que s'agite l‡, dans un recherche formelle qui a digÈrÈ ‡ la foi l'inachËvement, le chaos poÈtique et le contusions esthÈtiques, une forme qui ne se contente plus de mettre ‡ sa l'Èquilibre du plan mais qui s'apprÍte comparer les cieux et la fange L'aveuglement, centre des personnages permet ‡ Korine de les accompagner a cÏur des tÈnËbres, ‡ la recherche de la plus grande lumiËre. Le personnage d Werner Herzog raconte, dans son dÈlir absolu, la quÍte de Korine ´Naturellement stone. Comme dans l montagne. TrËs haut. Donne-moi un pe d'Everest.ª Cette gr‚ce, qui alterne ave la plus grande abjection Èthique, le fil l'accorde ‡ tous, mÍme aux idiots, e pourquoi pas en prioritÈ aux inf‚mes aux indÈfendables, mÍme si, pour ceux l‡ la lumiËre est momentanÈe et l gouffre inÈvitable. C'est ‡ ces inf‚me de couver un monde nouveau, o˘ l'abjec roulerait des pelles ‡ la lumiËre.
Il arrive aujourdÕhui ‡ Harmony Korin exactement le douloureux dÈsaveu qu rencontre toute pop-star anglaise ‡ l tÍte d'un quintette rock. Une montÈe e flËche immÈdiate (buzz, hype, ce qu l'on voudra), qui ne saurait s'accompa gner que d'un retour de b‚ton aussi sou dain. C'est ainsi que depuis quelque jours ce sera ‡ qui le premier trouver Julien Donkey-Boyun rien limite. L garÁon n'ayant pas rÈellement chang (ce qui pourrait effectivement tenir lie '
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critique reprocher ‡ Tod Browning d'avoir filmÈ des freaks toute sa vie) tout en proposant ‡ son style et ‡ sa recherche une voie de sortie (la gr‚ce, frÙlÈe, heutrÈe) d'autant plus intÈres-sante que volontiers casse-gueule, on en vient ‡ se demander si l'aura qui a baignÈ Harmony a jamais ÈtÈ d'ordre esthÈtique : on sait, bien s˚r, que le cÙtÈ enfant prodige (les mÈdias lui donnent 26 ans depuis au moins trois ans) et fou-teur de merde de Korine a rapidement supplantÈ la forme filmique, un peu ‡ l'image de ses ´coupsª fameux (dont le dernier exemple en date a ÈtÈ d'enta-mer, puis d'interrompre avec perte et fracas, une sÈrie de docu-bastons, inti-tulÈsFight Harmo˘ il Ètait systÈmati-quement tabassÈ). Le couple rebelle et glamour qu'il forme avec ChloÎ Sevigny a encore ajoutÈ ‡ la confusion branchÈe. Sans parler de sa passion pour la cla-quetteÉ Il n'est pourtant pas impossible que Korine ait lui mÍme sa propre part de responsabilitÈ dans cet Ècart :Julien est un film qui contient suffisamment de provocations immatures pour dÈsirer, consciemment ou pas, Èpuiser son monde, tester les patiences et les fer-veurs. Son refus de la famille conduit Korine ‡ trahir dËs le premier plan (par ailleurs fort beau, tout en ralenti et sur-expositions des gammes lumineuses) les prÈceptes des Danois du Dogme 95 qui ont pourtant acceptÈ, ‡ sa demande, de labelliser le film. En rupture avec tout, et peut-Ítre avec lui-mÍme, le cinÈaste morveux semble surtout ces jours-ci accaparÈ par une intÈressante conver-sion vers un statut non plus de cinÈaste mais d'artiste contemporain, avec ce que cela comporte d'aura et de mÈcËne. FaÁon Jonas Mekas. Celui pour qui le film n'est qu'un maillon, f˚t-il essentiel, entre deux expos (la derniËre Ètait chez AgnËs b.), un clip (Sunday, pour Sonic Youth), un disque (que l'on nous promet avec Will 0ldham des Palace brothers) et un livre de poÈsie et de photos sur
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chez Colette), semble envier le relati confort Èconomique et critique don bÈnÈficie, au hasard, l'artiste anglai Matthew Barney lorsqu'il se pique d rÈaliser rien moins qu'une sÈrie de fil (Cremaster). Cette frontiËre entre l'indÈ pendance et la scËne arty nÕest pa neuve tant elle rappelle la position qu tient depuis les annÈes 60 un cinÈast expÈrimental comme John Mekas, qui rÈserve depuis longtemps ses Ïuvres filmÈes aux galeries. Qu'elle s'Ètende un jeune cinÈaste avant-gardiste es symbolique de la difficultÈ de sorti outre-Atlantique des films aussi ra caux queJulien Donkey-Boy Gummo(le premier film de Korine, to nÈ en 1997, trois ans aprËs son scÈna pour leKidsde Larry Clark). Il se m mure par ailleurs que Mekas et Kori s'entendraient comme larrons en foire menacent d'une Ïuvre commune ‡ Foire internationale de l'art contem rain, l'automne prochain. Doit-on voir le ÈniËme caprice d'un artiste Èclectiq et curieux de toute forme d'art ? Ou dÈbut du champ du cygne d'une certai idÈe de l'indÈpendance cinÈmatog phique aux Etats-Unis ? Philippe Azo
LibÈration - Mercredi 6 Septembre 20
(É) Harmony Korine cultive avec late o˘ Julien vole le bÈbÈ mort-nÈ de sa mÍme naÔve arrogance son statut bancalsÏur pour se rÈfugier avec lui dans une de wonderboy de la marge amÈricaineposition fÏtale l'indique ‡ sa maniËre. ingÈrable et fantasque, et un go˚t pro-Juien Donkey-boyaspire ‡ l'improvi-noncÈ pour l'expÈrience visuelle ausation pure et ‡ la poÈsie du muet ; les confins du bricolage. On est donc ‡ moi-dialogues, pris comme des sons parmi tiÈ surpris de le voir embrasser led'autres, n'y ont pas forcÈment plus de rËgles du Dogme 95 avec une telle fersens que les paroles d'une chanson. veur, "semi-calviniste" selon ses propresCÕest pourquoi il est difficile de le termes ; un entrain sectaire qui doitrecommander ‡ l'usage courant. Son faire frissonner ses concepteurs mÍmes.ÈlectricitÈ trËs particuliËre innerve par Quelques dingos assez gratinÈs peu-Èclairs un flot confus mÍlant rÈalisme plaient dÈj‡ son premier film, l'enfantidouloureux et pose arty. Gummo, parfois plus touchants queLeFranÁois Gorin -
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D O C U M E N T
(É) Le film est, commeGummochaos, ÈternitÈ, chaos [É], chaos, etc.Ó,, davanAu fond, cÕest la premiËre fois que le tage une succession de moments quÕurËgles du Dogme 95, ÈdictÈes par LarsrabrouÈ par un pËre pour qui le summum vÈritable rÈcit suivi. Mais, alors que, danvon Trier et ses camarades, tirent ‡ cede lÕart rÈside dans la fusillade finale de son premier film, ceux-ci faisaient figurpoint en direction du cinÈma expÈrimen-LÕinspecteur Harr.y Implicitement,le de petites saynËtes autonomes malhabital une Ïuvre soumise ‡ sesscepticisme envers certaine poÈsie lement rattachÈes les unes aux autrescontraintes. Le prÈcÈdent record Ètait lacontemporaine sÕidentifie peu ou prou Korine les mÍle ici en un flux ininterrompropriÈtÈ de Lars von Trier lui-mÍme etavec les opinions supposÈes fascistes pu dÕimages et de sons entremÍlÈs. Dde ses sidÈrantsIdiotsde Don Siegel, raisonnement h‚tif qui, o˘, par une flous, des images au gros grain : le rÈaliconclusion invitant ‡ la relecture du filmrappelle ces dÈbats rÈcents o˘ toute vel-sateur ne fera pas le point, la beautÈ naÓentier, coexistaient enfin les cÙtÈs DrlÈitÈ critique envers lÕart contemporain tra des mouvements et des transformaJekyll (cf.Breaking the waves) et Mr.officiel dÈmasquaitipso factovos ten-tions des formes. Il y a l‡ une fortHyde (cf.The Kingdomdances dÕextrÍme droite. (É)) du cinÈaste. dimension religieuse, une croyance en lAvecJulien Donkey-Boy, HarmonyE. D. possibilitÈ constante dÕune apparitioKorine retente le coup du retournementPositif n∞476 sidÈrante. final,non sans loucher surEraserhead Julien Donkey-boyde David Lynch. Le malaise, lÕinconfonous montre un famille composÈe dÕun pËre sÈvËre, dÕupÈnÈtrant de Trier et Lynch ne sont pour-fille douce et de deux fils, un lutteur pertant pas au rendez-vous. sÈvÈrant et un schizophrËne instable. A lPourquoi ? fois trËs loin et au cÏur de la mÍlÈe,CÕest que le type de cinÈma expÈrime Filmographie annihilant toute amorce de psychologietal auquel sÕessaie le rÈalisateur repos Korine invente un monde dÈnuÈ dessentiellement sur la magie de lÕin normes. CÕest moins un Òfamille, je votant, et se nourrit dÕune confiance illim Gummo1999 haisÓ quÕun traitÈ ultra-concret stÈe en la beautÈ potentielle dÕune imag quelques reflets changeants. CÕest l‡ sbrute. A mon avis, cette confiance nÕe -limite et, en mÍme temps, ce qui le renpas usurpÈe, tant retiennent lÕattentio si prÈcieux. On sait parfaitement o˘ lÕoau sein de sÈquences en soi prosaÔque est, et on lÕoublie soudain pour bascul(la scËne du bowling), certains plans dans la contemplation ÈmerveillÈe. CÈmouvants comme la joie naÔve dÕu nÕest pas le moindre des paradoxes de cvisage de jeune fille, rendu mystÈrieux film estampillÈ Dogme 95, dont il respecpar le grain de lÕimage un peu floue te les rËgles ‡ la lettre tout en Ètantsa robe bleue. Des couleurs transfor-dans lÕesprit, avec ses effets spÈciamÈes par la vidÈo, par le grossissement, bricolÈs (une scËne faÁon roman-photopar le point volontairement dÈfaillant, une autre stroboscopiqueÉ), aux anti-sÕinscrivent dans un courant expressio podes des psychodrames tournÈs par seniste ; il sÕagit bien de provoquer l prÈdÈcesseurs danois.On en retient deregard nouveau sur des situations aussi moments qui sont moins des scËnes qurepÈrables - et en lÕoccurrence codÈes de fragiles parcelles oscillant entre lque les figures dÕune patineuse ‡ glace. plan et lÕimage et redevenant lÕun quaCe qui, en revanche est moins illimitÈ, elles semblent le plus tenir de lÕautrcÕest la capacitÈ, en lÕabsence dÕ Une magnifique sÈquence de patinagestructure narrative forte, ‡ recrÈer ce un affrontement sans pitiÈ entre le lutmiracle en chaque instant, ‡ convaincre teur et une poubelle, un rap entÍtant (Òle spectateur seconde aprËs seconde, ‡ Documents disponibles au France black albino from AlabamaÓ). Une lumiËle rattraper sans cesse par la manche. re, des couleurs, de la matiËre, un ÈcrinPeut fatiguer, par ailleurs, lÕexcËs se Dossier Distributeur un lieu o˘, pour quelques instants quitaire qui guette parfois Julien Donkey-Positif n∞476 valent des films entiers, sÕimpriment eBoy. Ainsi de cette sÈquence o˘ lÕon e beautÈ des fragments de vie. E. Cahiers du CinÈma n∞
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