L’Étalon noir de Ballard Carroll

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Extrait

LÕEtalon Noir The Black Stallion de Carroll Ballard FICHE FILM Fiche technique

USA - 1979 - 1h54 - Couleur

RÈalisateur : Carroll Ballard

ScÈnario : Melissa Mathison Jeanne Rosenberg William D.Wittlif dÕaprËs le roman de Walter Farley

Montage : Robert Dalva

Musique : Carmine Coppola

InterprËtes : Mickey Rooney (Harry Dailey) Kelly Reno (Alec Ramsey) Teri Garr (la mËre dÕAlec) Clarence Muse (Snoe) Hoyt Axton (le pËre dÕAlec)

RÈsumÈ

Alors quÕil voyage en compagnie de son pËre, le jeune Alec Ramsey se retrouve sur un paquebot qui fait naufrage en plei- ne mer. Le garÁon est sauvÈ par un bel Ètalon noir. Tous les deux Èchouent, Èpui- sÈs, sur une Óle dÈserte. De nouveau, le cheval sauve la vie de lÕenfant en le protÈ- geant de lÕattaque dÕun serpent. Alec tente dËs lors dÕapprivoiser ce nouveau compagnon, quÕil surnomme Black en rai-

son de sa couleur noire. Pendant plusieurs jours, tous les deux tentent de survivre sur cette terre br˚lÈe par le soleil, jusquÕ‡ ce quÕun bateau parvienne ‡ les repÈrer et ‡ les ramener aux Etats-Unis. L‡, Alec fait la connaissance dÕun vieux dresseur de chevaux : ce dernier, impressionnÈ par la puissance du cheval, dÈcide dÕapprendre ‡ son jeune maÓtre le mÈtier de jockey.

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D O C U M E N T S

Critique

C'est une grande et belle histoire, trËs classique, trËs bien construite, qui va ravir les enfants, c'est s˚r et certain. (É) Cette grande aventure d'amitiÈ entre un jeune garÁon et un magnifique cheval couleur d'ÈbËne s'impose immÈdiate- ment, par sa simplicitÈ et sa force, par la beautÈ de ses images aussi. Elle est fidË- lement adaptÈe d'un roman paru en 1941, qui a connu une carriËre exception- nelle, d'une longÈvitÈ rarement atteinte : son auteur, Walter Farley, a publiÈ pas moins de 22 nouvelles aventures de ses hÈros tout au long des annÈes 40, 50, 60, 70 et mÍme 80 ! Aucune raison donc que les gamins des annÈes 2000 ne marchent pas ‡ fond ! DËs le dÈbut du film, c'est parti pour les Èmotions fortes : un jeune garÁon, Alec, accompagne son pËre qui voyage autour du monde pour ses affaires. Ils naviguent sur un paquebot qui fait naufrage en plei- ne mer... Alec est le seul rescapÈ, avec, circonstance quasi magique, un superbe cheval noir. LÕanimal aide lÕenfant, tous les deux Èchouent, ‡ bout de forces sur une Óle.dÈserte. (É) Pendant plusieurs jours, ils se dÈbrouillent pour survivre sur cette terre trËs modÈrÈment hospitaliËre, br˚lÈe par un soleil fÈroce... Jusqu'‡ ce qu'un bateau parvienne enfin ‡ les repÈrer... Ils vont rentrer aux Etats Unis sains et sauf et l‡ va commencer une autre aventure tout aussi extraordinaire, qui va les mener jusqu'‡ un vieux dresseur de che- vaux (Èpatant Mickey Rooney). Gr‚ce ‡ lui, qui va les prendre sous son aile grand-paternelle, les deux amis vont dÈcouvrir le monde des courses de che- vaux... La Gazette Utopia n∞ 220

Avant toutThe Black Stallionest un film pour enfants. Son charme tient ‡ ce qu'il se dÈmarque intelligemment des produits niaiseux que l'on associe ‡ cette Ètiquette. Au lieu d'adopter la dÈmarche qui consisterait ‡ opposer un enfant ‡ un monde adulte - symbole de puretÈ, il se heurterait ‡ mÈchancetÈ, mesquinerie, corruption - Carroll Ballard pose dans son film un univers entiËre- ment dÈformÈ par les yeux d'un enfant. SchÈmatique, plus grand que nature, traversÈ de bonheurs et de dÈsespoirs dÈmesurÈs, nous reconnaissons immÈ- diatement cet univers comme celui de nos souvenirs les plus lointains. Le rÈcit principalement construit autour de sym- boles, d'images traumatisantes, est trËs bien servi par la neutralitÈ poÈtique d'un dÈcor intemporel composÈ ‡ partir de sensations. L'histoire se dÈroule en 1946 et commence sur un bateau en pleine MÈditerranÈe. Pour un spectateur amÈricain peut-Ítre plus encore que pour nous, I'image excessive de l'orient construite sur des archÈtypes ‡ la maniËre duCrabe aux pinces d'orest une image sans date, appartenant aux souvenirs de chacun, ‡ la mÈmoire qui se mÈlange aux rÍves et aux contes. Le lien direct qui est posÈ entre la lÈgende de BucÈphale et le dressage du cheval sauvage par l'enfant n'est qu'un des symboles qui traversent le rÈcit. Le pËre offrant ‡ son fils la figurine de BucÈphale, la disparition du mÍme pËre coÔncidant avec l'appropriation rÈelle du cheval par l'enfant ou bien encore la sombre violence de l'orage suivie de la solitude avec le cheval sur l'Óle dÈserte sorte de paradis terrestre, le dressage sous l'eau, le retour brutal dans une petite ville ennuyeuse des …tats-Unis et la fuite finale dans l'univers irrÈel des courses de chevaux, tout cela, sous le rÈcit, compose la structure d'un mythe moderne conÁu avec adresse pour tou- cher au plus profond l'imagination enfantine. (É) Olivier Assayas

Les Cahiers du CinÈma n∞310, avril 1980

Dans la grande tradition des films d'ami- tiÈ entre un cheval et un enfant,The Black Stallionest le divertissement familial par excellence. Adaptation d'un best seller (vendu ‡ des dizaines de mil- lions d'exemplaires et traduit en 21 langues) qui accumule en une centaine de pages la plupart des clichÈs sentimen- taux du genre, le film signÈ Carroll Ballard est une mise en images efficace mais impersonnelle. (É)The Black Stallion, surtout dans sa premiËre heure, est le parfait produit de cette nou- velle Ècole de cinÈastes hollywoodiens qui prennent l'impossible pour un dÈfi et qui savent donner, au matÈriel le plus banal, un enthousiasme trËs communica- tif. Il y a, en fait, quatre films dansThe Black Stallion. Ou, du moins, quatre Ètapes totalement distinctes : le naufra- ge du bateau, I'Óle dÈserte, le retour ‡ New York et la fuite de la grande ville, enfin la course hippique. La fable joue sur les oppositions contrainte-libertÈ. L'Ètalon incarne une force sauvage et une violence qui terri- fient et fascinent le petit d'homme. Celui- ci, servi par une suite d'ÈvÈnements inat- tendus, domestiquera cette force de libertÈ jusqu'‡ lui faire comprendre que la vÈritable libertÈ est la contrainte acceptÈe. La leÁon est pour le cheval mais aussi pour le jeune spectateur. Cette sÈduisante Ò success-story Ò avec triomphe final et remise de prix s'organi- se en une apologie du triomphe de la volontÈ tout ‡ fait adaptÈe ‡ l'esprit amÈ- ricain. On serait presque tentÈ de voir (gros sabots psychanalytiques obligent ! ) dans la disparition d'un pËre, joueur invÈ- tÈrÈ, au cours du naufrage, puis dans l'apprivoisement de ce monument de puretÈ et de virilitÈ qu'est l'ÈtalonÉ un trËs symbolique et trËs freudien meurtre du pËre. Des quatre Ètapes du rÈcit, les deux pre- miËres sont incontestablement les plus rÈussies. Rarement le cinÈma nous a fait vivre de maniËre aussi Èpoustouflante et aussi rÈaliste la lutte d'un enfant et d'un

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cheval pour s'arracher ‡ l'attraction d'un navire qui s'enfonce dans les flots. La poupe du bateau et l'hÈlice qui continue machinalement ‡ tourner les frÙlent comme une terrifiante menace. Sur l'Óle dÈserte, il y a du sable blanc, du soleil, des chants d'oiseaux et un grand cheval noir qui protËge un petit garÁon... Qui pourrait rÈsister ‡ une histoire de nais- sance dÕamitiÈ dans un tel dÈcor ? Surtout lorsque le dÈcoupage est nerveux et les images superbes. Gilles Gressard Positif n∞ 230, mai 1980

Un naufrage avec incendie, mer dÈchaÓ- nÈe, Èclairs, tonnerre, une Óle dÈserte o˘ le soleil se couche, se lËve avec ostenta- tion, un python, lancÈ ‡ grande vitesse ‡ l'attaque et vu, dressÈ en gros plan, prÍt ‡ mordre. Au centre de ces premiers Èpi- sodes qui sont ‡ frÈmir, un petit garÁon et un Ètalon noir. L'Ètalon est sauvage, bien entendu, et Alec parvient ‡ l'apprivoiser aprËs que l'animal lui ait, par deux fois, sauvÈ la vie, lors du naufrage et en Ècrasant le python. Le cheval a quasiment disparu des cam- pagnes, les petits citadins ne le connais- sent guËre ; pourtant le cinÈma, dit pour enfants, lui consacre de nombreux films ; il y aurait l‡ une Ètude de motivation ‡ faire. Sommairement, on peut discerner quelques lignes de force : un regret, de style Ècologique, des adultes qui ressus- citent ainsi la Ò plus belle conquÍte de l'homme Ò, une vision animiste ‡ la Disney, les liens enfant-animal o˘ sous les attendrissements de pacotille se cache, sans doute, pour les petits, un renversement du facteur dominant-domi- nÈ ; peu ou prou, les enfants deviennent maÓtres de l'animal prÈfÈrÈ. C'est le cas de l'Ètalon noir qu'Alec finit par monter en course, et qui gagne... Le scÈnario, parfaitement invraisem- blable, est tirÈ d'un best-seller amÈricain pour enfants de Walter Farley (1941) qui donna naissance ‡ une sÈrie de dix-sept titres vendus ‡ douze millions d'exem- plaires aux USA, traduite en vingt et une langues.L'Ètalon noirest paru chez Hachette (BibliothËque verte), qui possË- de les droits sur lÕoeuvre complËte de Walter Farley. Le film est le premier long mÈtrage de Carroll Ballard ; le rÈalisateur base toute l'Ïuvre sur le spectaculaire, celui d'une nature o˘ soleil couchant et levant, jeux d'ombres et de lumiËre sont des apo- thÈoses, o˘ les ÈlÈments dÈchaÓnÈs interviennent avec violence et les tru- cages, une bande sonore fracassante, avec efficacitÈ. Entre ces moments de spectacle, les quelques sÈquences

calmes : I'enfant et sa mËre, I'enfant et le vieil Èleveur piÈtinent quelque peu. L'Èlan initial, commencÈ avec la tempÍte, se retrouve lors de la course finale. Les acteurs sont fort bien dirigÈs, Mickey Rooney (Harry Dailey), Kelly Reno (Alec) sont excellents. Le cheval, lui, Cass-Ole (Black) cabotine visiblement, et ses rem- plaÁants cascadeurs, quel que soit le soin des maquilleurs, n'ont pas toujours la couleur de sa robe. (...) Jacqueline Lajeunesse La Revue du CinÈma n∞ 349, avril 1980

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En 1979, la sortie sur les Ècrans de Le rÈalisateur Filmographie lÕEtalon Noir fait le bonheur des tout petits, qui se laissent emporter par cette Carroll Ballard est nÈ et a grandi en LÕEtalon noir1979 histoire dÕamitiÈ entre un garÁon et un Californie. Il Ètudie le dessin ‡ l'Art cheval sauvage. Mais les plus grands se Center de Los Angeles avant d'entrer ‡ Un homme parmi les loups1983 rÈjouissent Ègalement : en effet, plu- I'UCLA Film School dont il sort diplÙmÈ sieurs gÈnÈrations ont grandi en dÈvo- en 1963. C'est l‡ que Ballard et Coppola Wind1994 rant les aventures des deux hÈros, ‡ tra- se sont rencontrÈs pour la premiËre fois vers une sÈrie de romans qui a marquÈ au dÈbut des annÈes 60. LÕEnvolÈe sauvage1997 lÕhistoire de la littÈrature. Carroll Ballard dÈbuta sa carriËre profes- Retour en arriËre. En 1941, un jeune Ètu- sionnelle par un contrat avec I'USLA diant du nom de Walter Farley imagine Motion Picture Service pour faire des un rÈcit qui mÍle ‡ la fois son go˚t pour documentaires et sa rÈalisation la plus les voyages lointains et sa passion pour remarquÈe futHarvestune peinture de les chevaux. En effet, bien quÕayant la vie des fermiers amÈricains qui lui grandi au milieu des buildings de New valut une nomination pour l'Oscar. York, il est souvent allÈ rendre visite ‡ En l967, Carroll Ballard quitte I'USLA son oncle, un entraÓneur de courses hip- pour Ècrire, produire et rÈaliser des films piques, qui lui a transmis son savoir. Èducatifs et des documentaires pour CÕest ainsi que naÓt ce qui va devenir un ÒDimension FilmsÓ ‡ Los Angeles et classique de la littÈrature enfantine : Concepts Unlimited ‡ New-York. Parmi LÕEtalon Noi.r CarimmÈdiatement, des ces films on peut noterPigs- un aperÁu milliers de garÁons et de filles dans tous de la vie des cochons qui fut un des le pays se passionnent pour cette histoi- films Èducatifs les plus populaires.The re Èmouvante qui parle dÕamitiÈ, de soli- perils of Priscilla- lÕanxiÈtÈ dÕun chat tude, dÕefforts et de courage. Petit ‡ domestique -Crystallisation- une suc- petit, cÕest le monde entier qui est cession dÕimages Èblouissantes de cris- sÈduit par ce rÈcit au caractËre univer- taux qui se forment puis se dÈsagrËgent, sel, dont la simplicitÈ fait la force, et filmÈe ‡ travers un microscope - et dont la poÈsie fait la beautÈ. Rodeo - le portrait dÕun homme qui (É) Le secret dÕune telle rÈussite ? monte des taureaux. Ce dernier court peut-Ítre tient-elle ‡ cette ‚me dÕenfant mÈtrage valut ‡ Ballard sa deuxiËme avec laquelle Walter Farley a su Ècrire nomination ‡ lÕOscar. chacun de ses romans, communiquant En 1972, subventionnÈ par la Fondation sa curiositÈ, son enthousiasme. Friand pour les HumanitÈs, Ballard faitSeems de voyages, il a ramenÈ des quatre coins like only yesterdaysur les citoyens du monde des anecdotes, des les plus ‚gÈs de Los Angeles. Entre ce ambiances qui sont venues enrichir ses film et sa premiËre rÈalisation de long textes. mÈtrageL'Etalon noir, Carroll Ballard a LÕÈcrivain meurt en 1989, laissant orphe- ÈtÈ assistant de plusieurs rÈalisateurs lines plusieurs gÈnÈrations de lecteurs comme par exemple Lucas pourStar qui ont dÈcouvert le monde ‡ travers ses Wars. histoires. Mais toute sa sÈrie delÕEtalon Carroll Ballard est cÈlËbre pour la beau- Noircontinue de faire frissonner et tÈ et la richesse visuelles de ses films. Documents disponibles au France dÕÈmouvoir un jeune public sans cesse Dossier distributeur happÈ par son imaginaire bourrÈ dÕaven- Positif n∞230 tures palpitantes Les Cahiers du cinÈma n∞310 Dossier Distributeur La Revue du CinÈma n∞349

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