La Règle du jeu de Renoir Jean
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 144
Langue Français

Extrait

La règle du jeu
F de Jean Renoir
FICHE FILM
Fiche technique
France - 1939 - 1h50
N. & B.
Réalisateur :
Jean Renoir
Musique :
Roger Desormières,
Mozart,Monsigny,
Chopin, Saint-Saens,
Vincent Scoto,
Johan Strauus
Julien Carrette Odette Talazac
Interprètes :
Résumé
Marcel Dalio
(Le marquis Robert de La un accident de voiture sans gravité alorsÉmule de Lindbergh, I’aviateur André
qu’il roule en compagnie d’Octave. Ce der-Jurieu atterrit triomphalement au BourgetChesnaye)
nier, autrefois ami du père de Christine, unaprés avoir traversé, dans son avion mono-
Nora Gregor
grand chef d’orchestre autrichien, plaide laplace, I’Atlantique en vingt-trois heures. Il
(Christine) cause de Jurieu auprès d’elle. Il la persua-est accueilli par son ami Octave et déclare
de, ainsi que son mari, d’inviter Jurieu pourà la radio, au micro de Lise Elina, qu’il estRoland Toutain
le week-end dans leur domaine de latrès malheureux, car la femme pour laquel-
(André Jurieu)
Colinière en Sologne où ils vont chasserle il avait entrepris ce raid, Christine, n’est
Jean Renoir avec des amis.pas là. Christine, qu’il a connue avant son
mariage, a épousé le marquis de la(Octave)
Chesnaye, un riche aristocrate, d’origine
Mila Parely
juive par sa mère, qui vit sur un grand pied
(Geneviève de Marrast) à Paris et collectionne les automates musi-
caux. Le marquis a une maîtresse,Julien Carrette
Geneviève avec laquelle il voudrait rompre.
(Marceau )
Mais il est faible et, quand Geneviève lui
Gaston Modot déclare que cela la rendrait très malheu-
reuse, il y renonce. Désemparé au point(Schumacher)
même de vouloir mourir, Jurieu provoque
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
une exception dans la production de les énumérer si certaines d’entre elles,Critique
l’époque, appartient au contraire à une n’aidaient à mieux cerner le génie spéci-
longue et riche lignée de films qui décri- fique du film. Parmi elles, on peut citerInsuccès commercial notoire lors de la
vent la société du temps selon une d’abord cette parente si profonde avecsortie et de sa première ressortie de
1945, c’est sans doute le film de Renoir vision critique et panoramique et en une tradition littéraire allant de
qui a été successivement le plus attaqué s’appuyant sur une multitude de person- Marivaux à Beaumarchais et à Musset,
et le plus loué. Non seulement le public nages appartenant à toutes les classes. qui, outre qu’elle aurait dû séduire la cri-
ne l’a ni compris ni aimé pendant des Qu’il s’agisse ou non de films à tique, a pu effaroucher le public (I’un
sketches, qu’ils soient signés Guitry (Ils des premiers titres du film fut d’ailleursannées, mais jusque dans les années 50
étaient neuf célibataires), Yves Les caprices de Marianne). Ensuite,les principaux historiens ont mêlé, dans
Mirande (Café de Paris, Derrière la il y a cette distribution variée mais trèsleurs commentaires sur lui, bien du
façade) ou Duvivier (Un carnet de insolite et parfois discordante. Lavenin à leur miel. Bardèche parle de
«salmigondis étrange», Sadoul «d’inco- bal), ces films mêlent l’humour à la mélancolie languissante, velléitaire de
hérence», «d’œuvre inégale», Charles cruauté, déclinent sur tous les tons leur Nora Gregor, princesse autrichienne qui
Ford de «gloire quelque peu usurpée». pessimisme et, avec une lucidité plus ou avait joué dans Michael de Dreyer et
En 1945, quand le film était ressorti, cer- moins aiguë et bien conscience de décri- dans de nombreux films allemands et
tains, comme Georges Charensol, re le crépuscule d’un monde. On trouve- autrichiens avant de paraître ici pour la
rait même dans l’argument de l’un première fois dans un film français, an’avaient pas désarmé par rapport à
d’entre eux (Sept hommes…une sans doute dérouté le public, toutleurs invectives d’avant-guerre et regret-
femme, Mirande, 1936) une source pos- comme la volubilité maladroite et étran-taient même la réapparition du film :
sible au scénario de La règle du jeu : ge de Renoir lui-même dans le rôle«La règle du jeu fut réalisé à la veille
de la guerre et serait aujourd’hui oublié une jeune et riche veuve réunit dans son d’Octave, en filigrane duquel apparais-
si on ne venait pas d’avoir la fâcheuse manoir sept prétendants artistes, aristo- sent des hantises d’ordre autobiogra-
initiative de la ressusciter», écrit crates oisifs financier, entrepreneur, phique. Est-ce cette discordance qui a
Charensol en unissant la vindicte du etc.) pour choisir celui qu’elle épousera. empêché le public d’applaudir aux pres-
Lassée par leurs mensonges, leur cupidi- tations si savoureuses et certes pluscenseur au truisme d’un La Palice. Vingt
té ou leur vulgarité, elle les repoussera classiques d’un Carette ou d’uneans plus tard, La règle du jeu sera a
tous. Auparavant, pour les divertir, elle a Paulette Dubost ?peu près unanimement considéré
organisé une chasse et, là, le film N.B. Renoir est par excellence un auteurcomme le meilleur Renoir et l’un des
contient des plans quasiment identiques d’œuvre: son génie éclate bien sûr dansplus grands films français. Entre-temps,
les cinéphiles d’après-guerre avaient à ceux de Renoir. Constamment, un tel ou tel de ses films mais plus encore
découvert le film, I’avaient vu et revu parallélisme s’est établi entre le monde dans leur réunion, dans leur confronta-
dans les ciné-clubs, si influents à des maîtres et celui de l’office. Il s’agit, tion. S’il est étonnant d’être l’auteur de
l’époque, et c’est l’un des nombreux hélas, d’un des films les plus paresseux La grande illusion ou de La règle du
et les moins réussis de Mirande et il ne jeu, il l’est beaucoup plus d’avoir réaliseexemples de réputation créée par les
peut être question de le comparer, sur le l’un et l’autre de ces films et d’avoircinéphiles contre la critique établie offi-
plan créatif, à La règle du jeu. Mais la ainsi touché toutes les couches decielle des «professionnels» et des histo-
ressemblance des deux canevas en dit public, comme un écrivain qui seraitriens. A cette époque, le film est sou-
long sur l’appartenance du film de capable d’écrire à la fois Lesvent aimé et décrit comme un météore,
tombé du ciel au milieu de la production Renoir à un filon en vogue à I’époque. Misérables et La Chartreuse de
courante, avec laquelle il n’aurait eu ni D’une manière générale, ces films rem- Parme. L’histoire des copies de La
rapport ni ressemblance ni commune portaient un grand succès et le public, règle du jeu témoigne des vicissitudes
mesure. Ce point de vue, complètement loin d’être désorienté, appréciait leur de l’accueil qu’on lui a fait. En 1939,
foisonnement, leurs ruptures de ton, leur sort, pour l’exclusivité, une copie deerroné, est à mettre en relation avec les
nihilisme plus ou moins teinté de 113mn déjà réduite à 100mn. Au vu despréjugés que nourrissaient les ciné-
blague. Comment expliquer alors l’insuc- réactions du public, on coupe encorephiles d’après-guerre et des années 50 à
cès total de Renoir à l’intérieur de ce une dizaine de minutes dans le film et lel’égard du cinéma français, qu’ils
connaissaient d’ailleurs très mal. A par- courant ? Certains ont avancé des rôle d’Octave est largement amputé. En
tir des années 70, ce cinéma est redé- causes externes, comme la sortie trop 1945, ressortie sans succès d’une copie
couvert, réestimé et, dès lors, on s’aper- tardive du film à la veille de la guerre. courte. Pendant plus de dix ans circule-
çoit que La règle du jeu, loin d’être Quant aux causes internes, elles sont ront des copies de 90, 85 et 80 mn. Le
tellement nombreuses qu’on hésiterait à négatif original, lui, a été détruit dans
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
un bombardement à Boulogne en 1942. plus visible, entre les maîtres et les métrage important, traduit l’influence
En 1965, apothéose de la réévaluation domestiques. Quel a été le but de Renoir qu’eut sur lui Stroheim. Son inspiration
cinéphilique du film, sort par les soins en donnant cette réplique à son intrigue va alors du vaudeville militaire (Tire au-
de la Société des Grands Films principale ? D’abord un renforcement, fl

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents