Le Jour se lève  de Carne Marcel
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Le jour se lève
F de Marcel CarnéFICHE FILM
fiche technique
France - 1939 - 1h35
Réalisateur :
Marcel Carné
Scénario :
Jacques Viot
Dialogues :
Jacques Prévert
Musique :
Jacqueline Laurent et Jean GabinMaurice Jaubert
Résumé Critique
Interprètes :
François, traqué par la police, se barricade La beauté des images dues à la maîtrise
dans sa chambre, où il s’apprête à soutenir de Curt Courant, la qualité du dialogue etJean Gabin (François)
le siège des policiers. La place devant des décors font du Jour se lève un film
l’immeuble, est noire de monde. François, remarquable malgré le rythme suffisam-Jules Berry (Valentin)
allongé sur son lit, se souvient. Il se revoit ment lent dans lequel s’articule le récit.
rencontrant Françoise, une jeune fleuriste. Reste l’immense talent des comédiens.
Arletty (Clara)
Sa jalousie envers Valentin, énigmatique Jacques Natanson écrit, en substance,
dresseur de chiens qui prétend que dans Paris-Spectacle: "Et puis il y a Arletty
Jacqueline Laurent Françoise est sa fille, laissée jadis à et Jules Berry. Arletty, I’acidulée, Jules
l’Assistance publique... Il se revoit avec Berry, le fantaisiste, I’Arletty de Rip, le(Françoise)
Clara, la compagne de Valentin, qui lui Berry de Savoir. Doux brillants fantoches
confie ses rancœurs et devient sa maitres- du boulevard. Depuis Le jour se lève,Jacques Baumer
se... Des rapports compliqués se nouent deux grands comédiens."
(le commissaire)
entre les quatre personnages, qui seront Jean Chalmont
dénoués par un coup de feu... Guide des films
Bernard Blier (Gaston)
Si l'on considère que les épisodes du passé
Mady Berry (la concierge) récent de François, le héros du Jour se
lève, ne sont que des images mentales qui
s’inscrivent rigoureusement dans le dérou-René Génin (le concierge)
lement des dernières heures de sa vie,
nous nous trouvons devant une tragédie
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
parfaitement orthodoxe qui va jusqu’à tution. Comme Le jour se lève serait de drame, une fantaisie policière dont
respecter la règle des trois unités. impensable sans la musique, le drame le burlesque dérouta le public mais dont
De la tombée de la nuit à l'aurore, Le se viderait de toute crédibilité sans le certains mots sont passés à la postérité
jour selève suit avec un entêtement décor qui l’authentifie... Le réalisme de ("bizarre, vous avez dit bizarre...") Quai
maniaque les routines, les manigances Carné sait, tout en restant minutieuse- des brumes et Le jour se lève, tou-
et les caprices de la mort au travail. Une ment fidèle à la vraisemblance de son jours sur des scénarios de Prévert, fon-
nuit, un seul lieu (la chambre de décor, le transposer poétiquement, non dent ce qu’on appellera le réalisme poé-
François, I’immeuble qui l’abrite, la pas en le modifiant par une transposi- tique : amours désespérées, meurtres,
place de la petite ville de province où se tion formelle et picturale, comme le fit milieu social précis (les ouvriers du
dresse l'immeuble), un seul fait s'accom- l’expressionnisme allemand, mais en Jour se lève). Les visiteurs du soir
plissant, la lente mise à mort d’un dégageant sa poésie immanente, en le marquent le retour du cinéma français
homme, avec la complicité contraignant à révéler de secrets au fantastique. Cette belle légende
quasi-magique de tous les objets qui accords avec le drame. médiévale dont la fin entend montrer,
l’entourent, du décor où il a passé les C’est en ce sens qu’on peut parler du grâce aux battements de cœur des deux
derniers mois de sa vie et des êtres qui ‘"réalisme poétique" de Marcel Carné, statues, que l’amour est plus fort que la
ont été ses derniers compagnons. très différent du néo-réalisme de mort fut "le plus grand ébranlement
Le drame antérieur, ses coups de l’après-guerre. En dépouillant presque artistique des années de l’Occupation",
théâtre, ses moments de bonheur et totalement l'expressionnisme allemand selon Roger Régent. Quant aux Enfants
d’intense désillusion, on pourrait de ses recours à des transpositions du paradis qui allaient suivre, on peut
presque dire (par anticipation, et consi- visibles du décor, Carné a su en intério- les tenir pour l’un des plus incontes-
dérant la silhouette satanique de Berry, riser intégralement l’enseignement poé- tables chefs-d’œuvre du cinéma fran-
dresseur de chiens, queue de pie et bas tique, ce que Fritz Lang du Maudit avait sais. L'après-guerre vit encore une fois
noirs) ses diableries, n’ayant plus pour déjà su faire, sans pourtant parvenir à collaborer Prévert et Carné : ce fut Les
fonction que de meubler l’espace de la se priver, toujours comme Carné, d’utili- portes de la nuit un retour au réalisme
solitude du condamné au même titre ser symboliquement la lumière et le poétique. Au total une suite impression-
que les meubles de cette chambre, de décor. La perfection du Jour se lève, nante de "classiques". De ces réussites,
participer au complot qui se trame c’est que la symbolique n’y précède faut-il créditer plutôt Prévert que
contre lui et dont l’issue ne peut être jamais le réalisme, mais qu’elle l’accom- Carné ? Faux problème peut-être. Nul
que fatale. plit comme par surcroît. ne contestera la qualité des scénarios
Michel Perez André Bazin de Prévert et il faut reconnaître que
Les films de Carné Ciné-Club, décembre 1949 Marcel Carné sut admirablement les
Edition Ramsay, 1946 traduire en images. Mais a-t-on remar-
qué que ce qui nous fascine le plusLe réalisateur
Le travail-bagne, la vie sans âme, aujourd’hui dans ces chefs-d’œuvre
I’amour fané, les ciels de plomb, I’air c’est la qualité des acteurs.A force d’entendre dire que, dans
suffocant des villes, la détresse moder- Imagine-t-on Drôle de drame sansl’association qu’il forma avec Jacques
ne donnent à ce film une valeur qui, on Louis Jouvet, Michel Simon, FransoisePrevert, c’est le poète qui avait du
le conçoit, n’a rien d’apéritif ni de Rosay, Jean-Louis Barrault et Alcover ?génie, Carné a fini par le croire. De là
digestif. Mais c’est là une œuvre d’art Jules Berry est satanique a souhait dansles deux parties que l’on distingue dans
sans défaillance ni concession où Jean Le jour se lève et Les visiteurs duson œuvre : les films toumés en collabo-
Gabin réalise comme jamais son person- soir et pourrait-on concevoir un autreration avec Prévert et qui sont tous des
nage, où Prévert fait s’envoler à l’aise acteur que Michel Simon s’exclamant :chefs-d’oeuvre ; quant aux autres, il est
son authentique poésie libertaire, sur un "Personne ne m’aime !" dans Quai desde tradition d’en dénoncer la médiocrité.
thème de Jacques Viot, aussi vrai et brumes ? Saturnin Fabre, en vieux "col-
aussi simple que la Seine à Billancourt.. labo", donne aux Portes de la nuit uneJoumaliste puis assistant de Clair et de
Georges Altman dimension inquiétante. Quant auxFeyder, Carné débute comme réalisateur
La lumière, juillet 1939 Enfants du paradis pour tous ceux quiavec un documentaire sur Nogent puis
ont vu le film, Lacenaire a pris les traitsun mélodrame, Jenny sur les amours
Le décor de Trauner contribue pour sa de Marcel Herrand, Fréderick Lemaîtreimpossibles d’une tenancière de boîte
part, non seulement à la compréhension ceux de Pierre Brasseur et Deburau ceuxde nuit et de Préjean. Avec comme scé-
du drame, mais plus encore à sa consti- de Jean-Louis Barrault. La beauténariste Jacques Prevert, il toume Drôle
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
2
77.32.76.96
Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
d’Arletty, la morgue de Louis Salou Trois chambres à ManhattanFilmographie
l’inquiétante silhouette de Pierre Renoir (1965)
ajoutent encore à ce sentiment de per- Nogent, Eldorado du dimanche
fection dans la distribution. S’il y a Les jeunes loups(c.m., 1930)
ensuite déclin de Carné, c’est sans 11967)
doute en raison de la faiblesse des scé- Jenny
narios (on reste stupéfait devant la stu- Les assassins de l’ordre(1 936)
pidité de l’histoire racontée dans La (1976)
merveilleuse visite mais il faut tenir Drôle de drame
compte de la carence de grands acteurs: La merveilleuse visite(1937)
Gilbert Bécaud et Jacques Charrier man- (1973)Quai des brumes

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