Les Disparus de Saint-Agil de Jaque Christian

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• Langue: Français

Extrait

Les disparus de Saint-Agil
F de Christian-Jaque
FICHE FILM
fiche technique
France 1938 1h35
Réalisateur :
Christian-Jaque
d'après le roman de
Pierre Very
Musique :
Henri Verdun
Scénario :
Jacques Prévert
Jacques-Henri
Blanchon
Interprètes :
Erich Von Stroheim
Michel Simon
Les disparus de Saint-Agil
directeur, M. Boisse, pour avoir cha-Armand Bernard Résumé
huté en classe Sorgue disparaît auAu collège de Saint-Agil trois élèves à
tournant d’un couloir. On pense qu’ill’imagination romanesque, Baume,
s’agit d’une fugue. Quinze jours plus
Sorgue et Macroy ont constitué une
tard une carte postale adressée àsociété secrète : les "Chiche-capons"
Baume et signée "Chiche-Capon"dans le but de partir aux Etats-Unis pour
arrive de New York. Baume etfaire fortune. Ils se réunissent dans la
Macroy reconnaissent l’écriture desalle de sciences naturelles quand
Sorgue. Macroy prépare son voyage
tout le monde dort. Une nuit, Sorgue,
aux Etats-Unis. Et disparaît, lui aussi,resté seul pour travailler à un roman,
au tournant du couloir en allant chezvoit un inconnu passer à travers le
M. Boisse.mur. Le lendemain, envoyé chez le
Télérama 1988 n°1990
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1D O C U M E N T S
sans mièvrerie aucune.). Il est dû degré. A partir de 1936 son talentCritique
s’affirme: "Monsieur Personne" estaussi à une profonde identité de
un agréable pastiche d’Arsènevues entre Christian-Jaque et
Esprit d’enfance, humour et mystè- Lupin. Il ouvre la voie à des filmsPierre Véry. Chez les deux
re ont fait le succès du roman de remarquables, bien que "commer-hommes, même culte de l’esprit
Pierre Véry, dont on retrouve ciaux" : "Les pirates du rail" (d’aprèsd’enfance (aventures et imagina-
l’atmosphère caracteristique, mal- O. P. Gilbert), le célèbretion). Même goût pour les person-
gré pas mal de modifications de "François Ier" (où Fernandel remontenages au relief accentué, étrange
dans le temps et arrive à la cour desl’intrigue. Christian-Jaque, alors mais ni caricatural, ni outré. Même
Valois. Grâce au Petit Larousse, ilspécialiste de vaudevilles filmés recherche d’un humour constant
prédit à chaque personnage son(souvent avec Fernandel), attira qui ne doit jamais nuire à l’appari-
destin, accusé de sorcellerie, il estl’attention de la critique par son
tion de l’insolite, du mystère et du
voué au supplice de la chèvre) ; "Lestravail de mise en scène, sa façon drame. Si le film est plus réussi
disparus de Saint-Agil" (tiré dude faire naître une sorte de poésie que "Sortilèges" ou "L’assassinat roman de P. Véry), "Ernest lefantastique à partir d’une réalité du Père Noël", il le doit aussi à une Rebelle" (de Jacques Perret ; il faut
apparemment banale. Ce film a mise en scène plus rigoureuse, avoir vu Le Vigan en dictateur
résisté au temps et aux modes,
plus nue, en particulier dans le sud-américain ! ), "Raphaël le
parce qu’il traduit les impressions traitement du décor qui ne Tatoué" qui contient des gags quasi
que reçoivent et renvoient les cherche pas à accrocher l’atten- surréalistes (I’entrepreneur démolis-
enfants imaginatifs dans l’univers tion pour lui-même et par sant les tribunes), le poétique
clos d’un collège. En compagnie lui-même. C’est toujours quand il "Assassinat du Père Noël" (encore
des trois "Chiche-capons" qui ont Pierre Véry), "Sortilèges" non moinsse risque à de modestes incur-
pour "président" le squelette de la envoutant, et la biographie desions vers le classicisme, à partir
salle des sciences, Martin, nous Berlioz dans "La symphonie fantas-de sujets pas trop ambitieux, que
franchissons, Ies frontières de la tique".le talent de Christian-Jaque est le
raison. Même si l’inexplicable est, en plus convaincant.
fin de compte, expliqué, nous nous Christian-Jaque avait travaillé pour
sommes laissés prendre à l’aventure la firme allemande Continental, maisJacques Lourcelles
il sut se ressaisir et entrer dans lesrêvée. Les jeunes vedettes de Dictionnaire des films
FFI. De là la leçon de patriotismel'époque jouent parfaitement leur
donnée dans "Boule de suif", adapta-partie, face à de grands acteurs : Le réalisateur tion réussie du roman deEric von Stroheim étonnant dans
Maupassant. Christian-Jaque pour-un rôle d’homme bon et sensible,
suivit une carrière encore marquéeChristian-Jaque, auteur de près deMichel Simon, Robert Le Vigan,
par un chef-d’oeuvre, "Un revenant"70 films, cinéaste le plus souventAimé Clariond, etc.
féroce satire de la bourgeoisie pro-couronné par le succès populaire,Jacques Siclier
vinciale superbement interpretéesinon critique, contemporain des 50Télérama 1988 n°1990
par Jouvet, Brochard, Perierdernières années du cinéma fran-
Seigner, et par de gros succèsçais, est de toute façon un metteurL’un des meilleurs films de
populaires : "La Chartreuse deen scène important", notent avecChristian-Jaque et l’un de ces
Parme", "Fanfan la Tulipe" et la sérieraison Olivier Barrot et Raymond
quelques films francais d’avant des Martine Carol ("Lucrèce Borgia"Chirat dans l’étude qu’ils lui ont
guerre dont la réputation et le suc- "Madame du Barry", "Nana") queconsacrée.
cès n’ont jamais pâli jusqu’à suivra "Babette s'en va-t-en guerre"
aujourd’hui. Ce succès est dû à la avec Brigitte Bardot. Mais c’estD’abord décorateur pour de nombreux
qualité de l’interprétation. (Du côté ensuite la dégringolade : films histo-films de Hugon, Christian-Jaque
des adultes, plusieurs "monstres riques médiocres ("Madame Sansentreprend la réalisation de vaude-
sacrés" maintiennent leur talent Géne" qui est incontestablement lavilles tirés de Bisson ou de
dans les limites de la sobriété. Du plus mauvaise des versions tiréesMouézy-Eon qu’on peut encore
de Sardou, "Lady Hamilton"...) poli-côté des enfants : jeu naturel et savourer aujourd’hui au second
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77.32.76.96
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ciers essoufflés ("Le Saint prend l' Sous la griffe L’enfer des anges
affût" de Leslie Charteris, "Le repas (1935) (1939)
des fauves"...). Reste le souvenir des
années 30-40. On ne roule pas Antoinette L’assassinat du Père Noël
(1936) (1941)
L’école des journalistes Premier balFilmographie
(1936) (1941)
Bidon d’or
Un de la Légion La symphonie fantastique
(1932)
(1936) (1941)
Le tendron d’Achille
Rigolboche Carmen
(1932)
(1936) (1942)
Adhemar Lamplot
Monsieur Personne Voyage sans espoir
(1932)
(1936) (1943)
Cacolle
Josette Sortilèges
(1933)
(1936) (1944)
Un bœuf sur la langue
La maison d’en face Boule de suif
(1933)
(1936) (1945)
La montre
Les dégourdis de la onzième Un revenant
(1933)
(1937) (1946)
Atroce menace
Les perles de la couronne La Chartreuse de Parme
(1934)
(avec Guitry, 1937) (1947)
Une vilaine histoire
A Venise, une nuit D’homme à hommes
(1934)
(1937) (1948)
Le père Lampion
Les pirates du rail Singoalla
(1934)
(1937) (1949)
Compartiment de dames seules
François Ier Souvenirs perdus
(1934)
(1937) (1950)
La sonnette d’alarme
Les disparus de Saint-Agil Barbe-Bleue
(1935)
(1938) (1951)
Voyage d’agrément
Ernest le Rebelle Fanfan la Tulipe
(1935)
(1938) (1951)
La famille PontBiquet
Raphaël le Tatoué Adorables créatures
(1935)
(1938) (1952)
Sacré Léonce
Le grand élan Lucrèce Borgia
(1935)
(1939) (1952)
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Destinées Les amours de Lady Hamilton
(un sketch, 1953) (1968)
Madame du Barry Les pétroleuses
(1954) (avec Casaril, 1971)
Nana Docteur Justice
(1954) (1975)
Si tous les gars du monde La vie parisienne
(1955) (1977)
Nathalie Carné, I’homme à la caméra
(1957) (1985).
Dictionnaire des réalisateurs
La loi, c’est la loi Jean Tulard