Ligne 208 de Dumont Bernard
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Ligne 208
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
cette modestie budgÈtaire. Avec so peu de moyens, Bernard Dumont par vient quand mÍme ‡ faire passer ce qui lui tient visiblement ‡ cÏur et qui a sans doute quelque origine biographique. La part la plus rÈussie du film tient dan le pari quÕil se fixe : extraire une ane dote de la rubrique des faits divers pou la faire dÈcoller vers une rÈflexion socia le et politique qui ne soit pas non plu un sermon sur le ´malaise des ban lieuesª. Ce but est atteint. Dommag que la rÈalisation soit trop en demi teintes, lisse jusquÕ‡ une certaine plat tude, peut-Ítre pour cause de trop gran de timiditÈ. Reste un intÈressant cas ting, d'o˘ Èmergent Patrick DellÕIsol (Bruno) et lÕÈmouvante Nozha Khouadra Olivier SÈgure LibÈration - 31 Janvier 200
Si le ´film de banlieueª est devenu u genre, il est rare que ses protagoniste dÈpassent lÕadolescence. Bernar Dumont, lui, suggËre qu'on vieillit aussi dans les citÈs. (É)Ligne 208Èvoqu donc ‡ la fois un drame personnel et u malaise collectif, au carrefour de la fic tion et de l'actualitÈ. Il y a beaucoup dire et ‡ montrer, puisque tout sembl se rÈpondre et faire systËme : la sauva gerie des bandes, le chÙmage, le racis me, la drogueÉ Bernard Dumont veut tout dire et tout montrer. Il veut un fil ´choralª et du romanesque noir. Autou du ´casª de Bruno - fil directeur passion nant qu'il e˚t fallu ne pas l‚cher -, il y les blessures secrËtes de sa femm Djamila ; puis celles d'une ancienn amoureuse rÈcupÈrÈe par l'extrÍme droi te ; puis celles de Jean, dont la femm est morte d'overdose. Il y a mÍme u vieux poËte fou, toujours un aphorism aux lËvres.É (É) Louis Guichar
TÈlÈrama - 31 Janvier 200
Entretien avec le rÈalisa-teur
Ligne 208est une fiction ancrÈe dan une rÈalitÈ, celle de la banlieue en parti culier. Pourquoi, ce choix ? Ce qui m'intÈresse, depuis toujours c'est de partir du rÈel. Les faits divers les faits de sociÈtÈ qui se produisen sont des rÈvÈlateurs de notre vie quoti dienne. En banlieue, les agressions son des maux rÈcurrents. Je pense que l banlieue focalise un certain nombre d problËmes de notre sociÈtÈ. La violence n'en est que le rÈsultat. J'ai donc voulu me pencher l‡-dessus ave mon co-auteur Sylvie Bailly. Notre poin de dÈpart a ÈtÈ tout simplement un bus parce que les agressions y sont trË nombreuses, rÈpÈtitives, et en mÍm temps elles portent une marque de notr temps. Elles sont la plupart du temp non prÈmÈditÈes, insidieuses. C'est u climat qui dÈgÈnËre au moindre mot d travers et peut aller jusqu'au coup d couteau comme dans le film. Ce phÈno mËne est nouveau depuis une dizain d'annÈes. J'ajouterai que j'avais envi de parler de cette banlieue que j connais bien. Je suis nÈ au nord de Paris et je vis l'Est et j'ai vu toute cette rÈgion s transformer. Mon dÈsir Ètait d'en parler de peindre des gens, non pas de faÁo nÈgative, bien au contraire, mais peut Ítre diffÈremment de tout ce que j'ai p voir jusqu'ici.
Le film s'articule autour d'une agression, celle d'un conducteur de bus, par un bande de jeunes. Y-a-t-il eu une difficul tÈ majeure ‡ traiter ce sujet sans risqu de tomber dans les amalgames ? Le risque existait ! Pratiquement dËs l dÈbut du film, l'agression se produit Mon angle d'attaque examine les consÈ quences d'un tel acte et se situe plutÙ du cÙtÈ de la rÈaction de l'agressÈ Celui-ci est un adulte. Ce n'est pas l bande deeunes uee voulais traiter
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Simplement, je pense que tous les per-sonnages du film sont issus d'une citÈ de banlieue et que d'une maniËre ou d'une autre, tous renvoient par le prisme de leur vie aux agresseurs. Par exemple, le frËre de Djamila, a pratiquement le mÍme ‚ge que les agresseurs. Lui se cherche un petit boulot. J'ai voulu mon-trer au fond que les agresseurs n'avaient rien d'exceptionnel. Ce sont des jeunes dont certains sont issus de l'immigration mais pas seulement. Ils restent mystÈrieux, insaisissables une bonne partie du film. Mais ‡ la fin la rencontre entre l'agresseur et l'agressÈ rËgle en partie une situation conflictuel-le. Le face ‡ face s'annonÁait violent et, tout ‡ coup, il s'humanise.
Les personnages que vous dÈcrivez, paraissent fragiles. En mÍme temps ils sont conÁus en-dehors des stÈrÈotypes. Est-ce pour renforcer la complexitÈ de l'univers que vous peignez ? Certainement. Les personnages dÈga-gent une certaine force. Ils sont habi-tuÈs ‡ se dÈfendre, ‡ se battre, parce que la vie en banlieue n'est pas forcÈ-ment facile. Au dÈpart, ils vivent une relative stabilitÈ dans leur situation. Mais dËs que la violence apparaÓt, c'est comme un coup de pied dans la fourmi-liËre, elle peut tout remettre en cause. DËs lors, ils sont effectivement fragiles. Prenons Bruno. C'est un homme entier dont la faiblesse est sa propre violence. Probablement qu'Ètant plus jeune il a ÈtÈ voyou et que peu ‡ peu il a apprivoi-sÈ son agressivitÈ. Il est mariÈ ‡ une jeune femme d'origine algÈrienne, Djamila. Tout semble bien aller pour elle sauf que la violence de son mari aprËs l'agression va lui poser toute une sÈrie de questions sur son passÈ, l'AlgÈrie, ses parents. Elle va commencer ‡ Ítre dÈstabilisÈe. Il y a aussi Jean, le policier, l'ami d'en-fance de Bruno. Il est entourÈ de flics visiblement d'extrÍme droite mais lui n'est pas comme Áa, peut-Ítre parce '
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‡ sa propre histoire et aux problËme rencontrÈs avec sa femme et son fils Jean n'est pas aussi solide qu'il paraÓ face ‡ son copain Bruno. Il y a encor RenÈ le syndicaliste qui a bien du mal trouver les mots dans une situation qui lui Èchappe, et Papy le vieil ouvrier typo graphe, poËte ‡ ses heures, dont le paraboles ne sont guËre entendues. Il a enfin VÈronique, l'amie d'adolescenc de Bruno. Cette femme a choisi de vivr - pour Èchapper ‡ une condition san doute mÈdiocre - avec un type d'extrÍm droite. Son choix est ambigu. LÕappar tion de Bruno dans un Ètat d'instabilit va Ègalement la perturber.
On sent Bruno, le personnage principal, glisser inexorablement sur la pente d l'extrÍme droite. Mais bascule-t-il vrai ment ? Pour moi ce qu'on appelle l'extrÍm droite en France est une nÈbuleuse cou vrant toutes les classes sociales et com prenant entre autres des nostalgique de l'AlgÈrie franÁaise, des commerÁant rÈfugiÈs dans des rÈflexes sÈcuritaires des skins trËs primaires. Il se trouve Ègalement une masse d gens qui subissent rÈguliËrement un cli mat d'insÈcuritÈ et se montrent sen sibles aux discours de l'extrÍme droite. Ce sont pour eux autant de rÈponses leurs questions. Je ne les considËre pa attachÈs ‡ une idÈologie. Dans le fil on voit un peu toutes ces tendance apparaÓtre furtivement et coexister. Bruno quand il traÓne dans le cafÈ, Ècou te les propos de Marquet qui un jou sera probablement un Èlu local. Ce mili tant cherche ‡ rÈcupÈrer un homme qui a ÈtÈ agressÈ comme preuve de la jus tesse de ses thËses. Bruno entend mai n'Ècoute pas vraiment. Il entend parc qu'‡ un moment donnÈ il a trouvÈ un pe de chaleur, quelqu'un lui a tapÈ su l'Èpaule et lui a dit ´on va retrouver to agresseurÓ. Mais ‡ aucun momen Bruno n'est tentÈ par l'idÈologie, ce qu joue trËs bien l'acteur Patrick Dell'Isola. Au contraire au dernier moment lorsq'
voit que tout le monde est l‡, prÍt ‡ l'ai-der dans sa quÍte de vengeance, cela lui devient insupportable.
Parlez-nous de votre Ètroite collabora-tion avec Patrick Dell'Isola. Depuis son filmEtat des lieux, j'ai considÈrÈ qu'il Ètait vraiment le comÈ dien que je recherchais, un petit peu dans le style de Robert Carlyle, le comÈ dien favori de Ken Loach. Il rÈunissait dans ce film de nombreuses qualitÈs que j'avais ‡ mon tour envie d'exploiter : la trentaine, issu de la banlieue, fin, drÙle, mais aussi rÈvoltÈ et parfois mÍme violent. Quand il a acceptÈ le scÈnario, il a fait un certain nombre de remarques, plu prÈcisÈment sur son rapport ave l'agresseur qu'il voulait absolument ren contrer dans le film. Il se sentait proche de ce jeune et notre idÈe Ètait de mon trer que tout ‡ coup il avait affaire un peu comme ‡ son petit-frËre. Il est inter venu sur le scÈnario et sur la faÁon de jouer cette scËne, sur le langage mÍme. La confrontation est un ÈlÈment trË important que Patrick a ressenti profon dÈment. Il s'est totalement impliqu dans le personnage, lui a donnÈ toute s dimension, toute sa couleur.
La femme de Bruno, Djamila, est un per sonnage central dans un univers a prior trËs masculinÉ Djamila est une figure peu commune. Elle ne veut pas s'apitoyer sur son com-pagnon qui a quand mÍme reÁu un cou de couteau. Non pas par manque d sensibilitÈ, ce qui est le contraire de sa vraie personnalitÈ, mais par souci de se protÈger. Depuis son enfance elle a certainemen vÈcu des choses trËs dures mais ell n'en parle jamais. Sa duretÈ n'est qu'ap parente et quand elle voit son mari ren trer tard le soir, elle attend un long moment avant de lui en parler. Pour elle, Bruno doit remonter lui-mÍme la pente. Elle ne lui fait pas de discours. '
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Khouadra est l‡ encore trËs intÈressant. Elle est de la banlieue, issue de l'immi-gration. Elle a compris instinctivement toute la trame du drame. La scËne clÈ, celle de la dÈcouverte de l'arme que dis-simule Bruno, on l'avait rÈpÈtÈe avant. Mais subitement ce n'est pas seulement la comÈdienne qui s'est exprimÈe mais aussi la femme avec son histoire tour-mentÈe. Elle a puisÈ au plus profond d'elle une Èmotion et une sensibilitÈ qu'elle nous fait partager.
Vous avez fait jouer des acteurs non-professionnels aux cÙtÈs de comÈdiens professionnels. Etait-ce pour gagner en authenticitÈ ?
Certainement ! Dans un premier temps, je souhaitais des comÈdiens capables de se fondre parmi des non-profession-nels et sachant improviser. Ensuite j'ai portÈ mon attention sur des non-profes-sionnels qui auraient ‡ jouer leur propre rÙle, en particulier les conducteurs de bus. Ces derniers m'ont beaucoup apportÈ ‡ deux moments prÈcis : la grËve et l'agression. Ils revivaient alors des ÈvÈnements, qu'eux seuls avaient dÈj‡ connus par le passÈ. Leur faÁon de rÈagir vis-‡-vis du discours du syndica-liste quand ils apprennent l'attaque, sont ainsi des rÈactions trËs simples et trËs naturelles. La fÍte, le jour du dÈpart ‡ la retraite de l'un de leurs collËgues, est Ègalement caractÈristique et ne peut ni s'inventer ni s'imaginer. De nombreuses personnes Ètaient de la citÈ. L‡ encore on a atteint une certaine vÈritÈ dans les visages, les tranches d'‚ge ou les attitudes. LÕintÈrÍt de recourir ‡ des acteurs non profes-sionnels tient ‡ la richesse de leur expÈ-rience qu'ils ont su transmettre avec spontanÈitÈ et force.
La nuit, le jazz, portent les images en imprimant un rythme au filmÉ Etant musicien, j'aime le jazz. La musique d'un film est trËs importante
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on travaille par thËmes. Ici j'ai retenu l nuit et le jour. La nuit reprÈsente sou vent le moment des dangers, des contra dictions les plus fortes. Ce film est a deux-tiers de nuit. Le jour devait appa raÓtre ‡ chaque fois comme une bulle d possibilitÈs. C'est le quotidien qui revient, la vie qui repart, comme le scËnes de foot, ou celles de la plage Elles succËdent ‡ une pÈriode nocturn o˘ tous les risques sont concentrÈs. Ce thËmes balancent dans une alternanc musicale. Un autre thËme me tenait cÏur : la course Èperdue de Bruno. Au dÈbut, il court pour des raisons de sant physique et d'Èquilibre. Au fur et ‡ mesure, c'est une cours contre le temps et les dangers qu'il accumulÈs. La musique suit ce chemine ment. Le rythme mÍme de sa course es rÈglÈ sur la musique et inversement Une prÈcision enfin. Le jazz, dans s branche simple, renvoie au blues, c'est ‡-dire un Ètat d'‚me, une certaine cou leur, un sentiment, la ville, la nuit. Le personnages du film ont le blues. C'es un sentiment universel portÈ par un musique elle aussi universelle.
A propos qu'entendez-vous par ´pÈtag de plombsª, un thËme auquel vous sem blez tenir ? Comme en jazz, certains thËmes son des contre-thËmes. Ce que j'appelle l ´pÈtage de plombsª est effectivemen trËs prÈsent, Au commencement du fil on voit une jeune femme asiatique com plËtement perdue. C'est une scËne laquelle j'ai d'ailleurs assistÈ. Je n'ai rien inventÈ. D'autres Ègalement pËtent les plombs un conducteur, Jean le policier qui s suicide, sans parler de Bruno. Ils pËten les plombs ‡ partir du moment o˘ le pressions sociales et les contradiction sont trop fortes. Ce thËme traverse tout l'histoire. Tous peuvent craquer. L thËme est aussi Èminemment music C'est comme une variation. Il n'est explicable. Dossier distribut
Le rÈalisateur
Bernard Dumont a dÕabord ÈtÈ musicie (pianiste de jazz) puis chef-opÈrateur su divers documentaires musicaux (LÕa de la fugue,Stockhausen,Cecil Taylor) et sur le thÈ‚tre (Bread an Puppet,Bob Wilson,Peter Brook). Il devient directeur de la photographie e travaille notamment avec Jean Prat JosÈ Maria Berzosa, Jacques DoillonÉ Par ailleurs, il rÈalise des lumiËres pou le thÈ‚tre et lÕopÈra (Bernard Sobe Pierre Constant, Patrice ChÈreau) et s tourne vers lÕÈcriture et la rÈalisation d films de fiction et de documentaires. Il poursuit aujourdÕhui au cinÈma av Ligne 208un travail commencÈ a thÈ‚tre et ‡ la tÈlÈvision (avec notam mentLe professeur jouait du saxo phoneou encoreLe passage du nord ouest) quÕil appelle la fiction docume tÈe. Son point de dÈpart est un fait d sociÈtÈ autour duquel il mËne un enquÍte. De ce travail naÓt une fictio qui intËgre le sujet initial dans son uni vers personnel. Dossier distributeu
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Filmographie
Le professeur jouait du saxophone1981 Blues, blanc, rouge film sur le jazz Les conquÈrants de lÕimpossible1986 3 portraits de 52Õ sur lÕalpinisme CÈrÈmonie religieuse tÈlÈfilm Le passage du nord-ouest1993 tÈlÈfilm Le legs1999
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