Little Big Man de Penn Arthur
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Little Big Man de Arthur Pe FICHE FILM Fiche technique
USA - 1970 - 2h30 Couleur
RÈalisateur : Arthur Penn
ScÈnario : Calder Willingham dÕaprËs le roman de Thomas Berger
Musique : John Hammond
InterprËtes : Dustin Hoffman (Jack Crabb) Faye Dunaway (Mme Pendrake) Martin Balsam (Allardyce T. Merriweather) Richard Mulligan (General George A. Custer) Chief Dan George (Old Lodge Skins) Jeff Corey (Wild Bill Hickok) Amy Eccles (Sunshine)
L E
Dustin Hoffman
D O C U M E N T
Hickock, Calamity Jane ne sortent pa grandis de leur apparition dans le film de mÍme que nombreuses situation traditionnelles de western (le charlatan le goudron et les plumes, le tueur gages, IÕivrogne du bar, le bordel, l charge de la cavalerie) sont Èclabous sÈes par le ridicule. DÕun autre cÙtÈ, l Indiens sont traitÈs avec respect, leur mÏurs dÈpeintes avec soin, leur nobles-se et leur rectitude louÈes. La sympathi des auteurs va vers les victimes d gÈnocide, cela ne fait pas de doute mais ils le font sans didactisme ni mÈlo drame. DÕune longueur peut-Ítre un pe excessive le film de Penn est pourtan presque toujours excellent. Son interprË te principal, Dustin Hoffman, est Èpous touflant. Il a d˚ faire faire des Ècono mies ‡ la production puisque ‡ lui seul il incarne aussi bien un vieillard cacochy me, un jeune Indien, un adolescen blanc timide, un tueur professionnel, u Indien dÕ‚ge m˚r, un ivrogne, un ermit et un muletier de lÕarmÈe de Custer ! Guy Bellinge Guide des film
Arthur Penn sÕest toujours complu dÈconcerter son public par de brutale et inattendues ruptures de ton. CÕe ainsi que vers le milieu deLittle Bi Man(Little Big Man, 1970), les tribu lations navrantes et comiques de Jac Crabb nous conduisent soudain en plei ne tragÈdie : le massacre, dÈtaillÈ dan toute sa froide horreur, de la trib indienne qui avait naguËre adoptÈ l hÈros. Celui-ci nÕest plus alors que l tÈmoin hagard et impuissant du carnag conduit par le gÈnÈral Custer. Jack Crabb est certes un personnage d fiction, mais les rÈfÈrences historique du rÈalisateur nÕen demeurent pa moins explicites : le massacre perpÈtr en 1868 sur les rives de la riviËr Washita ne fut quÕun Èpisode, aus sanglant que gratuit, de la campagne
gÈnÈral Sheridan - campagne menÈ officiellement pour obtenir la soumis sion militaire des Cheyennes, mais pro bablement entreprise avec le dessei inavouÈ dÕexterminer totalement u peuple. Il est par ailleurs significati quÕun autre forfait - encore plus ine piable - de lÕarmÈe amÈricaine ait Èt dÈnoncÈ en cette mÍme annÈe 197 dans un autre western: sorti aux Etats Unis juste une semaine avantLittle Bi Man,Soldat bleu(Soldier Blue 1970), rÈalisÈ par Ralph Nelson, Èvoqu lÕhÈcatombe de Sand Creek, lorsquÕ 1864 la cavalerie amÈricaine massacr plus de cent trente membres (principale ment des femmes, des enfants et de vieillards) dÕune tribu pacifique de Cheyennes, censÈe prÈcisÈment Ítr placÈe sous la protection de lÕarmÈe ! Aussi vivement critiquÈs quÕaient Èt ces deux films aux Etats-Unis -Solda bleupour le sadisme gratuit de se scËnes de violence,Little Big Ma pour lÕincongruitÈ et le manque dÕun dÕun style qui oscille sans cesse entre l dÈrision et le tragique - on peut cepen dant sÕÈtonner de la relative compla sance avec laquelle Hollywood remet e cause lÕun des mythes fondateurs de l nation amÈricaine, dÕautant que le cin ma avait largement contribuÈ ‡ Èdifie cette ÈpopÈe lÈgendaire. Il ne faut tou tefois pas oublier quÕen ce dÈbut de annÈes 70, chaque dÈnonciation d lÕimpÈrialisme amÈricain peut Ítre pe Áue comme lÕÈcho amËrement proph tique dÕune autre tragÈdie contempora ne qui se dÈroule ‡ des milliers de kilo mËtres : la guerre du ViÍt-Nam nÕa p fini dÕÈbranler la bonne conscienc nationale, et la violence dÈmystificatric de Ralph Nelson et dÕArthur Penn pe apparaÓtre ‡ certains comme une allu sion ‡ peine voilÈe ‡ un nouveau gÈnoci de dont le carnage de My Lai, en 1968 ne sera que lÕun des Èpisodes les pl douloureux. Quelles quÕaient ÈtÈ le intentions vÈritables des deux rÈalisa teurs et quelles que soient les qualitÈ
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et deLittle Big Man, ces deux Ïuvres ont eu au moins le mÈrite dÕapporter un cinglant dÈmenti au scandaleux men-songe historique ÈrigÈ en justification par une sociÈtÈ puritaine et hypocrite. Par son caractËre iconoclaste,Little Big Manpeut ainsi apparaÓtre comme le ´dernier westernª, IÕadieu ironique dÕun cinÈaste ‡ un genre qui a dÈsormais perdu toutes ses racines idÈologiques et morales et dont il a fÈrocement dynami-tÈ toutes les conventions et les stÈrÈo-types. DËs les premiËres images, Penn abolit en outre toute tentation de nostal-gie mythique en crÈant une sorte de dis-tance sardonique par lÕintermÈdiaire de son narrateur, le Jack Crabb de cent vingt et un ans, vÈritable fossile vivant dÕun ‚ge archaÔque, qui est en mÍme temps un citoyen de lÕAmÈrique moder-ne: toute identification est donc impos-sible pour le spectateur. Nous replon-geant ensuite dans le passÈ, le cinÈaste sÕemploie ‡ ridiculiser impitoyablement toutes les figures lÈgendaires du wes-tern, ‡ commencer par le personnage romantique du pistolero, incarnÈ ‡ la fois par un Dustin Hoffman aussi myope que maladroit et par un inhabituel Wild Bill Hickok, abattu peu glorieusement dans le dos (comme il le fut en rÈalitÈ); dÈrision encore vis-‡-vis de la touchante hÈroÔne traditionnelle (notamment chez John Ford), vaillante Èpouse de pionnier ou chaste et pure fiancÈe, qui devient ici cette femme de pasteur frustrÈe et infi-dËle (Faye Dunaway), que Jack Crabb retrouve ensuite dans une sordide mai-son close. AprËs avoir fustigÈ aussi implacable-ment la pusillanimitÈ et la rapacitÈ sadique de la civilisation blanche, Arthur Penn a su cependant Èviter les piËges dÕun manichÈisme qui aurait consistÈ ‡ prÈsenter les Indiens - dans une vision rousseauiste - comme les seuls dÈposi-taires de la sagesse et des secrets de la vie. Si les Cheyennes nous sont montrÈs comme beaucoup moins aliÈnÈs par lÕhypocrisie et les conventions sociales
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autant exempts de tares ni de ridicules. Ce sont des dÈracinÈs, condamnÈs pa lÕhistoire, dÈj‡ coupÈs des sources vive de leur culture originelle. CÕest ainsi qu le vieux chef Old Lodge Skins, trahi pa les signes du destin, renonce ‡ attendr la mort parmi les sÈpultures de se ancÍtres et regagne son campemen avec un stoÔcisme dÈsabusÈ, rÈsignÈ nÕÍtre plus quÕune relique inutile: l vÈritables Cheyennes nÕexistent plu que dans la mÈmoire du vieux Jac CrabbÉ Le cinÈm
Grande histoire illustrÈe du 7e ar
Pour rÈpondre aux nÈcessitÈs spectacu laires du cinÈma, comme pour favorise la dramaturgie des scÈnarios, la rÈalit historique sÕÈtait toujours effacÈ devant une vÈritÈ cinÈmatographiqu glorieuse soutenue par la gÈnÈratio des John Wayne. Dans lÕhistoire d western,Little Big Manconstitua u ÈvÈnement. CÕest lÕune des premiËr fois quÕun film sÕopposait ‡ la mytho gie traditionnelle qui rÈduisait systÈma tiquement les peaux rouges ‡ dÕabom nables sauvages. Une fois enco Dustin Hoffman participait ‡ un film situant du cÙtÈ dÕune minoritÈ et offrait la vision nouvelle dÕun affro ment sanglant. Il fut sensible au p pris dÕArthur Penn, qui ne prÈten dÕailleurs pas ‡ lÕobjectivitÈ ni rapp des faits exacts. Comment le pouvai en adaptant le rÈcit dÕun vieillard sÈ imaginÈ par Thomas Berger et qui, int rogÈ dans sa chambre dÕhospice pa journaliste, dÈbute son rÈcit par c mots : ´Il y a cent onze ans, alors q jÕavais dix ans... ª Souvent farfelue, histoire est certainement trahie par u mÈmoire qui semble moins fiable q toute autre. A cela, il convient dÕajo que la moitiÈ de ses souvenirs concer la chronique cheyenne, elle-mÍme tra mise de gÈnÈration en gÈnÈration
tradition orale. Comme le prÈcisait jus tement Arthur Penn : ´Les diffÈrentes versions sont trËs variÈes ‡ lÕintÈrieur d chaque tribu, et tout particuliËremen sur la bataille de Little Big Horn... Il exis-te parmi les Indiens une foule de ver sions relatives ‡ la mort de Custer. Certains disent quÕil sÕest suicid dÕautres affirment quÕil a ÈtÈ pris conduit prisonnier jusquÕau camp indie o˘ il est mort ÈcrasÈ sous le poids de la plus lourde des femmes de la tribu qui sÕÈtait assise sur lui. Tout cela mÕa racontÈ avec beaucoup de sÈrieux par ces Indiens, qui, tous, le tenaient de leurs grand-pËres.ª (A FranÁois Maurin in lÕHumanitÈ, 3 avril 1971.) Bloqu entre une culture indienne instigatric de lÈgendes et lÕÈpate occidental Arthur Penn tourna la difficultÈ en pre-nant le parti de lÕhumour, malgr quelques passages dramatiques, et d lÕÈnorme. Il rÈserva la caricature ble sante aux Blancs, tandis que le plus grand soin fut apportÈ ‡ la description de la mentalitÈ cheyenne. Devant ce flo ininterrompu de faits rapportÈs, oscillan entre les mensonges hypocrites d monde dit ´civilisȪ et la naÔvetÈ lyrique du peuple cheyenne, le spectateur est invitÈ ‡ la plus grande parcimonie. Cett
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une existence dure et stoÔque... Penn a introduit dans cette scËne certains dÈtails ‡ lÕarriËre-plan: une famille indienne ÈpuisÈe se rassemblant autour du feu, en plan ÈloignÈ, un vieil homme stoÔque et des enfants qui intensifient cet effet. Dans le courant du tournage, de petites touches commencËrent ‡ sÕadditionner, de sorte que, pour insigni-fiantes quÕelles aient semblÈ individuel-lement, elles donnËrent ‡ la scËne un caractËre spÈcifique... Il est caractÈris-tique que Penn ait refusÈ les cuillers indiennes authentiques au profit de lÕeffet plus directement physique des doigts trempÈs dans la sauce chaude. Au fur et ‡ mesure que se succÈdaient les prises, le rago˚t de buffle devenait de plus en plus chaud sur le feu ; ‡ la fin, Hoffman recourut ‡ lÕexpÈdient sui-vant : il jeta des blocs de neige dans sa nourriture pour la refroidir. En fin de compte, Penn a fait remettre les restes dans la marmite par Amy Eccles, en les poussant avec ses doigts. Et cÕest ainsi que la scËne se mit ‡ prendre une prÈ-sence physique trËs caractÈristique ainsi quÕune teinte dÕhumour et de malaise mÈlancolique.ª (In Arthur Penn par Robin Wood, collection CinÈma dÕaujourdÕhui, Èd. Seghers.)
D O C U M E N T
Le rÈalisateur
Filmographie
[Arthur Penn] fit des dÈbuts fracassantThe left-handed gun195 en introduisant pour la premiËre fois leLe gaucher techniques de la tÈlÈvision dans un biographie de Billy the Kid qui pÈrimaiThe miracle worker196 et sur la forme et sur le fond les verMiracle en Alabama sions antÈrieures de Vidor, Miller e Newman. Pour un coup dÕessai,Le gauThe train196 cherfut un coup de maÓtre. PaulRÈalise quelques scËnes seulement Newman y gagna dÈfinitivement se galons de vedette. Depuis, Penn a peMickey one196 tournÈ: neuf films en vingt-cinq ans dont deux westerns,Little Big ManeThe chase196 The Missouri breaks. Leurs hÈrosLa poursuite impitoyable Dustin Hoffman pour le premier, Marlo Brando et Jack Nicholson pour lBonnie and Clyde196 second, comparÈs ‡ Paul Newman, nou offrent en trois films, achevÈs en 1958AliceÕs restaurant196 1970 et 1976, IÕÈvolution de lÕAmÈriq En Èlargissant la perspective, lÕÏuvre dLittle Big Man197 Penn nous propose mÍme une vÈritablLes extravagantes aventures dÕun visag ´parabole de lÕAmÈrique moderneª pop‚le reprendre lÕexpression dÕOlivier Eyqu (ActualitÈ du cinÈma amÈricain), de lVisions of eight dÈpression (le couple deBonnie e(sketchThe hightest)197 ClydetraquÈ par la police) au dÈsarroi provoquÈ par lÕintervention amÈricainNight moves197 au ViÍt-nam (La fugue). Face ‡ lÕordrLa fugue social, Penn filme lÕindividu anorm (Miracle en Alabama), le hors-la-loiThe Missouri breaks197 (Le gaucher), le marginal (The chase Georgia), IÕlndien vouÈ ‡ IÕextermiFour friends198 tion par les tuniques bleues (Little BiGeorgia Man), la communautÈ hippie (AliceÕ restaurant), apprÈhendant ainsi lTarget198 malaise dÕune sociÈtÈ qui ne pe rÈsoudre ses problËmes que par la vioDead of winter198 lence (la mort de Bonnie et Clyde, lFroid comme la mort massacre des Indiens...) De l‡, sauf dan Miracle en Alabama, le pessimismPenn and Teller get killed198 de Penn et peut-Ítre son silence. U silence rompu par un banal film policierInside199 Target,suivi dÕun magnifique thriller a titre symbolique :Froid comme l mort. Jean Tular Guide des rÈalisateur
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