Love Is the Devil de Maybury John
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Love is the devil de John Maybury FICHE FILM Fiche technique
USA - 1998 - 1h30 Couleur
RÈalisation & scÈnario : John Maybury
Montage : Daniel Goddard
Directeur artistique : Alan Macdonald
Musique : Ryuichi Sakamoto
InterprËtes : Derek Jacobi (Francis Bacon) Daniel Craig (George Dyer) Anne Lambton (Isabel Rawsthorne) Tilda Swinton (Muriel Belcher) Adrian Scarborough (Daniel Farson) Karl Johnson (John Deakin)
L E
D O C U M E N T
Critique
A de trËs rares exceptions prËs - le parti pris radical duVan Goghde Pialat -, le ´portraits de peintresª, dans le cinÈm de fiction, sont ennuyeux ou vains. Il y ceux qui se contentent de cherche ´lÕhomme derriËre lÕÏuvreª et ceux q sÕÈpuisent ‡ percer ´loÕeuvre ‡ traver lÕhommeª. Les premiers se condamne ‡ lÕanecdote, les seconds butent sur ´l mystËre de la crÈationª. Dans le cas de Francis Bacon - pour qui ´peindre, cÕe comme raconter lÕhistoire de sa vieª -on avait tout lieu de redouter la redon dances. QuÕest-ce qui justifie un portrait recon tituÈ, dËs lors quÕil suffirait de sÕimm ger dans ses toiles pour connaÓtre Bacon Justement, le fait quÕon nÕa pas toujo accËs ‡ lÕÏuvre. Cela a mÍme ÈtÈ l premiËre ÒchanceÓ de John Maybury les vieux amis de Bacon lui ont mis de b‚tons dans les roues, il nÕa pu fair figurer aucun de ses tableaux dans so film. Sa seconde chance a ÈtÈ une intui tion, qui sÕest avÈrÈe fÈconde : sacha que lÕorigine du travail de Bacon est l photographie et lÕexpÈrience cinÈmat graphique, de Murnau ‡ Eisenstein, l cinÈma, en retour, nÕavait-il pas son m ‡ dire ? Filmer, ce serait donc aussi raconte lÕhistoire de la vie. Et raconter lÕhisto de la vie de Bacon, ce serait sÕinterr ger, comme lui, sur la maniËre dÕappr hender le rÈel, de le reconstruire, ‡ par tir de la reprÈsentation photographique Ce serait donc, forcÈment, poser l question de la ressemblance, puisquÕell a taraudÈ un peintre qui refusait lÕab traction. Une Èvidence lÕacteur Dere Jacobi ressemble au peintre de faÁo proprement hallucinante. Plus dÕu cinÈaste sÕy serait arrÍtÈ, sÕen ser contentÈ. Maybury en fait un point d dÈpart - cette ressemblance doit annihi ler toute distance, pour aller ‡ lÕesse tiel, ´entrerª dans Bacon de faÁon viscÈ rale. Et laisser place aux dÈformations, la violence picturale, ‡ la rÈbellion
sensÉ Il y a donc Francis Bacon, mais aussi se amies, amants, proches, coterie du Soh des annÈes 60 ; Isabel Lambert, MurÓel Belcher, la belle Henrietta Moraes, Joh Deakin, photographe de mode et portrai tiste pourVogue, dont Bacon, littÈrale ment, piÈtinait les clichÈs. A ces habi tuÈs du Colony - ´un refuge pour ‚me perdues qui nÕont plus de corpsª -Bacon prÈsente un jour George Dyer mauvais garÁon de lÕEast End quÕil a s pris en train de le cambrioler : ´George cette innocence que vous ne devinere jamais, mÍme sÕil vous lÕenfonce dans cul.ª A cet homme, durant tout le temps qu va durer leur relation, jusquÕ‡ son suic de, en 1971, qui lui inspirera un boule versant triptyque, Bacon va donner u corps. Et cÕest trËs intelligemme autour de ce corps, lieu privilÈgiÈ d drame, que Maybury ‡ son tour construi ses plans, donnant ainsi ‡ voir d maniËre palpable, viscÈrale, le travail d Bacon. Oublions quelques citations trop littÈ rales - la fameuse ampoule au milieu d chaque plan dÕatelier, les miroirs e forme de triptyque. CÕest la subtilitÈ d travail sur la pellicule, et la compositio des plans, qui impressionne : Baco sÕest beaucoup inspirÈ des expÈriment tions du photographe Edwar Muybridge, pour donner lÕeffet dÕ corps en mouvement, mais mutilÈ, priv de son intÈgritÈ. A son tour, Maybur dÈcompose tout, jusquÕau cauchem rÈcurrent de George, une sorte dÕÈco chÈ sur un filÉ De la mÍme faÁon, ´‡ la maniËre deª, il Èlabore autour de c corps des dispositifs formels originaux triptyques, cages, socles et scËnes, qui lÕenferment, quadrillent lÕÈcran, le str turent. Le parti pris nÕest pas tenu de bout e bout : le temps dÕun montage alternÈ s le suicide de Dyer et lÕexposition d Grand Palais, Maybury crÈe une artifi cielle montÈe dramatique, et succomb ´ ª
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
tentation narrative, lÕirruption de lÕanec-doteÉ Mais il se rattrape aussitÙt, composant ‡ partir du fameux triptyque du suicide, lÕimage dÕun Bacon dans la salle de bains du mort, tassÈ dans sa solitude. Comment un corps sÕinscrit dans lÕespa-ce. Et comment, dÕinspirateur, il devient encombrant, avant de sÕeffacer. CÕest cette histoire, terrible, racontÈe dans ses toiles par Bacon, quÕaura tentÈ de reconstituer Maybury. Le peintre, lui, sera restÈ une figure impÈnÈtrable, un personnage. FigÈ entre masochisme -dans la relation sexuelle - et sadisme -le reste du temps -, drapÈ dans la drÙle-rie cingIante. ´LÕÈgoÔsme de mon travail condamne toute Èmotion. Est-ce que la tendresse nÕapparaÓt que sous le trait du pinceau ?ª Entre-temps, il aura ÈtÈ tra-versÈ par un Ítre humain, cÕest-‡-dire par la vie. Vincent Remy TÈlÈrama n∞2552 - 9 DÈcembre 1998
LÕhomme nÕÈtait pas courant. LÕartiste Ètait extraordinaire. MÍme si on nÕapprÈcie pas son style, on est troublÈ par la force chaotique qui se dÈgage de ses toiles. Francis Bacon peignait la douleur de la vieÉ Il peignait aussi son amant George Dyer et travil et vie privÈe se confondaient souventÉ PremiËre fiction, premier coup de ma^tre - cÕest le cas de le dire - pour John Maybury, lui mÍme artiste multi-forme. Loin de rÈaliser une biographie formelle, Maybury sÕest attachÈ aux moments ordinaires de la vie quotidien-ne, aux instants amoureux de BaconÉ A tout ce qui peut rendre, dÕune certaine faÁon, le gÈnie accessible, perceptible par le bÈotien. La mise en scËne, trou-blante, chaotique, renforcÈe par une interprÈtation sans failles, nÕest pas sans rappeler la violence des tableaux du peintre, et fait ressentir au specta-teur, parfois, un certain malaise. Parce
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projeter dans ces Èclats de cette vie q pourrait Ítre la sienne. Du coup, lon temps aprËs, le film continue de rÈso ner dans notre esprit. Ce qui nÕest pa la moindre de ses forces. BÈrÈnice Bal CinÈ Live n∞19 - DÈcembre 19
Propos du rÈalisateur
Love is the devilest pour moi un p vers le conventionnel par rapport ‡ m travaux prÈcÈdents. La BBC mÕa cont tÈ pour rÈaliser une biographie Francis Bacon. Je nÕavais pas en dÕaborder ce scÈnario juste comme biographie. Dans un premier temps, j refusÈ le projet car je ne voulais pas q la multitude dÕÈlÈments biographiq et documentaires me dicte ce que devais savoir sur la vie de Franc Bacon. JÕavais envie dÕexplorer un point de plus personnel. Dans lÕÏuvre de Bac jÕai toujours ÈtÈ terriblement touchÈ Èmu par son travail sur George Dyer. J suis fascinÈ par la dynamique qui pe exister entre un artiste et sa muse et l choix quÕil doit faire entre son travail sa vie privÈe. Je voulais recrÈer u atmosphËre, pas des dÈtails historique Au dÈpart, je voulais utiliser les pr miers portraits de Dyer et, gr‚ce a effets spÈciaux, crÈer un triptyque pan ramique animÈ. Mais il est vite deve Èvident que ce dispositif pourrait Ítre obstacle. Alors jÕai cherchÈ autre p une autre maniËre de mettre en scË les Ïuvres de Bacon. Le film nÕest pas lÕhistoire dÕun extraordinaire, il relate des moments vie ordinaire, une vÈritÈ quotidienne q nÕen est que plus forte. Chaque individu qui tombe amoure peut se retrouver dans ce film. CÕest une histoire dÕamour entre Ítres. Une relation partagÈe o˘ les ra ports de force ne cessent de sÕinvers
Bacon Ètait un personnage inconstant. Pendant lÕannÈe et demi que jÕai pass ‡ faire mes recherches, jÕai parlÈ ‡ pl sieurs personnes du Colony Club et de l French House. Quand jÕai rÈuni toute mes notes, je me suis retrouvÈ avec un bonne douzaine dÕinterprÈtations diff rentes concernant la personnalitÈ d Bacon. Mes influences sont multiples Duchamp, Picasso, Cocteau, Burrough Beuys, Warhol, Genet, Mishima Ecrivains Beatnik, CinÈma ExpÈrimental (Maya Deren, etc.), CinÈma Muet Musique Pop des annÈes 70 (Bowie Roxy Music, Sex Pistols), le Buto, l tÈlÈvision, et encore la tÈlÈvision, et toujours la tÈlÈvisionÉ Mes principales sources dÕinspiratio sont les toiles de Bacon, le cloisonne-ment claustrophobique de lÕespace et l lugubre distorsion visuelle des Figures, la lumiËre et les couleurs de sa palette. En fait, Bacon en personne est devenu notre directeur artistique. Dans ses toiles, Bacon met en place u procÈdÈ simple qui consiste ‡ isoler l Figure. Dans cette architecture, la com munication entre les Ítres devient impossible, les personnages sont isolÈs, emprisonnÈs par leur ultime solitude. JÕai cherchÈ ‡ recrÈer cet espace d Ònon-communicableÓ dans ma mise e scËne et dans ma direction dÕacteurs. JÕai travaillÈ avec eux sur le langage d corps et je leur ai donnÈ des repËres. L film se devait dÕÍtre aussi visuel que l travail de Bacon lui-mÍme. La galeri Marlborough qui possËde les Ïuvres de Bacon a essayÈ dÕempÍchÈ le film de s faire, tout comme Lord Gowrie, un vieil ÒamiÓ de Bacon. Je nÕai eu accËs aucune des toiles de Bacon et, finale-ment, ces obstacles mÕont poussÈ ‡ Ítr plus inventif. JÕaborde chaque projet en utilisant un technique spÈcifique, liÈe ‡ une intuition Èmotive initiale. SÕil requiert une pos production complexe, cÕest habituell ment parce que jÕai envie de crÈer dÕinventer un ÒendroitÓ imaginaire plu
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que de me contenter dÕenregistrer une situation. Mon travail pour la pub ou le clip mÕa permis dÕutiliser les derniËres technologies. SurLove is the devil, jÕai plutÙt tra-vaillÈ sur les possibilitÈs quÕoffrait la camÈra (focales, angles de prises de vueÉ). Les effets spÈciaux que nous avons utili-sÈs ne sont l‡ que pour souligner et pour amplifier une situation. Le dÈclin de lÕhistoire Bacon/Dyer en relation avec les dÈlires et les cauchemars de Dyer. JÕai utilisÈ le schÈma classique de la tragÈdie grecque, lÕaction est imposÈe par la destinÈe et les personnages secondaires fonctionnent comme le chÏur antique, ils commentent lÕaction sans intervenir rÈellement. DansLove is the devil, si Bacon est le ÒRoiÓ alors Dyer est le ÒSacrificeÓL.esang doit couler pour fertiliser la terre afin de renouveler le pouvoir du roi.Ó Dossier distributeur
Le rÈalisateur
Dans les annÈes 70, John Maybury a travaillÈ autour de la scËne punk en rÈa-lisant des films super 8 et vidÈo. Au dÈbut des annÈes 80, il devient lÕun des chefs de file de lÕavant-garde artis-tique londonienne. En 1977, Derek Jarman lui offre sa pre-miËre camÈra et ensemble, ils entament une collaboration. John a conÁu les cos-tumes et les dÈcors deJubileeen 1977. En 1987, il travaille surThe last of Englanden tant que monteur et en 1988, surWar requiem(adaptation de lÕÏuvre de Benjamin Britten), il inter-vient comme dÈcorateur et monteur. Dans les annÈes 80, il filme les chorÈ-graphies du danseur Michael Clark, rÈa-lise des vidÈos pour Psychic TV et tra-vaille Ègalement avec Leigh Bowery. Il
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Everything but the girl, Boy George Filmographie Morrissey, Sinead OÕConnor. Il particip ‡ la mise en scËne visuelle de la tournÈ mondiale de U2. Remembrance of things fast199 Il fait partie du groupe Trojan Hors (pour quelques reprÈsentations) et tra Premonition vaille avec Leslee Winer sur son albu Witchen 1990. Genetron199 En 1992, Tilda Swinton lui propos dÕadapter au cinÈma la piËce de thÈ‚tr Maledicta electronica de Manfred Karge,Man to man. En 1993, il Ècrit et rÈalis Love is the devil199 Remembrance of things faste Premonition. En 1995, il poursuit sa collaboratio avec Tilda Swinton pour deux installa tions vidÈoMy mind is racing‡ l Barbican Art Gallery etThe maybe‡ l Serpentine Gallery. La mÍme annÈe, il rÈalise Ègalement une vidÈo pour l Glynabourn Opera,The second Mr Kong. En 1996, ses deux filmsGenetrone Maledicta electronicasont prÈsentÈ ‡ lÕInstitut dÕArt Contemporain, ‡ la T Gallery et ‡ la Anthony dÕOffay Gallery. Il expose ses peintures ‡ Londres Tokyo, Rome et collabore ‡ de nom breuses manifestations internationales. Dossier distributeu
Love is the devilest la premiËre fictio sur la vie de Francis Bacon. Le scÈnario est en partie basÈ sur lÕun des derniËres biographies,The Gilde Gutter Life of Francis Baconde Danie Farson. Daniel Farson a ÈtÈ consultant sur l film. Il est mort en novembre 1997. Le dÈveloppement deLove is the devil a commencÈ en 1994. Bacon est mort e 1992. Pour la prÈparation, John a passÈ Ènor mÈment de temps avec Daniel Farson Ce dernier lÕa prÈsentÈ aux amis associÈs de Bacon et lui a fourni un multitude dÕanecdotes et de lett matiËre vitale du scÈnario. Dossier distribut
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