Noces de sang de Saura Carlos
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Nombre de lectures 52
Langue Français

Extrait

Noces de sang
Bodas de sangreF de Carlos Saura
FICHE FILM
Fiche technique
Espagne - 1981 - 1h15
Réalisateur :
Carlos Saura
Scénario :
Alfredo Manas d'après
l'œuvre de Federico
Garcia Lorca
Noces de sang
Résumé CritiqueMusique :
Emilio de Diego
Pénétrant dans les coulisses d’une salle de Un classique de la littérature espagnole,
spectacles, la caméra nous fait découvrir un cinéaste inspiré et passionné, un grand
l’arrivée, le maquillage et la répétition danseur et chorégraphe, et voici que
d’une troupe de danseurs. Puis nous assis- l’œuvre de Federico Garcia Lorca trouve un
tons à la représentation du ballet Noces nouvel éclairage et une dimension dif-
Interprètes : de sang : Leonardo, homme marié, est férente qui n’en trahit jamais le message
amoureux de la fiancée. Il s’enfuit avec sa et une grandeur tragique.
Antonio Gades
bien-aimée à l’issue de la cérémonie. Le On connaît l’argument de Noces de
(Leonardo) fiancé les poursuit et défie son rival. Il sang : un mariage andalou, une fiancée
I’affronte dans un duel au couteau. qui aime et est aimée par un homme marié.
Christina Hoyos
Ils fuiront ensemble et un duel mettra fin
(La fiancée ) aux vies du fiancé et de l’amant.
La pièce, écrite en 1933, créée en France
Juan Antonio
en 1938 (Germaine Montero jouait la fian-
(Le fiancé) cée) appelait sans doute la vision qu’en eut
Antonio Gades.
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
Carlos Saura, après avoir vu le ballet, que pour affronter le public. Répétons Entre deux et trois heures
eut envie d’en faire un film : il voulait donc. Le grand homme brun et mince est Les deux hommes de l’amour s’entre-tueraient
garder le respect total du chorégraphe bien le patron. Il regroupe le corps de Avec un couteau
vis-à-vis d’une œuvre littéraire au dia- ballet et nous le suivons dans une gran- Un petit couteau
logue extrêmement précis et évocateur. de pièce qu’un soleil violent éclaire à Qui tient à peine dans la main
L’entreprise en fait plus périlleuse que contre-jour. Mais pénètre finement
difficile (il suffirait de mettre sur pellicu- La magie Saura-Gades-Lorca s’installe. Dans les chairs surprises
le un quelconque "Au theâtre ce soir"), Le corps de ballet paraît mince : elles, Et s’arrête à l’endroit
demandait de l’imagination pour amener ils sont dix, douze. Le pas est difficile et Ou tremble, enchevêtrée,
le spectateur à entrer dans l’univers - le geste du bras manque de netteté. Une La racine obscure des cris".
transposé - de Federico Garcia Lorca. Et, fois, deux fois, trois fois, on va le re-
surtout, à ce qu’il ne s’y sente pas exté- commencer. Tout cela ne durera que Les chants de la noce, les guitares se
rieur. D’ou l’idée remarquable de jouer vingt secondes.La caméra de Carlos sont tues. Les images de Saura peuvent
de la convention et d’en faire la vérité. Saura semble alors faire partie - dan- alors s’adoucir : la mort andalouse
Le film s’ouvre sur l’arrivée dans les seuse ou comédienne - du corps du bal- règne.
couloirs : des couloirs, des loges surpeu- let : elle virevolte - comme lui, pour s'ar- Danseurs et duellistes s’immobilisent.
plées d’une troupe qui va donner, dans rêter, fixant le geste, l'instant. La répétition est terminée. Le spectacle
la soirée, le ballet Noces de sang. On Gades, qui montre le pas, donne le ton, - la vie - va pouvoir commencer. Le film
rit, on plaisante,on cherche une place où fixe le rythme, peut souffler avant de de Saura s’imprime dans le souvenir
poser des bagages qu’il faudra refaire demander à son équipe réunie - tous pendant que se réveillent les comé-
dans quelques heures pour recommen- sont là, assis, ou debout, attentifs, fixés diens.
cer. Eternelle sédentarité provisoire des - "répétons", toujours poursuivi, traqué Un grand film.
gens du théâtre : avec cet aspect - qui même par la caméra de Saura. Et dans Guy Allombert
étonnera toujours le spectateur - qu’ils cette salle, sans âme puisque sans le Ecran n°365
sont tous toujours chez eux dès qu’ils décor du drame, I’équipe devient une.
sont dans leur univers, tant est-il que les Les guitaristes entrent sans problème
loges, les miroirs, Ies lampes à la lumiè- dans l’univers de Lorca et les Noces de Profils aquilins, visages froids et durs
re crue sont partout les mêmes. sang nous changent d’univers. Il fau- comme pierre, corps secs et effilés, si-
Saura va donc suivre, épier, tourner drait insister sur la mobilité de la camé- Ihouettes raides et hautaines, tout l’art
autour des comédiens (?), à Ia limite de ra de Teo Escamilla, sur le montage du flamenco authentique est là, exprimé
l’indiscrétion. Il fouille Ies faces, capte musical de Pablo del Amo, sur l’œil du avec puissance par la troupe d’Antonio
Ies regards, surveille les gestes : c’est réalisateur : tout s’oublie pour ne plus Gades. Admirateur du grand artiste,
seulement alors que nous allons décou- être que le "spectacle", un spectacle qui Carlos Saura lui rend hommage dans un
vrir que l’un est danseur, I’autre guitaris- donne envie de se lever, de participer, film qui ne se réduit pas à un ballet
te, ceux-là chanteurs, celle-ci la fiancée, tant il oblige, d’un coup, celui qui regar- filmé. A la fois documentaire inspiré
encore qu’avant le maquillage définitif de à se fondre avec ceux qui le vivent. dans sa première partie, essai cinémato-
et la perruque, on ait pu la prendre pour Peut venir, enfin, ce que seul le cinéma graphique sur Lorca, réflexion sur les
la mère. Et celui-ci qui fume sans penser pouvait apporter,tant à Lorca qu’à mythes culturels espagnols et recherche
qu’il fume et sans doute sans envie, on Gades : le duel final entre les deux d’un langage filmique original (la camé-
le devine maître d'œuvre, sans bien en "hommes d’amour", ce ballet de mort ra fait partie intégrante du ballet)
être sûr. Si, pourtant, parce que derrière peut, sans une seconde rompre le char- Noces de sang laisse le spectateur
une familiarité amicale, on le sent plus me, se ralentir, se morceler, se couler époustouflé par tant de beauté.
tendu que les autres. Ils vont jouer ce comme un rêve dans un moule d’outre G. Bellinger
soir, dans une ville dont nous ne savons univers ; les lames qui se sont ouvertes Dictionnaire du cinéma
et ne saurons rien. Il doit être cinq d’un corp sec, ultra rapide, commencent
heures de l'après-midi. Tôt en avec ceux qui les manient un ballet mor-
Andalousie, ce qui va laisser le temps tel que suivent la mère et la fiancée, le
de répéter quelques pas, quelques mou- ballet du rossignol andalou :
vements qui hier ont dû laisser à désirer. "Voisins, avec un couteau, dit la mère
Le maquillage se termine. On a sorti les Un tout petit couteau
costumes de scène que I’on ne mettra Il était écrit qu’un certain jour
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
Carlos Saura Filmographie
Los Zancos. 1984
né en 1932. D’abord photographe, il Cuenca. 1958
entre à l’lnstitut du Cinéma de Madrid
El amor brujo. 1986
en 1953. Il y tourne quelques courts Los golfos. 1959
(L'amour sorcier)
métrages et finit par y donner un ensei- (Les voyous)
gnement. Son premier film, Los golfos
El Dorado. 1988
est consacré à la jeunesse délinquante. Llanto por un bandido. 1963
Il développera dans les œuvres qui sui- (La charge des brigands)
La noche oscura. 1989
vent une critique acerbe de la société
(La nuit obscure)
espagnole. C’est avec Cria Cuervos La caza. 1965
que vient enfin le succès. A travers un (La chasse)
Ay, Carmela. 1990
agencement subtil de flashbacks et dans
une atmosphère baignée par la mort Peppermint frappè. 1967
(mort de la mère, mort du père dans les
bras de sa maîtresse, etc.), c’est le Stress esares,ares. 1968
monde des fillettes, murées dans des
univers imaginaires et portant sur les La Madriguera. 1969
grands un regard sans indulgence, qui
nous est évoqué dans ce film étouffant El jardin de las delicias. 1970
et typiquement espagnol. Non moins (Le jardin des délices)
fort et évocateur d’un autre monde clos.
Le jardin des délices est l’histoire Ana y los lobos. 1971
d’un industriel frappé d’amnésie à la (Anna et les loups)
suite d’un accident d’automobile. Sa
famille s’acharne à lui faire retrouver la La prima Angelica. 1973
mémoire car lui seul connaît le

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