Pas un pas sans Bata de Champion Jérôme
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Pas un pas sans Bata
de : JÈrÙme Champion FICHE FILM Fiche technique
France - 2003 - 52mn
RÈalisateur : JÈrÙme Champion
Montage : JÈrÙme Champion JÈrÙme Host Nicolas Host
Graphisme : JÈrÙme Host
Musique : Ahmed Elferdi Nicolas Host
Voix Off : Vincent Thomas
RÈsumÈ BATA Hellocourt, Moselle sud. Depuis les annÈes 30, des milliers d'ouvriers et d'ou-vriËres produisaient des chaussuresÉ Jusqu'au printemps 2001, o˘ les syndicat reÁoivent par courriers anonymes, les dÈtails d'un plan commandÈ par la direc-tion du groupe BATA. Le "plan Gros" dÈcri-vait les diffÈrentes options pour en finir avec l'usine d'HellocourtÉ DÈbrayage dans les ateliers. Quelques semaines plus tard, c'est fini : "BATA se retire"É BATA,
c'est un systËme, inspirÈ du fordisme et teintÈ d'un paternalisme hors du commun. Autour de l'usine, une citÈ ouvriËre, des infrastructures sportives et tous les ser-vices de proximitÈÉ Un vÈritable micro-cosme dont les ouvriers et ouvriËres ne pensaient jamais sortirÉ BATA, c'est comme ailleurs, des scandales, des men-songes et du mÈprisÉPas un Pas sans BATA, c'est un plongeon dans cet univers ou dans ce qui en reste, entre regrets, rage et chÙmage, quelques mois aprËs la tem-pÍteÉ
L EF R A N C E www.abc-lefrance.com
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D O C U M E N T S
Citations
´On vient dans un coin o˘ il nÕy pas de syndicats, o˘ le cÙtÈ politique est bien cadrÈ,[É] et on applique un systËme qui est un systËme dÕordreɪ Alain Gatti Ð Historien ‡ la CFDT
´Je suis venu ‡ BATA parce que je tra-vaillais pas ‡ lÕÈcole : yÕavait que BATA, BATA, BATAɪ Denis Zabel Ð Ouvrier BATA
´On pensait que Áa fermerait jamaisª Annie Voirin Ð OuvriËre BATA
´Tous ceux qui ont fait grËve en 1936 ont ÈtÈ licenciÈsª ´Bata appliquait le Taylorisme, [É] le travail ‡ la chaÓneɪ Jean Marie Heckmann Ð RetraitÈ BATA
´En 68, la force rouge est venue de LunÈville, et nous a foutu la pagaille !ª Jean Biendel Ancien chef du personnel BATA
´YÕa des gens qui allaient au coin ! [É], ils Ètaient devant le bureau et ils atten-daient quÕon leur donne un travailɪ EugËne Erb ÐOuvrier BATA
´ParaÓtrait-il, dÕaprËs Monsieur BATA, quÕon serait des fainÈants [É]. Je ne lui pardonnerai pasª Victorine Murcia Ð OuvriËre BATA
´Puis alors dire des choses pareilles ! Alors que le monde ouvrier a toujours travaillÈ pour lui !...ª Nathalie Demange Ð OuvriËre BATA Dossier de Presse
Note dÕintention
Le projet de faire un film sur lÕhistoire des ouvriers et des ouvriËres de Bata est
venu dÕune discussion avec Christel Husson, une amie qui a grandi dans un des villages qui bordent ce quÕa ÈtÈ ´lÕEldoradoª Bata. Elle me disait ´Quand jÕÈtais mÙme, quand je voyais les avan-tages dont profitaient les enfants des ouvriers et des ouvriËres de Bata, jÕen voulais ‡ mes parents de ne pas tra-vailler chez Bata !ª. QuÕen Ètait-il presque vingt ans aprËs ? Bata avait dÈgraissÈ puis en juillet 2001 avait dÈfi-nitivement fermÈ le site de production. Les hÈros de lÕenfance de Christel avaient ÈtÈ violemment dÈboulonnÈs. Face ‡ cela, les salariÈ(e)s avaient tentÈ de rÈsister, de lutter, mais comme dans beaucoup de cas, la lutte des Bata contre la multinationale avait ÈtÈ un combat du pot de terre contre le pot de fer. Un an aprËs les derniËres mobilisa-tions des salariÈ(e)s, qui leur avaient quand mÍme permis dÕacquÈrir des indemnitÈs de licenciement plus consÈ-quentes que prÈvues, nous avons montÈ avec Christel un petite Èquipe de tourna-ge pour aller voir de nous-mÍmes et ren-contrer celles et ceux qui avaient tra-vaillÈ ou cÙtoyÈ ´lÕorganisationª mise en place par Bata. ´LÕorganisationª fait partie de la termi-nologie mise en place par le systËme Bata : le sport pour la gloire de l'entre-prise et la fiertÈ des salariÈ(e)s, la citÈ pour un logement accessible aux sala-riÈ(e)s et la composition de la grande famille Bata, la ´Batapresseª pour la propagande de l'entreprise, un tissage politique dans les alentours pour s'assu-rer un environnement maÓtrisÈ o˘ rien n'est laissÈ au hasard de ´l'organisa-tionª. Ce que nous avons dÈcouvert nÕest sans doute pas exceptionnel. Cela fait partie de cette histoire ouvriËre, europÈenne, du siËcle passÈ entre discipline de tra-vail et carotte paternaliste. Nous y avons recueilli beaucoup de tÈmoi-gnages sur les conditions de travail ‡ lÕusine, ce sont des paroles sincËres sur des annÈes vÈcues que lÕon entend rare-ment dans les grands mÈdias quand
ceux-ci parlent du travail, du chÙmage, des fermetures dÕusine ou tout simple-ment de lÕÈconomie. Nous avons ensuite dÈcidÈ de monter notre film autour de ces tÈmoignages et des contradictions qui sÕexpriment entre les dirigeants et les salariÈ(e)s. Plusieurs thËmes structurent le film autour dÕun fil rouge chronologique et dÕune voix off qui a pour unique but de globaliser lÕhistoire des Bata et dÕexpli-quer ‡ travers les mutations du capita-lisme, pourquoi et comment la firme Bata en est arrivÈe ‡ sÕimplanter en Lorraine, ‡ faire travailler des gÈnÈra-tions dÕouvriers et dÕouvriËres, notam-ment dans une pÈriode de haut-salaires appelÈe lÕ¬ge dÕor, et ensuite ‡ sÕen dÈsintÈresser pour finalement cynique-ment Ètudier et trouver le co˚t moindre dÕune fermeture dÈfinitive. Au moment o˘ nous finissons notre film, lÕactualitÈ est aux retours ´attendusª des luttes sociales. Le projet sur les retraites du gouvernement Raffarin nÕa pas ÈtÈ stop-pÈ entre autre par la mobilisation de lÕÈducation nationale. Les intermittents du spectacle tentent de sauver un statut qui permettait de faire autre chose que de ´lÕalimentaireª, et les donnÈes Èco-nomiques prÈdisent une vague sans prÈ-cÈdent de licenciements. Ce qui est cer-tain, cÕest que la lutte des salariÈs de Bata en 2001, avec entre autre la prise du dÈpÙt de chaussures pendant deux mois comme rapport de force avec la direction, sÕinscrit dans lÕeffet Celatex, cette usine des Ardennes, qui au moment de la dÈcision de sa fermeture en 99, avait gagnÈ une indemnitÈ de licenciement consÈquente aprËs avoir menacÈ de dÈverser dans le cours dÕeau voisin de lÕusine des produits polluants. Cette radicalisation exprime ‡ la fois la dÈtresse des salariÈ(e)s qui font le constat amer de perdre leur cadre de vie, et le mÈpris dont fait preuve la froi-deur des lois du profit. Dans ce sens, Pas un pas sans Bata, est un film dÕactualitÈ, dans une pÈriode en crise. Mais aussi un film de rencontres, o˘
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D O C U M E N T S
nous entrons dans un univers connu par celles et ceux qui cÙtoient l'usine mais o˘ la fraÓcheur de certaines sÈquences et de certains propos feront sourire car elles rappellent forcÈment des choses semblables ‡ ce qui est vÈcu gÈnÈrale-ment. Pour les autres qui ne connaissent pas l'usine, c'est un moment pas si frÈquent qui est offert o˘ les rapports de travail sont approchÈs de maniËre critique, par-fois Èmouvante. Le spectateur ou la spectatrice sortira enrichi(e) par des moments de sincÈritÈ aussi bien du cÙtÈ ouvrier que du cÙtÈ patronal. JÈrÙme Champion, rÈalisateur septembre 2003 Dossier de presse
Entretien avec JÈrÙme Champion (RÈalisateur) et Christel Husson (qui a rÈalisÈ les interviews)
Comment vous est venue lÕidÈe de vous intÈresser ‡ la fermeture de lÕusine BATA-Hellocourt ? Christel Husson : Les rapports de travail traversent la vie de chacun dÕentre nous, les prÈoccupations quÕils causent, les satisfactions et souffrances quÕils engendrent. Nous avions lÕenvie de par-ler de tout Áa, parce que Áa nous concer-ne tous, et surtout lÕenvie que ces rap-ports soient racontÈs et dÈcrits par celles et ceux qui les vivent de plein fouet, comme les ouvriËres et ouvriers de Bata les ont vÈcus. Et puis Bata avait cette particularitÈ dÕavoir rÈussi ‡ tisser un systËme o˘ les rapports au travail Ètaient omniprÈsents dans toute la vie sociale de ses travailleuses et tra-vailleurs, ‡ travers lÕinstitutionnalisation du village de Bataville, o˘ jÕai passÈ une partie de ma vie. JÈrÙme Champion : Nous sommes dans une pÈriode o˘ la mutation du capitalis-
me entraÓne de violents bouleverse-ments pour les couches populaires. Dans ce sens, la multiplication des plans sociaux jette dans le dÈsarroi de nom-breuses familles dans lesquelles, une, deux personnes, voire presque toute la famille, travaillent dans ces usines, quÕelle y grandit tout prËs, ci ce nÕest juste ‡ cÙtÈ. En mÍme temps les chiffres des bÈnÈfices des grandes entreprises ne cessent de croÓtre, et les informa-tions quotidiennes des bourses occiden-tales affichent des records pour les actionnaires. En nous attachant ‡ lÕexemple de ce quÕa ÈtÈ le systËme Bata ‡ Hellocourt, nous avons voulu donner la parole ‡ celles et ceux qui tra-vaillent, et nous avons aussi voulu don-ner notre participation ‡ la comprÈhen-sion de ce systËme qui provoque tant de bouleversements. En mÍme temps, nous faisons le constat pessimiste que ce que nous vivons nÕest que le dÈbut, et ‡ tra-versPas un pas sans Bata, nous avons voulu offrir un socle cinÈmatogra-phique qui, nous lÕespÈrons, puisse per-mettre les dÈbats nÈcessaires.
Comment vous ont accueilli les ´BATAmenª ? JÈrÙme Champion : Dans lÕensemble trËs bien, une trËs grande partie a acceptÈ de nous recevoir, mÍme si un certain nombre de refus nÕest pas dÈnuÈ de sens. Je pense que pour la plupart des ouvriËres et ouvriers qui nÕont pas souhaitÈ nous parler, cela signifiait, un an aprËs les derniËres mobilisations, que le temps Ètait ‡ la page qui se tour-ne, ‡ la pÈriode de deuil o˘ en reparler fait trËs mal. Par contre, un nombre important dÕanciens cadres a dÈclinÈ lÕoffre. Au dire de certains tÈmoignages dÕouvriers et dÕouvriËres, il est s˚r que quelques-unes et quelques-uns ont tenu au temps de lÕusine Bata, un rÙle trËs autoritaire quÕil est aujourdÕhui difficile dÕassumer aussi bien par rapport aux anciens salariÈs que par rapport ‡ eux-mÍmes, Ètant donnÈ quÕils et elles ont tout donnÈ ‡ lÕOrganisation Bata, et
quÕils et elles ont ÈtÈ abandonnÈes par ceux quÕils et elles avaient tant servis. Mais dans la presque totalitÈ lÕaccueil a ÈtÈ trËs chaleureux, avec une Ènorme envie de tÈmoigner et de ne pas se taire. Il y a eu ce flux de parole trËs frÈ-quent autour de nous (et de nous-mÍmes) quand il sÕagit de parler de nos conditions de travail. Dans un sens gÈnÈral, les travailleuses et travailleurs parlent peu de ce quÕils et elles vivent dans ce qui est pourtant une Ènorme partie de leur vie. Le travail fini, on passe vite ‡ autre chose, les enfants, les amis, le bistrot, le bricolage, pour les femmes encore la cuisine, etc. Et quand le sujet commence ‡ Ítre parlÈ, cela sort souvent comme un jet ‡ forte pression. Notre prÈsence et nos questions ont provoquÈ cela je pense, mais cÕest aussi ce que nous recherchions. Christel Husson : CÕest vrai quÕau dÈbut du tournage, quand on a commencÈ ‡ contacter les gens, on a eu quelques apprÈhensions, parce que nous savions que pour certains/nes, celles et ceux qui travaillaient depuis longtemps ‡ lÕusine, la fermeture reprÈsentait bien plus que la perte dÕun emploi. Bataville, sa citÈ, ses commerces, son complexe sportif, bref ce qui constituait la vie sociale de ces habitants nÕavait soudain plus dÕave-nir non plus. Et je pense que le refus de parler de certaines /ns tÈmoigne de cette souffrance vÈcue lors de la chute de Bata. AprËs pour parler prÈcisÈment des ´batamen, batawomenª, cÕest-‡-dire les ouvriËres et ouvriers qui ont connu ce quÕon appelle ´la belle Èpoqueª de lÕusine, dans les annÈes 50/ 60, nous en avons en fait peu rencontrÈ. Mais celles et ceux qui nous ont accueillis lÕont fait avec enthousiasme, cÕest vrai quÕon avait lÕimpression que leur discours Ètait teintÈ dÕune sorte dÕincomprÈhension de ce qui avait conduit lÕusine ‡ fermer, cÕÈtait comme une sorte de fatalitÈ, inexplicable.
-Quelles sont les difficultÈs auxquelles vous avez d˚ faire face ?
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JÈrÙme Champion : La plus importante est certainement quÕil y a dÕÈnormes choses quÕon ignore dans le fonctionne-ment dÕune multinationale telle que Bata. Une des difficultÈs, qui nous reste encore aujourdÕhui ‡ saisir, est dÕarriver ‡ situer lÕimportance dÕune telle firme dans les enjeux internationaux, quand on sait ‡ la fois que Bata en tant que tel a ÈtÈ un fournisseur important des armÈes, notamment des armÈes en guerre, et cela pendant presque soixan-te dix ans et que dans la plupart des conflits que nous connaissons (le ViÍt-Nam, le LibanÉ) Bata a jouÈ un rÙle. Et mÍme maintenant, le capital financier de Bata est liÈ au marchÈ de lÕarme-ment. CÕest une piste que nous avons trËs peu dÈveloppÈe dans notre film ‡ la fois parce quÕil nous Ètait difficile dÕavoir des informations certaines, notamment vu aussi les moyens finan-ciers que nous avions pour faire le film (2000 euros !) mais aussi parce que nous avons privilÈgiÈ le cÙtÈ local du site de production dÕHellocourt et le rap-port au travail. Mais mÍme sur un plan local, il nous a ÈtÈ difficile dÕavoir des informations sur le fonctionnement mÍme de Bata ‡ Moussey. LÕexemple des f˚ts, que nous avons dÈcouverts pendant le tournage est dans ce sens significatif. Christel Husson : Ce qui a ÈtÈ dÈlicat pour nous aussi, cÕÈtait ce souci de se prÈsenter ‡ celles et ceux que nous allions interviewer dans un rapport de respect, parce que justement nous com-prenions ce quÕavaient perdu les habi-tants/es de Bataville et des alentours avec la fermeture de lÕusine. Je veux dire quÕil Ètait important pour nous de ne pas Ítre perÁus comme des ´charo-gnardsª qui viennent filmer la misËre des restes de Bata. DÕailleurs la maniËre dont nous avons tournÈ le film est signi-ficative. En effet, nous avons commencÈ le tournage, les entretiens sans avoir vraiment dÕidÈes prÈcises en tÍte sur le script, nous ne savions pas vraiment ce que nous cherchions, et cÕest ‡ travers
la parole de celles/ceux que nous avons rencontrÈ(e)s que se sont dÈvoilÈes ‡ nous les diffÈrentes pistes de recherche et de rÈflexion qui ont conduit ‡ monter le film tel quÕil est aujourdÕhui.
Comment expliquer la fermeture de lÕusine de BATA-Hellocourt ? Christel Husson : JÕai grandi ‡ Bataville, et cÕest vrai quÕici on pensait tous que Áa ne fermerait jamais, cÕÈtait comme une institution figÈe. LÕimpression que les annÈes passaient et que Áa ne bou-geait pas. Bon, ‡ partir des annÈes 80, avec la baisse des salaires en 86, les rumeurs de fermeture ont commencÈ de plus en plus ‡ se diffuser. On entendait ´Áa va mal ‡ Bataª, et dÕautres signes montraient que lÕusine Ètait sur la pente descendante, moins de budget pour le sport, la piscine de plus en plus ‡ lÕabandon, les chaussures produites de mauvaises qualitÈs, et les premiers licenciements en 97, qui se passent dÕailleurs dans un climat surnaturel : rien ne se passe pour les licenciÈ(e)s, lÕimpression quÕ‡ cette pÈriode on en parle sous le manteau comme on dit. Bata avait rÈussi ‡ instaurer une sorte de systËme de ´terreurª sur les compor-tements et la pensÈe. Alors que lÕusine allait de plus en plus mal, ses PDG suc-cessifs continuaient ‡ alimenter un dis-cours positif et de confiance quant au fonctionnement de lÕusine. Alors cÕest s˚r que lorsque les gens ont appris que Bata allait dÈposer le bilan, personne nÕy croyait, les gens Ètaient comme assommÈs. JÈrÙme Champion : L'usine de Bata-Hellocourt a fonctionnÈ sur un principe simple : assurer la paix sociale, accroÓtre le rendement en contre-partie d'un uni-vers enviable par le reste de la classe ouvriËre. Mais sans dÈvoiler ce que le film relate, ce systËme paternaliste a connu un arrÍt brutal au dÈbut des annÈes soixante dix avec ce que l'on a appelÈ la crise pÈtroliËre. Les marchÈs financiers demandaient une adaptation rapide afin de faire croÓtre rapidement
les profits plutÙt que d'assurer la sÈcuri-tÈ de la production. Et puis l'ensemble de la classe ouvriËre a fini dans cette pÈriode par acquÈrir les "avantages" des Bata. Le systËme Bata Ètait donc bloquÈ ‡ son maximum de bÈnÈfice. La firme a alors compressÈ la production, mais les quelques gains gagnÈs ne suffisaient toujours pas, ni la baisse des salaires de 86 d'ailleurs. Et puis au final, Bata a investi ailleurs. Ce que tente de montrer le film, c'est que pour que Bata reste, il aurait fallu mettre en concurrence les salaires au niveau mondial, ce qui signi-fierait de diviser les salaires par 50 et aussi de pouvoir continuer ‡ organiser une production polluante. Une telle bais-se des salaires est inenvisageable pour l'instant en France et le souci Ècolo-gique est de plus en plus rÈpandu en Europe. Et puis les stratÈgies du capital Bata sont, comme pour toutes ces grosses multinationales, trËs secrËtes, et une partie nous Èchappe certaine-ment.
Filmographie
Dossier de Presse
Pas de quartiers pour la ville1998 GarÁon manquÈ1999 Mumia doit Ítre libÈrÈ, ici et ailleurs2000 Erika, on aurait puÉ Un Mumia des Mumia Les Ch‚teaux du capitalisme2001 Pas un pas sans Bata2003
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