Pat Garrett et Billy le Kid de Peckinpah Sam

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Extrait

Pat Garrett et Billy le Kid Pat Garrett and Billy the Kid de Sam Peckinpah FICHE FILM Fiche technique

USA - 1973 - 2h02

RÈalisateur : Sam Peckinpah

ScÈnario : Rudy Wurlitzer

Musique : Bob Dylan

InterprËtes : James Coburn (Pat Garrett) Kris Kristofferson (Billy le Kid) Jason Robards (le gouverneur Lew Wallace) Richard Jaeckel (Le shÈrif Kip McKinney) gÈs dans une cabane par Garrett et une RÈsumÈ Katy Jurado armÈe d'hommes de main. Seul survivant (Mrs Baker) de la fusillade, Billy finit par se rendre. Le Nouveau-Mexique, en 1881. Pat Garrett Alors qu'il attend dans la prison de Lincoln Chill Wills rend visite ‡ son ami et ancien compagnon le jour de son exÈcution par pendaison, une de route, Billy, qu'il n'a pas vu depuis plu- (Lemuel) ‚me charitable lui fait parvenir une arme : sieurs mois, dans son repaire de Fort Bob Dylan il abat Bell et Ollinger, les deux adjoints Sumner. Il lui annonce qu'il a acceptÈ le qui le gardaient, et s'Èvade sous le regard (Alias) poste de shÈrif et lui suggËre de quitter le bienveillant de la population. comtÈ, sinon il sera obligÈ de le tuer. Le R. G. Armstrong Le gouverneur Wallace ordonne alors ‡ jeune hors-la-loi ignore son conseil Ð (Bob Ollinger) Garrett de mettre le Kid hors d'Ètat de comme il refuse de suivre celui de ses nuire, les activitÈs de celui-ci Ètant incom- John Beck complices, qui lui recommandent de se patibles avec le climat d'ordre et de sÈcuri- dÈbarrasser de Garrett. (John W Poe) tÈ qu'escomptent les financiers de l'Est, Peu aprËs, deux de ses amis Ð OÕFolliard et soucieux d'investir dans cet …tat encore Charlie Bowdre Ð et lui se retrouvent assiÈ- peu exploitÈ.

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DËs lors, Garrett n'a de cesse de retrou- LÕanecdote Critique ver Billy : lui et ses hommes interrogent et menacent les complices, les amis ou Dernier western mis en scËne par SamCinq ans aprÈs la mort de Sam sympathisants du Kid, abattant ceux qui Peckinpah,Pat Garrett et Billy le KidPeckinpah,Pat Garrett et Billy le Kid refusent de coopÈrer ou font mine de devait ‡ l'origine Ítre rÈalisÈ par MonteexploitÈ jusqu'ici dans une version muti- rÈsister, comme Black HarrisÉ Hellmann. Rudy Wurlitzer, qui avait dÈj‡lÈe, est enfin - et pour la premiËre fois - signÈ pour lui le scÈnario deMacadamdistribuÈ tel que le souhaitait son rÈali- ‡ deux voies(Two-Lane Blacktop), sateur.La tenacitÈ des Studios Action- l'avait Ècrit pour lui. L'ayant appris pluset de France 3 a permis cette restaura- tard, peut-Ítre par Wurlitzer lui-mÍmetion d'un des derniers trÈs grands wes- (qui tient le rÙle Èpisodique deterns hollywoodiens, celui que O'Folliard, le compagnon barbu du KidPeckinpah considÈrait comme son tuÈ dans l'assaut de la cabane par lesmeilleur film. hommes de Garrett), Peckinpah, quiA l'origine, ce n'est pas Peckinpah mais admirait beaucoup l'Ïuvre de Hellmann,Monte Hellman qui devait mettre en confia ensuite ‡ ce dernier le montagescËne cette nouvelle version del'antago- deTueur dÕÈlite(The Killer ElitelÈgendaire entre le jeune Billy le, nisme 1975). Kidet le shÈrif Pat Garrett. Hellman Sorti dans une version mutilÈe (dÕuneavait choisi comme interprÈtes Jon durÈe de 103 minutes) dÈsavouÈe parVoight, cÈlËbre depuisMidnight son rÈalisateur,CowboyPat Garrett et Billy le, et Marlon Brando mais ce der- Kidnier tergiverse et finit par refuser le rÙle.put Ítre vu dans sa version originel- le aprËs la mort de son auteur gr‚ce auxRobert Redford est prÍt ‡ le remplacer efforts d'amis et de collaborateurs, dontmais il ne veut pas de Jon Voight et Roger Spottiswoode, monteur devenuexige comme partenaires Sam Shepard. cinÈaste entre-temps (Under fire, LassÈde tous ces changements, Monte RandonnÈe pour un tueur,DemainHellman abandonne et Peckinpah le ne meurt jamaisÈtablissant aussitÙt une nou-). remplace, Cette fiche est issue de la sÈrie n∞294velle interprÈtation. James Coburn qu'il de la collection des fichesavait dirigÈ dansMajor Dundee(1965) de monsieur CinÈma (294/20)sera Pat Garrett, Jason Robards, vedette www.mcinema.fr dÕUn nommÈ Cable Hogue(1970) per- sonnifiera le gouverneur Wallace, I'auteur deBen Hur, et Kris Kristofferson jouera le rÙle de Billy le Kid. Peckinpah choisit Ègalement - une idÈe - de gÈnie ! - Bob Dylan pour com- poser un fascinant et mystÈrieux carac- tËre, nommÈ ÒAliasÓ, qui circule dans le film ‡ la maniËre d'un tÈmoin dans une piËce de Shakespeare, lucide et distant dans un univers de violence. (É) DÈcidÈ ‡ tourner dans des dÈcors naturels et ‡ Ítre le plus loin possible de ceux qui sont alors ‡ la tÍte de la Metro- Goldwyn Mayer, il s'installe avec toute son Èquipe ‡ Chupaderos, prËs de Durango, au Mexique. Peckinpah avait raison de se mÈfier de James Aubrey, le patron de la MGM, surnommÈ le Òcobra souriantÓ par ses collaborateurs. A

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peine le film terminÈ, Aubrey, face ‡ une Ïuvre qui durait ‡ peine plus de deux heures, dÈcide de modifier complËte- ment le montage. Il ramËne lui-mÍme le film ‡ 80 minutes, obligeant ensuite les monteurs dont Roger Spottiswoode, ami de Peckinpah et futur rÈalisateur d'Under Fire, ‡ collaborer ‡ ce qui allait Ítre un vÈritable massacre. Six mon- teurs travaillent alors sur le film dont la durÈe definitive sera de 106 minutes. Plusieurs scËnes et plusieurs person- nages ont disparu, le montage voulu par Peckinpah est complËtement boulever- sÈÉ Les raisons de ces mutilations sont doubles. CinÈaste hautain, violent et intolÈrant, Peckinpah a toujours refusÈ de se plier aux exigences de ses produc- teurs et notamment de les tenir infor- mÈs de l'Ètat d'avancement de ses films. RenseignÈs par les espions envoyÈs sur le tournage dePat Garrett et Billy le Kid, Aubrey et ses adjoints ne pouvaient qu'Ítre surpris par le style et les maniËres de Peckinpah qui, quelques annÈes plus tÙt, avait assistÈ, impuis- sant, au remontage deMajor Dundee par la Columbia. Enfin et surtout, les patrons de la MGM, intÈressÈs par les excellents rÈsultats financiers deLa Horde sauvage(1969), produit par la Warner Bros, espÈraient que Peckinpah allait leur livrer un nouveau western tonitruant, plein de violences et de spec- taculaires bagarres, le contraire mÍme de ce que le cinÈaste voulait que soit Pat Garrett et Billy le Kid. Loin du personnage romanesque campÈ par Robert Taylor et Johnny Mack Brown, dans les versions signÈes David Miller et King Vidor, opposÈ au hÈros paroxys- tique jouÈ par Paul Newman dansLe Gaucherd'Arthur Penn, totalement dif- fÈrent du jeune homme ambigu qu'Ètait Jack Buetel dansLe Bannide Howard Hughes, plus intÈressÈ par son cheval que par les autres protagonistes du film, Billy le Kid est ici un personnage dÈj‡ anachronique dans une AmÈrique en pleine mutation. NÈgligeant les avertis-

sements de Pat Garrett, il choisit une vie suicidaire au lieu de se contenter d'Ítre un gringo de plus rÈfugiÈ au Mexique. Pat Garrett, au contraire, est prÍt ‡ tout pour survivre mais, trËs curieusement, ce sont les mÍmes individus qui l'ont incitÈ ‡ tuer Billy qui, quelques annÈes plus tard, le feront assassiner, le jugeant gÍnant. Fulgurante rÈflexion sur l'Ouest amÈri- cain, sa violence ; ses transformations et les conflits qu'il secrËte,Pat Garrett et Billy le Kidannonce prophÈtique- mentLa porte du paradisde Michael Cimino, un autre grand western mutilÈ. Par bonheur, Peckinpah avait prudem- ment gardÈ une copie de son premier montage et c'est ‡ partir de celle-ci et des indications Ècrites sur son propre scÈnario que le film a pu Ítre recons- truit. De nouveaux personnages appa- raissent - ceux jouÈs par Barry Sullivan et Elisha Cook - et surtout l'obsession de la mort et de l'auto-destruction des pro- tagonistes qui existait dans le montage originel, est, dËs le dÈbut, Èvidente. Ceux qui connaissent dÈj‡Pat Garrett et Billy le Kid, Ïuvre mutilÈe mais dÈj‡ remarquable, vont dÈcouvrir un nouveau film, superbe et tragique, dont la dimension shakespearienne est plus Èvidente que jamais. Un vrai chef- d'Ïuvre.

Patrick Brion Pariscope

(É) Curieux parti pris que celui du met- teur en scËne qui, en ne filmant que les derniers mois de la relation entre le Kid et Garrett, n'exploite pas les aspects tragiques (amitiÈ/trahison/meurtre) et mythologiques du sujet. En 1973, Sam Peekinpah est dÈj‡ sur une autre planË- te, superstar malgrÈ lui d'un cinÈma amÈricain qui ne l'aime pas - et qui ne tardera pas ‡ lui envoyer dans le buffet une gÈnÈration autrement plus propre sur elle (Spielberg, Lucas & co), comme on envoie une compagnie de CRS casser une grËve. Moins sombre qu'Apportez- moi la tÍte d'Alfredo Garciaou pesant moins lourd, historiquement par- lant, queLa Horde sauvage,Pat Garrett et Billy le Kidse prÈsente comme une somme sur un Far West que le cinÈaste avait dÈsertÈ depuis trois films, trop occupÈ ‡ fuir l'encombrant statut de fossoyeur du genre. C'est aussi son film le plus ÈlÈgiaque, le plus atta- chant. Kristofferson (le Kid) y brille comme un astre, dernier homme libre ‡ pouvoir parcourir ce monde ‡ l'agonie, dÈtruit par la corruption et une violence systÈmatiquement tournÈe contre la jeu- nesse. Le fatalisme de Peckinpah, son souci d'Ècarter tout sentiment de rÈvolte contribuent ‡ renforcer l'extraordinaire duretÈ qui se dÈgage des images. Loin d'assassiner le western, Peckinpah le porte ici ‡ un niveau digne de Hawks, Walsh, Ford, Mann ou Boetticher, ses plus diligents serviteurs. GrÈgory Schneider RepÈrages n∞25 - dÈc/jan 2001/2002

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lequel, dËs son adolescence il a entre- Le rÈalisateurFilmographie pris de faire des Ètudes. Tenant compte de ses succËs ‡ la tÈlÈvision, la MGM The deadly companions1961 lui confie la rÈalisation d'un second film RÈalisateur amÈricain, de son vrai nomNew Mexico Coups de feu dans la Sierra: David Samuel Peckinpah, nÈ le 21 Peckinpah rÈussit ‡ modifier le scÈnario, fÈvrier 1925, ‡ Fresno (Californie), deRide the high Country1962 intervertit les rÙles confiÈs ‡ Joel descendance irlando-hollando-galloise ‡Coups de feu dans la Sierra McCrca et Randolph Scott et tourne un laquelle vient s'ajouter du sang indien western baroque qui lui vaut l'admira- venu de deux tribus. Son pËre, sonMajor Dundee1964 tion de la critique europÈenne. Le chef grand-pËre et son frËre ont exercÈ ou opÈrateur de ce film aux couleurs exercent toujours la fonction de juge.The wild bunch1969 automnales est Lucien Ballard, un Tout naturellement c'est vers le droitLa horde sauvage homme dont il se sent proche et qui va qu'il se tourne ‡ l'issue de ses Ètudes au devenir l'un de ses plus fidËles collabo- collËge de Fresno. Il suit les cours deThe ballad of Cable Hague1970 rateurs. l'AcadÈmie militaire de San RafaelUn nommÈ Cable Hogue Peckinpah tourne ensuiteMajor avant d'Ítre incorporÈ dans les marines Dundee, dans lequel il entend pour- (il combat en Chine en 1945). De retourStraw dogs1971 suivre son entreprise de dÈmystification aux …tats-Unis, il s'intÈresse ‡ l'art dra-Les chiens de paille de l'Ouest. MalgrÈ le soutien de son matique. Pendant deux ans et demi, il interprËte principal, Charlton Heston, il est producteur et metteur en scËne auJunior Bonner1972 est victime de son producteur qui dÈna- Humington Theatre de Los Angeles. PourJunior Bonner, le dernier des bagarreurs ture son propos en amputant le film de faire vivre sa famille (il est mariÈ et pËre nombreuses sÈquences. RenvoyÈ du pla- de famille) aprËs avoir vainement tentÈThe getaway teau duKid de Cincinnati, Peckinpah d'entrer dans le cinÈma, il accepte lesLe guet-apens connaÓt un passage ‡ vide. Datant de propositions de la tÈlÈvision o˘ pendant cette pÈriode, il Ècrit le scÈnario de deux ans il va tenir les plus obscursPat Garrett and Billy the Kid1973 Pancho Villa, rÈalisÈ par Buzz Kulik et emplois. Puis vient sa rencontre avec desCompagnons de la gloire, tournÈ Don Siegel, dont il devient le collabora-Bring me the head of Alfredo par Arnold Laven. teur sur lesRÈvoltÈs de la cellule 11,Garcia1974 C'est en 1969 qu'il revient ‡ la rÈalisa- puisL'invasion des profanateurs deApportez-moi la tÍte dÕAlfredo Garcia tion avecLa horde sauvage, un film sÈpultures. Sur ce dernier film, placÈ sous le signe de la violence, Peckinpah collabore au scÈnario. Il faitThe killer elite1975 thËme essentiel de son Ïuvre dÈsor- ensuite la connaissance de CharlesTueur dÕÈlite mais tournÈe vers le monde contempo- Marquis Warren, scÈnariste et rÈalisa- rain. Une violence contre laquelle il s'in- teur devenu producteur de sÈries tÈlÈvi-Cross Of Iron1976 surge bien qu'il la considËre comme un sÈes qui lui permet de faire ses dÈbutsCroix de fer ÈlÈment vital dans la vie de l'homme dans la rÈalisation en tournant douze mais qu'il importe de canaliser. (É) Èpisodes de la sÈrieGunsmoke.Convoy1977 Cette fiche est issue de la sÈrie n∞ 102 D'autres sÈries vont suivre qui Ètablis-Le convoi de la collection des fiches sent sa rÈputation. L'une d'ellesThe de Monsieur CinÈma (102/25) westernera pour interprËte Brian KeithThe Osterman week-end1983 www.mcinema.fr qui insiste pour Ítre dirigÈ par lui dans un film produit par le frËre de Maureen Documents disponibles au France O'Hara. Peckinpah accepte, pensant pouvoir modifier un scÈnario auquel il se Revue de presse sent trop Ètranger. Ce sera sa premiËre dÈception. ReniÈ aujourd'hui par lui, ce Pour plus de renseignements : film, demeurÈ longtemps inÈdit en tÈl : 04 77 32 61 26 France o˘ il est sorti sous le titreNew [e-mail] Mexico, est situÈ dans un cadre qu'il affectionne, l'Ouest des pionniers, et sur

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